Dormir dans un arbre haut de 15 mètres à 60 kms de la Tour Eiffel

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Dormir dans un arbre ! comme un oiseau perché sur sa branche ! sauf que là c’est dans une cabane avec tout le confort, ou presque. Enfin, pas toujours ! Cela dépend des propositions et des constructions qu’on trouve ici et là dans nos campagnes françaises. Les plus anciennes ont une dizaine d’années. L’idée du dépaysement total a d’abord tenté quelques jeunes fous en mal d’aventures sur canopée. Les premières tentatives répertoriées pour passer une nuitée dans un arbre émanent de l’Arboretum des Barres, près de Gien. Un groupe de jeunes forestiers avait convaincu l’administration des Eaux & Forêts (organisme de tutelle) de tenter un coup médiatique. Et les journaux ont marché. Il fallait s’encorder avant de se hisser en altitude pour passer la nuit plus près des étoiles et s’étonner soi-même de son courage. Toutefois, gens sujets au vertige et au somnambulisme s’abstenir, même si vos logeurs d’un soir ont souscrit les assurances réglementaires.

Devant la demande qui se fait croissante, le France s’équipe de ce type d’hébergement inattendu telles les chambres d’hôte d’altitude. Le relais départemental des Gîtes de France de Seine-et-Marne vient d’éditer une plaquette « Hébergements insolites » et a convié la presse afin de mettre un coup de projecteur sur trois lieux choisis pour leur diversité parmi les 14 adresses du guide.

Dormir la tête dans les étoiles chez Caribou aventures à Noisy-sur-Ecole s’adresse aux sportifs. Il s’agit de passer la nuit dans des bulles. Pour les nuits d’été, s’il fait chaud tout va bien. On fait pivoter le toit et plus rien ne sépare de la voute terrestre. Mais s’il fait frais, on referme le toit qui est totalement transparent, on se glisse sous la couette avec ou sans les bouillottes d’eau chaude proposées par Olivia et Stéphane Durocher, les maîtres des lieux. Les bulles du Caribou, nommées Visio Dômes, sont positionnées à des hauteurs différentes. Presque au ras du sol pour une famille avec des petits enfants. Ou bien à 15 mètres d’altitude pour les trompe-la-mort en sachant qu’il faudra grimper sur une sorte d’échelle de meunier quasi verticale fixée à l’arbre en étant harnaché de câbles et de filins. La force des bras est nécessaire. Mais quels souvenirs rapportés ! Stéphane Durocher est un grand gaillard sportif. C’est un Québécois qui a mesuré que la Forêt de Fontainebleau avec tous ses sites d’escalades était le lieu idéal pour s’installer. Ses premières années d’existence prouvent qu’il ne s’est pas trompé. Tables d’hôtes possibles sur réservation, même pour les clients qui suivent un régime sans gluten puisqu’un membre de la famille Durocher est intolérant aux céréales. Piscine, massages, sauna à disposition.

Plus sage mais tout aussi insolite ! Georges Le Berte et Guillaume Villette vous proposent de passer une ou plusieurs nuits installés dans une de leurs roulottes. Celles-ci sont fixes, pas de chevaux à nourrir ni étriller le soir. Non ! Seulement des soirées cosy en roulottes ou dans des pods, petites maisons en bois avec tout le confort. Très dépaysant. Le lieu d’accueil est une ancienne fabrique de tuiles centenaire désaffectée. C’est à Salins.
Et enfin la vie de château ! ou plutôt un hébergement dans le parc forestier d’un ancien relais de chasse. Françoise et Hervé Lassignardie ont acquis le Domaine de Frévent à La Chapelle-Rablais il y a moins de dix ans. Leur travail de réhabilitation sur le bâti existant fut un travail énorme. Il est raconté sur une brochure d’une douzaine de pages bien documentée. Pour rendre hommage à cette valeureuse entreprise, une soirée étape au domaine sera profitable pour tous. Plusieurs sortes de chambres sont disponibles, richement décorées et confortables. Et comme le parc contenait des arbres vénérables assez puissants pour recevoir une cabane d’altitude, la construction d’un appartement de 20 m2 à 8 mètres de hauteur vient d’être terminée. Accès autorisé aux enfants de plus de deux ans sous la surveillance de leurs parents. On goûtera au charme des toilettes sèches, en sachant que des toilettes normales sont ailleurs à disposition. Dîners et petits déjeuners façon écureuil ou dans la maison des propriétaires.
Ailleurs, on peut aussi être reçu sur des péniches ou sous des tentes d’esprit indien. Tout cela à 60 kms de la Tour Eiffel et à distance raisonnable de lieux touristiques aussi célébrés que Barbizon, les châteaux de Vaux-le-Vicomte et Fontainebleau. La perspective d’un bel été en Seine-et-Marne !

carnet d’adresses

www.gites-seine-et-marne.com
www.caribouaventures.com
www.lestuileries.fr
www.domaine-de-frevent.fr

IRLANDE DU NORD, UN TERRITOIRE TRES NATURE ET JARDIN

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Mount Stewart, Glenarm, Mountalto, ces noms résonnent aux oreilles des jardiniers de la pointe Nord-­Est d’Irlande qu’on nomme Ulster. Ces jardins et quelques autres sont des références anglo­-irlandaises qui valent le voyage. On profitera de ce tourisme jardinier pour voir la Chaussée des Géants, le Musée du Titanic et un pub coloré de Belfast.

Si l’on met sous silence les conflits politiques et guerriers des temps anciens qui ont opposé l’Irlande à la Grande Bretagne, la situation actuelle de cette zone géographique qu’on nomme Ulster ou Irlande du Nord autorise un merveilleux voyage touristique et culturel pour les amateurs de folklore, de culture, de nature et de visites de jardins. Le moyen économique et simple à la fois consiste à démarrer son séjour à Belfast, capitale mondiale très bien desservie par les routes aériennes et maritimes. On y trouve zoo, musées, cathédrale, château, jardin botanique, banques, hôtels, restaurants de tous niveaux et bien sûr les pubs, ces lieux de convivialité où bière et whiskey rendent les discours animés et où la musique est souvent à l’honneur, en soirée surtout. A ne manquer sous aucun prétexte puisque les Irlandes (du Nord et du Sud) sont très attachées à cette renommée singulière.

Et quitte à séjourner à Belfast, une nouvelle visite s’impose depuis deux ans : celle d’un bâtiment gigantesque et moderne nommé le « Titanic Belfast ». C’est une sorte de musée à la scénographie ultra contemporaine qui raconte la véritable histoire du Titanic. Sur de multiples niveaux, le visiteur passe par toutes les phases, depuis la construction jusqu’au naufrage du bateau en 1912. On apprend pourquoi Belfast il y a cent ans était l’endroit idéal pour construire et mettre à l’eau le plus grand bateau du monde. On y voit sur des photos d’archive son lancement, les équipements, les membres d’équipage. Egalement des reconstitutions de cabines et des films retraçant la vie à bord, faite de luxe et de distractions. Enfin le naufrage. Et encore les mythes et les légendes que cette catastrophe a fait naître. Une dernière galerie d’exposition permet d’explorer le fond de l’océan où le professeur Ballard découvrit le Titanic en 1985.

Autre merveille ! c’est la « Chaussée des Géants » qu’on repère sur les cartes à l’extrême nord de l’île sous l’appellation « Giant’s Causeway ». Le mot « causeway » en langue anglaise se définit ainsi : a raised path or road crossing water. Le mot anglais est semble­-t-­il plus fort que le mot français le plus proche : le gué. Car ce que nous voyons sur ce site géologique avançant dans la mer est bien autre chose qu’un gué. D’abord la légende ! L’histoire raconte qu’un puissant géant du nom de Finn MacCool a construit la chaussée pour traverser le détroit qui sépare le nord de l’Irlande de l’Ecosse afin de se battre contre Angus, géant écossais querelleur. Ainsi se bâtit l’histoire. C’est en réalité un assemblage de 40.000 colonnes de basalte vieilles de 55 millions d’années, établies lorsque la lave d’un volcan se refroidit brusquement. La Chaussée des Géants est un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est par le fait une cible touristique évidente d’autant plus qu’elle est au coeur d’une route de toute beauté entre ciel et mer, jadis fréquentée par les héros et druides Celtes. Et aussi par Saint Patrick devenu le Saint Patron de l’Irlande catholique.

Puisque l’Ulster est un prolongement de la culture anglaise, il faut se garder d’oublier les jardins ! Et d’abord le premier d’entre eux : Mount Stewart. Des hectares et encore des hectares à 25 km au sud-­est de Belfast, en rive d’une sorte de mer intérieure nommée Strangford Lough. Le bâtiment, entre manoir et château, est du XVIII°s. Parc et jardins plus récents, et particulièrement les parties structurées de haies, de motifs sculptés dans le minéral et le végétal proches de la demeure sont l’oeuvre d’Edith, marquise de Londonderry, qui oeuvra intensément avec un goût éclairé entre les deux guerres mondiales. Les jardiniers de l’organisation National Trust qui ont le domaine en mains de nos jours prolongent avec un savoir faire exceptionnel l’oeuvre de cette femme unique, amie des célébrités de la Culture et de la Politique de son temps. La promenade dans les autres jardins locaux peut s’établir selon le plan suivant.

Mountalto

Plus de cent hectares à disposition pour les hôtes d’un jour ou plus dans une maison élégante placée au coeur d’un parc ancien où les arbres sont immenses. Très belle collection de conifères comme on les plantait beaucoup au 19° siècle. Des rhododendrons géants à voir en avril et mai et des couleurs d’automne parfaites en octobre. Un grand lac au milieu du domaine et un réseau d’allées reliant des parties dessinées à la française aux points les plus éloignés avec un esprit sauvage. Entretien parfait. Service impeccable et aimable. La jardinière vous montrera cette capucine vivace à fleurs rouge intense qui vit en s’accrochant aux rameaux des arbres pendant beaucoup d’années : Tropaeolum speciosum.

Antrim Castle

Siège d’une famille ancienne et puissante. Un musée raconte l’histoire du domaine, celle du premier jardin établi au 17° siècle et celle du château détruit par un incendie en 1922. La visite de ce lieu est plus une leçon d’histoire que de visite de jardin au sens habituel du terme. Toutefois, à proximité des bâtiments d’accueil dont un est consacré à un show room d’art moderne, on peut voir de petits espaces devenus des jardins très modernes (esprit Chaumont sur Loire) avec sculptures contemporaines, comme cette vache multicolore. Très rafraîchissant.

Brocklamont

Jardin privé fort attachant appartenant à Margaret Glynn qui reçoit fort aimablement. Nous sommes loin des fastes des grands domaines. Là, c’est plutôt le rêve des Irlandais qui aiment passer la moitié de leur journées dans le jardin. Beaucoup de plantes rares ou communes s’accordant dans un bel esprit d’équilibre.

Greenmount

Une école d’horticulture au coeur d’un superbe jardin, à la fois public et privé et dans lequel on entre librement. Le domaine est ancien. L’arche de pierre qui conduit à l’ancien jardin potager (the Walled Garden) montre une pierre gravée de la mention 1802. C’est cet endroit qu’il faut atteindre pour se régaler du savoir faire des enseignants. Très coloré, gai, avec un cortège des plantes vivaces les plus toniques. Bel exemple de jardinage à la fois simple et moderne. Les sedums rougeoyants mêlés aux verveines Buenos Aires (Verbena bonariensis) sont réellement au top.

Ballyrobert

Joy et Robert Parkinson vous invitent sur leur domaine qui est à la fois leur lieu d’habitation, leur pépinière et enfin leur jardin. C’est une sorte de show-­room en plein air dans la meilleure tradition. C’est charmant, traditionnel, vallonné et d’un excellent niveau de jardinage. En plus de cette beauté simple qu’on voit à chaque courbe d’allée, on apprend beaucoup car les étiquettes qui nomment les plantes sont nombreuses.

Glenarm

Lieu historique avec château et terres pour être depuis 400 ans le lieu de résidence des comtes d’Antrim. Les jardins sont somptueux du printemps à l’automne et largement ouverts au public. Bien que là aussi l’ancien potager (the walled garden) soit devenu un décor remarquable fait de haies finement ciselées, de massifs de fleurs vivaces où la couleur rouge en été est parfaitement traitée, le visiteur n’est jamais perdu. L’immensité est contrebalancée par la finesse des détails. A voir absolument.

Hampstead

Nora Greene vous recevra dans son jardin à thèmes fait d’une multitude d’atmosphères. En particulier le jardin « à la japonaise » placé à proximité de la maison avec ses codes et ses objets. M & Mrs Greene jardinent depuis longtemps. Aussi les arbres et arbustes qu’on y rencontre sont-­ils de belle taille. Idéal pour passer un moment délicieux pour qui passe à Londonderry, grande cité d’Ulster.

Carnet d’adresses

Titanic : Queens Road & www.titanicbelfast.com
Giant’s Causeway, Causeway Road, Bushmills, Co Antrim & www.nationaltrust.org.uk/giants-causeway/
Mount Stewart, Newtownards, Co Down & www.nationaltrust.org.uk/mount-stewart/
Mountalto http://www.montaltoestate.com
Antrim Castle http://www.antrim.gov.uk/antrimcastlegardens
Brocklamont http://www.discovernorthernireland.com/Brocklamont-House-Garden-Ballymena-P14609
Greenmount http://antrimgardens.com/the-gardens/greenmount-walled-garden/
Ballyrobert http://www.ballyrobertcottage.com
Glenarm http://www.glenarmcastle.com
Hampstead http://www.discovernorthernireland.com/Hampstead-Hall-Garden-Londonderry-Derry-P14495
Tourisme en Irlande du Nord www.discovernorthernirland.com
Tourisme en Irlande , représentation française www.irlande-tourisme.fr