DES JARDINS D’AUTOMNE A DECOUVRIR

Cimicifuga simplex 'White Pearl' et persicaire 1716

Avec octobre, l’automne est là, pénétrant subrepticement dans nos jardins. C’est le meilleur mois de l’année pour se rassasier des plus belles couleurs de nos arbres et nos arbustes, des feuillages et aussi des dernières floraisons spectaculaires comme celles des hydrangéas. Ce temps béni pour les grands effets doit être mis à profit par les amateurs de jardins pour aller à la rencontre de quelques lieux qui ont du cachet.

C’est en particulier le cas du Jardin de La Pellerine, situé en pleine campagne et pourtant à moins d’un kilomètre du village du même nom en Mayenne. La famille Douinot vit là depuis plus de trente ans et Sylvie, la jardinière, a pris goût aux plantes aussitôt installée. Alain le mari était agriculteur et leurs trois enfants ont grandi ici. Lorsque les jeux de ballons ont cessé, Sylvie a commencé à dessiner des allées, des massifs, des structures, des perspectives et le jardin s’est formé et a mûri doucement pour devenir une véritable oeuvre d’art de deux hectares. Bonne adresse donc qui a été classée « Jardin Remarquable » en 2004 par le Ministère de la Culture et de la Communication, après avoir reçu un peu avant le « Prix du jardinier » de l’Association des Vieilles Maisons Françaises pour l’harmonie de ce jardin avec la maison XVII°.

Après avoir passé l’ancienne grange qui sert de salon d’accueil et de buvette, on débouche sur la pelouse liant la maison aux plus anciennes bordures fleuries, régulièrement enrichies et remises au goût du jour. Le bâtiment est absolument noyé dans la verdure et cela le réduit visuellement. On note ici le pouvoir des plantes quand elles sont bien combinées.

Cette parcelle qui est en pente légère conduit vers une pièce d’eau, la première à avoir été creusée. Elle est alimentée par un petit ruisseau, donc pas d’eau stagnante, avec de grands arbres autour. On en oublie le voisinage et la ligne électrique qui apporte lumière et confort mais dont on ne peut se passer.

C’est dans ces bordures fleuries qu’on remarque en automne de grandes tiges terminées par des fleurs blanches en forme de longues chandelles : Cimicifuga simplex ‘White Pearl’. Le brouillard rose qui les met en valeur est une persicaire : Persicaria amplexicaulis.

A proximité et en fleurs également depuis le milieu de l’été une masse de grosses boules de fleurs mauve qui fait forte impression par sa puissance et son côté impénétrable. C’est Eupatorium maculatum atropurpureum. Ces trois espèces de plaisent en terre ordinaire, un peu grasse et fraîche . On a besoin d’arroser seulement s’il fait très sec l’été.

En longeant le bassin et en passant sous une construction en pierre, la promenade se poursuit sur de nouvelles parcelles riches en plantation d’hydrangéas, dont les hortensias font partie. Beaucoup ont des fleurs énormes et roses. La couleur rose bien vive en été passe dans des tonalités plus discrètes en septembre-octobre mais toute aussi charmantes. Les noms de cultivars rencontrés sont souvent amusants : Vanille Fraise, Pinky Winky, Kawakamii.

Autre plaisir de Sylvie Douinot, les collections d’érables avec Acer davidii dont les feuilles jaunissent et rougeoient sur des tiges comme peintes à l’allure de peaux de serpent. Et les cornouillers. Celui qui est nommé Cornus kousa produit au bout de quelques années des fruits comestibles ressemblant à de grosses fraises. Chacun lui trouvera un goût qui le conduira à persévérer ou à s’arrêter ! Je ne déteste pas pour ma part en croquer une dizaine.

Alain & Sylvie Douinot : 02 43 05 93 31

http://www.parcsetjardins.fr/pays_de_la_loire/mayenne/le_jardin_de_la_pellerine-367.html

Autres jardins riches en couleurs d’automne :

Parc oriental de Maulévrier http://www.parc-oriental.com
Le Jardin Zen d’Erik Borja http://www.erikborja.fr
Arboretum de Balaine http://www.arboretum-balaine.com
Parc du Château de Courson http://www.domaine-de-courson.fr
Parc Botanique de Haute-Bretagne http://www.parcs-et-jardins.net/jardinbretagne/
Jardin François http://www.jardin-francois.com
Jardin d’Atmosphère du Petit Bordeaux http://www.jardindupetitbordeaux.fr

RASTEAU « CORPS ET AME »

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Amateurs du cépage Grenache apprécié pour sa puissance, les vins de Rasteau sont faits pour vous. Qui a lancé la formule magique « pas un seul vigneron à Rasteau fait du mauvais vin », on ne saurait le dire. Ils sont pourtant plus de cinquante, sans compter les caves coopératives, et cela pour moins de 1000 habitants. A Rasteau, on fait du vin, on vit pour le vin et on boit du vin. Et du bon !

Au pied du Mont Ventoux

La grand place du village aménagée en mail apporte l’été une ombre rafraîchissante grâce à une série de platanes de belle taille qui ne paraissent pas malades, comparativement à d’autres qui semblent condamnés dans quelques villes de Provence. Rasteau est aussi un des points de départ pour les promenades sur le Mont-Ventoux bien dessiné à l’horizon. Le Tour de France cycliste a déjà fait étape dans cette capitale viticole des Côtes-du-Rhône. On raconte aussi à l’Office de Tourisme que même des adorateurs canadiens de « La Petite Reine » traversent l’Atlantique pour affronter ce sommet mythique qui coiffe le paysage de sa masse immuable. Il va sans dire que la présence d’un tel vignoble n’est pas pour rien dans ces choix.

Les rites de la dégustation

Les dégustations ont des rites à observer. Consommateurs soucieux d’initiation et afin de ne pas paraître trop naïfs, retenez que la bonne tenue du verre s’impose, par le pied, délicatement mais fermement. On respire d’abord le vin sans bouger le verre. Le nez doit déchiffrer les parfums qui se dégagent de ce précieux liquide. On respire une première fois en tentant de débusquer et nommer les premiers arômes. Et par un mouvement tournant on aère le vin juste sorti de son flacon. Cette oxygénation développe les caractéristiques de la cuvée. Vient ensuite le moment de goûter. Chaque cuvée a sa température idéale selon que le nectar est vin rouge sec, ou vin doux naturel rouge, rosé et blanc. A la cave de dégustation et dans un bon restaurant, normalement pas d’erreur à craindre car on connait les usages. Pour les papilles non éduquées à cette gymnastique, c’est alors que tout se complique. Les connaisseurs ont un vocabulaire technique. Quel est le sens des mots alors utilisés : rondeur, fraîcheur, bon équilibre, longueur en bouche, bouche florale ou encore salinité ? Afin de démystifier ce dernier mot, un animateur de la cave coopérative de Rasteau a trouvé une formule facile à comprendre : « la salinité, c’est quand après avoir bu un premier verre vous avez envie d’un second ». Il faut comprendre que le dosage de la salinité déclenche un processus de besoin. C’est alors que la formule « à consommer avec modération » prend tout son sens. Cette salinité est un des quatre éléments que l’expert cherche dans un examen. En plus du salé, on recherche le sucré, l’acidité et l’amertume (goût de la quinine).

Vin de garde incontestable

Une conversation prolongée dans un des chais de Rasteau nous apprend que cette appellation est obligatoirement le fruit d’un assemblage contenant au minium 50% de Grenache Noir, auquel on joint des cépages qui ont pour nom Syrah, Mourvèdre. A cela viennent s’ajouter quelques cépages pompeusement nommés « améliorants » : Carignan et Cinsault. La documentation technique ne manque pas à l’Office de Tourisme. Dernier point important : les vins de Rasteau peuvent se boire jeunes. C’est ainsi qu’en septembre 2015, on sait déjà que 2014 était un bon cru. Si bon qu’il pourrait faire un vin de garde. Au moins 5 ans.

Les Bonnes Adresses

Maintenant, passons à table. Voici quelques bonnes adresses testées il y a une quinzaine de jours à la satisfaction générale avec accords mets et vins :
* Côteaux & Fourchettes, à Cairanne, 04 90 66 35 99, www.coteauxetfourchettes.com
* Côté Terrasse, à Séguret, 04 90 28 03 48, au coeur d’un merveilleux village provençal
* Gaëlle et Philippe, à Vaison la Romaine, 04 90 41 72 90, www.bistroduo.fr
* Domaine de Cabasse, à Séguret, 04 90 46 91 12 www.cabasse.fr
Pour faire connaissance par la dégustation des vins de Rasteau :
* Domaine des Nymphes avec Pierre Meyer, 04 90 46 14 13 www.domaine-des-nymphes.com
* Domaine Wilfried avec Réjane et Wilfried Pouzoulas, 04 90 46 10 66 www.domainewilfried.com
* Domaine Bressy-Masson avec Marie-France Masson, 04 90 46 10 45 domaine-bressy-masson.com

Sur place, le point de départ : salle de dégustation à l’Office de Tourisme www.rasteau.fr

L’Escapade des gourmets

Il ne faut pas manquer cette fête familiale qui se déroule sous la forme d’une promenade dans le vignoble lors du 2ème dimanche de Mai. L’Escapade des gourmets vous offre la possibilité de réaliser le parcours d’un sentier viticole et paysagé. Sentier au long duquel vous dégusterez des mets provençaux associés à des vins de Rasteau. Cette randonnée est accompagnée d’une foire artisanale sur la place du village. Ainsi que d’un concours de boules. Inscription obligatoire. Renseignements : Office de Tourisme.

ROQUELIN : AU BONHEUR DES ROSES

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C’est une bien belle histoire, celle de Stéphane et Aline Chassine. Elle commence par la découverte d’un lot de bâtiments qui, en d’autres temps, ont été l’apanage du Château de Meung-sur-Loire : un corps de ferme en ruine avec sept hectares au lieu-dit « Roquelin ». Pas assez pour intéresser un agriculteur. De plus, la zone est inondable. La Loire tumultueuse en hiver est là tout près, à quelques centaines de mètres.

Faut-il être jeune et audacieux pour s’engager dans une telle aventure ! A cette époque, Stéphane Chassine découvre le monde des rosiers et des jardins en intégrant l’entreprise du rosiériste André Eve, un voisin de Pithiviers rendu célèbre par ses créations et sa collection de roses anciennes. Pour tout jeune employé entreprenant, il y a là matière à observations. Mais pour Stéphane, c’est plus encore. Il y découvre une vocation en travaillant avec et pour les roses.

Lorsque les bâtiments de Roquelin sont mis hors d’eau et plus ou moins habitables, hop ! direction la pâture. On délimite une parcelle d’un hectare derrière l’immense grange et on dessine « le jardin », avec des allées-promenades qui se croisent et s’entrecroisent. Stéphane a eu le temps de mettre au point son projet. En 2002, il sait qu’il aime deux choses :

1. Le jardin à l’anglaise avec son joyeux désordre de roses anciennes aux fleurs souvent doubles et grosses comme de petits choux mêlées à celles des plantes vivaces. Plusieurs de ces dernières sont connues pour mettre en scène des rosiers. On dénombre beaucoup d’euphorbes, de sauges bleues, quelques iris, la plupart des géraniums et népéta, delphinium, fenouil bronze. Santoline et lavande, petits arbustes, sont aussi de bons compagnons.

2. Le jardin d’influence médiévale depuis qu’il a vu celui du Prieuré d’Orsan en Berry conçu sur ce modèle. Il va falloir trouver un compromis qui réunisse ces deux tendances. Il s’opère avec de nombreuses structures mises en place par Stéphane, habile bricoleur. Avec des perches de châtaignier pour matériau de construction, il installe des barrières, des plessis et des formes plus hautes aux allures de pyramides à clairevoie sur lesquelles s’appuient des rosiers à grande végétation comme Cécile Brünner climbing, Caroline Testout, Ghislaine de Féligonde ou Rambling Rector. Il y fait courir des clématites puisqu’elles ont la capacité par leurs vrilles de s’accrocher sur les tiges des rosiers.

En 2005, le projet a pris corps au point de pouvoir être ouvert au public. Dix ans se sont donc écoulés depuis ce saut dans l’univers médiatique. Les jardins de Roquelin ont plu aux visiteurs du début et aux journaux et revues toujours en recherche de lieux d’exception pour leurs reportages. Ils plaisent encore puisque on dénombre quelques 5000 visiteurs/an. Gageons qu’ils plairont encore longtemps ne serait-ce que pour ne pas déjuger le Ministère et la Culture et de la Communication qui leur ont accordé la distinction de « Jardin Remarquable ». Au fil des ans, Stéphane est devenu un connaisseur hors pair dans le monde des roses et un talentueux paysagiste car pendant le repos hivernal de la végétation il apporte des modifications et des retouches pour améliorer de qui est déjà si beau.

Les enfants accompagnant leurs parents à Roquelin sont invités puisque gratuité pour les moins de 18 ans. Et pour eux un autre plaisir que celui des roses : la basse-cour ! Quelques poules et coqs se rencontrent souvent autant dans les allées, que dans le potager et dans la pépinière attenante à la recherche de vers de terre écologiquement nourris. Et aussi des canards sur les plans d’eau.

On est invité à un ultime passage en boutique avant de quitter les lieux. C’est l’ancienne bergerie qui a été rénovée à cet effet. Mais pas trop ! Dans cette caverne d’Ali-Baba sont réunis des objets anciens ou neufs qui ont un rapport avec la décoration des maisons et des jardins : source de cadeaux inattendus même pour les petits budgets puisqu’on y trouve des confitures maison et de petites poteries.
www.lesjardinsderoquelin.com
Jardins ouverts jusqu’au 11 octobre 2015, de 10 à 18H, sauf les mardis
La pépinière reste ouverte lorsque le jardin se repose en hiver à l’abri des regards, mais seulement sur rendez-vous : 06 70 95 37 70
Evénement à l’occasion des Journées du Patrimoine
Atelier de Scrapbooking les 19 et 20 septembre
Christine Tissier, professeur de scrapbooking, vous apprend et vous aide à concevoir vos albums photos par le biais du scrapbooking afin de garder tous vos souvenirs en mémoire et les transmettre aux générations futures. Elle organise des cours et stages d’initiation et de perfectionnement en scrapbooking, carterie et home déco tout au long de l’année. Elle s’installera dans le jardin pour des démonstrations et des initiations en rapport avec le jardin. Les visiteurs peuvent apporter leurs photos pour des initiations plus personnalisées.