LES LEGUMINEUSES, NOURRITURES ESSENTIELLES

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Les légumineuses (haricots, fèves, pois et beaucoup d’autres espèces) ont essentiellement nourri les populations depuis les temps les plus reculés jusqu’à l’arrivée de la pomme de terre. Le tubercule popularisé par Parmentier réduisit en effet leur importance dans l’alimentation. Elles ont aussi nourri les sols par les nodosités accrochées à leurs racines qui rendent l’azote de l’air assimilable pour les plantes voisines ou qui vont leur succéder sur le même espace de culture. Cette singularité physiologique des Légumineuses, famille qu’on devrait désormais nommer « les Fabacées » à la suite d’un remaniement botanique, les fait apprécier comme engrais verts (luzerne, sainfoin, trèfle, etc) pour rendre les sols plus fertiles. Alors ! Il fallait rassembler de la documentation sur l’origine de ces plantes, leur histoire, leurs usages dans les temps anciens et la mise en évidence de leurs qualités. Car un grand nombre de Fabacées ont tant de bons pouvoirs sur notre santé qu’on doit les faire participer aux usages nouveaux de la cuisine contemporaine mondialisée. Des grands chefs étoilés aux préparations d’origines africaines et asiatiques, chacun y va de sa recette.

Sur quelles légumineuses chacun d’entre nous peut-il compter pour se nourrir ? Pour ne parler que des plus connues (pois, pois chiches, haricot, fève), les auteurs de cette petite encyclopédie pratique, le biologiste Pascal Aspe, l’ingénieur agronome Claude Aubert et le docteur en agronomie Blaise Leclerc, ont coupé la France en trois zones culturales. Il y a celle du grand Ouest soumise à l’influence océanique, celle de l’Est et des territoires d’altitude, enfin la méridionale plus douce par nature. Et si nos quatre plantes témoins acceptent les trois zones, les saisons de culture ne sont pas les mêmes. Les explications sont nettes : il faut semer au bon moment. A titre d’exemple : semis d’automne pour fève et pois, là où l’hiver n’est jamais incisif, quand il faut attendre le printemps ailleurs. Et pas de semis de haricots tant que la terre et l’air sont froids. C’est à dire de début avril à début juin selon région.

On évoque les motivations du choix variétal. Recommandation de la fève d’Aguadulce pour une production importante et échelonnée ou bien la Witkeim si c’est la précocité qui intéresse. Côté pois, on vante les mérites de Caractacus, hâtif, très productif et recommandé pour semis d’automne. Il y a aussi Corne de bélier, tardif, légèrement sucré qui supporte très bien la congélation. Et ainsi de suite. Un travail d’analyse comparable traite de la rotation des cultures, ainsi que des qualités alimentaires de ces végétaux et de leurs inconvénients supposés.On veut parler des ballonnements désagréables qu’ils procurent et comment les éviter. Et bien sûr comment cuisiner toutes ces récoltes pour les retrouver savoureuses dans son assiette. Un tour du monde gastronomique vivifiant inclut aussi les préparations à base de lentilles, soja (et ses variantes tempeh, tofu, miso), arachide, azuki, dolique, haricot mungo et lupin.

« Le Guide Terre Vivante des Légumineuses » a le bon goût de rassembler tous ces savoirs sur quelques 280 pages parfaitement illustrées. En fin de compte, on hésitera pour savoir s’il faut placer l’ouvrage parmi les guides culinaires d’une cuisine ou dans le bureau parmi les livres de botanique. A chacun de trancher en fonction de ses goûts et de ses critères de jugement.

Editions Terre Vivante, 29,90 euros. www.terrevivante.org

UN NOUVEAU REGARD SUR LA TAILLE DES ARBRES

Taille du pommier BD © Alain Pontoppidan

Et si les arbres pouvaient parler, que nous diraient-ils ? Ils nous recommanderaient de lire la dernière production d’Alain Pontoppidan. Car ce technicien agricole, arboriste et formateur a su faire parler les arbres pourtant muets, à force de les avoir observés. Son écriture se déroule sous nos yeux avec une grande fluidité et les anciens étudiants en horticulture se disent : « Ah ! si j’avais eu ce monsieur comme professeur, j’aurais mieux compris les cours de taille (expérience personnelle !).

Alain Pontoppidan est de la nouvelle école, celle qui a mis au point les principes de la taille douce. On entre dans son livre lentement. Avant d’attraper cisailles et sécateurs, tronçonneuses et double-échelles, on passe par la case « observation ». Car il faut bien regarder avant de couper puisque chaque sujet s’avère être un cas particulier. Un cinquième du livre nous conduit à ouvrir les yeux par des explications à la fois simples et savantes sur la « marche de l’arbre ».

Pas de suppression de branches charpentières, c’est à dire les principales.

Pour les autres branches, ou rameaux ou brindilles, on évite les coupes en plein milieu. Grâce à cette règle, les branches en surnombre ou mal placées sont coupées à leur point d’insertion, car c’est là où naturellement se reconstitue le bourrelet cicatriciel qui freine l’entrée des parasites dans les tissus de l’arbre.

Ce livre est une succession de bonnes photos qui montrent les gestes du tailleur. Elles sont remplacées par des dessins quand ces derniers sont plus explicites que les photos.

Et savoir quand tailler ! La taille douce bouscule les idées reçues. On ne taille plus uniquement en hiver après la chute des feuilles, mais bien tout au long de l’année. L’activité végétative au moment de la taille est même considérée comme un avantage pour la cicatrisation, qui se fait mieux quand la sève circule. Cette remise en cause recommande, quand on le peut, d’éviter la taille au moment de la chute des feuilles, au printemps lors de la montée de sève, en période de gel et en période se sécheresse.

La plupart des espèces fruitières sont passées en revue, en livrant une belle page sur la façon d’intervenir sur l’actinidia, cette liane chinoise valorisée par les Néo-Zélandais qui peut fournir sur chaque pied plusieurs kilos de kiwis. On y sent l’homme expérimenté tant son avis est bien étayé.

L’ouvrage se termine sur les principes de taille des arbres et des arbustes d’ornement. Conseils et mises en garde : les marronniers qui ne la supportent pas, meurent ou sont malades dans nos parcs quand on s’acharne à leur faire subir des coupes trop énergiques. Vis à vis du lilas, il est conseillé de faire de grands bouquets de fleurs avec de bons morceaux de tiges, et ça suffit. Pour cotinus, aubépine, bouleau, hamamélis, arbre de Judée : rien ! Glycine et bignone, on réduit les tiges en hiver pour lutter contre l’envahissement. Vis à vis des rosiers, c’est variable selon les variétés. On a tendance à oublier pour eux les coupes à 30 cm du sol comme préconisé naguère. Là encore, les observations personnelles sont de bons éléments de réflexion. La tailleur apprend en taillant, s’il dispose d’un bon sens critique sur son action.

J’apprends à tailler mes arbres fruitiers, arbustes … par Alain Pontoppidan
Editions Terre Vivante ISBN 978-2-36098-186-1
Janvier 2016 – 14 euros

LES ROSES DE BELLEGARDE

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En partenariat avec le groupement des rosiéristes de Bellegarde du Loiret et d’autres associations ayant les roses et les rosiers comme centre d’intérêt, la SNHF a organisé à Bellegarde, le 28 janvier dernier, une journée de conférences et d’échanges intitulée « Rose, reine des jardins ». Cette réunion a donné lieu à l’édition d’une brochure imprimée qui fut remise à une centaine de participants. Ces actes reprennent les textes des allocutions des conférenciers. A priori hors commerce, il n’est pas impossible de pouvoir se procurer un exemplaire de ces derniers au siège de la SNHF. Pourquoi tant de flamme à promouvoir le souvenir de cette journée ? Sa richesse et sa diversité, bien sûr ! autant par la qualité des intervenants que par le contenu de leurs interventions.

D’abord traitée par Blandine Veith, ingénieur de recherche au CNRS, c’est l’essentiel de la symbolique de la rose dans la littérature et les arts, de l’Antiquité jusqu’à nos jours qui démarre la séance.

C’est ensuite le tour d’un autre scientifique, Gilles Galopin, de l’Agrocampus d’Angers, qui fait le point sur la classification des modèles de rosiers. C’est cette dernière qui attribue un nom aux grands groupements du genre Rosa : buissons à grandes fleurs, buissons à fleurs groupées, grimpants, paysagers, tiges, pleureurs, etc. Ces mots sont utiles à connaître car ils sont mentionnés dans les catalogues des fournisseurs pour la vente au grand public.

Venant du même campus, Valéry Malécot donne les clés principales qui ont conduit à la classification scientifique des espèces et variétés des roses sauvages et des roses obtenues par les rosiéristes depuis deux siècles.

On change de rythme avec Jérôme Rateau, responsable de la création variétale dans l’entreprise « Roses André Eve ». Jérôme est de plein droit le successeur du célébrissime André Eve, obtenteur de roses dans la région de Pithiviers après avoir pris la succession de Marcel Robichon, autre hybrideur plus ancien de roses de la région. L’entreprise Eve est connue et appréciée depuis les années 1980 quand André entreprend de remettre en culture des roses des siècles passés disparues du marché. Jérôme Rateau évoque aussi les pratiques de la vie des pépinières et particulièrement la création des roses nouvelles par hybridation.

Le propriétaire d’une grande roseraie normande, Hany Kayali, de Mesnil-Geffroy, donne ensuite le résultat de ses observations sur le parfum des roses, autant sur ses origines que sa diversité. Puis comment transmettre les gènes du parfum dans la recherche des nouveautés. Il donne ensuite une liste de variétés qui pour lui sont les plus exquises sur ce plan.

Après la pause déjeuner, les participants retrouvent leurs sièges pour écouter Jean-Marc Pilté qui appartient au groupement des rosiéristes de Bellegarde. Comment multiplier les rosiers ? Semis, marcottage, division de touffe, bouturage et surtout greffage. Le résumé de la conférence tient sur trois pages. C’est clair, net, précis. Jean-Marc donne ensuite son point de vue sur les tailles qu’il faut apporter aux rosiers pour les faire vivre longtemps en bonne santé avec de belles floraisons. Il y a la taille d’automne pour réduire le volume du rosier : une sorte de nettoyage. Puis la taille de printemps qui affine l’ouvrage. Pas facile à expliquer avec des mots. C’est mieux de pouvoir suivre sur le terrain les geste d’un initié.

Différentes personnes se relaient ensuite pour évoquer les maladies des rosiers et les insectes qui tentent de les dévorer. Liste fournie de moyens de lutte. Il est heureux de lire (ou d’entendre) combien ces intervenants mentionnent généreusement la lutte biologique. Il y a seulement dix ans, le discours aurait été tout autre. Seuls des moyens chimiques auraient été signalés. Moyens curatifs certes mais avec quels risques pour la santé des sols, des utilisateurs et du voisinage.

Puis, Pierre-Adrien Lagneau, chef-jardinier chez Truffaut, apporte sa réflexion sur l’utilisation des rosiers et l’historique de la société qui l’emploie. Deux siècles sont évoqués pour cette dynastie, depuis son installation à Versailles en 1824. Livraison aussi de conseils pour bien planter, bien entretenir et pour choisir les rosiers en fonction de la place et du lieu dont on dispose. Enfin, quelles plantes-compagnes à offrir aux rosiers afin que les massifs ne soient pas trop « dégarnis » pendant les creux de floraison. On finit la journée avec un très aimable coup de projecteur sur les personnalités qui au fil du temps ont introduit et cultivé la « Reine des Fleurs » dans les bonnes terres de l’Orléanais et de Bellegarde.

carnet d’adresses

Société Nationale d’Horticulture de France
84 rue de Grenelle – 75007 Paris
www.snhf.org

DES NOUVEAUTES POUR LES JARDINS

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Le coeur de l’hiver marque chaque année un nouveau départ pour les jardins. Les fêtes du Nouvel-An sont derrière nous et les jours s’allongent. Ce qui fait penser à reprendre le chemin du jardin. Mais on passe d’abord au garage ou à l’atelier pour faire le point des outillages à renouveler ou pour le moins à nettoyer et graisser. Janvier et février sont également les mois où les jardineries et magasins de bricolage présentent les nouveautés. Ces dernières apportent des améliorations sur les produits existants ou encore proposent des solutions aux problèmes d’entretien non encore solutionnés. Voici une petite sélection découverte à l’occasion d’une récente présentation à la presse.

L’essence alkylate d’Aspen
Pas nouveau ce carburant mais encore très peu connu en France alors que très utilisé en Europe du Nord. C’est un brevet suédois que la société Aspen France est chargée de faire connaitre chez nous. Il séduira à n’en pas douter les consommateurs soucieux de l’environnement. Bateaux, scooters et tondeuses à gazon ont à leur disposition un carburant propre très pauvre en benzène, substance cancérogène présente en grande quantité dans l’essence ordinaire. La société Aspen a fait des tests comparatifs qui ont donné les résultats suivants. Une tondeuse moderne à 4 temps fonctionnant avec de l’essence 95 sans plomb émet autant de benzène par heure que trois voitures moderne fonctionnant avec le même carburant. En passant à l’essence Aspen, il faut 36 tondeuses pour émettre autant de benzène que une seule voiture moderne fonctionnant avec de l’essence 95 sans plomb. Deux mélanges disponibles pour 2 et 4 temps. Ils favorisent aussi la longévité des machines grâce à leur formulation beaucoup moins agressive. En limitant au maximum les émissions dangereuses, ces carburants contemporains préservent la santé des usagers et le voisinage.

Lames en béton Boibé de Daniel Moquet
Matériau de construction indémodable, le bois équipe avec élégance intérieur et extérieur de la maison. Au jardin, le bois est apprécié pour son allure et sa douceur dans le revêtement de terrasses et les bords de piscine. Sauf que, avec le temps, le bois est détérioré par les pluies et les caprices de l’hiver. Mousses et lichens le colonisent et les planchers en plein air sont glissants six mois par an. Daniel Moquet s’est inspiré des observations de Le Corbusier avec la production de lames en béton « Boibé » qui imitent le bois à la perfection grâce à un procédé de fabrication que la firme de Mayenne a mis au point. Le béton est coulé dans des matrices en silicone, elles-mêmes fabriquées à partir de véritables lames de bois. Cela permet d’obtenir un rendu réaliste et naturel révélant les nervures et les noeuds du bois. Afin d’éviter les répétitions, plusieurs empreintes ont été sélectionnées. La patine les embellit avec le temps. Trois teintes disponibles : chêne clair, gris basalte et palissandre.

Revêtement d’allées Minéralstar de Daniel Moquet
« Minéralstar » est un revêtement de terrasses et d’allées multifonction à l’allure de gravillons pour assurer la circulation des personnes. Il allie les propriétés d’un enrobé et la robustesse du béton. Le goudron habituellement utilisé dans les enrobés est remplacé ici par un liant organo-minéral non toxique. Ce produit nouveau est perméable aux eaux de pluie par infiltration. Plus de risque de flaques d’eau et de verglas. Calculé pour donner une surface anti-dérapante. La couleur des gravillons aux teintes naturelles est stable dans le temps.

Couvre-mur Optigarden de Weser
L’Optigarden est un système complet de végétalisation des murets. Il est composé d’un élément de protection des murets avec alvéoles pour rétention et réserve des eaux de pluie et d’arrosage, tout en permettant l’écoulement de l’eau en surplus. Puis d’un géotextile en plaque rigide utilisé en qualité de filtre, de stop racine et de rétenteur d’eau. Et enfin d’un système pour incorporer un système d’irrigation. Deux qualités donc réunies en un seul produit : écologique et décoratif. Chaque élément mesure 49 x 33 x 13 cm et qui, une fois posé, sera rempli du mélange terreux convenant le mieux aux plantes choisies. Cela peut être des terreaux et composts pour les fleurs de décor annuel comme géranium-lierre, sauge et pétunia. Ou des mélanges de sables et graviers pour les plantes de la gamme sedum, sempervivum et saxifrage qui sont appelées à durer des années dans leur conteneur.

Terrasse Catalina de Piveteaubois
Autre société française installée en Vendée et spécialisée dans les aménagements extérieurs, Piveteaubois fabrique tout ce dont le jardin peut avoir besoin dans cette matière noble : panneaux, treillis, clôtures, terrasses, pergolas, etc. Joli clin d’oeil avec ses lames de bois tirées de sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii) : 28 mm d’épaisseur, 145 mm de largeur et 4 mètres de long. Chaque lame dispose d’une surface bombée pour faciliter l’écoulement de l’eau et dispose de rainures en dessous pour améliorer la ventilation sous la terrasse. Son appellation de « Douglas imprégné » signifie que le bois a été traité autoclave par imprégnation. Durée de service : 15 ans minimum.

carnet d’adresses :

www.aspen-sas.fr

www.daniel-moquet.com
www.weser.fr
www.piveteaubois.com