DECOUVRIR AU PLUS VITE LES NARCISSES DU MONT DES RECOLLETS

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Emmanuel de Quillacq sourit quand il raconte son parcours, sans doute en souvenir de toutes ces années passées à relever des ruines la maison de famille. Il est heureux en effet d’avoir pu revenir vivre à Cassel, la terre de ses ancêtres du côté maternel. Il évoque avec plaisir le souvenir de son arrière grand-père Armand Masson qui achète le Mont des Récollets pour exploiter la sablière qui s’y trouve. C’est alors un revenu possible à la fin du 19ème siècle. Lorsque l’activité devient douteuse sur le plan économique, le Mont est reboisé sur quelques dizaines d’hectares et Armand Masson se fait construire une maison dans le style chalet normand comme c’est la mode à l’époque.

Les deux guerres mondiales qui suivent modifient totalement le paysage. De nombreux combats aériens se déroulent au dessus de Cassel. La région est rasée par Rommel pour tapisser la Flandre de pieux de bois et barbelés anti-parachutistes et anti-planeurs. L’oncle d’Emmanuel, Hubert Masson, est très actif dans la Résistance. Les nuits, il tente d’aller au secours des soldats parachutés. Il photographie aussi les rampes de V1 et V2 toutes proches. Lorsque la guerre se termine enfin, le Mont est de nouveau reboisé par la grand-mère d’Emmanuel. Depuis cette époque, le Mont des Récollets « non constructible » est resté dans la famille.

Après une enfance passée à voyager au gré des mutations de son père, militaire de carrière, et des études de Paysagiste DPLG à l’Ecole du Paysage de Versailles, Emmanuel est tenté de reprendre en 1990 la ferme qui est alors une semi-ruine avec l’idée de prolonger la saga familiale à forte identité flamande. Il part à la recherche de « sa Flandre contemporaine» à partir de quelques idées fortes :

1. Gastronomique avec l’ouverture en 1992 d’un magasin de produits régionaux à Cassel car c’est une ville propice au tourisme en raison de son histoire et de sa position sur un belvédère où la vue porte loin sur le Plat Pays.

2. Folklorique avec la création en 1995 du premier estaminet « nouvelle vague » à riche ambiance de jeux, de conteurs et nourriture festive.

3. Créative avec le démarrage d’une agence paysagiste proposant de recomposer des « jardins à la flamande » soucieux d’enclos, de haies bocagères, de plantes bulbeuses sur prairie. Pour donner du corps à cette démarche, la ferme qui devient progressivement le coeur d’un beau jardin s’ouvre à la visite. Toute la surface disponible, soit un hectare et demi, est devenue avec les années le lieu des délices espéré. C’est une promenade faite de scènes paysagées, petites ou grandes, ouvertes sur le paysage ou fermées, selon leur positionnement sur le site. Un peu jungle par endroits, calme à d’autres, on avance à l’affut d’une sensation nouvelle. Ce sont les haies à la fois belles et utiles qui autorisent ce projet. Elles ont été faites au début avec les essences locales de charme, houx et érable. Auxquelles sont venus s’ajouter de nombreux buis et ifs qui ont la particularité de garder leur feuillage en hiver et qui sont malléables à l’extrême sous l’effet de quelques tailles aux cisailles. Le terrain frais, sableux, drainant bien était propice à la culture d’espèces bulbeuses. Cela se voit maintenant au printemps avec des milliers de petites têtes blanches, jaunes et autres teintes des narcisses, tulipes, fritillaires, scilles. La liste augmente à chaque saison en raison de nouvelles introductions.

Emmanuel de Quillacq et Bruno Caron, l’associé qui l’a rejoint à l’ouverture de l’estaminet, ont compris le double intérêt qu’il y avait à planter des bulbes sans relâche. Au fil des ans et grâce à eux, les Jardins de la Ferme du Mont des Récollets ont été connus, puis reconnus et enfin célébrés à leur juste valeur ! Le respect de la Nature guide nos deux compères. Rien n’est fait contre elle : pas de pulvérisateur à poison (herbicides, fongicides, insecticides) en service chez eux. On peut donc y flâner sans crainte et laisser les enfants courir et jouer sur le gazon. La saison des bulbes, c’est avril et mai. Le reste de l’année, le spectacle est offert par d’autres espèces. Les carrés de buis se comblent de floraisons multiples et variées. L’eau de la mare se remplit doucement des feuillages de roseaux et de typhas, procurant ainsi des espaces sécurisés pour les oiseaux de passage. Deux poules ont survécues à l’appétit du renard !

Forts de leur expérience de restaurateurs à l’Estaminet de Cassel, Emmanuel et Bruno ont ouvert leur maison à la petite restauration les jours de visites du jardin. Boire un thé, un café, une bière, et se régaler d’un gâteau fait maison, quoi de meilleur ! Feu de bois les jours un peu frais, coin lecture dans une atmosphère de maison des temps anciens avec gravures, aquarelles, huiles sur toile, meubles dépareillés au parfum d’encaustique, voici le décor planté où chacun trouvera son petit bonheur. Les visites pour groupes ont lieu sur rendez-vous. Grâce à leur savoir-faire en cuisine, ils peuvent recevoir jusqu’à 70 personnes. Formules sur devis.

Le jardin est situé 1936 route de Steenvoorde à Cassel
L’estaminet 8 rue Saint-Nicolas à Cassel (59670)
Téléphone commun 03 28 40 59 29 pour informations sur horaires d’ouverture

DES CAMELIAS A DOMICILE

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Les premiers camélias arrivent en France en 1783. L’impératrice Joséphine de Beauharnais met cette fleur à la mode et les collectionne avec beaucoup de bonheur au château de Malmaison. Les premières sélections à fleurs doubles, originaires de Chine, sont introduites en Europe en 1792. Au début du XIXe le Camellia représente la troisième vente de fleurs coupées après la rose et le dahlia. Alexandre Dumas fils s’empare de la mode du jour et publie en 1848 « La dame aux camélias » en oubliant un L, en rajoutant un S et un accent. Son héroïne Marguerite Gauthier doit son surnom fleuri aux fleurs de camélias dont elle orne sa toilette. Verdi s’inspire de cette histoire d’amour et de sacrifice pour créer en 1853 son célèbre opéra « La Traviata » chanté tant de fois par Luciano Pavarotti. Le 1er janvier 1888, 120 000 boutonnières de camélias nantais sont vendues aux halles de Paris : c’est alors un complément indispensable aux belles tenues du soir des fêtes parisiennes. Coco Chanel relance plus tard la grande mode du camélia blanc, à la boutonnière pour les messieurs, dans les cheveux ou en broche pour les dames. Elle fait de cette fleur le blason de ses créations.

Le camélia est une plante indigène des forêts du Japon, de Chine, de Corée et de tout le sud-est asiatique. Au Japon, on l’appelle « Tsubaki », « arbre à feuilles épaisses ». Il devint l’emblème des samouraïs, qui voyaient le symbole de la fugacité de la vie dans les pétales rouges de la fleur nouvellement ouverte, et acquiert une forte charge culturelle liée aux cérémonies sacrées de l’Empire. On apprécie au Japon les camélias à fleurs simples et aux remarquables bouquets d’étamines, qui symbolisent l’amitié, l’élégance et l’harmonie. En Chine le camélia s’appelle « Cha », « l’arbre à thé ». Pour les Chinois, le camélia idéal est double aux étamines cachées. Devenu le symbole de la longévité, du mariage heureux, du lien amoureux, de la chance, du bonheur, le camélia est très souvent représenté sur les fines porcelaines et les boîtes laquées.

En France et depuis longtemps, les camélias sont des arbustes populaires dans les jardins. Ils se développent à merveille en Bretagne, en Normandie et le Pays Basque en raison les petites pluies fréquentes qui assurent une belle hygrométrie. Car leur crainte, c’est avant tout l’air sec et les étés très chauds. Question température, les camélias résistent bien aux hivers normaux. Les gens très prudents les enveloppent dans des films plastiques quand il gèle. Ceci n’est pas nécessaire. Par contre, on peut secouer les tiges pour faire tomber la neige qui pourrait les casser sous le poids. Côté sol : terre neutre ou acide. On vante les mérites de la terre de bruyère qui est naturellement acide. Mais pas pure car elle sèche vite si la pluie se fait rare. Le bon mélange c’est un tiers de terre ordinaire sableuse, un tiers de terreau de feuilles et le reste en terre de bruyère et terreau de fumier.

En quelques clics en direct du Finistère

Roué Pépinières innovent et mettent en ligne leurs plus belles plantes et fleurs. Experts du camélia, ils proposent plus de 200 variétés. Ils collaborent avec de grandes maisons telle que Chanel qu’ils approvisionnent en fleurs pour leurs événements et prises de vue. Ils sont à l’origine du Camélia Fondation Luciano Pavarotti. Une magnifique fleur aux somptueux pétales rouges déployés autour d’un éclatant coeur jaune. Grâce à Roué Pépinières le Camélia Fondation Luciano Pavarotti porte dans les jardins du monde entier le souvenir du maestro. Implantée sur 15 hectares dans le Finistère, Roué Pépinières multiplient, élèvent et vendent aux professionnels et aux particuliers des végétaux issus de leurs propres cultures.

Olivier et Thomas Roué, amoureux de la nature, sensibles aux paysages et à l’esthétique du végétal, lancent leur pépinière en ligne afin de proposer un paysagisme de proximité, notamment au citadin. Ce besoin de nature du citadin est de plus en plus important : les ventes de végétaux augmentent; la nature est de plus en plus présente en décoration intérieure; la préoccupation écologique s’accentue. L’hyper-urbanisation l’éloigne de la nature. Il en souffre et cherche à garder le contact avec elle et ses bienfaits. Grâce aux deux frères, plantes, fleurs et arbustes sont désormais accessibles à tous ! Ils modifient les traditions et les habitudes en proposant une vente en ligne rapide, livraison en 2 à 4 jours, dans un conditionnement spécifiquement pensé pour le transport des plantes, fleurs et arbustes. Ce conditionnement permet de maintenir le pot tout en assurant la ventilation nécessaire. Gamme de prix : entre 10 et 80 euros selon le force de la plante commandée. Hortensias, bruyères et rhododendrons sont également disponibles. Pour en savoir plus sur les conditions de vente :

http://boutique.rouepepinieres.com/fr/

L’ANGLETERRE : L’ILE AUX JARDINS

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Pour l’Angleterre, l’île aux jardins, 2016 sera une année de fête. Les services touristiques de sa Gracieuse Majesté ont préparé une longue série de festivités et, pour le faire savoir au monde entier, édité une plaquette de format A4 ravissante intitulée : « 2016 Year of the English Garden ». Un site numérique dédié à cette cause (voir ci-dessous visitengland.com) tient les visiteurs potentiels informés en temps réel. Disponible en langue française dans les deux versions.

Cette commémoration internationale s’appuie sur deux piliers de la culture britannique car 2016 marque le 400ème anniversaire du décès de l’écrivain William Shakespeare et le 300ème anniversaire de la naissance du paysagiste Capability Brown. Ces deux personnages qui ont impressionné leur époque continuent d’inspirer les mondes de la culture et de l’information. Un voyage de presse a eu lieu le mois dernier pour présenter quelques points forts du dispositif mis en place. Petite visite de mise en bouche.

Blenheim Palace

John Churchill, duc de Marlborough, et sa femme Sarah sont déjà bien établis dans les cercles royaux quand Anne Stuart accède au trône en 1702. Sarah est même une amie intime de la nouvelle reine. Lorsque la guerre éclate en Europe dans le courant de cette même année, Marlborough qui bénéficie d’une longue expérience militaire est nommé chef de la coalition. Il passe deux années à défendre la Hollande contre les Français jusqu’à la victoire de Blenheim. Ceci met fin aux ambitions de Louis XIV qui espérait régner sur l’Europe. Sir Winston Churchill, descendant de cette famille et autre homme de guerre, écrivit lui-même que « la victoire du 1er duc de Blenheim bouleversa la donne politique mondiale ». En récompense, la reine Anne offre à Churchill le domaine de Woodstock vaste de milliers d’hectares sur lequel l’architecte John Vanbrugh démarre le château de Blenheim qu’on voit de nos jours. Et c’est là même que le fameux Capability Brown exerce son art et agence les paysages de manière à ce qu’ils plaisent à l’oeil tout en leur donnant une apparence naturelle. Brown crée un superbe lac et des vues audacieuses de simplicité incluant des combinaisons de vides, de massifs, de bosquets. L’entretien parfait du domaine a fait le reste et les arbres gigantesques qu’on voit ici et là témoignent d’un sens heureux de l’équilibre. Bassins et fontaines proches de la demeure, oeuvres du paysagiste français Achille Duchêne, datent seulement de la période 1900/1910.

* légende photo de cet article : Motif de paysage indien sur papier peint de la chambre indienne de Blenheim

Highclere Castle

Lord et Lady Carnarvon ont préparé thé, café et biscuits pour recevoir les journalistes français. La scène se passe de bon matin un dimanche de mars et le vent frais incline à passer plus de temps dans la maison que dans le parc, pourtant célèbre par sa collection de cèdres de Liban et de l’Atlas plantés par un lointain ancêtre. Vieux de plusieurs siècles, Highclere Castle est surtout connu du grand public depuis la diffusion de la série « Downton Abbey » à la télévision. L’intérieur est riche de peintures, de meubles, de collections en tous genres. Il est évident que les cinéastes ont trouvé ici un lieu parfait pour percevoir les accents singuliers d’une ancienne époque. En 1770, Henry Herbert, nouveau propriétaire de Highclere, demande à Capability Brown de réinventer le jardin qui entoure la demeure, pour en effacer le côté formel. Les lacs sont agrandis, des collines créées, les angles adoucis. Le parc s’étale sur 400 hectares de prairies en pente douce. Les perspectives sont superbes, parsemées d’arbres immenses. Une campagne bien peignée comme l’aime l’Angleterre.

Kew Gardens

De leur véritable appellation « Royal Botanic Gardens Kew », les jardins de Kew sont les plus célèbres jardins botaniques du monde et parmi les plus grands en terme de surface : 132 hectares. Quand on sait que l’aéroport de Heathrow est à 15 kms et qu’on peut venir de Londres en transport public, on comprend combien ce parc collection est un lieu de promenade adoré des Anglais. Toutes les formes de jardins et de plantes sont représentées, des plantes alpines qui aiment le froid de l’hiver aux plantes des zones les plus chaudes du monde. Dans la grande serre aux palmiers dont les plus hauts touchent les parties vitrées, le dépaysement est total. Rosiers, magnolias, azalées, bambous, nénuphars, jardin japonais, toutes les formes végétales sont représentées. Quatre points d’accès sur Kew Road et la Tamise (River Thames). Plusieurs zones de restauration dans l’enceinte du domaine. C’est un centre de recherche botanique pour les scientifiques tout autant qu’un lieu de promenade merveilleux pour les familles. Et cela toute l’année à l’exception des 24 et 25 décembre.

www.visitengland.com/fr/jardinsanglais
www.blenheimpalace.com
www.highclerecastle.co.uk
www.kew.org
www.shakespeare.org.uk
www.capabilitybrown.org