OUVERTURE DE L’ESPACE DES MONDES POLAIRES EN JURA

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Avec le réchauffement climatique qui affecte notre planète et qui n’est plus un secret tant les médias l’évoquent souvent, l’avenir de l’humanité devient périlleux. Depuis plus de 50 ans, de nombreux scientifiques et chercheurs témoignent du danger. La fonte des glaces du Pôle Nord par exemple est un fait avéré. L’explorateur Paul-Emile Victor en a fait l’objet de nombreuses communications. Si l’homme n’est plus, sa mémoire reste présente. L’heure est venue de lui rendre hommage. Cela se passe dans les montagnes du Jura.

Si l’on devait retenir un aphorisme déterminant de Paul-Emile Victor ce pourrait être celui-ci : « La seule chose qu’on est sûr de ne pas réussir est celle qu’on ne tente pas », car il résume bien son parcours d’aventurier scientifique et qui donne le goût d’avancer aux plus jeunes. Le nom de Paul-Emile Victor est attaché à l’aventure dans les régions de glace et de froid des deux hémisphères. Certes, beaucoup d’autres que lui ont su se confronter aux extrêmes au point de faire de longs séjours au sein de populations Eskimos. Mais lui a su le faire savoir sûrement un peu plus que les autres, collectionner des objets, filmer et conférencer sur tous les sujets d’ethnologie et entraîner de plus jeunes avec lui. Ne serait-ce que ses propres enfants à qui lorsqu’il était à la maison, entre deux expéditions, il savait parler de rêve, d’entreprise et de compréhension entre les peuples. Son fils ainé, Jean-Christophe, est devenu son meilleur porte-parole depuis qu’il s’est investi dans une mission hautement généreuse. On parle de la création et de la mise en état de marche de « L’Espace des Mondes Polaires » installé au coeur du village de Prémanon, dans la station Les Rousses, en Haut-Jura. Espace que Jean-Christophe ne verra pas terminé car décédé quelques semaines avant son inauguration.

La communauté de communes des Rousses qui offre les plaisirs du tourisme toute l’année et du ski en hiver a proposé son territoire et son soutien pour cette réalisation. A partir d’une réflexion qui germe dès 2004, le sénateur du Jura Gérard Bailly est le premier politique à croire en une idée simple. On va construire un espace des mondes polaires là même où Paul-Emile a grandi, un institut qui honorera sa mémoire et transmettra sa flamme et son énergie aux jeunes générations qui n’ont pas ou peu la mémoire de ses exploits. D’importants travaux dont on voit seulement la fin ont coûté dix millions d’euros ! La somme a été trouvée auprès de fonds européens, nationaux, départementaux, communaux et tout naturellement de fonds privés.

L’esprit de ce projet, quel est-il ? Face aux questions, aux enjeux et défis du moment, l’Espace va d’abord donner la parole aux explorateurs, aux scientifiques, aux artistes contemporains et aussi aux politiques, chacun apportant sa part de connaissance, sa part de rêve et d’imaginaire. Autant d’éclairages pour mieux comprendre les enjeux humains , environnementaux et économiques liés à l’équilibre de notre planète. Ce sera ainsi une immersion complète dans cet univers extrême dont nous dépendons tous sans toujours en avoir conscience.

Il faut donc laisser le soin à Jean-Christophe de rapporter ses souvenirs d’enfant puis d’adolescent au contact de ce père si entreprenant. On sent monter l’attraction au fil du temps pour l’homme d’exception. Puis suivent les motivations qui finissent par conduire à la création de L’Espace des Mondes Polaires Paul-Emile Victor. On perçoit dans son propos son bonheur de raconter :

« Paul-Emile Victor, souvent désigné par le terme poétique mais désuet d’explorateur polaire français, est mon père. Ainé de ses quatre enfants, j’ai longtemps tenté de formaliser ce qu’il m’avait transmis comme héritage intellectuel, éthique, humain, mais aussi comme vision du monde. Ayant pendant plusieurs années travaillé comme ethnologue auprès des Inuits de la côte Est du Groenland – on disait alors les Eskimos -, il m’a transmis, comme une nécessité, le sens de la curiosité pour les peuples autres, différents et le respect évident qu’il convient de leur porter et l’envie constante de voir en eux non d’étranges étrangers mais des ambassadeurs.

« Il a ensuite longuement séjourné en Arctique et Antarctique pour mettre en place des bases scientifiques permanentes tournées vers les recherches fondamentales. De ses récits épars, mais répétés au fil des années, je voyais qu’il était possible d’ouvrir des routes, au sens figuré mais aussi au sens propre ! Finalement, les pôles fabriquaient un regard très ouvert sur le monde, voire la conviction qu’il est possible de le transformer. Les paysages polaires sont superbes, immenses, générant à la fois inquiétude, apaisement et poésie. Subtilité des teintes, entre les gris, les bleus pâles, les dorés, les blancs et même plusieurs nuances de blanc. Ces legs, les différents séjours que j’ai pu entreprendre dans les régions polaires, de son vivant ou ensuite, ainsi que la fréquentation des chercheurs des sciences de la terre, tous ces éléments m’ont donné l’envie de transmettre à mon tour.

« Voilà ce qui m’a donné l’idée de créer le premier centre culturel français consacré aux pôles. Et grâce à son co-fondateur Stéphane Niveau, à de grandes équipes, au soutien financier des collectivités territoriales et une persévérance à toute épreuve, l’Espace des Mondes Polaires ouvre ses portes au printemps 2017. »

Consulter le site internet de l’Espace pour connaître les présentations et activités du moment, pour petits et grands.
www.espacedesmondespolaires.org
03 39 50 80 20
146, rue Croix de la Teppe – 39220 Prémanon

Une bonne adresse pour dormir et diner :
www.manoirdesmontagnes.com/fr
Au Manoir des Montagnes
03 84 60 01 48
230 Montée du Noirmont – 39220 Les Rousses

Grand chalet qui sent le bois en raison de cette matière omniprésente de la réception, à la salle de restaurant, puis escalier et chambres. Placé à l’écart de la route, aucune nuisance sonore n’est à craindre pendant la nuit. Belle animation en journée car le manoir est placé à proximité des remontées mécaniques, un détail prisé des skieurs. Bonne nourriture, excellent service et décoration fort plaisante. Beaucoup des oeuvres picturales exposées sont faites maison. Le talent n’est donc pas qu’en cuisine.

Une bonne adresse pour déjeuner autour d’une fondue et autres nourritures régionales :
www.lanversis.com
L’Anversis
03 84 41 20 91
239, chemin de l’Anversis, La combe du lac – 39310 Lamoura

En pleine nature, construction typiquement montagnarde avec petit escalier d’accès pour atteindre terrasse et restaurant car ici la neige n’est pas un vain mot. Remontées mécaniques proches également. Nourriture locale attrayante, genre fondue et autres spécialités dont on aime se rassasier quand il fait froid. Le « patron » sait mettre à l’aise avec anecdotes et rire facile. Sa cave est splendide. Quantité de vins de terroirs très variés. Voir site internet pour s’en réjouir par avance. Un lieu de fête « incontestablement » !

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NOUVELLE PROMOTION DE CHEFS EN ARDECHE

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Dans la Vallée du Rhône au niveau de Valence, les amateurs de grands vins ne sont jamais déçus. Le tourisme oenologique va bon train autour des villages et appellations qui fleurent bon l’excellence : Saint-Joseph, Saint-Péray, Hermitage, Croze-Hermitage, Côte-Rôtie et quelques autres. Gardons-nous d’oublier Cornas dont le vignoble s’accroche sur un peu plus de 130 hectares de pentes escarpées. La famille Colombo y fait rayonner l’appellation par sa recherche permanente de qualité et l’énergie qu’elle déploie pour faire connaitre la production régionale.

Cornas, c’est le fin du fin, si l’on en croit John Livingstone-Learmonth, l’auteur de « The wines of the Northern Rhône » et expert en dégustation mondialement reconnu. Dans un de ses écrits et en quelques phrases, il assoit pour longtemps la réputation du nectar. Voici comment : « Si jamais vous vous trouvez dans une situation délicate, allez chercher une bouteille de Cornas. Cela va vous revigorer, vous nourrir de sa fusion rocheuse et florale et vous rappeler le lien inestimable entre l’humanité et la nature. Chapeau aux hommes et femmes acharnés qui grimpent sur le coteau chaque jour afin de nous offrir un tel plaisir mystique ».

Cornas fiche signalétique :
* un climat fondateur : une pointe de Méditerranée dans le Rhône septentrional,
* des coteaux ardéchois face au fleuve, orientés sud-est,
* un sol de granites décomposés, lieu de vie des chênes verts et genévriers,
* 131 hectares en production entre 125 et 400 mètres d’altitude, sur la commune de Cornas,
* une seule couleur : rouge,
* cépage unique : la Syrah,
* forte densité de plantation, conduite sur échalas ou palissage plan relevé, récolte manuelle,
* une cinquantaine de vignerons.

C’est sur ce territoire de rêve que le jeune couple Colombo s’installe dans les années 80. De leur maison posée sur un point haut, avec vue admirable sur la vallée du fleuve, Jean-Luc et Anne surveillent leurs parcelles et travaillent ardemment. Cuisiniers, oenologues, viticulteurs, passeurs d’énergie, leurs qualités sont nombreuses et leur fille Laure n’échappe pas à cette influence. Après une école de commerce, elle revoit son parcours et reprend les études du vignoble et du vin, en ajoutant un volet de « globe-trotteuse » dont une année en Inde pour élargir ses connaissances à l’international. Au delà de leurs différentes appellations dans les Cornas que sont les Méjeans, les Terres Brûlées, les Ruchets, la Louvée, et le top du top le Vallon de l’Aigle, les Colombo produisent et commercialisent Côtes-du-Rhône, Cairanne, Hermitage, Saint-Péray, Condrieu et l’incontournable Côte-Rôtie, dont le nom respire l’ensoleillement et la puissance.

Les Toquès d’Ardèche

On peut contacter la maison Colombo pour leurs ateliers de dégustation et les événements qu’ils organisent avec une association de jeunes chefs ardéchois « Les Toqués d’Ardèche ». On y parle de vins élégants, complexes et puissants, d’arômes de réglisse, de cassis, de violette et de poivre aussi !

L’association des Toqués est née en juillet 2013 avec sept membres fondateurs répartis sur différents points de l’Ardèche dans un souci d’entraide et de valorisation de leur métier à travers la recherche des meilleurs produits locaux. Quatre nouveaux chefs les ont rejoints le 1er février dernier chez les Colombo en présence de la presse et avec l’aide de l’Agence de Développement Touristique de l’Ardèche. Ces onze chefs sont tous Maîtres-Restaurateurs, titre délivré par l’Etat. Ce qui signifie qu’ils sont au quotidien derrière leur piano à préparer du fait-maison avec des produits frais. Ce qui implique des circuits courts, souvent ardéchois, pour leurs approvisionnements auprès des agriculteurs, pêcheurs, éleveurs, arboriculteurs et tout naturellement viticulteurs.

On peut donc bâtir un itinéraire gastronomique pour une prochaine échappée touristique dans ce département où l’emprise du temps est moins pressante qu’ailleurs. En arrivant par la gare TGV de Valence, il est facile de faire étape à l’hôtel-restaurant Le Cèdre de Soyons, où un cèdre multicentenaire occupe le coeur du jardin. La ViaRhôna passe à sa porte, itinéraire pour cyclistes qui longe le fleuve. Charlotte et Antoine Freulet les propriétaires réservent aux amateurs de deux roues le meilleur accueil. On aura ensuite l’embarras du choix pour aller à la rencontre des Toqués sans crainte car la plupart du temps le prix des menus ne met pas la carte bancaire à rude épreuve. Les services de l’Ardèche-guide sont là pour vous orienter vers les temples du bien-manger où les restaurants typiques et chaleureux sont associés à des villages aux noms plein de grâce : Ozon, Saint-Agrève, Charmes-sur-Rhône, Sagnes-et-Goudoulet et enfin La Béage pour rencontrer Céline Vernet, la seule femme de ce groupe de fins cuisiniers !

Carnet de bonnes adresses
www.vinscolombo.fr
www.ardeche-guide.com
www.lecedredesoyons.fr
www.lestoquesdardeche.fr
www.drinkrhone.com : pour découvrir John Livingstone- Learmonth.

Et pour aller plus loin, lire « Les toqués d’Ardèche », aux Editions SudOuest en 2015, livre présentant 35 recettes pour révéler les qualités des produits phares de l’Ardèche : la châtaigne AOP, le Chatus (vin rouge cévenol perdu et retrouvé), le Boeuf Fin Gras du Mézenc AOC, le Picodon AOP, la pomme de terre de montagne Gerzenc, la truffe et la truite.

LA PERMACULTURE NOUVEAU REGARD AU JARDIN POTAGER

Portrait Joseph Chauffrey BD

Permaculture : vous connaissez ? Les médias utilisent ce mot de plus en plus souvent sans trop se soucier d’en donner une définition claire. C’est un néologisme qui a crevé l’écran de la langue française il y a une dizaine d’années. Pour lui donner un sens assez facile à saisir, on a pu traduire par « culture de la permanence ». Le concept de la permaculture trouve sa racine dans la réflexion de deux Australiens Bill Mollison et David Holmgren dans les années 1970.

A la différence des cultures horticoles et agricoles classiques, la permaculture ambitionne des productions durables économes en énergie, respectant les êtres vivants et leurs relations réciproques. Ce n’est pas une méthode figée mais un mode d’action qui prend en considération la biodiversité de chaque éco-système.

Rapportée à chacun d’entre nous et au quotidien, la permaculture concerne avant tout le jardinage. Je veux parler de celui que chacun ambitionne pour son petit jardin, particulièrement le potager chargé de produire des fruits et surtout des légumes qui vont nous nourrir sainement. Cette technique est appelée à un grand avenir car elle permet de produire un maximum sans faire appel aux différents pesticides et engrais chimique dont sont généralement aspergés fruits et légumes de la grande distribution.

La réponse aux besoins essentiels du jardin en permaculture est apportée de différentes manières. Cela passe d’abord par la récupération de l’eau de pluie pour l’arrosage à l’aide de tuyaux dirigés vers des réservoirs qu’ils soient tonneaux, bassines ou bassins qu’on crée pour l’occasion. Joseph Chauffrey raconte son aventure et son expérience en permaculture dans un petit livre* pratique parfaitement illustré de quelques 120 pages qui donne instantanément envie de l’accompagner dans sa démarche. Ce jeune homme explique son installation dans une petite maison des environs de Rouen dotée d’un jardin de seulement 150 m2 sans aucun charme. Ce n’est donc pas un crève-coeur de faire intervenir une pelleteuse pour tout remanier. Son master dans le domaine de l’Environnement lui a apporté une vision globale de l’écologie, mais aucune des connaissances pratiques nécessaires au démarrage d’un potager. Il doit se former à la permaculture déjà très en vogue par des stages à la Ferme du Bec-Hellouin et lors de différentes missions dans la collectivité qui l’emploie en qualité de « conseiller en jardinage durable ». Et il ajoute que son expérience est aussi acquise de manière autodidacte en puisant dans les ouvrages existants sur le sujet.

Après la réflexion sur l’eau, le permaculteur se met à parler de « biomasse ». Ce mot savant désigne l’ensemble des végétaux semés à cet effet et des déchets verts de toutes natures qu’on utilise pour le paillage, c’est à dire une couverture du sol pour le nourrir, éviter l’évaporation et freiner la pousse des herbes qu’on ne souhaite pas et qu’on a vite fait d’appeler mauvaises, le liseron étant la première d’entre elles :
* déchets végétaux du jardin laissés au sol, comme herbes folles et fanes de légumes,
* végétaux semés à dessein pour leur forte production de biomasse comme consoude de Russie, bourrache et capucine,
* tontes d’herbes et feuilles mortes récupérées dans les jardins voisins,
* et enfin de la paille agricole : il parle de 5 petits ballots par an.

Joseph Chauffrey explique que son choix variétal est guidé par des critères déterminants comme la qualité gustative, les rendements et l’étalement des productions sur une période de l’année la plus longue possible. Il observe la précocité des tomates en particulier. Certaines sont dites hâtives, d’autres tardives, d’où une mixité variétale pour faire « durer » le produit. Autre facteur déterminant : la place occupée par les légumes. Quand un jardin est petit à ce point, il faut gagner de la place en permanence. Pour les choux par exemple, il préfère les choux-raves et les choux de Bruxelles aux choux cabus, Milan et frisés qui développent un feuillage trop important.

En chapitres courts, en langage simple et précis, tous les actes jardiniers de l’année et la méthode sont passés en revue. Voici un livre dont la trame n’a d’autre but que de donner au lecteur l’ensemble des moyens mis en oeuvre par l’auteur pour réussir. On en a salive en bouche quand on arrive au temps des récoltes. Quand cueillir et comment ? et que faire du surplus des productions. Des conserves familiales bien entendu et tout est dit. Bravo Joseph !

* Mon petit jardin en permaculture par Joseph Chauffrey 14 euros
Editeur : www.terrevivante.org

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