DU CHATEAU DE VERSAILLES AU CHATEAU DU RIVAU

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A deux pas du Château de Versailles, à proximité immédiate de la Cathédrale Saint-Louis, le Potager du Roi est un lieu d’enseignement, tout autant qu’un site d’expérimentation et de transmission. Aujourd’hui cultivé par l’Ecole nationale supérieure du paysage, il offre à ses étudiants promis au métier de paysagiste, à ses jardiniers et à ses visiteurs une accumulation de sensations diverses fort réjouissantes. La dessinatrice Raphaèle Bernard-Bacot s’y est promenée en toute saison et en toute liberté pour croquer fruits et légumes. Son carnet de voyage a été publié par les Editions Glénat en 2017 « Le Potager du Roi, dessins de saison à Versailles ».

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Le carnet dessiné raconte un voyage qui a duré trois ans et qui décline les neuf hectares faits de différents jardins et carrés et qui comptent au minimum 450 variétés fruitières et 400 variétés légumières. Formée à l’Ecole supérieure des arts graphiques Penninghen à Paris, Raphaèle a d’abord mis la danse au coeur de son travail d’artiste, avec des années passées au contact des danseurs et des chorégraphes. Depuis 2012, c’est au rythme des saisons que mûrit son oeuvre. Elle s’est prise de passion pour les fruits, les légumes, les jardins en général, a découvert l’agroécologie et créé une série intitulée « Les fruits dansés ». Le Potager du Roi l’accueille depuis 2013 et elle continue d’y dessiner régulièrement. C’est ainsi que Glénat présente son auteur à la sortie du livre. D’où l’idée de l’inviter au Château du Rivau, lieu d’expositions et d’événements toujours hauts en couleurs. Doté d’un superbe potager, une création de Patricia Laigneau, l’expérience a eu lieu à l’occasion de la fête de la citrouille et du potager le 9 septembre dernier. Le Rivau avait confié à Raphaèle le soin de conduire un atelier nomade autour du potager en proposant aux visiteurs d’apprendre à croquer les légumes et l’ambiance du Potager de Gargantua. Voici comment elle définit son parcours artistique.

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Raphaèle Bernard-Bacot

« En 7 ans, ma démarche artistique s’est transformée en expérience de vie. Je dessine les fruits dansés au pastel sur monotype (voir lien ci-dessous) avec une attention particulière aux fonds qui sont des fonds imprimés au monotype, avec des recherches de matières et couleurs. Dans un 2ème temps, je sélectionne le fruit ou le légume, à la fois décrit et suggéré avec un trait vif, souvenir de mon expérience avec les danseurs où il fallait dessiner dans l’urgence. Pour les fruits, il faut faire vite aussi car ils sont périssables. Quand je dessine un fruit dans son intégralité, racines et feuilles comprises, il reste un modèle vivant comme l’étaient les nus artistiques que j’ai pratiqués. Donc les fruits dansés en deux temps, d’abord le fond, travail long de recherche et expérimentation de peintre, puis le fruit, travail rapide au pastel. L’alliance des deux en fait une nature morte contemporaine en mouvement, d’où le nom de fruit dansé. Mon agent appelle ça du figuratif transitionnel, ça fait sérieux !

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Potiron Galeuse d’Eysines

« En cherchant des fruits variés parfois rares, je découvre le Potager du Roi où on m’accorde l’autorisation exceptionnelle de venir sur place avec mon carton à dessin. Là, je fais des rencontres de jardiniers et de bénévoles. Approches à la fois concrètes, quand et comment ça pousse, mais surtout humaines. Le travail des jardiniers, comme celui des danseurs, est inestimable et incroyablement varié. Chacun cultive à sa manière, selon ses maîtres et les circonstances. Cela est passionnant et je commence à le restituer sous la forme d’un carnet de bord publié en 2017 par Glénat. C’est à la fois un travail de dessinateur, mais aussi botanique et littéraire. Je le prolonge aujourd’hui dans les jardins ouvriers, qu’on dit aussi familiaux, avec l’idée de faire un deuxième livre.

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Atelier nomade de croquis au Château du Rivau

« L’Association des Amis de Versailles me contacte grâce au livre car elle cherche à faire une animation dessin. Je propose des ateliers nomades de croquis en choisissant des haltes qui correspondent à un point de vue particulier dans le jardin du Petit Trianon : une perspective, un massif, une plante, un détail. C’est à chaque fois une surprise visuelle que le promeneur ne voit pas forcément. Mais avec un crayon et un carnet, le temps s’arrête et le regard s’affine. Au Château du Rivau, il y a beaucoup de surprises qui amusent l’oeil, en plus de la beauté de l’architecture Renaissance et du jardin. Il y a des installations pleines d’humour et de poésie de la part des artistes invités par les propriétaires. J’aime partager cela avec les élèves et souhaite développer ces ateliers nomades de croquis ailleurs, car c’est vraiment un bon moyen pour visiter un lieu. Pour conclure, je me décris comme une artiste butineuse et infatigable qui aime partager son miel avec tous les amateurs de jardins potagers ou d’agrément. »

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Patricia Laigneau au moment de la pesée des plus gros potirons et citrouilles

http://www.rbernardbacot.com
https://www.chateaudurivau.com/fr/
http://georgeslevequejardins.com/trois-siecles-de-legumes-et-de-fruits-en-aquarelle/
http://culturehumaniste66.ac-montpellier.fr/06_ARTS_VISUELS/PROJET_DEPARTEMENTAL/expo_arts_2017/techniques/technique_monotype.pdf

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Collections d’art contemporain et classique au Château du Rivau     

JARDIN & MUSIQUE UNE SEULE ÂME A THIRÉ

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Thiré est un village de Vendée à 20 km de Fontenay-le-Comte. Rien ne le prédisposait à la célébrité avant que le musicien William Christie y achète en 1985 un « logis » nom donné à une construction de belle taille et au passé historique. L’homme est bien connu aujourd’hui pour avoir su associer sa formation « Les Arts Florissants » et son jardin à la beauté si singulière. C’est dans ce dernier que se déroule l’essentiel du Festival musical d’août depuis 2012. Voici quelques extraits tirés du compte-rendu de la dernière édition, accompagnés de photos que j’ai réalisées le dimanche 26 août.

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« Lorsque vous arrivez dans le village de Thiré, dans le sud du département de la Vendée, vous ne pouvez vous douter de la surprise qui vous attend lorsque vous franchissez le portail du Bâtiment, demeure du chef d’orchestre franco-américain William Christie, spécialiste de musique baroque. En 1985, ce dernier tombe amoureux d’un logis de la fin du 16 ème / début du 17ème siècle, dans un état pitoyable, qu’il décide de sauver de la ruine.

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« Cet endroit, dénué de toute végétation, va lui donner l’opportunité de créer de toutes pièces un jardin inspiré des jardins italiens et français du grand siècle, époque chère à notre musicien. En évolution permanente depuis sa création il y a plus de vingt ans, le Jardin du Bâtiment s’agrandit et s’enrichit, le tout orchestré par William Christie. La vieille bâtisse au milieu d’une étendue bien fruste est devenue un havre de beauté et de paix. « Jardin remarquable » depuis 2004, le Jardin du Bâtiment a été inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 2006. Amoureux des jardins, laissez-vous séduire par les photos de ce site, tout en sachant que vous pouvez vous rendre sur place puisque le jardin est accessible au public.

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« Je suis spécialiste de musique du 17ème et 18ème siècle et suis passionné par l’art et l’architecture de la même époque. En 1985 j’ai découvert à Thiré cette maison qui correspondait à mes goûts pour le grand siècle. Il s’agissait d’un vieux logis de la fin du 16ème début 17ème siècle, à la sortie du village. Cette maison abandonnée depuis quelques années se trouvait en piteux état. Depuis son acquisition en 1985, je me suis lancé dans une restauration complète. Maçonnerie, huisseries, murs intérieurs et extérieurs, tout a été restauré dans les règles de l’art, avec un respect absolu des matériaux et techniques d’autrefois afin de redonner à cette bâtisse l’allure et la noblesse qu’elle possédait lors de sa construction il y a quatre siècles.

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« Claveciniste, chef d’orchestre de renommée internationale, musicologue et enseignant, William Christie est né à Buffalo (Etat de New York, USA) et a été formé à Harvard et à Yale. Il s’est installé en France en 1971 et en a acquis la nationalité en 1995. Il est le pionnier de la redécouverte de la musique baroque française des 17ème et 18ème siècles qu’il a révélée à un très large public. A la tête de l’ensemble instrumental et vocal Les Arts Florissants, qu’il a créé en 1979, il parcourt les scènes du monde entier, lorsqu’il n’est pas chef invité par les plus grands opéras ou festivals internationaux.

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« Ancien professeur du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, William Christie reste soucieux d’approfondir son travail de formateur et a fondé, à Caen, Le Jardin des Voix, dont les trois premières éditions ont eu un très large retentissement en Europe et aux Etats-Unis. Il est également amené à diriger régulièrement des masterclasses (Aix-en-Provence, Ambronay) et a été nommé, en 2007, Artiste en résidence (avec son ensemble des Arts Florissants) à la prestigieuse Juilliard School à New York.
De nombreuses récompenses sont venues couronner l’ensemble du travail de William Christie (le Prix Grand Siècle Laurent Perrier en 1997, the Harvard University Arts Medal en 2002, The Royal Philarmonic Award en 2003, Prix de chant Choral Liliane Bettencourt décerné par l’Académie des Beaux-Arts en 2004, le Prix Georges Pompidou en 2005, BBC Magazine Music Award pour le DVD de Fairy Queen à Glyndebourne en 2011). Il est également Docteur Honoris Causa de the State University of New York à Buffalo, et est Membre de The Royal Academy of Music.

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« William Christie, qui est Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, a été élu, en novembre 2008, Membre de l’Académie des Beaux-Arts, section Membres Libres, au siège précédemment occupé par le Mime Marcel Marceau. La Cérémonie de réception a eu lieu sous la Coupole le 27 janvier 2010 et son épée d’Académicien lui a été remise lors d’un grand spectacle organisé pour les 30 ans des Arts Florissants, le soir même, à l’Opéra Comique. Il a été nommé en avril 2010 Commandeur dans l’Ordre de la Légion d’Honneur et ses insignes lui ont été remises par Monsieur François Fillon lors d’une cérémonie à l’Hôtel Matignon le 16 février 2011. »

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Session de rattrapage !
Pour prolonger la fête encore quelques semaines,
les jardins seront ouverts tous les jours du 7 au 30 septembre 2018
de 14h00 à 18h30 Entrée 5 €

https://www.arts-florissants.com
https://www.arts-florissants.com/festival-jardins-william-christie.html
https://www.jardindewilliamchristie.fr/horaires_tarifs.php

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CES BULLES QUI FONT RÊVER

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Le vin de Champagne fait rêver depuis longtemps. Ses bulles -les plus fines étant les meilleures- ont émoustillé les palais les plus divers. Dom Pérignon, Veuve Clicquot, Bollinger, Louis Roederer, voici des noms qui illuminent les visages et qui allument des étoiles dans les yeux des amateurs de fêtes réussies. Une coopérative constituée de 130 familles champenoises « La Maison Chassenay d’Arce » a su trouver une place de choix aux côtés des grandes appellations. Elle recevait la presse le 3 juillet dernier. Témoignage !

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Au royaume du pinot noir
Dominant la vallée de l’Arce, le château de Chacenay, étendard de la vallée depuis le XIème siècle, a donné son nom au Champagne Chassenay d’Arce. Les vignerons fondateurs ont implanté leur Maison de Champagne en 1956 sur la commune de Ville-sur-Arce tout au Sud de la Champagne. La visite commence. Les coopératives champenoises sont assez rares pour être signalées. La maison Chassenay d’Arce, également référencée comme « la maison des vignerons », s’affiche comme la plus importante. Créée en 1956 dans une vallée préservée au sud de la Champagne, elle réunit 130 familles qui exploitent 325 hectares du vignoble de « la Côte des Bar », soit une moyenne proche de 2,50 hectares par exploitation plantée à 90% de pinot noir, 9% de chardonnay et 1% de pinot blanc. Ce regroupement s’est construit dans un esprit coopératif. Chacun apporte ce qu’il a de meilleur pour hisser l’ensemble vers l’excellence, une richesse qui réside dans l’assemblage des différences. Chaque vigneron est un ambassadeur de la marque car les adhérents ne vendent jamais sous leur nom propre.

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Quelques dates
1956 début de l’aventure
1977 ouverture d’un centre de pressurage
1989 ouverture des locaux d’accueil
2000 extension des caves
2002 lancement de la cuvée Confidences
2005 construction d’un nouveau centre de pressurage
2012 lancement de la cuvée Pinot Noir millésimé
2013 lancement de la cuvée Confidences Rose millésimé
2016 inauguration d’un cellier à fûts

Vallée de l’Arce, en Aube
Loin de la Montagne de Reims, à une centaine de kilomètres d’Epernay, se trouve la Côte des Bar, le terroir le plus méridional de l’appellation, où les vignes alternent avec les forêts. Ce nom vient des villes de Bar-sur-Seine et Bar-sur-Aube. Le terroir se présente en coteaux à fortes pentes. Les sols sont bruns, calcaires et le sous-sol  est essentiellement composé de marnes, de calcaires et d’argiles. Le climat tempéré propose des hivers un peu plus doux que dans le reste de la Champagne. Ensoleillement moyen 1771 heures/an, pluviométrie 620 mm/an.

De l’avis de l’oenologue maison, Brice Bécard, le cépage dominant à 90% qui est le pinot noir trouve son bonheur dans les conditions climatiques qu’on vient d’énoncer. Car elles lui confèrent des saveurs plus fruitées et délicates que celles de la Montagne de Reims. Le pinot noir gagne dans la vallée de l’Arce finesse et élégance. Il reste donc peu de place pour les deux autres cépages chardonnay et surtout pinot blanc. Ce dernier, toujours d’après Brice, est issu d’une sélection parcellaire d’un vignoble planté entre la fin des années 50 et le début des années 70. Cette cuvée « pinot blanc » est élaborée uniquement lors des années exceptionnelles. Quatre sont actuellement disponibles : 2009, 2008, 2006, 2005. Poursuivre sur le site internet de la maison pour les autres cuvées et leurs assemblages.

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L’offre oenotouristique en pleine expansion
Comment entrer dans l’intimité des vins, le savoir des vignerons et bien sûr le sens des mots utilisés lors des séances de dégustation ? Chassenay d’Arce propose différents modules où chacun doit pouvoir trouver celui qui lui convient le mieux.
* Pour groupes de 5 à 10 personnes et sur inscription, au tarif de 24 euros/personne. C’est l’offre Néophyte. Les prochaines séances auront lieu les 4 octobre et 8 novembre, entre 18 et 20 heures, Ces soirées sont faites d’une partie théorique sur la viticulture, une mise en pratique avec la découverte des arômes et la dégustation commentée de trois champagnes.
* D’autres packs sont proposés à des prix commençant dès 5 euros : pack découverte semaine.
* Surtout le pack découverte week-end avec visite commentée par le vigneron et dégustation de trois flacons. Deux heures environ et 8 euros/personne, remboursés si achat d’une bouteille.
* Enfin, le pack gourmand qui élève les débats puisque la visite et la dégustation de trois champagnes se prolongent par un déjeuner chez un restaurateur partenaire. Pour deux personnes au minimum et 49 ou 57 euros selon le menu choisi. Voici une bonne idée de cadeau à l’occasion d’une fête ou d’un anniversaire.

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Le sens de la réception
On peut boire du champagne en apéritif c’est évident. Un vin à bulles est toujours une occasion réjouissante pour recevoir des amis, sa famille ou des relations professionnelles. On gagne aussi à l’intégrer à un repas en composant un menu fait d’une multitude de petites présentations accompagnées par des cuvées à caractères différents et bien choisies. Du plaisir d’un instant, on passe à un souvenir mémorable. C’est ce que la maison Chassenay d’Arce a proposé le 3 juillet dernier à un groupe de journalistes. Ce genre de festivité gagne en ampleur si l’on dresse les tables dans un lieu d’exception. Ce soir là, c’était « Le Cellier Saint-Pierre » dans un quartier historique de Troyes, une maison ancienne superbement restaurée. Le choix des cuvées avait été fait en accord avec les tonalités gustatives du menu conçu par un ex-titulaire d’une étoile Michelin, Christian Chavanon, traiteur-restaurateur, véritable chef d’orchestre gastronomique. Les cuvées : Première – Brut, Pinot Blanc – Extra Brut – Millésime 2009, Confidences – Brut, Confidences – Rosé Brut – Millésime 2009 furent (dans l’ordre) d’excellents compagnons au Vol au vent de crevettes fumées et sablé au Parmesan, aux langoustines de Bretagne avec différents accompagnements : à la truffe d’été, croustillante aux amandes, avec radis Daikon et pomelos + caramel au yuzu, ou marinée avec Siphon betterave et croustillant aux olives. Le turbot sauvage était accompagné de petits pois à la menthe et cacahuètes + tombée d’épinards et crème iodée. Splendide final fait d’une soupe de framboises à l’hibiscus + blanc manger à la vanille + glace maison fraises poivrons !

Le déjeuner du lendemain fut un repas champêtre dans les vignes de la maison confié à Céladon-traiteur bien dans l’esprit du cortège des bouteilles sorties du réfrigérateur. Pour transporter les journalistes et des représentants de la marque, le Rétro Club Automobile de Champagne avait mis quelques belles voitures à disposition. L’orage qui grondait alentour laissa la fête se dérouler sans ennuyer cette confrérie improvisée de goûteurs.

http://www.chassenay.fr
http://www.haoui.com/newsletter/2018/janvier09/vin/vin.pdf
https://www.leboisdubonsejour.com
http://www.celadon-traiteur.fr/home.html
http://www.lva-auto.fr/annuaire.detail.php?id=C626&idCategorie=C

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SAINT-JEAN DE BEAUREGARD PROCHAINE FÊTE DES PLANTES

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Deux fois l’an, en automne et au printemps, la grande porte du Château de Saint-Jean de Beauregard, près des Ulis en Essonne, s’ouvre aux passionnés de plantes, arbres et arbustes de jardin. La prochaine Fête des Plantes de Saint-Jean se tiendra les vendredi 21, samedi 22 et dimanche 23 septembre 2018. Chaque session a un thème. Cette fois, les organisateurs ont choisi « Les Plantes Insolites ». Vaste sujet très rassembleur. En avant-première, voici quelques perles à remarquer !

Pour les amateurs d’insolite, le choix est large parmi les plantes qui peuvent trouver leur place dans un jardin. Nos fournisseurs de « rêve vert » que sont les pépiniéristes et les horticulteurs passent du temps à repérer les nouveautés sur le marché, nouveautés qui surprennent par leurs formes et couleurs. Le rare fait vendre, et si la plante ne tient pas ses promesses, elle disparait assez vite des catalogues. Pour éviter de se tromper, l’acheteur doit profiter des journées de Fêtes de Plantes pour interroger les fournisseurs et avoir leur avis avant d’acheter, même si n’est pas une dépense folle d’acheter à l’impulsion deux ou trois sujets d’une même nouveauté ! Voici listées cinq plantes qui entrent dans les catégories rares et insolites, accompagnées du nom des fournisseurs qui les présentent.

Amicia Zigomeris_©Pepiniere de La Roche Saint-Louis

Amicia zigomeris
par la pépinière de la Roche-Saint-Louis
On a vu arriver cette mexicaine chez nous il y a une trentaine d’années. Listée comme arbuste, l’Amicia ne possède en fait du bois qu’à sa base. Dans nos jardins, elle prend l’allure d’une grande plante herbacée porteuse d’un feuillage pittoresque, composé, frais et velouté, orné de bractées pourpre du meilleur effet. Dans un coin à l’abri des coups de vent, en sol frais et drainé, la touffe peut assez vite atteindre une hauteur de 2 mètres. En fin d’été, une fleur qui ne ressemble à rien de connu est une attraction plaisante. Paillez bien la souche les deux premiers hivers, même en climat doux.

Aster grimpant Ampelaster - ©DR

Ampelaster
par la pépinière Akebia
La jeune pépinière Akebia (nom emprunté à une liane vigoureuse) s’est fait une spécialité : les plantes grimpantes. Planter à la verticale est une façon d’augmenter la surface du jardin sans presque rien prendre au sol. Sont annoncés quatre actinidias à feuilles panachées, des schisandras au feuillage marbré, des clématites montana à fleurs très doubles, des hydrangéas grimpants. Et même un aster grimpant nommé Ampelaster carolinianus.

Colchicum Waterlily - ©DR

Colchicum ‘Waterlily’
par Régis Juvigny
Les colchiques sont des merveilles utiles pour l’arrière-saison. Faciles à adopter et à cultiver, même en terre lourde, ils offrent des variétés à grandes fleurs très foncées ou encore des fleurs à corolles doubles se présentant comme des pompons. C’est le cas du cultivar ‘Waterlily’. Si vous allez à la rencontre de Régis Juvigny, il vous parlera des narcisses qui fleurissent au coeur de l’hiver, le plus souvent à petites fleurs. Dans ses paniers, vous devriez trouver l’élégant Narcissus obsoletus. Et une rareté à fleurs vertes très odorantes, Narcissus viridiflorus.

Jasminum Grand Duke of Tucany - Pepiniere Braun

Jasminum ‘Grand Duke of Tuscany’
par la pépinière Brown
Cette pépinière s’est spécialisée dans les jasmins. Elle annonce disposer d’une quinzaine d’espèces et variétés. Certaines sont à fleurs parfumées, d’autres non. D’où l’importance de questionner sur le stand. Avec le Jasminum sambac on est assuré d’être en présence d’un parfum puissant. Son cultivar ‘Grand Duke of Tuscany’  est doté d’énormes fleurs en pompon. Et annoncé aussi Jasminum fluminense (= J. azoricum) au feuillage argenté.

Nymphea Purple Fantasy - Pepiniere Les Filles de l’eau

Nymphaea ‘Purple Fantasy’
par la pépinière Les Filles de l’Eau
Cette jeune production de plantes aquatiques par Julien Baussay vient des environs de La Rochelle. On peut la visiter sur rendez-vous. Il n’est pas nécessaire d’avoir des bassins profonds pour les Nymphaea, francisés en nymphéas. On ignore souvent la diversité du genre, autant dans leurs couleurs que dans leurs vigueurs. Certains sont assez discrets pour pousser dans une simple bassine. Coup de projecteur sur les nouveaux hybrides qui portent les gênes de la résistance au froid et ceux des couleurs vives qu’on voyait avant seulement sur les nénuphars exotiques. C’est le cas de ‘Purple Fantasy’.

http://www.chateaudesaintjeandebeauregard.com/les-rendez-vous/fete-des-plantes-dautomne/

AU ROYAUME DES ECORCES

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Autour d’un gîte rural de Moulins-sur-Orne, en Normandie, Pascale et Alain Alexandre ouvrent la porte de leur jardin plusieurs fois par an. Leur site internet régulièrement mis à jour précise les dates de visite du Jardin de Marigny.

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Depuis notre rencontre précédente, les Alexandre ont fait l’acquisition de deux tondeuses à gazon de la marque Husqvarna, modèle automower 330, pour une somme plutôt coquette (voir lien fin d’article) mais sans doute justifiée en raison de ses performances. Encerclées par un réseau filaire enterré qui les cantonne dans un périmètre déterminé, les deux machines tournent à longueur de temps pour avaler l’herbe des pelouses à une hauteur déterminée. Dociles et prévoyantes, les tondeuses à moteur électrique rentrent seules au garage le soir pour recharger leurs batteries. Résultat : les parcelles qui leur sont confiées ont fière allure et ne sont pas loin de ressembler à un golf britannique. Et tout ceci sans le moindre bruit ! Au point que le visiteur distrait, comme le photographe plus attentif au cadrage de ses images qu’aux va-et-vient des tondeuses, peut se faire heurter par elles. L’obstacle touché, elles stoppent, reculent et s’orientent vers une destination moins encombrée. Alain, l’acquéreur, est grandement satisfait.

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DES FLEURS AVEC LES ROSIERS
Le jardin de Marigny a fait l’objet d’un premier reportage en juillet 2011 par la revue Mon Jardin & Ma Maison. Cette année là avait été excellente pour les rosiers et les photos montraient les alliances que Pascale Alexandre, superbe jardinière autodidacte, avait su obtenir de ses plantations. Par un effet de contagion bien justifiée, d’autres magazines envoyèrent leurs journalistes dans ce nouveau jardin à peine sorti de l’ombre. Un hectare prélevé sur une ancienne prairie se montrait parfait pour le projet. Pascale passait ses soirées d’hiver à feuilleter et étudier les livres de jardins et les catalogues de rosiéristes, surtout celui d’André Eve, chef de file de la multiplication et de la promotion des roses, anciennes et modernes.

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Elle analysait les commentaires en prenant des notes sur les caractéristiques des rosiers dont les photos et les descriptions lui parlaient. Elle planta donc année après année ce qu’elle pensait être le plus en adéquation avec son projet en prenant grand soin dans les associations. Car s’il est exact que toutes les plantes sont belles, la beauté ne se remarque plus si la composition du massif est déséquilibrée. Pascale se révéla être une excellente coloriste. Ses associations de roses et de plantes vivaces venues les épauler étaient à la fois puissantes et raffinées. Au fil des années, à chaque porte ouverte, tout visiteur du jardin entre la fin mai et la mi-juin ne pouvait qu’admirer.

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DES COULEURS DURABLES AVEC LES ECORCES
Dans le même temps, prévoyante, Pascale poursuivait en secret un autre but. Elle collectionnait arbres et arbustes pour la beauté de leurs écorces, la couleur de leurs feuillaisons d’automne ou encore pour la richesse de leurs floraisons. Elle allait à la rencontre des pépiniéristes, autant chez eux que sur leurs stands des fêtes de plantes, comme celle de Bagnoles-de-l’Orne, dont elle est géographiquement assez proche. Après les rosiers, elle découvrait un monde plus permanent car moins soumis aux aléas du mauvais temps, qui parfois abime les roses, pour s’allier durablement de solides beautés.

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Dès qu’on entre à Marigny, ils sont là plantés depuis les premières années du jardin ! On ne peut pas manquer un bouleau de l’Himalaya (Betula utilis). Il est ramifié sur plusieurs troncs dès la base. Sa vitesse de pousse raisonnable en fait une belle essence pour petits jardins. Son écorce est du plus grand intérêt car elle pèle avec élégance dans les tons chauds cuivrés et roses. Il voisine avec un eucalyptus, fort heureusement multitronc lui aussi, car l’espèce choisie, Eucalyptus gunnii, peut s’élever très haut. Le fait d’avoir plusieurs troncs nés près du sol ralentit son développement vertical. Si les feuilles de bouleau sont caduques, celles de l’eucalyptus sont persistantes, dans des tonalités vert bleuté. Splendeur près du ruisseau avec un prunus du Tibet (Prunus serrula) qui s’est développé en adoptant une belle forme. On peut imaginer que Pascale a organisé cette structure bien harmonieuse en taillant les tiges de l’arbuste dans leurs jeunes années. Ce prunus n’est pas choisi pour sa floraison blanche qui reste discrète. Mais bien pour son écorce, à reflets vernis sur teinte d’acajou. Il se plait partout. Son feuillage sait se faire remarquer en octobre et novembre par des teintes chaudes oscillant entre le doré et le lie de vin.

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Pour finir cette liste réduite, il faut citer un étonnant Parrotia persica, arbre d’Iran et du Caucase qui trouve dans la moitié nord de la France un climat à son goût. Lui aussi produit des feuilles bien dessinées, caduques, qui éblouissent de leurs chaudes couleurs d’automne le jardin qui le reçoit. Il lui arrive d’avoir comme ici des branches qui s’enlacent. Ses fleurs sont très petites. Elles apparaissent sur le bois nu en fin d’hiver. Superbe pièce ! Ces architectures végétales fortes se trouvent adoucies en été et automne par les fleurs opulentes aux multiples couleurs de la collection d’hydrangéas que Pascale a progressivement installée, au hasard des coups de coeur.

http://lejardindemarigny.fr
https://www.husqvarna.com/lu-fr/produits/robots-tondeuses/automower-330x/967168214/

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