Entre Paris et Auxerre, sur l’A6, si l’on décide de flâner et s’offrir une étape de charme, on quitte l’autoroute à la sortie 18. Nous sommes dans le département de l’Yonne et c’est déjà la Bourgogne. Cela se voit aux vallonnements successifs bien prononcés, aux petits villages discrets qui ont une âme et présentent des bâtiments avec caractère. Le Comité Régional du Tourisme de Bourgogne, en la personne de Christine Müller-Wille (chef du service communication), ne s’était pas trompé : » Si vous aimez les jardins, allez à La Borde. Vous verrez la remarquable restauration entreprise depuis plus de dix ans par un couple de Néerlandais, naturalisés Français. Ces gens se sont mis en tête de redonner du lustre à un groupe de bâtiments très anciens (vestiges du 14° siècle) et ont construit un jardin autour. Cela représente 7 hectares de nature préservée ainsi qu’un parc botanique comme on en voit peu par ici. Et vous serez encore étonné par la grande serre terminée il y a peu, construite par la firme « Serres et Ferronneries d’Antan ». Les parterres à la française qui enveloppent la serre ont déjà belle allure car Marieke (propriétaire des lieux avec son mari Rik Klomp) avait gelé l’espace serre au sol et planté autour en prévision de son installation. »
Une si grande serre ! mais pour en faire quoi ? Explication : La Borde, qui a été achetée en 1996 pour servir de résidence secondaire à une famille hollandaise, a changé de statut lorsque Marieke et Rik ont vu leurs enfants quitter la maison à âge adulte. L’idée de transformer la propriété en maison d’hôtes de haut standing (luxury guest house) a été retenue et des aménagements de grand confort ont suivi. Depuis 2012, La Borde offre un hébergement haut de gamme dans un cadre luxuriant. La serre trouve dans ce contexte tout son intérêt car, si elle est aménagée pour effectuer quelques semis et boutures (un prétexte !), elle est surtout un espace sous haute verrière dans lequel on peut cuisiner et servir des repas dans une des deux ailes et se reposer et rêver dans l’autre, enfoncé dans de moelleux fauteuils et canapés).
Une fois qu’on a franchi la grille de La Borde, on est pour ainsi dire au paradis, un paradis tout ce qu’il y a d’écologique puisque Marieke mène une politique zéro phyto et gère les espaces verts avec des fauchages tardifs si bien conseillés pour le bien-être de la faune et de la flore.
En juin, ce sont les rosiers qui subjuguent tant ils sont nombreux et florifères. La Borde possède sans doute le plus beau mur de roses dont on puisse rêver, lorsque celui-ci sur une dizaine mètres est couvert de milliers de petites fleurs rose de Rosa ‘Climbing Cécile Brünner’ (planté en 2000). Au coeur de l’été fleurissent les hortensias et de vastes massifs de plantes annuelles et vivaces. En octobre, c’est au tour de la collection d’arbres et d’arbustes de captiver les regards puisque c’est la saison des couleurs d’automne. Marieke a fait son choix variétal chez ses voisins (botanistes réputés !) M et Mme Adeline, qui ont été si longtemps d’éminents pépiniéristes à La Chapelle Montlinard.
Mais point n’est besoin d’être « en résidence » pour découvrir le parc jardin de La Borde. L’endroit est ouvert à la visite à la belle saison tous les mardis ainsi que les derniers jeudi et dimanche de chaque mois.
Renseignements complémentaires sur demande au 03 86 47 69 01 et www.lbmh.fr
Détail : Les oeuvres d’art sculptures métalliques exposées sur le domaine en 2013 sont de Vincent Magni, né à Saint Etienne en 1963 et installé à Saint Sauveur en Puisaye depuis 2006.