Hervé Husson est expert dans l’élevage des poules et il s’y consacre entièrement depuis 2007. Auteur de quatre livres aux Editions Ulmer, dont deux consacrés aux poules, il en a publié un nouveau en mai dernier qui est une véritable encyclopédie facile à lire et divinement illustrée par les photos de Philippe Rocher « Guide des races de poules, 130 races françaises & étrangères ». Cet ouvrage les présente accompagnées chacune d’une ou plusieurs photos et d’une fiche complète qui résume les origines et l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur les qualités, le comportement et la fertilité, de la ponte à l’élevage des poussins.
Depuis 2007, Hervé Husson s’est découvert une passion avec les animaux de basse-cour, au point d’en héberger une vingtaine de races. Pas toutes en même temps, mais au fur et à mesure. « Mon but n’était pas de les collectionner mais de découvrir leur comportement au quotidien. A côté de cela, je rends visite très régulièrement à quelques exploitants professionnels de la région (il réside à Plourivo en Côtes d’Armor) qui me permettent de fréquenter de façon assidue une quarantaine d’autres races dans de multiples variétés. Mais ceci n’est qu’une expérience personnelle qui ne constitue pas un socle suffisant pour établir un descriptif exhaustif. Chaque fiche a donc fait l’objet de recherches pour confirmer ou invalider le bien-fondé des information recueillies. J’ai mis à profit pour cela toutes les sources à ma disposition. » Quelques exemples : la littérature avicole française ancienne produite en 1880 et 1950, les archives des revues Rustica et Le Chasseur français et la littérature avicole contemporaine animée principalement par M. Jean-Claude Perroquet, l’actuel président de la Fédération française des volailles. A titre d’exemple, voici 7 fiches.
Brahma, une géante de la basse-cour au faciès de rapace
Vers 1840, les premiers spécimens sont importés du port de Shanghaï à destination de New-York, puis en Europe 10/15 ans plus tard. Malgré la taille parfois impressionnante du coq, la Brahma est un oiseau calme et paisible, de nature peu fuyante. Sa chair est excellente. La poule est bonne couveuse mais elle est parfois maladroite avec les très jeunes poussins du fait de ses pattes fortement emplumées. Cette particularité implique son élevage sur un terrain exempt de boue. C’est une pondeuse d’hiver capable de fournir 150 oeufs/an.
Poule de Frise, une des plus anciennes des Pays-Bas
Ancienne variété de poule fermière autrefois répandue en Frise occidentale aux Pays-Bas. Elle existe aussi en race naine. Volaille typique des pondeuses fermières de jadis. Son petit gabarit lui permet de consommer moins de nourriture. Cette qualité, associée à un caractère suffisamment débrouillard pour s’alimenter seule dans la nature, en fait un animal très économique. Habituée à vire en extérieur de jour comme de nuit, elle exploite bien les grands parcours extérieurs. Bonne pondeuse à 160 oeufs/an mais couveuse occasionnelle.
Gauloise, race française emblématique qui peine pourtant à se répandre
Il faut attendre la création des concours agricoles pour voir apparaître la Gauloise en exposition dès 1894. Sa rusticité et sa capacité à vivre par ses propres moyens sont très appréciées dans les petites basses-cours familiales. Elle est très rustique et elle sait exploiter le parcours libre autant pour se nourrir que pour s’abriter. Jusqu’à 180 oeufs/an. La femelle est bonne couveuse et mère exemplaire, en étant toujours prête à défendre sa progéniture.
Italienne, c’est l’une des quatre variétés de Leghorn
A partir de 1835, les Américains importent une poule pondeuse d’Italie, La Livourne, à partir de laquelle ils créeront la Leghorn américaine. Les anglais vont faire leur propre version en 1872 et les Allemands aussi dans les années 1910, qu’ils nommeront Italienne en référence aux origines de la poule. Existe en race naine. L’italienne est avant tout une pondeuse, avec une moyenne de 200 oeufs/an. Toutefois elle couve le moins possible. Volaille ingambe qui heureusement sait parfaitement faire usage de ses ailes.
Limousine, plus célèbre dans les écoles de pêche que dans les réunions avicoles
Plusieurs races ont été exploitées pour leurs plumes, oreillers et édredons pour certaines et pour servir à la fabrication de leurres pour la pêche pour d’autres, cas de la Limousine car dans cette province la pêche à la mouche artificielle est une tradition. C’est une volaille rustique, dynamique en parcours libre, qui supporte aussi les poulaillers plus restreints si on l’élève de façon classique. Moyenne de 170 oeufs/an. Bon instinct de couvaison et belle aptitude à l’éducation des juvéniles.
Meusienne, la plus récente des races françaises
La création d’une race française contemporaine constitue un fait peu banal. Elle est l’oeuvre de Jean-Claude Périquet qui, dans les années 1980, observe une mutation chez ses Faverolles allemandes. Ses Meusiennes, car obtenues en Meuse, ont été homologuées. L’élaboration d’une race naine a suivi. Cette poule bénéficie d’un caractère placide et elle se familiarise rapidement avec son soigneur. Peu encline au vol, elle se plait sur tous les types de parcours. Chair généreuse qualifiée d’excellente. 150 oeufs/an. Couveuse occasionnelle.
Pékin, une des poules les plus répandues dans le monde
C’est au cours de la seconde guerre de l’opium (1856-1860) que les troupes franco-britanniques découvrent cette petite poule de couleur fauve du côté de Pékin. Elle est envoyée en Angleterre où elle devient vite populaire et se répand à travers l’Europe. Bien que principalement destinée à l’élevage d’ornement, la Pékin est considérée comme bonne pondeuse, mais elle a malheureusement tendance à trop couver. C’est une bonne mère à qui on peut confier d’autres oeufs à couver. Elle ne nécessite pas de clôtures hautes car elle vole mal.
Blog de Hervé Husson, où il vulgarise les informations nécessaires aux éleveurs débutants : https://chez-ysengrin.blog4ever.com