Mais que se passe-t-il avec nos hirondelles ? De moins en moins de nids occupés dans nos villes et nos villages, plus de rassemblements importants sur les fils électriques à la fin de l’été…. Quelles menaces pèsent donc sur ces oiseaux familiers ? Georges Olioso, bagueur d’oiseaux, répond à ces questions en étudiant les hirondelles et en s’intéressant particulièrement à leur répartition, à leur migration. Il a participé à la rédaction de nombreux ouvrages sur le sujet et il signe aujourd’hui une belle étude chez Delachaux et Niestlé « Les hirondelles », après y avoir traité en 2017 les mésanges et les moineaux.
Symbole de la migration et de la fidélité, l’hirondelle bénéficie presque toujours de la sympathie du public et sait adapter son mode de vie au nôtre, adoptant même nos constructions pour y nicher. Au début, ce n’était sans doute qu’une cohabitation par nécessité. Pour se préserver du froid, les hommes se sont installés dans les cavernes déjà occupées par les hirondelles. Une telle cohabitation datée de 13.000 ans a été prouvée dans des grottes du Derbyshire en Angleterre. Mais de nos jours, quand elles arrivent pour visiter leur ancien site de nidification, le printemps sonne à la porte et c’est un plaisir d’entendre le long gazouillis du mâle perché à proche distance.
Une vie aérienne. Avec leur long corps aérodynamique, leurs longues ailes et leur queue plus ou moins fourchue, les hirondelles sont taillée pour la vie aérienne, et en cela elles sont bien différentes de tous les autres passereaux. Ce qui a fait écrire à Jules Michelet dans l’Oiseau « C’est la vraie reine de l’air, tout l’espace lui appartient par l’incomparable agilité du mouvement ». Cette vie aérienne est favorisée par un rapport masse corporelle/surface des ailes très faible. Cela leur permet de voler lentement lorsque cela est nécessaire, mais aussi de pratiquer de longues séances de vol plané.
Entretenir le plumage. Chaque plume est entièrement formée de kératine, comme nos poils et nos cheveux. Vivante à ses débuts, la plume meurt lorsque sa croissance est terminée, car le système circulatoire de l’oiseau ne l’alimente plus. On peut alors considérer qu’elle est simplement insérée dans le corps. Lavage à la surface des plans d’eau calme, comme celle des piscines, et bain de poussière, en tournant sur elle-même battant des ailes, les aident à se débarrasser des parasites toujours possibles.
Quelles hirondelles sur quel continent ? On sera surpris d’apprendre que le milieu ornithologique a classifié une centaine d’espèces d’hirondelles que Georges Olioso dénombre méthodiquement. Si tous les continents ont les leurs (sauf déserts de sable ou de glace ainsi que les vastes étendues arctiques), l’Europe n’en compte que cinq : l’hirondelle de rivage (Riparia riparia), l’hirondelle rustique (Hirundo rustica), l’hirondelle des rochers (Ptyonoprogne rupestris), l’hirondelle des fenêtres (Delichon urbicum) et l’hirondelle rousseline (Cecropis daurica). La qualité des livres édités par Delachaux et Niestlé se reconnait au mélange de l’information scientifique et du savoir à la portée de tous.
Voici pour terminer la photo la plus attachante, de ©Juan-Carlos Muñoz/Biosphoto. Elle témoigne que, à l ‘éclosion, les poussins de l’hirondelle rustique sont nus et aveugles. Bien entendu, Georges Olioso traite par le détail sur les 200 pages du livre des points aussi importants que la biologie de la reproduction, les grands voyages migrateurs et le déclin des oiseaux qui s’accentue ainsi que leurs raisons.
http://www.delachauxetniestle.com/ouvrage/les-hirondelles/9782603026854 29 euros