DESTINATIONS JARDINS EN REGION NORD/PAS-DE-CALAIS

pour blog GL mosaic 0163

Qui souhaiterait passer à côté d’une escapade estivale jardin-nature assortie de riches découvertes, avec à la clé un hébergement vert de 3 ou 4 étoiles selon la formule choisie ? Cela se déroule à partir de la Chartreuse du Val Saint-Esprit, dans cette région du Nord/Pas-de-Calais où les journées sont longues et chaudes entre juin et septembre.

La Chartreuse du Val Saint-Esprit

Des moines de l’ordre des Chartreux ont vécu là au 14° siècle. Après tous les conflits guerriers, épidémies et aventures humaines que la région a connus, le domaine arrive entre les mains de Jean Constant, homme d’affaires toujours en quête de challenges audacieux. Les bâtiments attendaient un sauveur. Ce sera lui, en 1984. Il rase le plus mauvais, restaure ce qui reste et construit d’autres pavillons dans un esprit de cohérence. Les plus beaux arbres de l’ancien parc sont préservés et des plantations nouvelles apportent du sang neuf. Le Domaine de La Chartreuse avec ses deux hôtels et ses trois restaurants est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques et les tables se distinguent vite par la qualité de la nourriture servie. Jean Constant a alors l’idée de parfaire le système en produisant des légumes maison. Il n’est pas difficile de trouver un hectare et demi pour en faire un potager. Afin de s’assurer du meilleur, les jardiniers de La Chartreuse vont en Touraine au Château de Villandry, s’inspirer du célèbre potager Renaissance que les Carvallo entretiennent depuis quatre générations. Pas de meilleur exemple de ce type en France ! Après quelques années et la plantation de 24.000 buis pour délimiter les parcelles de culture, le nouveau potager tient la route et alimente les cuisines. Un apiculteur local a déposé ses ruches dans un coin reculé de la propriété. La fierté de Jean est de pouvoir proposer miel maison aux petits-déjeuners. Et d’offrir à ses hôtes parc et potager libres à la visite. A La Chartreuse, on se sent comme chez soi !

Fondation Prouvost au Château du Vert-Bois

Le Château du Vert-Bois et son parc sont installés sur 60 hectares de verte nature de la commune de Marq-en-Baroeul. C’est le siège de la Fondation Prouvost, due à l’initiative en 1975 d’Anne et Albert Prouvost, riches industriels de la région. C’est d’abord un village de métiers d’art où sont réunis une vingtaine d’artisans, avec restaurant et brasserie. C’est aussi un parc avec sculptures contemporaines qui depuis quarante ans ne cesse de voir grandir des milliers d’arbres devenus des géants tant le sol est fertile. On s’égare avec délices dans l’allée des noisetiers de Byzance, celle de Nyssa sylvatica et d’autres plantées de tilleuls, platanes, hêtres pourpres, tulipiers, pommiers. Un jardin bouquetier qu’on peut qualifier « de curé » est rempli de rosiers. La promesse de milliers de roses parfumées en juin. Et de bien d’autres fleurs le reste du temps. Ouvert toute l’année, sauf lundi.

Senteurs Parc

Avec l’étape suivante, on change de proportions pour deux hectares d’un jardin nommé avec humour Senteurs Parc. Il faut être prêt à ouvrir les narines tout autant que les yeux. Véritable enquête policière au menu : mais d’où vient ce parfum tantôt mielleux, tantôt épicé ? La pâture à vaches autour de l’ancienne ferme s’est progressivement transformée en collection de plantes attractives par le parfum qui tantôt vient de la fleur, de la feuille, de l’écorce. Cette accumulation élégante et bien mise en scène, on la doit au docteur Jean Sapelier, ancien pédiatre. L’homme vit par le parfum et pour le parfum. Il a mille choses à raconter si on lui demande une visite guidée. Il faut téléphoner car les visites sont sur rendez-vous. Son savoir sur les rosiers est énorme. Les roses de l’Anglais David Austin sont heureuses sur ses terres. Leurs parfums sont multiples, étonnants parfois comme l’est celle de ce beau Cytisus battandieri, cytise marocain à odeur d’ananas.

La Peylouse

Manoir Belle Epoque où la quête du bonheur a commencé en 1914 ! C’est du moins l’argument de Monsieur et Madame Rousseau qui habitent les lieux et reçoivent en chambres d’hôtes. La visite de leur site internet est captivante. Elle ne néglige aucun des détails littéraires et artistiques qui ont enrichi l’historique de la propriété. Avoir la rivière « La Lys » dans le village, frontière naturelle par le passé, était l’assurance de voir les puissances militaires s’y rencontrer avant de combattre. La Peylouse joue cette carte culturelle. On y croise des célébrités politiques telles de Douglas Haig et Siegfried Sassoon. Le parc est une belle promenade arborée où les spécimens d’arbres largement plus que centenaires résistent au temps avec une immense pièce pièce d’eau autour de laquelle pointent par endroits des racines aériennes de cyprès chauves de Louisiane, pompeusement nommées « pneumatophores ».

Une promenade à Mosaïc s’impose. C’est le jardin des cultures. Ce parc est une aventure humaine ayant impliqué beaucoup de personnes depuis l’époque où Pierre Mauroy était président de la communauté urbaine de Lille. Pour redonner vie à sa région sinistrée par le déclin de l’industrialisation qui avait fait sa fortune pendant un siècle, il fallait trouver des idées nouvelles. Sur 120 hectares, le Parc de la Deule fut une des réponses. Ce site, en bord de la rivière de même nom, jadis pollué par l’industrie, défigurée par la pollution, devait être rendu aux populations pour leurs loisirs. Un peu plus tard en 2004, sur une parcelle de 23 hectares du parc, ce fut la mise en place de Mosaïc, dit le jardin des cultures. Chaque année, au prorata des populations migrantes qui composent la métropole lilloise, une équipe par jardin invente un projet : 10 projets, 10 jardins. Venir à Mosaïc, c’est entrer dans le royaume du rêve, de l’improbable. Tout est fait pour surprendre les familles avec enfants. On va déambuler dans des lieux où l’atmosphère transporte de l’Espagne aux Flandres, de la Méditerranée à l’Angleterre, de l’Europe Centrale à l’intérieur d’un corps de dragon imaginaire. Le rêve absolu ! (photo ci-dessus)

Au Conservatoire botanique national de Bailleul la nature est offerte en libre-service. On peut y flâner des heures à son rythme pour découvrir l’infiniment petit si l’on se penche sur la délicieuse petite orchidée Ophrys abeille ou l’étonnante violette de Rouen, exclusivité des coteaux calcaires de la Seine. Où des scènes composées pour reconstituer tel ou tel biotope. Si vous êtes à Bailleul le 15 juillet par exemple, le menu est déjà affiché. C’est la découverte de la mare avec focus sur la myriade d’insectes qui la fréquentent, les guirlandes de batraciens qui l’habitent et sa ceinture de plantes à fleurs qui ont colonisé son sol humide. Univers de paix et de beauté, ce jardin est évidemment lieu de culture et d’apprentissage tant l’étiquetage des végétaux est parfaitement fait. Apporter appareil photo et carnet pour consigner connaissances et émotions.

Carnet d’adresses

* Maison du Tourisme, rue du Palais Rihour au coeur de Lille, 03 20 14 57 57
http://www.tourisme-nordpasdecalais.fr
* Association Régionale des Parcs et Jardins, 03 21 03 62 31
http://www.parcsetjardins-npdc.fr
* Domaine de La Chartreuse, 62199 Gosnay. 03 21 62 80 00
http://www.lachartreuse.com
Idées de séjour au domaine pour deux personnes, chambre, petits-déjeuners, dîner avec boissons à partir de 232 euros
* Fondation Prouvost, 59700 Marcq-en-Baroeul, 03 20 46 26 37
http://www.fondationseptentrion.fr
* Senteurs Parc, 49, Braemveldstraete, 59470 Volckerinckhove, 03 28 29 10 18
http://www.parcsetjardins.fr/nord_pas_de_calais/nord/senteurs_parc-1243.html
* La Peylouse, 23 rue du 8 mai, 62350 Saint-Venant, 03 21 26 92 02
http://www.lapeylouse.fr
* Mosaïc, 103 rue Guy Moquet, 59263 Houplin Ancoisne, 03 20 63 11 24
http://www.enlm.fr/home/mosaic.html
* Conservatoire de Bailleul, hameau de Haendries, 59270 Bailleul, 03 28 49 00 83
http://www.cbnbl.org