D’un point de vue touristique, l’Ain se porte bien ! Bien sûr, c’est le premier département par ordre alphabétique et le 01 des plaques minéralogiques : tout le monde connait ! Peut-on dire qu’il est aussi bien placé pour les plaisirs de la table ? Bien sûr, ce point est sujet à subjectivité. Toutefois avec son village de restaurants et de boutiques d’arts de la table, à Vonnas, Georges Blanc est un des restaurateurs les plus connus de France. Et aussi des Suisses, qui en voisins et en hélicoptères viennent chez ce diable d’homme autant d’affaires que de cuisine. Les vins locaux du Bugey sont d’excellents faire-valoir à cette riche alimentation. Poulets et chapons de la Bresse, ainsi que la pêche dans les étangs de la Dombes complètent les plaisirs de la bouche. La Dombes est aussi propice aux découvertes ornithologiques car sur 10.000 hectares de marais de vastes populations d’oiseaux y vivent ou y font étape.
L’Ain, c’est aussi un département où la Culture est une valeur ajoutée. Plusieurs musées proposent les beautés de leurs fermes traditionnelles avec cheminées sarrasines et leurs collections anciennes de faïences régionales. Le monastère royal de Brou comme la cité médiévale de Pérouges connus et admirés rendent le voyage inoubliable. Ces références étalées, on finirait par oublier que le tourisme jardin se porte tout aussi bien dans l’Ain. Beaucoup de perles vertes s’égrènent au fil de la découverte. Dans quel ordre les inscrire au programme ? A chacun son regard ! Et à chacun de choisir selon le temps dont il dispose.
Château de Fléchères
Le château de Fléchères à Fareins peut être un bon début, car la douceur des lignes de son parc permet de respirer pleinement, sans stress. Ce dernier est un compromis entre le style à la française aux abords immédiats du bâtiment avec d’énormes pièces de buis taillés et le style décontracté à l’anglaise qui hésite entre un gazon bien tondu et une vaste prairie qui se perd dans les bois de la propriété. Trente hectares de verdure ! Fléchères est le plus grand château ouvert à la visite aux environs de Lyon. Construit entre 1606 et 1625 et conservé intact, il offre un témoignage exceptionnel sur la vie des grands notables lyonnais du 17ème siècle. Parc très agréable donc mais ce sont les décors peints de Pietro Ricchi, un artiste italien spécialiste des fresques, commandés par la famille Sève, propriétaire du domaine à l’époque, qui font la plus forte impression. Les férus d’histoire peuvent consulter : http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=DSS_053_0547#haut
Musée du Revermont
Installé dans l’ancienne mairie du village de Cuisiat, le musée du Revermont s’attache à présenter des caractéristiques de la région. Une classe à l’ancienne a été reconstituée avec tableau noir et pupitres d’un autre temps. Si les élèves ne sont pas présents, des photos de groupes les remplacent. Ce sont des instantanés de vie où l’instituteur présente sa classe, de la période allant de 1885 à 1939. Ce musée est aussi très axé sur le vivant et la biodiversité, autant animale que végétale. La scénographie est faite pour les familles qui viennent avec enfants et les écoles. Une spécificité à signaler. Jeunes et moins jeunes trouvent dans l’immense potager-verger conservatoire associé au musée traditionnel une dimension vivante. Car au même titre que les outils et les objets ordinairement rencontrés dans un tel lieu, les plantes cultivées sont des témoins vivants des pratiques et des savoirs. Différents jardiniers et techniciens se relaient auprès d’un public demandeur d’explications pratiques. On remarque parfois la présence d’un technicien local qui a beaucoup écrit pour les Editions du Terran. Il s’agit d’Eric Petiot bien connu pour son livre excellent « Les soins naturels aux arbres ». En plus d’être très élégant, l’ensemble fruits et légumes est riches en variétés de toutes sortes. Consulter le site internet de ce musée afin de connaitre l’actualité sur les travaux et les récoltes. Mention est faite l’été sur le piment de Bresse, encore nommé poivre rouge. On le cultive par tradition vers Romenay et Saint-Triviers-de-Courtes. Et lorsque les piments sont mûrs, ils sont mis à sécher. Puis ils sont finement moulus pour entrer dans la fabrication d’un fromage local. On explique au musée les vertus supposées de ce petit fruit rouge !
Jardins Aquatiques
A Saint-Didier-sur-Chalaronne, jouxtant une boutique spécialisée dans l’équipement de bassins de jardin, incluant coques, bâches, feutres, jets, éclairages, pompes et filtres, plus poissons et plantes du milieu aquatique, voici « Les Jardins Aquatiques », un parc paysager de 15.000 m2. C’est une promenade à programmer entre mai et octobre pour avoir une idée majestueuse de ce que peut être un jardin d’eau. Chacun y trouvera l’inspiration souhaitée. Un réseau de petites allées en sillonne l’espace. On longe plusieurs bassins. On s’enfonce dans des bosquets de feuillages et même dans une bambouseraie, plantée d’une grande diversité d’espèces à cannes multicolores. On rencontre des bambous certes, mais on peut aussi en acquérir cultivés en pots. Il faut noter la qualité de l’étiquetage dans le jardin et repérer les noms des bambous qui vous plairont le plus. Vous serez informés dans le même temps des dimensions qu’ils prendront assez vite à la maison. Car des bambous, il y en a des très petits et des très grands, entre 50 cm et 5 mètres. L’eau du parc est par endroit en mouvement grâce à des pompes ou une cascade immense. Et puis et surtout, ce qui ravit tout le monde, c’est le ballet lent mais incessant des carpes koï, comme peintes de rouge et de jaune. Ce sont des poissons de fort belle taille. A la longue, ils deviennent même très affectueux.
Château Saint Bernard
Belle mais atypique histoire, celle du Château Saint-Bernard dans le village du même nom à 25 kms de Lyon. Depuis une vingtaine d’années, Gilles Briens, avocat de métier, s’est attelé à la remise en état d’un château très ancien, dont on trouve trace dans des écrits notariés du 13ème siècle. Pour rendre hommage à Maurice Utrillo (il habita un temps la propriété avec sa mère Suzanne Valadon) durant l’automne 1997, les 400 habitants du village et des environs ont planté 220.000 bulbes de narcisses dans le parc. Au printemps qui a suivi : belle opération de communication avec un bouquet de 87.000 fleurs de narcisses pour composer une copie vivante de « Moulin de La Galette », célèbre oeuvre du peintre. L’ouvrage s’étale verticalement sur 9 m de haut et 21 m de large ! Et depuis, le narcisses refleurissent chaque année. Rare spectacle !
Ce champ de narcisses d’un côté du domaine laisse toutefois deux hectares disponibles. A partir de 2002, Gilles Briens se lance dans un projet tout à fait inouï par sa dimension et sa pertinence qui se divise en trois parcelles porteuses des noms suivants :
* la taille fruitière à l’ancienne pour recevoir 600 pommiers et poiriers palissés à la façon de La Quintinie, pour le Château de Versailles,
* la roseraie très élégante, avec des alliances de roses et d’autres plantes fleuries,
* puis le parcours labyrinthique dont on a une vue splendide de la dernière coursive du château. Voir site internet pour détails. Tout bonnement fantastique !
Carnet d’adresses
www.chateaudeflecheres.com/fr
http://patrimoines.ain.fr/n/musee-du-revermont/n:811
http://parc.lesjardinsaquatiques.fr
http://www.chateau-de-saint-bernard.fr
http://www.ain-tourisme.com
Bonnes adresses testées pour les plaisirs de la table :
Restaurant Voyages des sens à Treffort-Cuisiat, www.voyagesdessens.com
Restaurant Emile Job à Montmerle-sur-Saône, www.hotelemilejob.com
Restaurants Georges Blanc à Vonnas, www.georgesblanc.com