TROIS GRANDS JARDINS + CHAMBRES AVEC JARDINS EN ANJOU

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Cap sur l’Anjou dans les douceurs de l’automne pour découvrir trois grands jardins, dont deux sont des nouveautés qui ont moins de cinq ans. La Loire se prélasse encore au soleil et ses basses eaux laissent voir des îles de sable à la végétation sauvage fréquentées par toutes sortes d’oiseaux.

TERRA BOTANICA

Le premier est Terra Botanica. Il rassemble tous les suffrages puisqu’il est fait pour tous les publics. C’est le domaine des enfants en premier lieu car dans un univers botanique très sérieux et fortement documenté, les plus jeunes y verront d’abord l’animation qui leur est destinée, les cabanes perchées sur l’île aux lutins, la ballade des cimes transportés au creux d’une coquille de noix en guise de siège, la serre aux papillons, plusieurs manèges ici et là. Dans un excellent décor et une mise en scène soignée, les plus grands partiront à la découverte de la botanique via des historiques de la conquête des plantes au delà des mers par les voyageurs-botanistes qui embarquaient sur les vaisseaux de la Marine Royale dès le 17ème siècle.

On remonte le temps avec l’évocation de l’ère primaire quand apparaissent forêts et dinosaures. Ailleurs, on se retrouve à notre époque en utilisant des gabares qui évoluent sur un circuit aquatique guidé en passant au coeur des plantes médicinales, de la vigne et des fleurs cultivées en Anjou depuis la Renaissance, les rosiers en particulier. On retrouve ces mêmes rosiers grâce au circuit pédestre qui traverse la roseraie.

Où que l’on se trouve sur les onze hectares de parc, on distingue un énorme ballon captif de 34 mètres de diamètre qui, les jours où les conditions climatiques le permettent, peut s’élever à 150 mètres au dessus du sol. A chaque voyage, les trente passagers qui ont pris place dans la nacelle s’émerveillent à la vue aérienne sur le parc et la ville d’Angers toute proche. A l’exception de cette attraction, toutes les activités proposées sont incluses dans le prix du billet. Coin pique-nique ombragé entre parking autos et entrée du jardin. Restaurant de bonne tenue sur le site en formule self-service.

Dans la serre aux papillons, qui est une nouvelle activité en 2016, on découvre des lépidoptères en liberté dans des conditions climatiques faites pour eux. On peut observer des éclosions en direct. Et des lâchers quelquefois. Le jardin potager de Terra Botanica est à lui seul un petit bijou, tant il est bien agencé et fourmille de belles idées d’associations entre légumes et fleurs. D’autres points d’intérêt avec le champ de dahlias en été, les plantes carnivores, les collections d’épices et la bambouseraie. L’ennui est inconnu à Terra Botanica.

PARC ORIENTAL DE MAULEVRIER

Autant Terra Botanica fait appel aux techniques contemporaines de la communication, autant le Parc Oriental de Maulévrier semble surgir de l’Art des Jardins d’un autre temps. Et pourtant, tout aussi intéressant ! En fait, ils sont incomparables. Un peu à l’écart de la route qui va d’Angers à Cholet, au coeur de la petite ville de Maulévrier, voici le plus grand jardin japonais de France. Le magazine Anjou-Tourisme fait même de la surenchère avec son « le plus grand jardin japonais d’Europe ». Qu’importe ! le cadastre lui accorde 29 hectares. De fait, on a du mal à en faire le tour si l’on ne dispose que du temps d’une visite normale, c’est à dire deux heures. L’histoire du lieu est charmante et elle se trouve intimement liée à celle de la propriété évoquée après celle-ci.

Car jusqu’au milieu du 20ème siècle, Parc Oriental et Château Colbert ne font qu’un. Alexandre Marcel est alors un architecte reconnu pour ses compétences et sa passion pour l’Extrême-Orient. C’est lorsqu’il se lie à la famille qui possède le grand château qui surplombe la vallée de La Moine qu’il réalise son oeuvre. Après une période de déclin et un entretien qui n’en est plus un, vers 1980 une association reprend le parc en main, avec l’aide de la commune. Les historiens qui visitent maintenant cette oeuvre superbe qui a plus de cent ans y retrouvent les jardins-promenades de la période japonaise Edo du 16ème siècle. La Moine a été élargie et son eau s’offre au regard sous la forme d’un vaste étang entouré de la plupart des éléments traditionnels du jardin japonais : pont bien sûr, mais aussi temple, lanterne, pagode, sculpture. Arbres et arbustes sont pour certains conduits selon les principes de la taille « à la japonaise », avec évocation de nuages et beaucoup de transparence. Ce sont essentiellement des ifs, verts ou dorés (Taxus baccata), qui se montrent les plus malléables dans cet art. On est ravi, voire ému, de les voir servir de premier plan dans la lumière du soleil. Certains jours, à l’occasion de visites lorsque la nuit débute, ils sont tout aussi merveilleux. Car des lumières bien dirigées les rendent presque fantomatiques. Pendant la visite avec musiques et contes, chaque visiteur est munie d’une lanterne. Les enfants adorent. C’est le rêve à l’état pur. Dépaysement garanti !

CHATEAU COLBERT

Forteresse au Moyen-âge, demeure de plaisance au 17ème siècle, Château Colbert est un château Louis XIV transformé en hostellerie de luxe. Pourquoi ce nom ? C’est une référence aux Colbert, dont le célèbre Jean-Baptiste fut ministre du Roi Soleil. Son frère Edouard-François, Comte de Maulévrier et Marquis de Cholet, habitait en ces lieux. Le domaine change de mains en 1893 et c’est l’architecte Alexandre Marcel qui est chargé de sa restauration. Le lien est donc tissé avec le créateur du parc oriental.

Nouvelle vente puisque entre 1946 et 1977, le château passe aux mains de congrégations religieuses. Puis en 1977, la propriété est transformée en restaurant, ensuite en hôtel-restaurant. Jusqu’à ce que Jean-Louis et Dominique Popihn prennent le relais, en 2001, avec l’idée d’en faire un haut-lieu de la gastronomie régionale.

Le lieu a toutes les qualités pour réussir ce challenge, tant le cadre est splendide et la cuisine inventive. Les derniers travaux de réhabilitation du bâtiments ont fait de cette demeure historique un lieu d’exception. Luxe à prix raisonnable tout de même puisque le prix des chambres commencent à moins de 100 euros et où il est possible de déjeuner ou diner à partir de 30 euros.

On vient aussi à Château Colbert pour l’ultime nouveauté : un tout nouveau potager organisé sur les bases d’un précédent du 19ème siècle. L’architecte dplg et paysagiste Gwenaël Tanguy a conservé le dessin des allées de l’ancien temps pour les grandes lignes et a organisé le reste en fonction des besoins et des pratiques actuels du potager. Une part de la serre ancienne a été rénovée. La production végétale est bio ! N’oublions pas que la cuisine du restaurant attend des productions légumières saines, goûteuses et suffisamment variées pour justifier sa position de grande table. C’est Michaël Vincent, jardinier potagiste qui a fait ses classes au potager du roi à Versailles, qui assure cette ronde des légumes pour le bénéfice de tous. Un bel avenir semble promis à ce lieu ! (photo de cet article)

Carnet d’adresses :
www.terrabotanica.fr
www.parc-oriental.com
www.chateaucolbert.com/fr/

adresses complémentaires de chambres d’hôtes avec jardin dans les environs d’Angers :
www.chateau-de-montriou.com
www.boisdegrez.com
www.chateauchambiers.com