Pêcheurs et pêcheuses, au terme de la loi, sachez que tout personne titulaire d’une carte de pêche et ayant acquitté un timbre « CPMA » a le droit de pêcher à la ligne sur l’ensemble du domaine public en France ainsi que sur le domaine privé du département de prise de la dite carte. D’autres options sont possibles ensuite pour accéder à une pratique sur les domaines privés des autres départements réciprocitaires ou bien pêcher les migrateurs par exemple. Au delà de cet énoncé simplicime tout se complique car il convient d’ajouter une foule de précisions qui mises bout à bout contraignent le pêcheur à apprendre sa discipline un peu comme on apprend le code de la route.
A partir de cet énoncé simplicime, il faut donc ajouter que les eaux des fleuves et des rivières sont réparties en deux catégories. La première catégorie concerne la partie amont du cours d’eau, la deuxième la partie aval. Dans la première le pêcheur a le droit d’avoir deux lignes montées sur des cannes munies de deux hameçons ou de trois mouches artificielles au plus. Dans la deuxième catégorie, cela passe à quatre lignes montées sur cannes munies de deux hameçons ou de trois mouches artificielles au plus. Une exception toutefois avec les embouchures des fleuves qui sont attribuées au domaine maritime. Ces zones sont variables en longueur et elles se mesurent en fonction de la salure des eaux.
Au delà de ce surcroit de précisions, chaque département légifère sur ses conditions de pêche. On s’intéresse d’abord à la nature des poissons qu’on est susceptible de sortir de l’eau. Chaque espèce est désignée par son appellation commune. Certaines sont dites indésirables, perche soleil et poisson chat en font partie. Si d’aventure on en capture, le législateur ne plaisante pas : la remise à l’eau et le transport vivant sont interdits.
On poursuit avec le partage des poissons en catégories. On trouve les salmonidés comme la truite fario, les migrateurs comme le saumon atlantique et l’anguille, les carnassiers comme le sandre et le brochet et les cyprinidés comme la carpe et le gardon. Pour toutes les catégories, on a prévu des quotas et des dimensions minimales pour la capture. Les départements doivent énoncer ces règles et les agents assermentés les faire respecter.
Chacun l’aura compris, utiliser une canne à pêche dans le respect des lois ne s’improvise pas en 2016. Il faut donc retourner à l’école. C’est ainsi qu’à l’invitation de l’Office de Tourisme du Piémont Oloronais, une dizaine de journalistes se sont retrouvés à Oloron-Sainte-Marie les 8 et 9 septembre derniers afin de se faire présenter les techniques de pêche du moment et quelques points essentiels de la réglementation.
Dans ce haut lieu de pêche en eaux vives dans les Gaves d’Ossau, d’Aspe et d’Oloron, une autre idée était sous-jacente. Le sexe masculin occupe 97 pour cent, nous dit-on, du corps des pratiquants de ce sport. Alors et avec l’aide de la Compagnie des moniteurs-guides de pêche des Pyrénées Altantiques, la communauté d’Oloron est déterminée à faire évoluer ce pourcentage. Fini donc le temps des femmes qui regardaient leurs compagnons pêcheurs en tricotant ! Car avec le temps, le matériel est devenu léger, les vêtements qui permettent d’entrer dans le cours d’eau à mi-cuisse souples et imperméables. La pêche au féminin a de l’avenir pense Marie Cazaban, directrice de l’office de tourisme. Elle se fait aider par Lionel Armand, engagé pour l’occasion. Cet homme sportif a le verbe clair et le geste sûr. Il pratique depuis seize ans et il organise des stages de pêche sur les gaves. Il enseigne aussi la pêche sur des milieux montagnards préservés. Il s’adapte au degré de connaissance technique de ses clients. Il sait aussi se rendre passionnant en évoquant la traque des truites trophées et évoque avec aisance les pêches à la mouche, tenkara, toc ou appâts vivants en dérive naturelle, leurres, pêche à l’alose.
Certains mots sont bien entendu trop techniques pour être compris. Il explique par exemple que la pêche au tenkara est ancestrale au Japon, à la mouche mais très épurée dans le matériel et le geste. Elle est parfaite pour les eaux vives. Et son accessibilité assure à tous des captures zen et rapides avec mouches artificielles. Pour la pêche aux leurres, on mise sur le réflexe d’agressivité et de territorialité de certains poissons. Voir ci-dessous son site pour compléments de connaissances.
Aussi passionnante soit-elle, l’activité de pêche peut alterner avec d’autres centres d’intérêt à l’occasion de quelques jours de vacances en Béarn.
* Découverte du vignoble Jurançon. Une belle histoire pour découvrir un vin rare, le Jurançon avec visite et dégustation dans un vignoble d’environ 5 hectares. Patrice Limousin et sa compagne Freya Skoda achètent en 1988 « le domaine de Cabarrouy ». Une belle maison et un territoire qui s’endorment et auxquels ils vont redonner vie. Leurs différentes cuvées de vins blancs sec, doux ou givré à base des cépages gros manseng et petit manseng sont parmi les meilleurs de la région. Cultures raisonnées avec un minimum de traitement phytosanitaires et récoltes manuelles. La fête des vendanges en Jurançon se situe le 2ème dimanche de décembre. Bonne occasion de découvrir Lasseube, leur village de charme avec superbes maisons béarnaises. Vues splendides sur les crêtes enneigées pyrénéennes.
* Découverte d’une bonne table. En plein centre ville d’Oloron, la boutique « Arts et Délices » de Christine et Joël Deschamps. C’est une boutique bien approvisionnée en nourritures et boissons de belle qualité, avec une orientation marquée sur les productions locales béarnaises : produits du terroir, charcuteries exquises, confitures, miels, chocolats, pâtisseries. On sert en terrasse des plats maison pendant l’été et le reste du temps et sur commande dans une grande salle du premier étage des repas concoctés par Joël.
* Découverte d’un haut lieu de culture. Celle de la Cathédrale Sainte-Marie qui est classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco. Sa construction débute en 1102 grâce aux nombreux butins rapportés par le vicomte Gaston IV le Croisé. Outre son ancienneté et les trésors qu’elle contient, c’est son portail roman qui attire les regards.Il est l’oeuvre de deux maîtres sculpteurs du XIIème. A l’intérieur, riches pièces de mobilier en bois doré et polychrome, des tableaux et un buffet d’orgue datant du XVIIème. L’instrument actuel a été réalisé par Aristide Cavaillé-Coll au XIXème siècle. On trouve aussi une des plus belles crèches anciennes de France.
lexique et carnet d’adresses
« CPMA : Nul ne peut se livrer à l’exercice de la pêche s’il n’a pas adhéré à une Association pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique et s’il n’a pas acquitté la Cotisation Pêche et Milieux Aquatiques (CPMA) ».
www.glossaire.eaufrance.fr/concept/limite-de-salure-des-eaux
www.guidepechepyrenees.com (pour Lionel Armand)
domainedecabarrouy.simdif.com
www.artsetdelices.fr