Jean-Yves Meignen, le jardinier de l’Abbaye de Valsaintes, dans les Alpes de Haute-Provence, et accessoirement chroniqueur dans le magazine Rustica et sur France Bleue Vaucluse et Drôme-Ardèche, a appris des excès des terres et climats contrastés de sa région. Il s’est fait connaitre voici une dizaine d’années pour la roseraie qu’il a plantée et qu’il entretient depuis avec compétence. Il partage aussi ses connaissances à l’occasion de stages qu’il propose à Valsaintes. Il expliquera le 24 septembre prochain l’histoire du jardin de l’Abbaye et ses choix de plantes, qui ont la particularité de pouvoir vivre sans arrosage une fois passé le délai d’une année après la plantation.
Voici comment Jean-Yves présente son action. D’abord un résumé historique de ce jardin planté sur un espace rocheux très hostile. Tout commence par une période de conservation des plantes qui lui plaisent et qui ne semblent pas peiner sous le chaud soleil de l’été. Vient ensuite la réflexion. Un jardin sec s’inscrit dans une démarche durable où l’observation joue un grand rôle. Il est manifeste que quelques espèces ignorent la soif puisque leurs feuilles ne flétrissent pas même au plus chaud de la journée. Qui s’est promené dans les champs de lavande de la Drôme, par exemple, a bien remarqué que ce bel arbuste parfumé et ramassé sur lui-même en forme de boule ne baisse jamais la tête. Il est loin d’être seul dans ce cas.
A Valsaintes donc, la roseraie fut le début de l’aventure. Jean-Yves s’est vite aperçu que tous les rosiers n’avaient pas la même résistance à la canicule. Il a donc dressé une liste des meilleurs. Il a aussi généralisé la technique du paillage, qu’on nomme aussi mulching. Ce procédé consiste à répandre à la surface du sol un matelas de débris végétaux qui agit comme un manteau régulateur vis à vis de la chaleur et de l’évaporation de l’eau du sol. Il a découvert ensuite les plantes-compagnons des rosiers. Celles qui les mettent en valeur par leurs formes et leurs couleurs. Beaucoup étaient présentes dans la nature locale. Cela commence par la lavande aspic : Lavandula latifolia. Et se poursuit avec tous les thyms de la garrigue, la sarriette, les immortelles, les germandrées, la grande famille des cistes et les Dorycniums, au feuillage si doux au toucher et qui s’étalent plus qu’ils ne poussent en hauteur. Cela fait du bien aux rosiers puisqu’ils en dissimulent la base. Mêmes effets avec la santoline et certains oeillets. La liste des végétaux s’allonge en consultant les catalogues des pépinières spécialisées dans les « xérophytes » c’est à dire des espèces qui supportent de vivre dans un milieu aride. Un voyage en Corse où il rencontre un jardinier amoureux et connaisseur du maquis allonge encore la liste. C’est décidé ! la roseraie sera complétée par un jardin de terrain sec afin de pouvoir montrer à ses visiteurs que son domaine qui paraissait si inhospitalier peut changer de visage pour peu qu’on lui en donne les moyens.
Quelques caractéristiques :
* 550 variétés de roses
* 350 plantes pour terre aride
* une collection de lavande
* un potager agroécologique
* entretien 100% naturel par homéopathie, huiles essentielles, eau dynamisée, paillage en paille de lavandes locales, insectes auxiliaires du jardin
Valsaintes, Boulinette, 04150 Simiane-la-Rotonde
Ouvert chaque jour d’avril à octobre
jardin labellisé « Jardin remarquable » par le Ministère de la Culture et de la Communication
www.valsaintes.org
04 92 75 94 19
Pour le dimanche 24 septembre 2017
11h démonstration de plantation en jardin sec
14h30 conférence sur conception et création du jardin sec, choix des plantes adaptées
visite du jardin, démonstration et conférence : 7 euros
espace pépinière avec disponibilité de plantes à emporter