A l’invitation de www.tourisme-hautevienne.com et www.tourismelimousin.com j’ai eu l’opportunité de visiter le Musée National Adrien Dubouché, à Limoges, la bien nommée « Cité de la céramique », une occasion rêvée pour découvrir les porcelainiers locaux.
Les firmes liées à la porcelaine sont une vingtaine en Limousin et la plus connue d’entre elles est la manufacture Bernardaud, en raison de son savoir-faire et de son talent de communicant. A cette découverte, on associera celle de la vieille ville, où le quartier de la Boucherie près des Halles centrales a gardé son âme, même si beaucoup d’anciennes façades où tripes et quartiers de viandes étaient présentés jadis portent maintenant des enseignes de restaurants. Force nourritures croustillantes sont proposées par nombre de restaurateurs qui savent pour des sommes raisonnables réjouir les gourmands !
Bernardaud : les origines
La mise en bouche, c’est donc tout naturellement le siège limousin de la Maison Bernardaud où six générations ont porté très haut et avec vaillance les Arts de la table. Mais d’abord un point d’histoire. Il faut remonter à 1768 quand l’épouse du chirurgien Jean-Baptiste Darnet, de Saint-Yrieix-la-Perche, en Limousin, trouve une argile blanche, douce et onctueuse pour enlever les taches de graisse et blanchir le linge. Les savants identifieront le kaolin, l’un des quatre éléments nécessaires à la fabrication de la porcelaine avec le feldspath, le quartz et l’eau. Ils percent ainsi le secret de fabrication de la céramique chinoise remarquable de solidité, de délicatesse et de transparence nacrée. Ainsi nait la porcelaine de Limoges, point de départ d’une saga dont l’un des principaux acteurs sera, en 1774, la Manufacture Royale. Un siècle plus tard, encouragés par l’accroissement des ventes de services de table en porcelaine, deux industriels s’associent et fondent leur propre fabrique. C’est dans celle-ci que le jeune Léonard Bernardaud entre en apprentissage. Assez vite, ses qualités sont évidentes et reconnues au point de s’associer à ses employeurs. En 1900, Léonard rachète l’entreprise et lui donne son nom.
Bernardaud : le panache
En 2017, la maison brille de mille feux par sa réputation et ses alliances avec les grands décorateurs, les chaines d’hôtels prestigieux, beaucoup de grands chefs étoilés. Des pièces exceptionnelles sortent estampillées de leurs noms internationalement connus. En plus de la manufacture de Limoges qui fait aussi lieu de vente et lieu d’exposition, l’entreprise possède deux boutiques à Paris, une à Lille, une à Bordeaux et une à New-York ! Tant de vaillance et de savoir-faire ont permis à Bernardaud d’être membre du Comité Colbert qui rassemble 70 maisons de luxe soucieuses de promouvoir ensemble dans le monde la qualité française, dans sa tradition et la modernité. Des visites guidées et commentées sont organisées dans la manufacture pour offrir à chacun la possibilité de comprendre les processus de fabrication depuis les moulages jusqu’aux derniers décors. C’est ensuite la visite du musée maison où l’on peut admirer de près les plus belles pièces produites au cours d’un siècle ainsi que l’exposition annuelle thématique de la fondation Bernardaud, autre entité culturelle plus récente qui est un élément phare de la maison. Des plasticiens et peintres aussi célèbres que Jeff Koons, les frères Campana et Bernard Buffet sont ou ont été intimement liés à ces opérations de relations publiques. Un slogan maison résume bien la pensée « sensibiliser les pouvoirs publics à l’intelligence de la main ». Belle formule ! 6 euros la visite.
www.bernardaud.com
Musée National Adrien Dubouché
Fondé en 1845 par Tiburce Morisot, préfet de la Haute-Vienne, le premier musée est abrité dans les locaux de la préfecture, avec pour mission de constituer une collection à vocation encyclopédique de peintures, sculptures et objets d’art. Adrien Dubouché, fils de négociant en drap, prend la direction de l’établissement vingt ans plus tard et commence une série de dons afin d’enrichir les collections. Dans le même temps, il a l’idée de susciter des legs de manufactures de céramiques françaises et étrangères. Par manque de place devant cette abondance, il faut trouver un lieu plus spacieux.
C’est finalement un asile d’aliénés désaffecté dans le quartier très fréquenté du champ de foire, du tribunal et des halles qui est choisi. Le bâtiment nouveau est aménagé pour exposer les collections et recevoir en ses murs l’Ecole des Arts Décoratifs. En 1881, musée et école sont nationalisés, puis agrandi à la mort d’Adrien Dubouché. C’est Auguste Louvrier de Lajolais, directeur de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs à Paris, qui prend la suite. Le musée est lancé et devient sur un plan international une étape incontournable des productions anciennes et nouvelles de la céramique, porcelaine incluse. De nouveau remanié de fond en comble et bien agrandi, l’espace muséal qu’on a sous les yeux aujourd’hui est inauguré en 2012.
Les collections
Comme dans tous les musées, les collections sont riches et nombreuses. Mais avant de les rejoindre, on propose au visiteur de visionner la « mezzanine des techniques ». Cette galerie replace la céramique au sein des arts du feu et retrace les étapes de fabrication de la porcelaine. A côté d’oeuvres en terre cuite, faïence, grès et porcelaine, des maquettes de four et des outils d’enfournement dévoilent les phénomènes de cuisson. Après avoir visualisé la plupart des techniques, on accède à la galerie historique qui est partagée selon les époques. Dans la section qui va de l’Antiquité au XVIII° siècle, on peut voir des pièces précolombiennes, des objets kabyles, des vases du Caucase, des terres cuites antiques et des majoliques issues de la collection du marquis Campana. La scénographie tisse des liens entre les civilisations. Ains les porcelaines Ming sont exposées en face des céramiques d’Iznik pour rappeler combien les sultans ottomans appréciaient les porcelaines orientales. Avec à proximité des faïences de Delft qui imitèrent elles-mêmes avec talent des modèles chinois. Dans la section XIX° siècle, on découvre les pièces monumentales de la manufacture Nast, des porcelaines du Berry, des faïences artistiques de Théodore Deck, des porcelaines réticulées de Chine, de Sèvres, de Worcester. Et pour finir, deux salles consacrées à la porcelaine de Limoges constituent le point d’orgue de la visite et l’on voit défiler des noms qui sont restés célèbres dans cet art tels que Pouyat et Haviland.
Ses points forts
6 euros l’entrée, sauf chaque premier dimanche du mois où la gratuité est de mise.
Belle initiative pour le jeune public à signaler. En plus des activités culturelles et ludiques proposées aux jeunes à partir de 6 ans, les mercredis après-midis les enfants peuvent venir fêter leur anniversaire au musée avec une dizaine de copains. Après la visite récréative d’une partie des collections et d’un atelier de peinture sur la porcelaine, chacun peut repartir avec son objet à l’issue d’un goûter. Possible toute l’année sur réservation.
Jusqu’au 25 septembre, exposition temporaire « Masseot Abaquesne » :
http://www.tourisme-hautevienne.com/manifestations/manifestations-artistiques-et-culturelles/expositions/masseot-abaquesne-entrepreneur-et-artiste-de-la-renaissance-30256
www.musee-adriendubouche.fr
Four des Casseaux
Spectaculaire construction de 1884 dans laquelle on a cuit des millions d’objets en porcelaine. Elle fut installée dans un quartier pauvre et ouvrier de la ville, le Port du Naveix. Des techniques de cuisson plus modernes ont provoqué son arrêt vers 1960. Le four a été agréablement restauré au point d’être classé monument historique en 1987. Cela en fait un lieu de mémoire émouvant et un musée. Des collections de photos exposées montrent comment les femmes, telles des coolies chinoises, sortaient le kaolin des carrières dans une chaine sans fin !
www.limoges360.com/place-27.php
Pour dormir et manger :
legreensaintlazare.com en sortie sud de ville en bordure d’un golf. Beau, calme, confortable. Jardin fleuri. Petits déjeuners servis l’été en terrasse ouverte sur le green. 05 55 06 00 00
www.bistrotgourmand.fr à deux pas du musée Adrien Dubouché. Ambiance et lumière du soir vous mettent déjà à l’aise à peine installé. Steak tartare préparé devant le client, rognons de veau grillés à la plancha, espadon à la provençale. Pour terminer la petite profiterole suffit tant le chou frais est gros et la garniture abondante. 05 55 10 29 29
www.restaurant-lechalet.fr en soirée les tables du restaurant investissent la Place Fontaine des Barres et c’est la fête autour de ris de veau grillé et d’omelettes cuisinés avec des girolles. La joie est palpable sur tous les visages. 05 55 77 51 31
www.cheznous-restaurant.fr bon accueil et des suggestions nouvelles à découvrir chaque jour. Une salle au rdc pour les nostalgiques de l’esprit brocante. Une autre au 1er étage pour ambiance chaleureuse et les photos du patron sur les murs. 05 55 33 67 83
blonde-trotteuse.fr/le-bistrot-dolivier-les-halles-de-limoges/ Un peu bruyant le bistro d’Olivier en plein coeur des Halles couvertes, mais quelles belles nourritures autour d’entrecôtes des boeufs limousins et des pieds de veau. Difficile pour les petits appétits de finir les assiettes. 05 55 33 73 85
crilcafe.com la vitrine de la Communauté Révolutionnaire Indépendante Limousine où on vous sert le Mouzito local pour détrôner le Mojito cubain. C’est le rendez-vous centre ville pour tous les âges. Déco et ambiance chaleureuses. 05 87 41 58 47