Bruno Cheuvreux est notaire à Paris. Quand il évoque les meilleurs moments de sa vie à la Trigalière, on peut imaginer que, pendant sa semaine à l’Etude, son esprit vole régulièrement vers le Domaine où il se souvient avoir passé une enfance heureuse. Il évoque bien sûr et d’abord son fonctionnement au temps où ses parents en avaient la charge, environ 600 hectares faits de différentes parcelles cadastrales arrosées par le Braineau, un vaillant filet d’eau capable d’alimenter plusieurs étangs.
Les parents de Bruno avaient l’âme forestière et entretenaient la forêt selon les règles de l’époque, la période 1950-1995. Si Bruno, né en 1949, faisait ses études à Paris, il restait l’ami des garçons de son âge au village d’Ambillou, le gros bourg le plus proche. L’eau, la forêt, les animaux, quel terrain de jeu initiatique pour aimer la nature !
L’AME FORESTIERE
« Mon père me réveillait à 6 heures les dimanches matins pour aller à la rencontre de ce monde merveilleux que j’ai aimé tout de suite. Il y avait une 2CV qui avançait sans trop de peine sur les chemins forestiers. Le mélange des activités chasse, pêche, sylviculture, gestion de l’ensemble furent formatrices pour attendre le moment où j’aurais à gérer le Domaine de la Trigalière.
LES LECONS DE LA TEMPETE DE 1999
« La forêt exerce sur moi une redoutable fascination. Je l’observe dans ses détails et je l’ai considérée très tôt comme une oeuvre d’art tout autant qu’une source de revenus. Dans les années 1960, la mode dans notre gâtine tourangelle est à la monoculture du pin maritime. On pense que, avec un mètre de sable sous l’humus superficiel et un sous-sol argileux, une plantation de Pinus maritima est un bon choix, pour ne pas dire le meilleur puisque c’est sur ce principe qu’on a planté les landes d’Aquitaine. La tempête de 1999 montre pourtant que ces arbres immenses posés sur des racines superficielles sont une prise au vent idéale lors des tempêtes ! Et la forêt se couche. L’événement m’entraine dans une profonde réflexion et je décide de diversifier les essences à venir. Avec l’aide de René Courraud, Expert Forestier, nous organisons les parcelles, guidés en permanence par le sens du beau et de l’élégance. Je veux aimer ma forêt comme on aime une oeuvre d’art. Notre sylviculture sera respectueuse des arbres dans une démarche douce et continue. Les pins maritimes ne seront pas abandonnés pour autant car leurs fûts majestueux ont tout de même un sacré chic. Il faut les semer plus serrés afin que, en cherchant la lumière, ils produisent des fûts rectilignes. Nous alternons progressivement les parcelles de conifères avec des parcelles de feuillus en fonction de la nature du sol car certains endroits très humides réduisent le choix des essences.
« Mon goût naturel pour les arbres et ma rencontre en 2015 du botaniste Didier Misler ont initié la plantation d’une collection de chênes. Le genre Quercus (nom latin de tous les chênes) est partagé par plus de 400 espèces dans le monde. Nous en avons planté déjà plus de la moitié et nous cherchons les autres dans les meilleures pépinières. Dans peu de temps, nous aurons une collection merveilleuse dans laquelle chacun pourra déambuler avec une application sur son téléphone mobile qui permettra de savoir en un instant ce qu’il faut connaître de l’arbre devant soi.
PAS DE GLYPHOSATE A LA TRIGALIERE
« Je prolonge cette réflexion en la faisant partager aux gens qui travaillent avec moi. Des considérations écologiques fortes me font abandonner les pratiques phytosanitaires dangereuses pour l’environnement. Point de glyphosate dans la forêt de la Trigalière ! Dans un même cheminement de pensée, je ne coupe jamais une enceinte à blanc. Car cela peut provoquer une inondation du sol, puisque les mètres cubes d’eau pompés et évaporés par les arbres ne le sont plus. Ici nous ne manquons pas d’eau, bien au contraire !
« Parallèlement à ces réflexions sur l’environnement et la sylviculture, je conforte le domaine en augmentant sa surface. Notre Braineau trouve des creux où il s’élargit et donne naissance à une succession d’étangs aux noms aussi poétiques que possible : la Comtesse, la Patouille, la Beausserie, Sainte-Christine, les Trois Frères… En favorisant la production de bois de grumes et en délaissant progressivement celle du bois de chauffe, nous participons ici à la protection de la planète. Cette démarche permet de stocker le carbone dans les fûts et dans le racinaire. Mon idée est bien de trouver un faisceau de solutions pour être un acteur attaché à la dépollution de la planète. La plus récente d’entre elles est mon projet de parc photovoltaïque qui va couvrir 40 hectares du domaine, soit l’énergie électrique consommée par 30.000 habitants pendant un an.La parcelle du Bois de la Motte est prête à recevoir les capteurs !
C’est un partenariat avec : http://www.engie.fr/green/
LA LIBERTE DE DECOUVRIR LE DOMAINE DE JOUR COMME DE NUIT
« Ayant été de tout temps persuadé que la forêt appartient à tout le monde, j’ai progressivement éliminé toutes les clôtures. Point de grillage, si ce n’est autour des parcelles fragiles en début de reboisement, point de contrainte pour empêcher la circulation des gens et des animaux. Ces animaux qu’on nomme ici « les grandes pattes » comptent environ 200 cerfs, biches, chevreuils, sangliers. La chasse est là pour réguler. Qui aura le plaisir et l’envie de venir à notre rencontre au Domaine de la Trigalière s’apercevra aussi de la présence d’une activité commerciale qu’on peut nommer exploitation para-hôtelière. A partir du pavillon d’accueil, un réseau d’allées carrossables vous conduira vers différentes maisons, grandes ou petites, aménagées pour la location le temps d’un week-end, d’une semaine ou plus. Le pavillon d’accueil lui-même, très beau relais de chasse de 1860, peut être privatisé pour recevoir des mariages et des séminaires. Notre Trigalière est singulière du fait de sa surface et encore plus par la liberté qu’on y trouve pour circuler, en plus de la beauté des paysages. »
Pour la découvrir en un seul clic, rien n’est plus simple :
http://www.domainedelatrigaliere.com