ALLER A LA DÉCOUVERTE DU BORD DE MER

Voici un livre qui tombe à pic ! Publier sur le thème de « La nature en bord de mer », après trois mois de confinement et une interdiction sévère de se promener sur les plages, est une aubaine. Pour nos congés d’été en 2020, plutôt qu’aller arpenter les contrées lointaines, nous devrons nous satisfaire de ce que la Nature offre à portée de main, avec Marc Giraud et Sonia Dourlot comme guides. Ces deux naturalistes rodés à la communication ont sélectionné 700 photos de terrain qui nous entrainent vers les beautés insoupçonnées nous entourant et pourtant qu’on ne remarque pas toujours. Un grand merci à Delachaux et Niestlé pour les avoir réunis et accompagnés dans l’édition du livre et sa mise en page attractive.

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Dans le chapitre « Au fil des marées », les auteurs font remarquer que l’alternance des marées ponctue la vie de tous les habitants du littoral, le retrait des eaux révélant des trésors naturels sur les plages et les trous des rochers. Une aubaine pour les oiseaux affamés et pour les naturalistes qui les observent …. Exemple ci-dessous avec l’huîtrier pie qui ne se nourrit pas vraiment d’huîtres. Pourtant son bec est un instrument assez robuste pour les ouvrir. Il apprécie les moules et bien d’autres coquillages.

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Quelques pages plus loin et dans le même dossier, c’est la présentation des talitres, ci-dessous, bien petits mais nécessaires car ils dégradent les algues mortes en petits débris, qui eux-mêmes seront dégradés plus finement par de plus petits recycleurs. Non seulement ces éboueurs font disparaitre les déchets nauséabonds, mais ils contribuent à les transformer en engrais pour les plantes rares du littoral comme le chou marin, la betterave maritime et tant d’autres qui maintiennent le sol et protègent les plages.

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Au chapitre suivant « Les roches, c’est riche » c’est la découverte des zones rocheuses. Baignant dans la lumière solaire comme dans l’eau, tous les étages des rochers abritent des plantes et des animaux, tantôt visibles, tantôt cachés à nos regards. C’est partout un fantastique terrain d’exploration. Grouillant de vie comme des ruches, les roches sont riches. A l’image de leurs cousines les autres littorines, les bigorneaux ont les yeux à la base des cornes, photo parlante ci-dessous. Ils sont herbivores et se nourrissent essentiellement de micro-algues et d’algues vertes avec leur langue râpeuse. Ils sont le plus actif la nuit. Les bigorneaux sont répartis en mâles et femelles. Ils ne sont pas hermaphrodites au contraire de leurs cousins terrestres.

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Pour clore le chapitre des roches, il faut parler des oiseaux qui habitent les falaises comme le macareux moine et qui a failli disparaître des Sept-Iles. Jusqu’au début du XX° siècle, des chasseurs y débarquaient pour s’amuser à les tirer et repartaient après les avoir massacrés par centaines. Cela a conduit à la création de la Ligue pour la protection des oiseaux (dite LPO) en 1912. Grâce à une poignée de protecteurs convaincus, l’espèce subsiste aujourd’hui, et le macareux est devenu l’un des plus beaux symboles du tourisme en Bretagne, qui abrite sa dernière colonie.

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Il faut aussi évoquer les goélands (ci-dessous) qui sont des opportunistes, des charognards ou des chasseurs, selon les circonstances, car capables de s’attaquer à d’autres oiseaux. Tels les guillemots pour se nourrir de leurs oeufs. Il est clair que les goélands représentent les principaux prédateurs des colonies situées sur les falaises isolées et sans mammifères.

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Après les roches, on peut se promener dans les ports et surtout les marais si l’on n’a pas l’opportunité de fréquenter la haute mer ou les sites rares. Car la vie sauvage est riche dans les marais côtiers et les vasières. On y rencontre différents top-models, pour reprendre une expression des auteurs, comme les échasses blanches. Grâce à leurs longues jambes, elles peuvent patauger dans l’eau peu profonde à la recherche de leur nourriture : vers, larves de mouches et autres bestioles. Joli spectacle de leur marche à la queue-leu-leu pour qui sait voir.

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Oiseaux emblématiques de la Camargue, les flamants roses vivent toujours en groupes. Ils se nourrissent dans les eaux saumâtres de faible profondeur. Grâce à leur bec filtreur, ils attrapent de petits animaux comme les minuscules crevettes artémies en été qui colorent leur plumage en rose et rouge.

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Autre chapitre très dépaysant, les rivages et les eaux de la Mer Méditerranée, où on peut parler d’ambiance tropicale. La sélection naturelle a peint et sculpté d’étonnants costumes d’algues sur les créatures se cachant parmi les rochers, surtout la rascasse habillée en trompe-l’oeil vivant. Tout d’abord, ses motifs disruptifs rompent sa véritable silhouette. Ensuite, ses couleurs qui ressemblent étonnamment à celles du fond : on ne distingue plus à qui elles appartiennent, de l’animal ou du décor. Enfin, les différents appendices qui ornent la rascasse la font apparaitre elle-même comme un support décoré d’organismes marins. Maquillée jusqu’aux yeux !!! Quant au superbe feu d’artifice de la dernière photo, c’est un plan rapproché d’une étoile-peigne. Le livre mentionne les étoiles de mer, dont celle-ci de son appellation scientifique Astropecten.

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http://www.delachauxetniestle.com/ouvrage/la-nature-en-bord-de-mer/9782603025536

24,90 euros

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