CHANGEMENT CLIMATIQUE : LA RÉPONSE DE PIERRE NESSMANN

Avec le réchauffement climatique, nos jardins connaissent de fréquents épisodes caniculaires ainsi qu’une raréfaction de l’eau pour les arrosages. Afin de s’adapter à ces changements, le jardinier doit réfléchir et modifier sa gamme de plantes et la conception des massifs. Quels végétaux vont s’avérer tolérants aux nouvelles conditions de vie dans les jardins ? Le paysagiste Pierre Nessmann, par ailleurs rédacteur-en-chef adjoint du magazine Rustica Pratique, a étudié la question et il livre des solutions dans un nouveau livre « Mon jardin s’adapte au changement climatique »  publié le mois dernier chez Delachaux et Niestlé, l’Editeur Nature.

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L’adoucissement des températures provoque deux types de réaction. Le premier naturel s’applique à la flore depuis des millénaires. Selon leur rusticité, les végétaux se sont adaptés à des zones climatiques spécifiques. Lorsque le climat ne leur convient plus, les espèces concernées migrent et disparaissent progressivement pour aller s’installer ailleurs. Elles sont progressivement remplacées par d’autres végétaux, effets des semis naturels. Cette évolution de la flore locale est lente. On la remarque à peine si l’on est pas préparé à l’observer. Quant au second, il est le résultat de l’intervention humaine. Pierre Nessmann fait remarquer que nous avons pris l’habitude de voyager pour découvrir des contrées exotiques chaudes qui utilisent des plantes xérophiles. Les nouvelles créations s’en inspirent. C’est ce qu’il développe sur près de 150 pages. Ses propos sont illustrés par des photos fort éloquentes, dont la plupart viennent des collections de Brigitte et Philippe Perdereau, des spécialistes dans ce domaine. En voici une petite sélection.

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Pour exposer le moins de surface foliaire aux rayons du soleil, le feuillage de certaines espèces, comme les yuccas, s’est fait très étroit, voire même inexistant pour les cactées. Quant aux opuntias, ils vivent en été sur leur réserve d’eau constituée à la période des pluies dans leurs raquettes.

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Un sol recouvert de végétation, ici avec diverses espèces de thyms et leurs variétés à feuilles d’aspect laineux, joue le rôle de paillage végétal. A cela deux avantages immédiats. Le paillis évite le battage de la terre par la pluie et économise au jardinier le pénible travail de binage et désherbage.

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Pour en revenir aux cactées, les feuilles participant à la déperdition d’eau ont, au fil du temps, évoluées pour devenir des épines. Associées au duvet, elles servent de protection contre les rayons du soleil, en diffusant une ombre légère sur l’épiderme.

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Les bons élèves du jardin sec. Artichaut : Cynara scolymus. Boule azurée : Echinops ritro. Coquelourde des jardins : Lychnis coronaria. Cinéraire arbustif : Brachyglottis greyi. Erigéron : Erigeron karvinskianus. Euphorbes : la plupart des espèces dont Euphorbia myrsinites. Epiaire oreille d’ours : Stachys byzantina.

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D’autres bons élèves. Hébé arbustive : Hebe vernicosa. Hébé arbustive : Hebe brachysiphon. Immortelle d’Italie : Helichrysum italicum. Baton du diable : Kniphofia uvaria. Phlomis : Phlomis russeliana. Pérovskia : Perovskia atriplicifolia. Panicaut : Eryngium planum. Chardon des Alpes : Eryngium alpinum. Et ci-dessous : la plupart des bambous

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https://www.delachauxetniestle.com/livre/mon-jardin-sadapte-au-changement-climatique

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