En prévision du printemps et la fin tant attendue du confinement, Larousse a demandé à Nicolas Clemendot, formateur et expert en survie, de réaliser un manuel de vie autarcique dans la Nature, car nombreux sont ceux qui rêvent en effet de renouer avec le sauvage en laissant derrière eux leurs habitudes. Vivre autonome en pleine nature et en faire profiter sa famille en toute sécurité, c’est possible, pour peu d’y être bien préparé.
Nicolas Clemendot est formateur en survie (Bushcraft en anglais) depuis une dizaine d’années. Il s’est fait épauler pour ce livre par Emilie Cuissard, ethnobotaniste, avertie des plantes sauvages. En réunissant leurs talents, ils nous invitent à les suivre hors des chemins traditionnels au coeur des forêts et des landes, des plaines et des montagnes, pour vivre des expériences uniques avec : (Sur)vivre en pleine nature.
Le sit spot est un affût unique, dans un lieu choisi avec soin, que l’on retrouve au fil des saisons. C’est un peu comme un refuge au coeur de la nature pour s’immerger au coeur de la vie et de sa vie. On doit d’abord trouver le lieu qui nous parle, idéalement en pleine nature. Cela fait, on se donne rendez-vous avec ce lieu, avec soi-même, avec la vie qui nous entoure à n’importe quelle heure. Qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, qu’il y ait une brise agréable ou les premiers frimas de l’automne, le sit spot nous invite à l’observation des lieux et de nous-même.
S’orienter avec cartes et boussole. Il est conseillé de s’organiser avant de partir en consultant le précieux Internet. On trouve maintenant de nombreux sites avec des vues satellites, des topographies allégées pour randonneurs, etc. Il faut donc lire les cartes de randonnées … mais pas trop anciennes car, avec le temps, les chemins sont quelquefois déplacés. En pleine nature, la boussole parait indispensable à Nicolas. Quand on a lu entièrement son chapitre sur l’orientation, on comprend qu’il sait de quoi il parle et ses recommandations sont précieuses.
La technique du Petit Poucet peut s’employer en prévention ou en cas de pépin. Comme dans l’histoire du Petit Poucet, il suffit de laisser des indices bien visibles sur l’itinéraire pour retrouver son chemin au retour avec des signes aux intersections. Car après une dizaine de carrefours, on ne se souvient plus de ce qu’on a fait à l’aller. On peut confectionner des cairns en zones caillouteuses. Où encore faire des signes avec des morceaux de bois, des marques à la craie, attacher des bouts de laine de couleurs vives. Enfin, autant de marques qui vont durer le temps du voyage.
Quels vêtements emporter pour toutes les situations ? Une check-list est fournie pour qui n’a pas l’habitude des randonnées. La veste coupe-vent semble indispensable + vêtement de pluie pour le cas où on rencontrerait de fortes averses, tout comme le pantalon qui ne craint ni la boue ni les ronces. Et les bonnes chaussures, de préférence pas trop récentes et bien faîtes aux pieds du marcheur. Pour les vêtements, c’est selon la saison. Mais il faut se souvenir que même en été les nuits sont fraîches. Les matières laines et polaires sont top, veste à capuche aussi. Nicolas Clemendot semble bien connaitre son sujet. A suivre ses conseils donc, comme ceux donnés ensuite pour le couchage et l’abri pour la nuit.
Bien choisir son couteau. Le couteau fait partie de la panoplie des indispensables pour le promeneur d’une journée. Ce qui est encore plus vrai pour tenter une aventure sur plusieurs jours. Si le couteau pliant a toute sa place pour les repas, c’est un couteau à lame fixe, longue d’environ 10 cm et épaisse de 2 ou 3 mm. Avantage de la lame fixe : elle ne se replie jamais sur les doigts ! On choisira une lame inoxydable ou en acier carbone. Manche ergonomique avec caoutchouc bien agrippant pour éviter tout dérapage. Pour augmenter l’accroche en cas de pluie, il est recommandé d’entourer le manche de cordelette ou d’élastiques en caoutchouc découpés dans une chambre à air de vélo.
Veiller attentivement sur la déshydratation. Le marcheur évalue sa déshydratation par la sensation de soif, la bouche et la langue sèches ainsi que la couleur et l’odeur de son urine. A bout de réserve d’eau, il faut en trouver. L’eau subissant la gravité, on la trouve naturellement dans les creux. Dans les zones saturées d’eau, il suffit de creuser une cavité dans la boue pour qu’elle se remplisse assez vite. Puis il faut la purifier autant que possible. Voir recettes éprouvées par Nicolas. Parmi les multiples sources d’eau mentionnées dans le livre, il en est d’étonnantes, comme la récupération de la rosée ou de la pluie avec une seringue !
Le feu, ses règles et la législation. Si vous avez emporté assez d’allumettes placées au sec dans votre bagage, vous n’aurez pas à cogner des silex pour produire l’étincelle d’où jaillira le feu. Les meilleurs conseils sont proposés dans le chapitre concerné. Mais surtout, il faut savoir bien éteindre le feu avant de quitter le campement en séparant les morceaux de bois et en étalant les braises, puis en laissant mourir le feu de lui-même. On peut aussi rassembler les éléments en les mélangeant bien avec de l’eau, de la terre ou du sable. Vérification ultime à la main de la chaleur des éléments. On peut tout autant souffler dessus pour s’assurer qu’il ne reste pas de braises chaudes.
La cueillette et la consommation des plantes sauvages. Plus de 30 pages sont consacrées à la récolte des plantes sauvages rencontrées sur votre chemin de découvertes. L’ethnobotaniste Emilie Cuissard encourage la récolte des plantes sauvages en bivouac. Elles peuvent être de très bons compléments car elles apportent de multiples bienfaits puisque plus riches que les plantes cultivées en nutriments et vitamines. Voici quelques plantes glanées dans la liste : ail aux ours, aubépine, cardamine, églantier, fraise des bois, grande consoude, lierre terrestre, marguerite, mauve, origan, ortie, pissenlit, plantain, ronce, sureau. Les parties consommables sont dites dans l’ouvrage.
https://www.editions-larousse.fr/livre/survivre-en-pleine-nature-9782035990495 14,95 euros parution 27 janvier 2021