DANS L’INTIMITÉ D’UNE FEUILLE D’ARBRE

Les plantes ne bougent pas et pourtant elles se défendent des multiples dangers auxquels elles doivent faire face. Une immense variété d’espèces végétales se sont multipliées depuis des millions d’années dans tous les écosystèmes possibles. Certains sujets vivent des siècles alors qu’ils ne se déplacent pas. Les plantes n’ont pas de bouche et pourtant elles se nourrissent. Elles n’ont ni oeil ni oreille et cependant elles perçoivent très finement leur environnement. Elles ne disposent d’aucune pompe comme notre coeur et néanmoins la sève circule vers le haut, vers le bas, et parcourt des dizaines de mètres dans le cas des arbres. Dans son dernier livre « Histoire d‘une feuille d’arbre » Elisabeth Dumont, biologiste de formation, entre dans l’intimité du végétal en racontant la vie d’une feuille d’arbre, Edition l’Harmattan. C’est dans la feuille en effet qu’est le siège d’un phénomène essentiel : la transformation de l’énergie solaire en énergie chimique.

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C’est donc à partir du fonctionnement de la feuille, de ses capacités, que la vie des végétaux s’opère. De l’extérieur tout parait évident puisque nous avons, dès notre enfance, vu les plantes se développer au rythme des saisons. Les bourgeons qui gonflent au printemps le long des tiges pour arbres et arbustes. Et les tiges nouvelles des plantes herbacées qui sortent de terre en quelques jours, suivant en cela un processus bien établi. La biologiste Elisabeth Dumont ajoute ses connaissances universitaires à la description du phénomène. Cela donne un livre riche qui nous entraine à la découverte d’un monde secret qu’on ne soupçonne pas. Elle nous prend par la main pour nous guider dans l’évolution végétale qui a commencé sur notre planète il y a trois milliards d’années. Pour vous donner envie de la rejoindre, voici quelques lignes empruntées à ses explications et quelques photos des feuilles d’arbres et arbustes présents dans notre environnement.

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Les hommes depuis qu’ils existent ne se privent pas de profiter des synthèses végétales, en particulier pour se soigner. L’une des substances les plus connues est l’acide salicylique. Cette molécule aide la plante à combattre les pathogènes microbiens. En particulier l’écorce et les feuilles de saule blanc qui l’a produisent abondamment. Après sa fabrication, la molécule est transportée par la sève jusqu’aux racines, où elle induit une réaction de rejet d’un grand nombre de bactéries. L’extrait de saule est entré dans la pharmacopée depuis longtemps pour lutter contre la fièvre. C’est le constituant de ce que nous connaissons de nos jours sous le nom d’aspirine.

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Les feuilles d’arbres émettent dans l’air des composés organiques volatiles. Ces composés sont étudiés au Japon où ils sont considérés comme bénéfiques pour la santé des personnes qui les respirent. Cette idée est à l’origine d’un phénomène à la mode depuis quelques années le « bain de forêt » ou « sylvothérapie ». Il est indéniable qu’une promenade en forêt est favorable au bien-être, aussi bien mental que physique. Mieux en tous cas qu’une course dans les rues surpeuplées de Tokyo à respirer les gaz d’échappement.

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Les plantes entretiennent des relations entre espèces végétales différentes. Ce qui a pour effet de favoriser telle espèce, ou au contraire la combattre. Les feuilles du noyer fabriquent une substance, la juglone, qui est nocive pour un certain nombre d’espèces végétales. Lorsque ces dernières sont soumises à ce poison, leur croissance est stoppée, elles flétrissent et meurent. Et parfois en quelques jours seulement. Evitez donc d’installer un potager près d’un noyer, surtout si vous envisagez de cultiver asperge, chou, myrtille, aubergine, poivron, piment, pomme de terre et tomates.

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https://www.editions-harmattan.fr/livre-histoire_d_une_feuille_d_arbre_une_autre_facon_d_etre_au_monde_elisabeth_dumont-9782343240275-72111.html
parution décembre 2021, 20 euros.