Jacinthes, tulipes, narcisses, crocus, perce-neige … toutes ces plantes sont connues du grand public et c’est un régal de voir leurs fleurs jaillir du sol à partir de février, chacune son tour en fonction des caractéristiques de l’espèce, de la variété. Perce-neige et crocus savent même traverser une mince couche de neige pour nous éblouir de leurs premières couleurs. Ensuite, dès la fin de mars, c’est le rush, un emballement généralisé qui va durer deux bons mois si l’on sait composer sa palette avec recherche. Le site www.promessedefleurs.com émanant d’une société horticole française très sérieuse tient à jour un website remarquable qui explique tout ce qu’il faut savoir avec une grande clarté.
Après s’être initié aux grands classiques, on peut tenter d’aller vers les fleurs qu’on ne connait guère pour élargir la gamme. Il faut toujours garder à l’esprit qu’une plante rare n’est pas forcément une plante difficile à cultiver. L’expérience le prouve. Les curieux sont toujours amateurs de nouveautés. Ils ont raison car nous sommes tenus de tenter l’aventure pour apprendre et ne pas s’ennuyer. Allons dans une boutique spécialisée dans la vente des bulbes à fleurs. Septembre et octobre sont les meilleurs mois pour avoir le grand choix puisque c’est le moment de planter. On découvre des bacs remplis de bulbes, de cormes, de tubercules, toutes les parties souterraines inconnues et d’allure intrigante qu’on ne voit jamais dans le jardin et qui pourtant livrent une fois plantées les floraisons les plus étonnantes, les plus merveilleuses. En voici quatre, très différentes des unes des autres qui vont vous entrainer vers une modification de vos habitudes jardinières.
– Eremurus robustes, le lis des steppes
autour de 10 euros l’unité
Floraison en mai-juin de fleurs fantastiques à qui il ne manque que le parfum et qui se présentent sous la forme de hautes hampes florales (jusqu’à 2 m) en épi ,couvertes de centaines de petites fleurs roses, orangé ou blanches. Ces fleurettes portées sur des tiges robustes s’épanouissent sur plus d’un mètre, progressivement du bas vers le haut. Les feuilles disparaissent au fur et à mesure que les tiges se forment. Résistance au froid : -20°C. On les plante en isolé ou en groupe de 3 à 10 sujets. On étale la souche (à allure de serpent) à 10 cm de profondeur, pas plus, dans tous sols et endroits ensoleillés. Plus le sol est riche (humus, terreau) plus la plante forcira au fil des ans. Si la terre est trempée, ajouter du sable ou du gravier qui fera drainage. Penser à un lit de paille ou de feuilles sèches en hiver pour réduire les effets de l’humidité. Bien cultivés, les Eremurus vont tenir et fleurir régulièrement pendant de très nombreuses années.
– Allium Globemaster, ail décoratif
autour de 7 euros l’unité
Ail d’apparat très impressionnant, florifère, dodu, structurant bien les zones ensoleillées. Au mois de mai, chaque tige solide et bien campée laisse épanouir à son extrémité une boule de fleurs étoilées mauve non parfumées. Hauteur : autour de 80 cm. Là encore les feuilles de la plante sèchent et disparaissent au fur et à mesure de la formation de l’inflorescence. Aime le soleil, en terre ordinaire à tendance souple et légère, où l’eau ne stagne pas après la pluie, car elle risque de pourrir. Quelques poignées de sable près du bulbe aident à contourner la difficulté. Facile à associer aux végétaux d’aspect vaporeux comme les graminées (Stipa en particulier) et les tapis de répéta. Placez la base du bulbe à 15 cm dans le sol. Espacement : au moins 20 cm entre chaque plante. Autant qu’on veut car l’effet de masse est toujours impressionnant.
– Anémone de Caen, anémone des fleuristes à fleurs simples ou doubles
autour de 5 euros pour dix sujets
Très commune il y a 50 ans, oubliée de nos jours, elle est pourtant du niveau « culture à la portée de tous ». Au départ, c’est une plante sauvage poussant dans les zones incultes et les jachères des rives de la Méditerranée, aux hivers doux et étés chauds. Dans ces conditions, cette anémone se reproduit bien par ses graines libérées en grande quantité. Dans le Nord, c’est moins vrai. Pour sols légers, sableux. Une cinquantaine de « pattes » (nom donné à ce petit bulbe tout ridé) au mètre carré est possible pour lancer une belle colonie. On gagne à faire tremper ces pattes une nuit dans de l’eau afin de les réhydrater. Compter 10/15 cm entre chaque plante et 5 cm de profondeur. Ensuite, on s’occupe seulement de couper les tiges fanées. Cela favorise la pousse de nouvelles tiges et donc de nouvelles fleurs. La plantation en pots pour terrasses et balcons est hyper facile. Bien aussi en rocaille, par petites populations de dix ou vingts sujets. On peut encore planter en mars si on a oublié de le faire en automne.
Et puisque nous sommes en phase de découverte de nouvelles plantes et si l’on a la patience d’attendre mars pour planter, il faut donner sa chance à :
– Crinum powellii
autour de 5 euros l’unité
C’est une plante vivace qui développe un feuillage imposant et des grosses hampes florales munies de 10 à 15 fleurs, rose plus ou moins foncé, légèrement parfumées. Pour toutes les terres ensoleillées et même très chaudes. Tenir le sol légèrement mouillé pendant la période de pousse, rien ensuite. Floraison en cours d’été à 70/100 cm de haut. Parfaitement rustique. Tient bien jusqu’à -10°C. En zone à risque, il faut couvrir en hiver le sol d’une forte couche de paille ou de feuilles sèches. Couper les feuillages disgracieux en cours d’hiver. Planter les bulbes qui sont gros à 15 cm de profondeur de manière à ce que le haut du bulbe affleure presque le niveau du sol. Un peu d’engrais en cours de végétation.