JARDINS DU GRAND TRIANON : VISITE GUIDÉE

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On connait les splendeurs du Domaine Royal de Versailles ! Depuis plus de trois siècles, ce château voulu par Louis XIV, entouré d’un parc qui le magnifie, est associé à quelques trésors moins connus. C’est le cas du Grand Trianon et de ses jardins qu’on ne peut découvrir qu’en visitant ce splendide bâtiment, œuvre de Jules Hardouin-Mansart en 1687.

Jusqu’au 16 septembre, le Grand Trianon, qui se situe au fond du parc à l’écart du Château de Versailles, propose une exposition des peintures de Jean Cotelle :
http://georgeslevequejardins.com/exposition-jean-cotelle-des-jardins-et-des-dieux/

On la visite tous les jours, sauf les lundis, à partir de 14H00 :
http://www.chateauversailles.fr/actualites/expositions/jean-cotelle-1646-1708-jardins-dieux#lexposition

Après la visite, il faut flâner dans les jardins qui prolongent le bâtiment et qu’on ne peut voir autrement. Car ils sont masqués par la déclivité du sol et les murs d’enceinte.

Pour accompagner l’exposition et inviter à la découverte des jardins, les jardiniers du Trianon se sont inspirés du tableau et de la gouache de Cotelle « Les parterres du Trianon de marbre avec Zéphyr et Flore endormie » pour créer une nouvelle composition estivale. Les essences représentées étant difficiles à identifier avec précision, il ne s’agissait pas de réaliser une restitution exacte des massifs du temps de Cotelle. Mais plutôt d’offrir au public une composition riche et subtile dans l’esprit des parterres de la fin du XVIIème siècle. Visite guidée par Coralie Beaune, adjointe du chef jardinier, le bien connu Alain Baraton.

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DU BLEU, DU BLANC & DU ROSE
Les déclinaisons de bleus sont obtenus avec quatre sauges (Salvia). Elles servent de base aux parterres grâce à leur feuillage bien fourni. Et les lobélias avec leurs colonnes dressées structurent la composition. Pour le blanc, des valeurs sûres à la plastique raffinée : Alstroemeria alba, Agrostemma githago ‘Ocean Pearl’ et Ageratum ‘Mexico blanc’. Quant aux cosmos blancs et roses, ils appuient leur silhouette gracile sur des Limonium sinuatum, aux airs de papier crépon.

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LES BUIS ET LA PYRALE
Certes le gazon est un peu jaune le 18 juillet, journée des prises de vue. Pas d’arrosage intégré. Alors, après un mois sans pluie, cela n’a rien d’étonnant et s’inscrit dans le développement durable. Les jardins de Trianon ne sont pas un terrain de golf. Outre la sécheresse, Coralie Beaune a un autre ennemi : la pyrale du buis. « Pour lutter contre la pyrale nous regardons nos buis tous les jours, soit 1.2 km de bordure, de près comme de loin. De loin et en plissant les yeux, on peut apercevoir des zones plus foncées qui parfois correspondent à des secteurs attaqués et rongés. Nous avons des pièges à phéromones et notons semaine après semaine nos captures. Nous notons aussi si nous  trouvons des crottes fraîches de pyrales ou des filaments. Lorsqu’une génération arrive, il faut agir vite à l’aide d’un traitement bio au Bacillus thuringensis. »

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LES SOINS AU QUOTIDIEN
Coralie parle des soins d’entretien au quotidien : « Le désherbage bien sûr ! et mieux il est suivi, moins il prend le pas sur le reste. Lors des périodes sèches, nos efforts et notre attention sont totalement rivés sur le bien-être racinaire des plantes et là l’humidité est primordiale. Si l’arrosage n’est pas coordonné de manière efficace, nous pouvons perdre une partie des plantations, car nous travaillons sur du vivant. Vient ensuite l’effleurage à l’épinette : nous le faisons chaque jour afin d’offrir un maximum de couleurs aux visiteurs ! Le fait d’enlever les fleurs fanées, qui autrement feraient des graines, libère de l’énergie pour les plantes qui vont produire alors de nouvelles fleurs et cela jusqu’en fin de saison. »

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COSMOS BLUSH PINK UN COUP DE COEUR
« Oui, nous avons eu un coup de coeur pour le cosmos ‘Blush Pink’. On le sème au chaud en février si l’on veut l’avoir prêt à fleurir en mai. Cela peut se faire plus tard quand on est moins pressé d’avoir des fleurs. Il est amusant de voir que lorsque les fleurs fanent les graines murissent vite, tombent sur le sol et germent aussitôt. C’est ainsi qu’on profite d’une autre génération de fleurs de cosmos au pied des premiers. Tout cela s’arrête avec les premières gelées et il faut recommencer l’année suivante. »

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UNE VIE DE JARDINIER
« Chaque été, de nombreux vacataires viennent gonfler les rangs de l’équipe des permanents. Je les intéresse au jardin, à son histoire, aux problématiques des maladies du buis et du zéro phyto en premier lieu puisque à Versailles il y a longtemps qu’on n’utilise plus de pesticides d’origine chimique. Je les informe de l’importance des soins à donner aux plantes, l’arrosage en particulier et aussi l’effleurage, et le retrait des plantes adventices qu’on appelait mauvaises herbes par le passé. Il y a aussi l’accueil du public ! car les employés doivent pouvoir répondre à ses questions et donner des explications sur le fleurissement. Chaque jour chacun a une mission à remplir et notre planning évolue en fonction des températures et des précipitations. »

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UNE SUPERBE ÉQUIPE
« J’ai une superbe équipe à Versailles à laquelle je suis très attachée car elle fait sien le jardin. Chacun va trouver ce qui lui correspond, des petits groupes vont se former et une dynamique va exister. C’est cela qui permet d’offrir un spectacle si beau et attachant ! »

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