A Montfort-en-Chalosse, deux activités sont liées au patrimoine ! Laure Gallato de l’Office du tourisme attend les intrépides qui auront à coeur de descendre -et de remonter au retour- les 150 marches qui conduisent à la Fontaine des Cent Marches. Un « greeter » local vous attend sur rendez-vous (la promenade est gratuite) pour vous conduire sur les pas des lavandières locales qui dans le passé descendaient à la fontaine savonner le linge de la semaine. Le lieu distant de quelques centaines de mètres seulement du coeur de ville (Place du Foirail) a été aménagé » en promenade botanique. C’est pour commencer une descente traversant une forêt de bambous de 5 à 7 mètres de haut, très en vogue au 19ème siècle pour leur fascinante énergie. Il est dit en passant qu’on sait maintenant que leurs jeunes pousses sont comestibles depuis que la Bambouseraie de Prafrance dans le Gard en a fait la promotion.
L’ortie aux pleins pouvoirs.
Dans le creux ombragé de cette petite vallée, sous des ombrages apaisants, c’est alors la découverte et la description de la flore locale. On l’ignore souvent, mais quantité des plantes côtoyées dans la nature ont des qualités alimentaires ou médicinales. C’est l’occasion de faire le point sur l’expression « mauvaises herbes » qui tend à disparaitre quand on découvre leur qualité. Le meilleur exemple est bien celui de l’ortie urticante que naguère on éliminait en maugréant. Ses vertus reconnues la font presque désirer aujourd’hui pour beaucoup de raisons. D’abord cuite sous forme de soupe en utilisant seulement l’extrémité tendre des tiges. Ensuite avec le purin qu’on peut confectionner en laissant un ballot de tiges entières macérer dans un seau d’eau. Ce purin sert de répulsif aux pucerons et autres petits insectes qui fatiguent les espèces cultivées. Sans oublier l’information selon laquelle bon nombre de papillons trouvent dans un carré d’ortie gîtes pour pondre et couverts.
Greeter botaniste.
Le ou la greeter qui vous accompagne a de bonnes connaissances autant en botanique qu’en pharmacopée. Il livre ainsi au fil de la promenade une identification des plantes rencontrées. La ronce pour commencer avec les qualités nutritives de son fruit : la mûre. Vient ensuite le gaillet-gratteron, la menthe aquatique, le pissenlit, le fraisier sauvage -délicieuse fraise des bois-, la consoude, l’oseille sauvage et l’ache des montagnes. Pour faire bonne mesure, l’OT a imprimé et distribue un feuillet qui mentionne trois recettes culinaires, avec liens internet pour aller plus loin : smoothies sauvages avec ortie, menthe, pomme et consoude, beignets de gaillet-gratteron et omelette au tamier.
C’est tout un art d’être canard !
Il y a 4500 ans, les Egyptiens avaient remarqué que les oiseaux migrateurs comme grues, pigeons, canards et oies constituaient des réserves énergétiques par une suralimentation. Et de mettre en oeuvre la technique de gavage de ces volatiles pour leur donner une place de choix sur nos tables. Si les Grecs ont prolongé cette pratique, il faut attendre que la cuisine romaine, 2500 ans plus tard, invente le jecur ficatum, le foie nourri par les figues, pour que les gourmets dégustent le premier foie gras. Si l’on trouve trace de consommation d’oies sur les tables gallo-romaines dans le sud-ouest de la France, il n’existe pas de preuves formelles qu’il s’agisse d’animaux d’élevage. En revanche, au Moyen-Age, la place des palmipèdes dans les redevances laisse supposer que les oies et les canards ont bien élu domicile dans les fermes gasconnes.
L’élevage en Chalosse : en exposition.
L’âge moderne de l’élevage apparait ainsi dès le 16ème siècle. Le canard est très vite associé à la basse-cour, jusqu’à en être devenu une véritable icône dans les représentations naturalistes de la fin du 19ème siècle. C’est ce thème qui est repris par le Musée de la Chalosse jusqu’au 31 octobre 2017. Près de Dax, entre la forêt de pins maritimes et la chaine des Pyrénées, avec son paysage vallonné, la Chalosse montre d’abord des prairies verdoyantes. Ce qui veut bien dire que les Landes ne sont pas qu’un pays de sable. Composé depuis longtemps de cultures de vignes, céréales, vergers, prairies, le bocage chalossais est une terre de réussite sociale et de haute tradition gastronomique. On a déjà parlé du foie gras. On peut ajouter désormais le boeuf labellisé.
Le Domaine Carcher devenu musée.
Il restait à Montfort un domaine fidèle représentant des activités mixtes de ce terroir, avec maison de maîtres, celle des métayers et toutes les constructions d’un ensemble humain pouvant vivre en autarcie. Signalé dès 1572 comme propriété viticole, le Domaine Carcher est resté entre les mains d’une même famille, les Planter, jusqu’en 1863. Ce joyau préservé est devenu « Le Musée de la Chalosse ». Il est labellisé par la direction des Musées de France et appartient à la communauté de communes Terres de Chalosse.
Sa communication est assurée par la jeune Audrey Lesbats avec un réel talent de communicante. Son engouement est facile à expliquer. Elle-même avait visité le lieu dans sa période scolaire et s’était alors promis de travailler en ce lieu où elle retrouvait tant de racines familiales. Le lieu est magique, à la fois isolé et proche de Montfort, deux minutes en voiture, posé sur un belvédère à cent mètres au dessus de la vallée de l’Adour. Deux versants et deux visages différents. Du côté nord, c’est la forêt landaise à perte de vue. Au sud, un panorama sur les sommets pyrénéens. On gagnera à préparer sa visite en consultant le site internet du musée.
http://www.museedelachalosse.fr
déjeuner simple, bon et bon marché :
sur la grand place de Montfort
Bar-Restaurant La Terrasse
dormir en chambre d’hôte en dinant japonais à la demande
chez Mathieu et Eléonore Detaint à Montaut 06 69 49 36 31