SÉDUCTION DES PHOTOGRAPHIES ENTOMOLOGIQUES

La diversité des insectes, tout autant que leur nombre, conditionne l’équilibre des milieux naturels terrestres. Suscitant chez nous un sentiment ambigu de crainte et de fascination, ces animaux ne laissent personne indifférent. Certains furent sacralisés, d’autres inspirent des usages techniques et, souvent, leur attrait inspire artistes et poètes. Avec le concours de l’entomologiste Pierre-Olivier Maquart et l’auteur, journaliste et traducteur Denis Richard, les Editons Delachaux et Niestlé viennent de publier « Fabuleux Insectes » un ouvrage de référence qui rend à nos compagnons de vie sur terre un chaleureux hommage. Le texte se déguste comme récit-découverte et les photos & dessins sont du plus grand intérêt.

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Le livre « Fabuleux insectes » est source d’étonnement à chaque page, à chaque chapitre. On fait connaissance du Titan d’Amazonie, du Goliath d’Afrique et de fabuleux papillons à ailes d’oiseaux ! C’est ainsi que l’éditeur veut nous mettre en appétit. Ou encore nous questionne : quel est ce scarabée qui symbolisa le soleil chez les Egyptiens ? Où rencontrer une fourmi-dinosaure ? Le questionnaire fait le tour du livre en ajoutant : Imaginez-vous un perce-oreille de huit centimètres ? Qui est le dieu des choses laides des Maoris ? Comment Darwin prédit-il l’existence d’un papillon sans l’avoir vu ? Voici quelques réponses à toutes les énigmes mises en scène dans l’ouvrage.

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Page 44. Onymacris unguicularis se rencontre au petit matin sur les crêtes des dunes du Namib, où il s’oriente face au vent. L’humidité atmosphérique se condense sur sa cuticule hydrophobe, puis l’eau ruisselle sur ses élytres jusqu’à la bouche. Photo de Nigel J.Dennis/Biosphoto.

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Page 46. Magicicada septendecim. Dix-sept : c’est le nombre d’années que requiert le développement de cette cigale qui bat le record de longévité pour un insecte. Peuplant l’est des Etats-Unis, de la Louisiane au Massachusetts et de la Virginie au Wisconsin, cet insecte appartient à un petit groupe de cigales dites « périodiques ». Photo de C. Simon, CC 4,0.

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Page 120. Bombyx mori. Le Bombyx du mûrier est un papillon de nuit grisâtre, pataud, incapable de voler et de s’alimenter. Sa courte existence est dédiée à la seule reproduction et, pour la femelle, à la ponte d’environ un demi-millier d’oeufs que les sériciculteurs appellent graines. Ayant pris naissance en Chine il y a cinq mille ans, l’art de produire et de tisser la soie resta très longtemps secret. C’est ainsi que l’Empire du Milieu fit un négoce mondial de ce précieux tissu. Jusqu’à ce que la culture du ver à soie arrive dans le Bassin méditerranéen vers le VIème siècle. Photo Alain Carrara/Biosphoto.

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Page 131. Xanthopan morganii praedicta. Célèbre pour avoir publié « L’Origine des espèces », un traité qui posa en 1859 un jalon dans l’histoire des sciences, le naturaliste Charles Darwin dédia sa vie à la compréhension de l’évolution du vivant. Dans un article publié en 1862, il traita de la pollinisation d’une orchidée dont l’anatomie lui suggérait la présence nécessaire d’un papillon… alors encore inconnu. L’existence de sphinx ayant une trompe particulièrement allongée fut apportée dans la décennie suivante. Alfred Wallace pointa la possibilité que le Sphinx de Morgan (photo) d’Afrique tropicale puisse être candidat à la fécondation de l’orchidée, avec son organe de plus de 17 centimètres. Photo de Wasserthal, L.T.Bot.Acta.110.

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Page 190. Leptinotarsa decemlineata. Aisément reconnaissable, le Doryphore de la pomme de terre mesure environ 10 millimètres. Ses élytres luisants arborent une élégante livrée rayée de dix lignes, d’où son nom d’espèce. Sa larve rose, dodue, convexe, est également facilement identifiable. Adultes et larves abondent parfois dans les cultures de pommes de terre. Comme ses proches cousins, ce Coléoptère produit une neurotoxine puissante, la leptinotarsine, qui dissuade beaucoup de prédateurs de l’attaquer. Photo de Stéphane Vitzthum/Biosphoto.

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Ci-dessus. Page 194. Cimex lectularius. Cette punaise des lits est une espèce banale dans nos régions. Elle constitue une nuisance réelle pour les animaux à sang chaud dont, bien sûr, l’homme. Discrète dans la journée, elle se dissimule dans les fissures de parquet, sous les matelas, derrière les tapisseries. La nuit venue, elle s’en prend aux habitants des lieux durant leur sommeil en aspirant un peu de sang pour se nourrir. Les punaises avaient quasiment disparues à partir des années 1950. Mais avec l’interdiction d’usage du DDT et autres insecticides, on les revoit de nouveau. Photo de Gilles San Martin.

Ci-dessous. Page 234. Letta vesicatoria. La cantharide officinale est un coléoptère devenu célèbre pour avoir participé à l’obtention de médicaments pendant des siècles. Dimensions : 10 à 22 millimètres. Origine : Europe centrale et méridionale, Bassin méditerranéen et une part de l’Asie. Elle dégage une odeur désagréable puis, si cela ne décourage pas le prédateur, exsude par saignées au niveau des articulations des pattes une gouttelette d’hémolymphe riche en cantharidine, substance d’une toxicité comparable à celle de la strychnine. Photo de Siga CC. 4.0.

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https://www.delachauxetniestle.com/livre/fabuleux-insectes
septembre 2021
32 euros