TEMPÊTES ET NAUFRAGES AU MUSÉE DE LA VIE ROMANTIQUE

Tempêtes et Naufrages, de Vernet à Courbet, voici la prochaine exposition du Musée de la Vie Romantique à Paris, du 18 novembre 2020 au 14 mars 2021, qui invite à découvrir une thématique emblématique et fascinante de la première moitié du XIXe siècle et l’une des plus puissantes sources d’inspiration de l’univers romantique : les tempêtes et naufrages. ​À travers une sélection d’une soixantaine d’œuvres – peintures, dessins, estampes, manuscrits – de plus de trente artistes des XVIIIe et XIXe siècles, cette exposition embarque le visiteur dans un récit vivant et illustré de la tempête maritime, depuis le déchaînement des éléments jusqu’aux conséquences souvent dramatiques du naufrage et de la perte avant le retour au calme en mer et sur terre.

https://museevieromantique.paris.fr/fr/expo_tempetes_et_naufrages

Ferdinand Victor Perrot (1808-1841). Sauvetage d’un bateau de pêche bas-breton par le Neptune, navire danois, sur les côtes de Basse-Bretagne, 1835. HST. © Musée des Beaux-Arts de Nantes.

Sur la soixantaine d’oeuvres exposées, j’ai choisi d’en présenter six, munies des informations obligatoires à la reproduction. Bonne visite ! GL.

Ary Scheffer (1795-1858). La Tempête, vers 1820. HST 35,5 x 51,5 cm. © Musée de la Vie Romantique à Paris.

Cette exposition souhaite ouvrir la programmation du musée au-delà de ses collections centrées sur la vie parisienne des salons en explorant la diversité picturale du romantisme et en mettant en lumière ce nouveau regard porté sur la nature et les paysages maritimes comme reflet de l’âme romantique. La mer, par sa démesure et sa violence, fait écho aux tourments intérieurs des artistes qui s’emparent des motifs de coups de vents, de nuages menaçants, de vagues se brisant sur des récifs, de navires en perdition et de personnages en danger afin de créer de véritables mises en scène sublimes et dramatiques. Ce spectacle des éléments déchaînés dévoile aussi toute une palette de sentiments exacerbés comme la terreur, le courage ou l’admiration devant la force et la beauté de la nature.

Gustave Courbet (1819-1877). La Trombe. Etretat, vers 1869-1870. HST rentoilée 54×80 cm. Musée des Beaux-Arts de Dijon.

Grâce à une scénographie originale, le parcours s’organise en trois parties : Aux sources de la représentation de la tempête – Le spectacle de la tempête en pleine mer, au cœur du romantisme – Après la tempête : épaves et naufragés. Aux côtés de tableaux et dessins de Joseph Vernet, Théodore Géricault, Théodore Gudin, Eugène Isabey, Eugène Boudin ou Gustave Courbet, résonnent les écrits tempétueux de René Diderot, Henri Bernardin de Saint-Pierre, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo et Jules Michelet ainsi que les créations musicales de Ludwig van Beethoven, Franz Liszt ou Richard Wagner.

François Nicolas Feyen-Perrin (1826-1888). Après la tempête, avant 1865. Dessin. Pastel sur papier marouflé sur toile 59,3 x 117,2 cm. © Musée des Beaux-Arts de Rennes.

En écho aux œuvres présentées, une sélection de textes littéraires lus par Guillaume Gallienne de la Comédie-Française et une bande sonore conçue par la Médiathèque musicale de Paris viennent compléter le parcours. Cette exposition s’accompagne également d’une riche programmation culturelle, d’animations et de dispositifs de médiation comme un voyage olfactif conté, un parcours de visite pour les enfants, des visites guidées et des ateliers thématiques qui inviteront le public du musée de la Vie romantique à explorer cet imaginaire de la tempête à la fois effrayant et sublime.

Théodore Gudin (1802-1880). Tempête sur les Côtes de Belle-Ile, 1851. HST 132×203 cm. © Musée des Beaux-Arts de Quimper.

Louis Philippe Crépin (1772-1851). Sauvetage de la gabare l’Alouette, 1822. HST 38,5×46 cm. © Musée national de la Marine à Paris.

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Histoire du musée. Arrivé à Paris en 1811, Ary Scheffer (1795-1858), peintre d’origine hollandaise, s’installe en juillet 1830 dans le quartier à la mode de la « Nouvelle Athènes » au n° 7 de la rue Chaptal (actuel n° 16). Une fièvre de construction s’est emparée de Paris, en pleine explosion démographique. Sur les premiers contreforts de la butte Montmartre, vergers et terrains maraîchers ne résistent pas longtemps à l’appétit des spéculateurs. À partir de 1820, ils cèdent la place à des lotissements où des architectes de renom font surgir de belles demeures, des immeubles de rapport, des ateliers d’artistes…

En prenant ses quartiers dans cette « nouvelle république des arts et des lettres », Ary Scheffer, professeur de dessin des enfants du duc d’Orléans depuis 1822, digne représentant de l’école romantique, affirme sa réussite. Sa demeure connaît durant trente années une intense activité artistique, politique et littéraire. Construite par l’entrepreneur Wormser, cette maison caractéristique de l’époque de la Restauration, comporte deux étages d’habitation surélevés sous un toit à l’italienne. Dans le jardin courent bientôt treilles et glycines. Face à la maison, Ary Scheffer fait construire deux ateliers à verrière, orientés au nord, de part et d’autre de la cour pavée : l’un à usage de salon, l’autre d’atelier de travail.