UNE ADMIRATION POUR LA ROSERAIE DE RAYMOND LOUBERT

Couv Roses grandeur nature

Les Roses Loubert sont bien connues du monde professionnel, où ce patronyme est admiré. Raymond Loubert, décédé en 2015, a toujours forcé le respect de ses pairs par sa vaste culture horticole et ses relations internationales liées à des compétences autour de la rose et des rosiers. Un livre vient d’être édité à sa mémoire « Roses grandeur nature » chez Delachaux et Niestlé.

Pendant près de 50 ans, Thérèse et Raymond Loubert ont rassemblé une collection de roses dont la réputation est connue de tous les rosomanes. Elle est d’autant plus connue qu’un heureux hasard l’a faite s’installer sur la commune « Les Rosiers-sur-Loire ». Excellente carte de visite facile à mémoriser ! Sur quelques hectares d’un sol angevin riche et profond, propice à cette culture, elle compte plus de 3000 variétés de roses anciennes et modernes, ainsi qu’un nombre important d’espèces botaniques. Les Loubert ont toujours été discrets. La passion pour leur oeuvre et leur commerce de rosiers les absorbait tellement que la communication et la médiatisation qu’on pratique tellement de nos jours n’étaient pas leur affaire. Leurs contacts pourtant riches et variés dans la profession, établis au fil des ans autant en France que dans le reste du monde, leur suffisaient. Jusqu’à ce qu’un de leurs clients, Amaury Rosa de Poullois, plasticien et professeur d’orgue et de piano, les rencontre au début des années 2000. De cette amitié est née l’idée de l’ouvrage, un éblouissant hommage au travail de toute une vie, avec Pierre-Yves Nédélec pour les nombreuses photographies qui l’illustrent.

P. 18 - Gros choux de Hollande

Une belle et dense introduction d’une dizaine de pages évoque la carrière de Raymond Loubert, depuis sa naissance à Genève en 1929 jusqu’à sa célébrité mondiale. Son goût pour les plantes et les jardins arrive tôt. Un diplôme de la bonne école d’horticulture suisse de Châtelaine lui donne de solides bases grâce auxquelles il n’a aucune difficulté à se faire employer chez différents pépiniéristes, puis aux Etablissements Boccard où il pratique l’art du paysage et se perfectionne dans le greffage des arbres fruitiers. Pendant ses vacances, il rejoint ses parents qui ont une propriété en Touraine où il aide son père reconverti dans la culture des arbres fruitiers. Et c’est en Anjou qu’il rencontre sa future épouse.

P. 29 droite - Kew rambler

L’auteur montre son affection pour les Loubert tant il est disert sur les détails savoureux de leurs jeunes années. Il s’enflamme en commentant la rencontre avec Georges Delbard qui a la même passion que Raymond Loubert pour les rosiers et les fruitiers. Le célèbre obtenteur perçoit les qualités de Raymond et il lui propose de prendre en charge son laboratoire de recherches à Malicorne dans l’Allier. Ce poste est parfait pour apprendre et se faire connaitre des confrères. C’est ainsi qu’il commence à tisser son solide réseau relationnel. Des obligations familiales obligent les Loubert à retourner en Anjou et, en 1963, ils achètent une jolie petite maison en tuffeau, entourée de trois hectares de bonne terre. C’est le début de l’aventure de pépiniériste spécialisé dans les arbres fruitiers et les rosiers. C’est avec ces derniers que Raymond va trouver la plénitude, toujours secondé par son épouse Thérèse. Il produit des rosiers par milliers et il hybride en même temps pour créer de nouvelles variétés. Son âme d’esthète collectionneur lui fait aimer tout à la fois les roses sauvages, celles des siècles précédents et ses nouveautés personnelles. Il participe à des concours de roses un peu partout. Cela assoit sa notoriété. C’est à l’âge de 80 ans qu’il passe la main au jeune Jérôme Chéné en l’autorisant à produire sous le nom « Roses Loubert ». Ainsi pas de rupture. La production est assurée par un homme dynamique et les Loubert se suffisent de la collection qu’il faut toujours entretenir, enrichir et rénover par l’apport permanent des rosiers qu’ils n’ont pas encore.

P. 54 - Rosa banksia lutea

L’objet du livre de Monsieur Rosa de Poullois est bien de présenter les points forts de cette collection : quelques trois cents fiches signalétiques avec une photo pour chacune. Chaque fiche rapporte l’essentiel de la rose présentée : origine, conseils de culture, singularités. On y croise des noms aussi connus que Gros Chou de Hollande, Cuisse de Nymphe, Rose de Rescht, Kew Rambler, Banksiae lutea et d’autres plus rares tels Madame Neyrière ou Rosa palustris. Chaque lecteur trouvera matière à apprendre et se réjouir en pensant à ce couple qui pendant tant d’années a oeuvré pour nous présenter un tel panorama vivant.

Page 11 haut - Raymond et Therese au travail dans la pépinière, été 1991

Pour visiter la roseraie, il faut s’adresser à Thérèse Loubert, Les Brettes 49350 Les Rosiers-sur-Loire. 02 41 51 80 82
Pour acheter des rosiers, c’est Jérôme Chéné qu’il faut contacter, 11 rue de la Société, 49350 Les Rosiers-sur-Loire. 02 42 51 61 39
www.pepiniere-rosesloubert.com
http://www.delachauxetniestle.com/ouvrage/roses-grandeur-nature/9782603025635

P. 61 - aiguillons divers