Une échoppe bien singulière est à découvrir à Brantes en Vaucluse à l’occasion de vos promenades d’été. Une cuisinière a rejoint une botaniste pour concocter de délicieuses nourritures sans viande et sans pesticide !
Odile a rejoint Jacqueline à Brantes il y a sept ans pour ouvrir une école du goût. Jacqueline Toumissin « est de Brantes » depuis toujours. Enfant elle accompagne sa grand-mère sur les chemins pour récolter les plantes qui nourrissent tels fenouil, pourpier, plantain, coquelicot, bourrache, campanule, que ce soit par leurs feuilles, leurs fleurs, leurs racines. La grand-mère nommait les plantes en langue provençale. La petite Jacqueline a grandi, a poursuivi ses recherches sur les plantes sauvages à vertus alimentaires et a retrouvé leur appellation française. Puis en latin puisque c’est bien sûr et seulement le nom latin qui permet de savoir à coup sûr l’identité de ce dont on parle. Si l’on apprend à reconnaitre les plantes comestibles, on apprend dans le même temps à distinguer celles qui transportent dans leur sève des substances dangereuses pour la santé comme la célèbre rue (Ruta graveolens) longtemps utilisée dans la pharmacopée populaire pour son pouvoir abortif.
Les Aventurières du Goût
Jacqueline et Odile, ce duo de femmes curieuses de ce qui se mange, ont progressivement découvert que les herbes les plus ordinaires et rarement utilisées en cuisine pouvaient être délicieuses à condition de bien les traiter. Selon les préparations, consoude, ortie, graine de tournesol se révèlent goûteuses si on les sèche, huile, sale et associe avec recherche. Bref, ces deux amies se sont réunies pour ouvrir échoppe portant fièrement la bannière de « Les Aventurières du Goût ». Devant le succès d’estime vite rencontré et l’appui des services touristiques locaux, elles ont développé un programme. Elles proposent sur réservation des matinées cueillettes sur les sentiers et venelles de Brantes, idyllique village médiéval accroché au rocher à deux pas du Mont Ventoux. On démarre muni de paniers et sur les conseils de Jacqueline on s’empare de telle ou telle plante. Puis on revient à la maison et on imagine des recettes en fonction de ce que l’on a rapporté et des provisions de matières plus traditionnelles tenues en réserve dans les placards.
Découverte des protéines végétales
Chacun participe de nouveau. On apprend en une heure plus qu’un livre enseignerait en une journée, avec le sens du partage et des sensations. Puis le moment est venu de passer à table. La boulangerie du village voisin Savoillans a fourni un pain savoureux. Un déjeuner rare se met en place. A savoir : pas de viande au menu. Les protéines, on les trouve ailleurs, dans les fromages notamment. Et dans les plantes sauvages aussi où l’ortie est la championne sur le podium. C’est la verdure la plus riche en protéines végétales complètes (à poids sec égal plus que dans la viande et le poisson !). Elle est aussi riche en minéraux et en vitamines. Viennent ensuite l’amaranthe, la consoude et la mauve. La prestation coûte 45 euros, tout compris.
Un village sauvé par le tissage
A l’occasion de cette découverte gastronomique à Brantes, on fait connaissance de la face nord du Mont Ventoux et de sa rivière sauvage : le Toulourenc. Nous sommes en limite du nord du Vaucluse et du sud de la Drôme, région chaude et très ensoleillée en été. Mais froide en hiver puisque le soleil a du mal à se montrer au dessus de la montagne. Brantes s’est vidé de sa population agricole dans les années 1950. Le village aurait pu disparaître sans l’arrivée de quelques soixante-huitards. Dans les années 70, l’architecte d’intérieur reconverti Pierre Scherrer tissait la laine de mouton avec quelques amis et la teignait avec des jus d’herbes pompeusement nommées teintures. Brantes compte de nos jours une trentaine d’habitants en hiver. Et plus du double en été. L’école communale existe toujours, une surprise ! Tout est à poursuivre. Quelques chambres d’hôtes et gîtes reçoivent des amateurs de silence. Deux splendides boutiques pourtant dans le village : la fabrique de santons de Véronique Dornier qui les façonne et les peint à la main. Et la merveilleuse librairie de Nathalie David, également fondatrice des Editions du Toulourenc, spécialisées dans les écrits locaux.
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www.soignez-vous.com/maladies/des-mauvaises-herbes-gorgees-de-proteines-completes