UNE VISITE RÉJOUISSANTE AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE MULHOUSE

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Le musée municipal des Beaux-Arts de Mulhouse est né d’une triple ambition :
donner un aperçu de l’histoire de l’art, promouvoir la peinture française et soutenir les artistes locaux.
La visite est gratuite tous les jours, sauf mardis et jours fériés.
Isabelle Dubois-Brinkmann qui en est la conservatrice reçoit aimablement les chercheurs et la presse
afin de le faire connaître et l’aimer du plus grand nombre.
Elle nous permet d’approcher simplement des oeuvres riches et harmonieuses
de Brueghel à Henner en passant par Courbet.
La situation du musée en centre ville, dans la Villa Steinbach, est une réussite.

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Flore et Zéphyr en 1875 par William Bouguereau (1825-1905) HST
Le baiser de Flore et Zéphyr de William Bouguereau qui fut Grand Prix de Rome en 1850
constitue pour les spécialistes un bon exemple de la peinture académique de cette époque,
parfois qualifiée d’art pompier.
Cette scène illustre un fait mythologique composé pour un opéra en un acte de Charles-Louis Didelot
et partition musicale de Cesare Bossi en 1795.
D’autres peintres ont travaillé le mythe avant Bouguereau tels Jacopo Amigoni et Louis de Boullogne.

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Saint Georges terrassant le dragon, un bois polychrome du Tyrol du sud, vers 1490.
Cette oeuvre était à l’origine une ronde-bosse, c.à.d qu’elle était sculptée et visible sur toutes ses faces.
L’arrière a été raboté ultérieurement pour l’adapter aux dimensions d’une caisse.
Saint Georges est une figure dont l’historicité n’est pas clairement établie
Il serait né à Lydda (aujourd’hui en Israël) vers 275.
Son histoire est popularisée par la Légende dorée de Jacques de Voragine au 13ème siècle.
Traversant la ville de Silène en Libye, il tue un redoutable dragon qui allait engloutir la fille du roi.
Cette allégorie du bien sur le mal, ou de la foi chrétienne sur le démon, est souvent représentée dans l’art médiéval.

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Vanité par Madeleine Boullogne (1646-1710) HST
Ce type de tableau appelé Vanité s’appuie sur un passage de l’Ecclésiaste
« Vanité des vanités, tout est vanité »
Il a pour but de rappeler la brièveté de l’existence et la nécessité de mener une vie en accord avec
les préceptes bibliques pour être assuré de gagner le Paradis après la mort.
L’artiste était proche d’un courant catholique sévère, le jansénisme, et menait une vie quasi-monastique.

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Samson rompant ses liens en 1864 par Léon Glaize (1842-1931) HST
Ce tableau présente une scène digne d’un film hollywoodien.
Le héros biblique Samson tire sa force de sa chevelure qu’il ne coupe jamais.
Les Philistins qui veulent le tuer promettent une forte somme d’argent
à son aimée Dalila pour qu’elle perce le secret de sa puissance.
La théâtralité de la scène et les expressions de terreur des soldats
sont caractéristiques d’une peinture d’histoire qui longtemps connue la défaveur du public.

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Portrait d’Everhard Jabach en 1688 par Hyacinthe Rigaud (1659-1743) HST
C’est un banquier et riche homme d’affaires amateur d’art éclairé qui a vécu à Londres puis à Paris
où il dirigea la Compagnie des Indes orientales et la Manufacture royale de tapisseries d’Aubusson.
Jabach a 70 ans lorsque Rigaud exécute ce portrait sans concession, les joues tombantes, un goître visible.
Si le peintre est fidèle à la réalité, la justesse du pinceau illumine le visage dans sa partie haute,
ce qui efface en partie les fatigues de l’âge.

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Musée des Beaux-Arts