CHEVRELOUP, LE MUSEE DE L’ARBRE VIVANT

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Parisiens coutumiers du « Triangle de Rocquencourt », savez-vous qu’entre ce noeud routier bien souvent signalé lors des informations routières pour les embouteillages qu’on y rencontre et le Domaine de Versailles, il existe un lieu exquis presque secret. Trop secret d’ailleurs aux dires des gens qui en ont la charge, Philippe Raynaud et Eric Joly, c’est le Domaine de Chèvreloup. Partie intégrante du Muséum National d’Histoire Naturelle, Chèvreloup est un arboretum de 205 hectares dont 50 ouverts à la visite.

Annuellement, 17000 visiteurs/an franchissent les grilles de ce lieu magique. Les 50 hectares accessibles leur présentent les plantations les plus anciennes, souvent les plus spectaculaires. Un parcours de 40 arbres remarquables est balisé. Il apporte des informations précises sur quelques trésors du site. Ces arbres ont beaucoup d’histoires à raconter sur leurs origines et sur les milieux où ils ont pris racines. Aussi sur l’homme qui les exploite pour le meilleur et pour le pire.

De 1699, date de l’acquisition du domaine par Louis XIV, à la grande tempête de 1999, Chèvreloup a connu des fortunes diverses. Affecté en 1927 par décret du gouvernement au MNHN pour y créer un arboretum, il a souffert lors de la seconde guerre mondiale. Replanté dans les années 1960, il est partiellement ouvert au public en 1979. Au fil du temps, c’est devenu un musée d’art vivant où sont rassemblées quelques 2500 espèces et variétés l’arbres et d’arbustes.

Portes ouvertes les 6 et 7 juin

A cela s’ajoutent des collections de pays chauds, environ 8000, pour la conservation des plantes en voie de disparition ou rares et pour la recherche. Tradition d’un museum ! Ces collections tenues sous abri (serres et tunnels) sont accessibles à tous lors des journées « portes ouvertes », en général durant le premier week-end de juin. En 2015, ce sera les 6 et 7 juin. Des ateliers pour les familles sont proposés tout au long de ces deux jours : rempotage de plantes aromatiques, conseils de bouturage avec les pélargoniums, jeu de reconnaissance des senteurs. Des associations naturalistes sont présentes pour donner des informations sur la nature en Ile-de-France et des exposants proposent à la vente des arbustes et des orchidées. Cette année la plasticienne Constance Fulda expose de grandes empreintes colorées faites sur les écorces des arbres du domaine. Elles sont comme décalquées sur des troncs. Les empreintes sont faites sur un papier qui vient d’Asie et qui est fabriqué depuis des siècles à partir de Broussonetia papyrifera, dit encore mûrier à papier.

Que verrez-vous à Chèvreloup ?
Une imposante collection de tilleuls, essence très utile pour les apiculteurs en raison de la nourriture qu’ils apportent aux abeilles, des érables, des chênes, des épicéas, des sapins et les pins. Beaucoup de raretés aussi tel le cyprès de Tassili qui n’existe qu’en nombre réduit dans la nature en Algérie. Dans les serres, c’est une des collections nationales les plus importantes de France en fuchsias que l’on vient admirer.

Arboretum de Chèvreloup, 30 route de Versailles, 78150 Rocquencourt
http://chevreloup.mnhn.fr
01 39 55 53 80

A VERSAILLES ANDRE LE NOTRE REVISITE PAR LOUIS BENECH

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« Comment réveiller le Bosquet du théâtre d’eau « s’interrogeait Catherine Pégard, présidente du Domaine de Versailles, il y a quelques années ? Inventé par André Le Nôtre pour les fêtes de Louis XIV entre 1671 et 1674, le fameux bosquet avait rendu l’âme en perdant sa poésie d’antan, ses chatoiements d’un autre temps. A cela s’était ajoutée la fameuse tempête de 1999 qui avait mis à mal ce qui restait à peu près debout.

L’élu du concours lancé pour donner une nouvelle vie au théâtre d’eau, faire du contemporain sans renier l’ancien, se nomme Louis Benech, paysagiste internationalement connu et par ailleurs excellent connaisseur de plantes et de botanique. Ce détail mérite d’être noté car bien souvent les paysagistes contemporains ignorent la vie intime des végétaux qui composent leurs créations. Dans l’écriture de son projet, Louis Benech s’inscrit d’emblée dans la filiation de Le Nôtre, indiquant qu’il ne saurait restituer ce théâtre de verdure sans y adjoindre les fontaines qui faisaient le faste de la composition initiale.

Après deux ans de travaux, le bosquet revisité s’est enrichi de fontaines en forme de bijou, oeuvres de Jean-Michel Othoniel. Ce sont trois sculptures fontaines monumentales nommées « Les Belles Danses », posées à fleur d’eau dans les bassins. Ces oeuvres abstraites composées d’entrelacs et d’arabesques en verre de Murano évoquent le corps en mouvement. Elles s’inspirent directement des ballets donnés par Louis XIV et de « L’art de décrire la danse » de Raoul-Auger Feuillet de 1701. La grâce de leurs jets puissants donne vie à des menuets ou à des rigaudons semblables à des dentelles dans l’espace.

Pour fêter cette mémorable création le 11 mai dernier, Benjamin Millepied, actuel directeur du ballet de l’Opéra de Paris, a été invité avec la compagnie du L.A. Dance Project, dont il est le directeur-fondateur, à participer à l’inauguration du bosquet.

Quelques chiffres :

* surface 1,5 hectare
* plantation de plus de 70.000 sujets faite de chêne vert, if d’Irlande doré, Phillyrea, Equisetum, pervenche « Grüner Teppich’
* accès libre toute l’année par la grille de Neptune ou la grille de la Reine
* documentation avec hors-série de Beaux-Arts magazine « le Bosquet du théâtre d’eau » 8 euros.

CHAUMONT OUVRE SES PORTES….. ET QUE LA FETE COMMENCE !

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Jeudi 7 mai, Chantal Colleu-Dumond, directrice du Domaine de Chaumont-sur-Loire, et les grands élus de la Région Centre recevaient des centaines d’invités pour inaugurer la saison 2015 et son Festival International des Jardins. Chaque année décline un thème. Cette fois, et jusqu’au 1er novembre, les visiteurs de Chaumont (plus de 400.000 l’an dernier) se régaleront de « Jardins extraordinaires et de Jardins de collections ».

Tout collectionneur d’objets, d’oeuvres ou de plantes rares est aspiré par une passion dévorante. Collectionner, c’est rassembler ce qui est rare ou beau. C’est aussi rechercher le divers, le multiple et le différent. Le jardin d’un collectionneur est une sorte de cabinet de curiosités végétales qui réjouit son auteur. 25 concepteurs montrent leur projet, chacun dans un petit jardin qui lui est alloué. Ce sont des paysagistes, des décorateurs, des architectes qui viennent de partout : de France bien sûr mais aussi des Pays-Bas, Italie, Allemagne, Belgique, Royaume-Uni, Suisse, Afrique du Sud. Un guide de visite officiel des Jardins 2015 est disponible à l’accueil, en français et anglais.

Le Festival des Jardins offre donc un renouvellement annuel de son spectacle. Hiver et printemps sont mis a profit pour installer le décor, comme au théâtre. L’épanouissement complet de ces mises en scènes arrive au début de l’été. Alors et afin d’attendre que la chrysalide se transforme en papillon, il reste plus de temps pour découvrir dans le grand parc aux cèdres centenaires les oeuvres d’art contemporain dispersées sur l’ensemble du Domaine. Voici ma sélection :

Patrick Dougherty, monument végétal

Des formes à la fois aériennes, végétales, monumentales. Aux détours des bosquets, elles interpellent les visiteurs par leur allure mi-naturelle, mi-architecturale.

Antti Laitonne, l’arbre chevalier

Une performance à la confluence du body art et du land art. L’arbre chevalier recouvert d’une armure métallique se présente comme un héros d’autrefois se protégeant des attaques des hommes.

Nikolay Polissky, les racines de la Loire

C’est le fruit d’une recherche architecturale et écologique : une grande silhouette végétale couverte de milliers de ceps de vigne comme un immense serpent venu prendre possession d’un espace entre bois et prairie.

Christian Lapie, la constellation du fleuve

Figures sombres et intemporelles, étranges et protectrices à la fois, ces sculptures captent inexorablement le regard par l’extraordinaire et universelle présence qu’elles dégagent.

Henrique Oliveira, momento fecundo

En contreplaqué et bois de palissade de chantier, matériau pauvre très répandu au Brésil, par le peintre et sculpteur brésilien Henrique Oliveira, voici une oeuvre monumentale qui occupe entièrement une grange à la façon d’un immense serpent ou d’une racine géante.

www.domaine-chaumont.fr

« PAYS D’ART & D’HISTOIRE » : VOUS CONNAISSEZ ?

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« Pays d’art et d’histoire » est un label national décerné par le Ministère de la Culture et de la Communication. Il donne une lisibilité à un espace géographique de dimensions moyennes (le plus souvent un morceau de département) pour saluer une démarche culturelle entreprise par les collectivités locales. Mise en valeur, animation et promotion du patrimoine sont les bases essentielles de la démarche.

Un pays d’art et d’histoire s’attache à présenter au plus grand nombre les multiples facettes du patrimoine local. Visites-découvertes, ateliers éducatifs, concerts, projections de films, expositions contribuent à animer et faire connaître les sites bien pourvus en richesses culturelles à tous les publics, qu’ils soient locaux ou de passage. C’est une ode au tourisme de qualité réconfortante. La région Coëvrons-Mayenne, largement dotée en la matière et fêtant les dix ans de son label en 2015, avait organisé les 23 et 24 avril un voyage de presse sous la conduite de Pascal Trégan, animateur de l’architecture et du patrimoine. En voici les grandes lignes.

Château de Sainte-Suzanne

Sainte-Suzanne est de nos jours un village coquet, plein de couleurs et de maisons soignées, avec de petits commerces pour alimenter les visiteurs. Et pour cause ! « La perle du Maine » est un des fleurons de l’Association des Plus Beaux Villages de France. Situé au sommet d’une colline escarpée, il domine les méandres de la rivière Erve. A perte de vue ce n’est que paysage de bocage élégant. Cité médiévale, Sainte-Suzanne a conservé une partie de son donjon. Les ruines datent du 11ème, restes d’une tour de pierre elle-même bâtie sur un fondement bois de l’époque carolingienne. Guillaume de Conquérant s’y est « cassé les dents ». Le siège dura 4 ans dans les années 1080. Sans succès. En 1608, Guillaume Fouquet de La Varenne, le nouveau seigneur local, commande la construction d’un nouveau château à proximité immédiate. C’est dans ce bâtiment Renaissance qu’a trouvé place le CIAP, Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine. Sa scénographie est faite pour intéresser tous les publics, tous les âges. De fait : inoubliable !
www.chateaudesaintesuzanne.fr

Espace Nature et Préhistoire de Saulges

Grottes et canyon de Saulges sont au coeur d’une vallée encaissée d’environ 1,5 km, entaillée par l’Erve. La roche calcaire métaphorique très compacte se prête l’escalade. On peut s’essayer à main nue ! mais des équipements ont été mis en place dès 1988 : anneaux, maillons, broches scellées. Hauteur maxi 25 mètres. Chacun doit apporter cordes, dégaines et sangles pour pratiquer en toute sécurité. Deux grottes sur le site sont ouvertes, la Grotte à Margot en particulier. Visites guidées seulement par groupe de 15 maximum. Pour gens souples de préférence car certains passages demandent des acrobaties. Stalactites, stalagmites, gravures et peintures. Monument historique depuis 1926.
www.grottes-de-saulges.com

Musée archéologique de Jublains

Dès 1837, l’Inspecteur général des Monuments historiques Prosper Mérimée connaissait bien Jublains pour en dire ceci : « Quelle que soit sa date, le château de Jublains est le mieux conservé ou, pour parler plus exactement, le moins ruiné de toutes les fortifications romaines élevées sur notre sol et, sous ce rapport, c’est un monument unique et de haut intérêt ». Près de deux cents ans plus tard, nos archéologues confirment. Le Jublains de 2015 est une petite ville provinciale où il fait bon vivre et qui a su mettre à l’honneur les vestiges de son riche passé vieux de deux mille ans, à l’époque où elle se nommait Noviodunum et était la capitale des Diablintes. Au temps de l’empereur Auguste, de -27 avant JC à 14 après JC, la Gaule fut organisée en cités, sortes de micro-états autonomes. Les Diablintes occupaient les deux tiers de la Mayenne et le sud de l’Orne. De cette époque datent les restes qui s’affichent aujourd’hui : forteresse, théâtre, forum, thermes, temple. Le musée de Jublains propose une quantité importante d’objets trouvés sur le site lors de fouilles successives.
www.museedejublains.fr

Musée du Château de Mayenne

Appartenant aux ducs de Mayenne sous l’Ancien Régime, le château familial est en trop mauvais état pour être habité par eux-mêmes. Alors, on en fait une prison ! Pendant plus de deux siècles et jusqu’en 1934, les « petites peines » sont logées dans ce lieu insalubre. Des souvenirs de ces temps révolus sont entreposés maintenant dans la place qui est devenue un musée de la meilleure facture. En plein coeur de la ville, il est accueillant désormais à plus d’un titre. Mayenne est une place forte depuis des temps très anciens. Des fouilles ont mis en évidence la présence d’un tout premier bâtiment fait de bois, entre les 5ème et 7ème siècles, qui cède la place à une construction carolingienne en pierre vers l’an 900. Au nom du roi de France, le comte du Maine organise des forces capables de s’opposer aux Bretons, principal danger du royaume franc. Un joli jardin d’inspiration médiévale à son entrée aide à le situer dans son époque. Mentions particulières parmi les éléments exposés : vêtements de prisonniers, pièces de jeu en os, objets funéraires, céramiques à oeil de perdrix. Cet ancien palais carolingien réserve de belles surprises !
www.museeduchateaudemayenne.fr

Etape recommandée

Sur la commune de Mézangers, le Relais du Gué de Selle (hôtel***restaurant gastronomique) est un lieu d’étape à ne pas manquer. Il est situé en pleine nature et jouxte une base nautique où voile, baignade, équitation, golf, découverte botanique, pêche peuvent faire partie du quotidien. L’Etang du Gué de Selle qui a donné son nom à l’endroit remonte au minimum du 18ème siècle et sur 50 hectares son eau pure est un lieu de délices à la belle saison. C’est en outre une aire d’accueil hivernale pour canards, mouettes et goélands.
www.relais-du-gue-de-selle.com