UNE PARTIE DE PECHE EN BEARN

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Pêcheurs et pêcheuses, au terme de la loi, sachez que tout personne titulaire d’une carte de pêche et ayant acquitté un timbre « CPMA » a le droit de pêcher à la ligne sur l’ensemble du domaine public en France ainsi que sur le domaine privé du département de prise de la dite carte. D’autres options sont possibles ensuite pour accéder à une pratique sur les domaines privés des autres départements réciprocitaires ou bien pêcher les migrateurs par exemple. Au delà de cet énoncé simplicime tout se complique car il convient d’ajouter une foule de précisions qui mises bout à bout contraignent le pêcheur à apprendre sa discipline un peu comme on apprend le code de la route.

A partir de cet énoncé simplicime, il faut donc ajouter que les eaux des fleuves et des rivières sont réparties en deux catégories. La première catégorie concerne la partie amont du cours d’eau, la deuxième la partie aval. Dans la première le pêcheur a le droit d’avoir deux lignes montées sur des cannes munies de deux hameçons ou de trois mouches artificielles au plus. Dans la deuxième catégorie, cela passe à quatre lignes montées sur cannes munies de deux hameçons ou de trois mouches artificielles au plus. Une exception toutefois avec les embouchures des fleuves qui sont attribuées au domaine maritime. Ces zones sont variables en longueur et elles se mesurent en fonction de la salure des eaux.

Au delà de ce surcroit de précisions, chaque département légifère sur ses conditions de pêche. On s’intéresse d’abord à la nature des poissons qu’on est susceptible de sortir de l’eau. Chaque espèce est désignée par son appellation commune. Certaines sont dites indésirables, perche soleil et poisson chat en font partie. Si d’aventure on en capture, le législateur ne plaisante pas : la remise à l’eau et le transport vivant sont interdits.

On poursuit avec le partage des poissons en catégories. On trouve les salmonidés comme la truite fario, les migrateurs comme le saumon atlantique et l’anguille, les carnassiers comme le sandre et le brochet et les cyprinidés comme la carpe et le gardon. Pour toutes les catégories, on a prévu des quotas et des dimensions minimales pour la capture. Les départements doivent énoncer ces règles et les agents assermentés les faire respecter.

Chacun l’aura compris, utiliser une canne à pêche dans le respect des lois ne s’improvise pas en 2016. Il faut donc retourner à l’école. C’est ainsi qu’à l’invitation de l’Office de Tourisme du Piémont Oloronais, une dizaine de journalistes se sont retrouvés à Oloron-Sainte-Marie les 8 et 9 septembre derniers afin de se faire présenter les techniques de pêche du moment et quelques points essentiels de la réglementation.

Dans ce haut lieu de pêche en eaux vives dans les Gaves d’Ossau, d’Aspe et d’Oloron, une autre idée était sous-jacente. Le sexe masculin occupe 97 pour cent, nous dit-on, du corps des pratiquants de ce sport. Alors et avec l’aide de la Compagnie des moniteurs-guides de pêche des Pyrénées Altantiques, la communauté d’Oloron est déterminée à faire évoluer ce pourcentage. Fini donc le temps des femmes qui regardaient leurs compagnons pêcheurs en tricotant ! Car avec le temps, le matériel est devenu léger, les vêtements qui permettent d’entrer dans le cours d’eau à mi-cuisse souples et imperméables. La pêche au féminin a de l’avenir pense Marie Cazaban, directrice de l’office de tourisme. Elle se fait aider par Lionel Armand, engagé pour l’occasion. Cet homme sportif a le verbe clair et le geste sûr. Il pratique depuis seize ans et il organise des stages de pêche sur les gaves. Il enseigne aussi la pêche sur des milieux montagnards préservés. Il s’adapte au degré de connaissance technique de ses clients. Il sait aussi se rendre passionnant en évoquant la traque des truites trophées et évoque avec aisance les pêches à la mouche, tenkara, toc ou appâts vivants en dérive naturelle, leurres, pêche à l’alose.

Certains mots sont bien entendu trop techniques pour être compris. Il explique par exemple que la pêche au tenkara est ancestrale au Japon, à la mouche mais très épurée dans le matériel et le geste. Elle est parfaite pour les eaux vives. Et son accessibilité assure à tous des captures zen et rapides avec mouches artificielles. Pour la pêche aux leurres, on mise sur le réflexe d’agressivité et de territorialité de certains poissons. Voir ci-dessous son site pour compléments de connaissances.

Aussi passionnante soit-elle, l’activité de pêche peut alterner avec d’autres centres d’intérêt à l’occasion de quelques jours de vacances en Béarn.

* Découverte du vignoble Jurançon. Une belle histoire pour découvrir un vin rare, le Jurançon avec visite et dégustation dans un vignoble d’environ 5 hectares. Patrice Limousin et sa compagne Freya Skoda achètent en 1988 « le domaine de Cabarrouy ». Une belle maison et un territoire qui s’endorment et auxquels ils vont redonner vie. Leurs différentes cuvées de vins blancs sec, doux ou givré à base des cépages gros manseng et petit manseng sont parmi les meilleurs de la région. Cultures raisonnées avec un minimum de traitement phytosanitaires et récoltes manuelles. La fête des vendanges en Jurançon se situe le 2ème dimanche de décembre. Bonne occasion de découvrir Lasseube, leur village de charme avec superbes maisons béarnaises. Vues splendides sur les crêtes enneigées pyrénéennes.

* Découverte d’une bonne table. En plein centre ville d’Oloron, la boutique « Arts et Délices » de Christine et Joël Deschamps. C’est une boutique bien approvisionnée en nourritures et boissons de belle qualité, avec une orientation marquée sur les productions locales béarnaises : produits du terroir, charcuteries exquises, confitures, miels, chocolats, pâtisseries. On sert en terrasse des plats maison pendant l’été et le reste du temps et sur commande dans une grande salle du premier étage des repas concoctés par Joël.

* Découverte d’un haut lieu de culture. Celle de la Cathédrale Sainte-Marie qui est classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco. Sa construction débute en 1102 grâce aux nombreux butins rapportés par le vicomte Gaston IV le Croisé. Outre son ancienneté et les trésors qu’elle contient, c’est son portail roman qui attire les regards.Il est l’oeuvre de deux maîtres sculpteurs du XIIème. A l’intérieur, riches pièces de mobilier en bois doré et polychrome, des tableaux et un buffet d’orgue datant du XVIIème. L’instrument actuel a été réalisé par Aristide Cavaillé-Coll au XIXème siècle. On trouve aussi une des plus belles crèches anciennes de France.

lexique et carnet d’adresses
« CPMA : Nul ne peut se livrer à l’exercice de la pêche s’il n’a pas adhéré à une Association pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique et s’il n’a pas acquitté la Cotisation Pêche et Milieux Aquatiques (CPMA) ».
www.glossaire.eaufrance.fr/concept/limite-de-salure-des-eaux
www.guidepechepyrenees.com (pour Lionel Armand)
domainedecabarrouy.simdif.com
www.artsetdelices.fr

UNE NOUVELLE ROSE DELBARD EN VEDETTE A CHEVERNY

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Arnaud, petit-fils de Georges, a pris la barre de la firme Georges Delbard, une de nos meilleures productions françaises de rosiers et d’arbres fruitiers. A la faveur des anniversaires et des inaugurations, on revoit avec nostalgie sur d’anciennes photos noir et blanc Georges Delbard devant sa première boutique parisienne, quai de la Mégisserie. Pendant plus de cinquante ans, Georges a mis sur le marché des arbres fruitiers qui ont fait sensation et des roses qui ont marqué leur époque : Milrose, Centenaire de Lourdes et beaucoup d’autres. C’est donc le travail des pépiniéristes de lancer chaque année des variétés nouvelles, en espérant des qualités qui seront au moins aussi bonnes que celles de leurs ainées, voire meilleures.

Depuis une dizaine d’années donc, Arnaud mène la maison Delbard dans une belle direction. La justesse de ses choix, nous les connaîtrons plus tard, car en matière horticole, c’est la durée qui décide. Pour quelques dizaines de variétés dont on se souvient vingt après leur lancement, combien sont oubliées assez vite. Dans le cru de l’automne 2016, Arnaud espère la gloire avec un rosier puissant, florifère, parfumé et surtout résistant aux maladies. Car c’est bien cette préoccupation qui guide les sélectionneurs dans leurs choix désormais. Au niveau international, c’est le caractère dominant, sous la pression des Allemands qui ont créé un label pour caractériser les vedettes du « zéro phyto ». De belles fleurs oui, des traitements phytosanitaires non !

La merveille attendue de l’année porte le joli nom de « Château de Cheverny ». Son baptême a eu lieu le 17 septembre dernier dans le jardin bouquetier en présence des propriétaires du domaine, le marquis et la marquise de Vibraye. Voici comment Arnaud Delbard présente l’élue : « Comme le Château de Cheverny à travers les époques, ce grand rosier arbustif garde sa splendeur tout au long de la belle saison. De mai à octobre, il se couvre de fleurs qui exhalent un parfum intense aux notes fraîches de fleurs printanières, de fruits d’été sur fond d’épices vanillées. Ses rameaux aux nombreux boutons jaune rosé donnent naissance à des fleurs en coupe jaune safran dont les pétales tombent seuls en fin de floraison. Son feuillage brillant ne craint ni les maladies, ni les gelées. Son port compact permet de réaliser de superbes massifs. On peut aussi le planter en pot. »

www.chateau-cheverny.fr
www.georgesdelbard.com

TROIS GRANDS JARDINS + CHAMBRES AVEC JARDINS EN ANJOU

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Cap sur l’Anjou dans les douceurs de l’automne pour découvrir trois grands jardins, dont deux sont des nouveautés qui ont moins de cinq ans. La Loire se prélasse encore au soleil et ses basses eaux laissent voir des îles de sable à la végétation sauvage fréquentées par toutes sortes d’oiseaux.

TERRA BOTANICA

Le premier est Terra Botanica. Il rassemble tous les suffrages puisqu’il est fait pour tous les publics. C’est le domaine des enfants en premier lieu car dans un univers botanique très sérieux et fortement documenté, les plus jeunes y verront d’abord l’animation qui leur est destinée, les cabanes perchées sur l’île aux lutins, la ballade des cimes transportés au creux d’une coquille de noix en guise de siège, la serre aux papillons, plusieurs manèges ici et là. Dans un excellent décor et une mise en scène soignée, les plus grands partiront à la découverte de la botanique via des historiques de la conquête des plantes au delà des mers par les voyageurs-botanistes qui embarquaient sur les vaisseaux de la Marine Royale dès le 17ème siècle.

On remonte le temps avec l’évocation de l’ère primaire quand apparaissent forêts et dinosaures. Ailleurs, on se retrouve à notre époque en utilisant des gabares qui évoluent sur un circuit aquatique guidé en passant au coeur des plantes médicinales, de la vigne et des fleurs cultivées en Anjou depuis la Renaissance, les rosiers en particulier. On retrouve ces mêmes rosiers grâce au circuit pédestre qui traverse la roseraie.

Où que l’on se trouve sur les onze hectares de parc, on distingue un énorme ballon captif de 34 mètres de diamètre qui, les jours où les conditions climatiques le permettent, peut s’élever à 150 mètres au dessus du sol. A chaque voyage, les trente passagers qui ont pris place dans la nacelle s’émerveillent à la vue aérienne sur le parc et la ville d’Angers toute proche. A l’exception de cette attraction, toutes les activités proposées sont incluses dans le prix du billet. Coin pique-nique ombragé entre parking autos et entrée du jardin. Restaurant de bonne tenue sur le site en formule self-service.

Dans la serre aux papillons, qui est une nouvelle activité en 2016, on découvre des lépidoptères en liberté dans des conditions climatiques faites pour eux. On peut observer des éclosions en direct. Et des lâchers quelquefois. Le jardin potager de Terra Botanica est à lui seul un petit bijou, tant il est bien agencé et fourmille de belles idées d’associations entre légumes et fleurs. D’autres points d’intérêt avec le champ de dahlias en été, les plantes carnivores, les collections d’épices et la bambouseraie. L’ennui est inconnu à Terra Botanica.

PARC ORIENTAL DE MAULEVRIER

Autant Terra Botanica fait appel aux techniques contemporaines de la communication, autant le Parc Oriental de Maulévrier semble surgir de l’Art des Jardins d’un autre temps. Et pourtant, tout aussi intéressant ! En fait, ils sont incomparables. Un peu à l’écart de la route qui va d’Angers à Cholet, au coeur de la petite ville de Maulévrier, voici le plus grand jardin japonais de France. Le magazine Anjou-Tourisme fait même de la surenchère avec son « le plus grand jardin japonais d’Europe ». Qu’importe ! le cadastre lui accorde 29 hectares. De fait, on a du mal à en faire le tour si l’on ne dispose que du temps d’une visite normale, c’est à dire deux heures. L’histoire du lieu est charmante et elle se trouve intimement liée à celle de la propriété évoquée après celle-ci.

Car jusqu’au milieu du 20ème siècle, Parc Oriental et Château Colbert ne font qu’un. Alexandre Marcel est alors un architecte reconnu pour ses compétences et sa passion pour l’Extrême-Orient. C’est lorsqu’il se lie à la famille qui possède le grand château qui surplombe la vallée de La Moine qu’il réalise son oeuvre. Après une période de déclin et un entretien qui n’en est plus un, vers 1980 une association reprend le parc en main, avec l’aide de la commune. Les historiens qui visitent maintenant cette oeuvre superbe qui a plus de cent ans y retrouvent les jardins-promenades de la période japonaise Edo du 16ème siècle. La Moine a été élargie et son eau s’offre au regard sous la forme d’un vaste étang entouré de la plupart des éléments traditionnels du jardin japonais : pont bien sûr, mais aussi temple, lanterne, pagode, sculpture. Arbres et arbustes sont pour certains conduits selon les principes de la taille « à la japonaise », avec évocation de nuages et beaucoup de transparence. Ce sont essentiellement des ifs, verts ou dorés (Taxus baccata), qui se montrent les plus malléables dans cet art. On est ravi, voire ému, de les voir servir de premier plan dans la lumière du soleil. Certains jours, à l’occasion de visites lorsque la nuit débute, ils sont tout aussi merveilleux. Car des lumières bien dirigées les rendent presque fantomatiques. Pendant la visite avec musiques et contes, chaque visiteur est munie d’une lanterne. Les enfants adorent. C’est le rêve à l’état pur. Dépaysement garanti !

CHATEAU COLBERT

Forteresse au Moyen-âge, demeure de plaisance au 17ème siècle, Château Colbert est un château Louis XIV transformé en hostellerie de luxe. Pourquoi ce nom ? C’est une référence aux Colbert, dont le célèbre Jean-Baptiste fut ministre du Roi Soleil. Son frère Edouard-François, Comte de Maulévrier et Marquis de Cholet, habitait en ces lieux. Le domaine change de mains en 1893 et c’est l’architecte Alexandre Marcel qui est chargé de sa restauration. Le lien est donc tissé avec le créateur du parc oriental.

Nouvelle vente puisque entre 1946 et 1977, le château passe aux mains de congrégations religieuses. Puis en 1977, la propriété est transformée en restaurant, ensuite en hôtel-restaurant. Jusqu’à ce que Jean-Louis et Dominique Popihn prennent le relais, en 2001, avec l’idée d’en faire un haut-lieu de la gastronomie régionale.

Le lieu a toutes les qualités pour réussir ce challenge, tant le cadre est splendide et la cuisine inventive. Les derniers travaux de réhabilitation du bâtiments ont fait de cette demeure historique un lieu d’exception. Luxe à prix raisonnable tout de même puisque le prix des chambres commencent à moins de 100 euros et où il est possible de déjeuner ou diner à partir de 30 euros.

On vient aussi à Château Colbert pour l’ultime nouveauté : un tout nouveau potager organisé sur les bases d’un précédent du 19ème siècle. L’architecte dplg et paysagiste Gwenaël Tanguy a conservé le dessin des allées de l’ancien temps pour les grandes lignes et a organisé le reste en fonction des besoins et des pratiques actuels du potager. Une part de la serre ancienne a été rénovée. La production végétale est bio ! N’oublions pas que la cuisine du restaurant attend des productions légumières saines, goûteuses et suffisamment variées pour justifier sa position de grande table. C’est Michaël Vincent, jardinier potagiste qui a fait ses classes au potager du roi à Versailles, qui assure cette ronde des légumes pour le bénéfice de tous. Un bel avenir semble promis à ce lieu ! (photo de cet article)

Carnet d’adresses :
www.terrabotanica.fr
www.parc-oriental.com
www.chateaucolbert.com/fr/

adresses complémentaires de chambres d’hôtes avec jardin dans les environs d’Angers :
www.chateau-de-montriou.com
www.boisdegrez.com
www.chateauchambiers.com

QUATRE PERLES VERTES DE L’AIN

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D’un point de vue touristique, l’Ain se porte bien ! Bien sûr, c’est le premier département par ordre alphabétique et le 01 des plaques minéralogiques : tout le monde connait ! Peut-on dire qu’il est aussi bien placé pour les plaisirs de la table ? Bien sûr, ce point est sujet à subjectivité. Toutefois avec son village de restaurants et de boutiques d’arts de la table, à Vonnas, Georges Blanc est un des restaurateurs les plus connus de France. Et aussi des Suisses, qui en voisins et en hélicoptères viennent chez ce diable d’homme autant d’affaires que de cuisine. Les vins locaux du Bugey sont d’excellents faire-valoir à cette riche alimentation. Poulets et chapons de la Bresse, ainsi que la pêche dans les étangs de la Dombes complètent les plaisirs de la bouche. La Dombes est aussi propice aux découvertes ornithologiques car sur 10.000 hectares de marais de vastes populations d’oiseaux y vivent ou y font étape.
L’Ain, c’est aussi un département où la Culture est une valeur ajoutée. Plusieurs musées proposent les beautés de leurs fermes traditionnelles avec cheminées sarrasines et leurs collections anciennes de faïences régionales. Le monastère royal de Brou comme la cité médiévale de Pérouges connus et admirés rendent le voyage inoubliable. Ces références étalées, on finirait par oublier que le tourisme jardin se porte tout aussi bien dans l’Ain. Beaucoup de perles vertes s’égrènent au fil de la découverte. Dans quel ordre les inscrire au programme ? A chacun son regard ! Et à chacun de choisir selon le temps dont il dispose.

Château de Fléchères
Le château de Fléchères à Fareins peut être un bon début, car la douceur des lignes de son parc permet de respirer pleinement, sans stress. Ce dernier est un compromis entre le style à la française aux abords immédiats du bâtiment avec d’énormes pièces de buis taillés et le style décontracté à l’anglaise qui hésite entre un gazon bien tondu et une vaste prairie qui se perd dans les bois de la propriété. Trente hectares de verdure ! Fléchères est le plus grand château ouvert à la visite aux environs de Lyon. Construit entre 1606 et 1625 et conservé intact, il offre un témoignage exceptionnel sur la vie des grands notables lyonnais du 17ème siècle. Parc très agréable donc mais ce sont les décors peints de Pietro Ricchi, un artiste italien spécialiste des fresques, commandés par la famille Sève, propriétaire du domaine à l’époque, qui font la plus forte impression. Les férus d’histoire peuvent consulter : http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=DSS_053_0547#haut

Musée du Revermont
Installé dans l’ancienne mairie du village de Cuisiat, le musée du Revermont s’attache à présenter des caractéristiques de la région. Une classe à l’ancienne a été reconstituée avec tableau noir et pupitres d’un autre temps. Si les élèves ne sont pas présents, des photos de groupes les remplacent. Ce sont des instantanés de vie où l’instituteur présente sa classe, de la période allant de 1885 à 1939. Ce musée est aussi très axé sur le vivant et la biodiversité, autant animale que végétale. La scénographie est faite pour les familles qui viennent avec enfants et les écoles. Une spécificité à signaler. Jeunes et moins jeunes trouvent dans l’immense potager-verger conservatoire associé au musée traditionnel une dimension vivante. Car au même titre que les outils et les objets ordinairement rencontrés dans un tel lieu, les plantes cultivées sont des témoins vivants des pratiques et des savoirs. Différents jardiniers et techniciens se relaient auprès d’un public demandeur d’explications pratiques. On remarque parfois la présence d’un technicien local qui a beaucoup écrit pour les Editions du Terran. Il s’agit d’Eric Petiot bien connu pour son livre excellent « Les soins naturels aux arbres ». En plus d’être très élégant, l’ensemble fruits et légumes est riches en variétés de toutes sortes. Consulter le site internet de ce musée afin de connaitre l’actualité sur les travaux et les récoltes. Mention est faite l’été sur le piment de Bresse, encore nommé poivre rouge. On le cultive par tradition vers Romenay et Saint-Triviers-de-Courtes. Et lorsque les piments sont mûrs, ils sont mis à sécher. Puis ils sont finement moulus pour entrer dans la fabrication d’un fromage local. On explique au musée les vertus supposées de ce petit fruit rouge !

Jardins Aquatiques
A Saint-Didier-sur-Chalaronne, jouxtant une boutique spécialisée dans l’équipement de bassins de jardin, incluant coques, bâches, feutres, jets, éclairages, pompes et filtres, plus poissons et plantes du milieu aquatique, voici « Les Jardins Aquatiques », un parc paysager de 15.000 m2. C’est une promenade à programmer entre mai et octobre pour avoir une idée majestueuse de ce que peut être un jardin d’eau. Chacun y trouvera l’inspiration souhaitée. Un réseau de petites allées en sillonne l’espace. On longe plusieurs bassins. On s’enfonce dans des bosquets de feuillages et même dans une bambouseraie, plantée d’une grande diversité d’espèces à cannes multicolores. On rencontre des bambous certes, mais on peut aussi en acquérir cultivés en pots. Il faut noter la qualité de l’étiquetage dans le jardin et repérer les noms des bambous qui vous plairont le plus. Vous serez informés dans le même temps des dimensions qu’ils prendront assez vite à la maison. Car des bambous, il y en a des très petits et des très grands, entre 50 cm et 5 mètres. L’eau du parc est par endroit en mouvement grâce à des pompes ou une cascade immense. Et puis et surtout, ce qui ravit tout le monde, c’est le ballet lent mais incessant des carpes koï, comme peintes de rouge et de jaune. Ce sont des poissons de fort belle taille. A la longue, ils deviennent même très affectueux.

Château Saint Bernard
Belle mais atypique histoire, celle du Château Saint-Bernard dans le village du même nom à 25 kms de Lyon. Depuis une vingtaine d’années, Gilles Briens, avocat de métier, s’est attelé à la remise en état d’un château très ancien, dont on trouve trace dans des écrits notariés du 13ème siècle. Pour rendre hommage à Maurice Utrillo (il habita un temps la propriété avec sa mère Suzanne Valadon) durant l’automne 1997, les 400 habitants du village et des environs ont planté 220.000 bulbes de narcisses dans le parc. Au printemps qui a suivi : belle opération de communication avec un bouquet de 87.000 fleurs de narcisses pour composer une copie vivante de « Moulin de La Galette », célèbre oeuvre du peintre. L’ouvrage s’étale verticalement sur 9 m de haut et 21 m de large ! Et depuis, le narcisses refleurissent chaque année. Rare spectacle !
Ce champ de narcisses d’un côté du domaine laisse toutefois deux hectares disponibles. A partir de 2002, Gilles Briens se lance dans un projet tout à fait inouï par sa dimension et sa pertinence qui se divise en trois parcelles porteuses des noms suivants :
* la taille fruitière à l’ancienne pour recevoir 600 pommiers et poiriers palissés à la façon de La Quintinie, pour le Château de Versailles,
* la roseraie très élégante, avec des alliances de roses et d’autres plantes fleuries,
* puis le parcours labyrinthique dont on a une vue splendide de la dernière coursive du château. Voir site internet pour détails. Tout bonnement fantastique !

Carnet d’adresses
www.chateaudeflecheres.com/fr
http://patrimoines.ain.fr/n/musee-du-revermont/n:811
http://parc.lesjardinsaquatiques.fr
http://www.chateau-de-saint-bernard.fr
http://www.ain-tourisme.com

Bonnes adresses testées pour les plaisirs de la table :
Restaurant Voyages des sens à Treffort-Cuisiat, www.voyagesdessens.com
Restaurant Emile Job à Montmerle-sur-Saône, www.hotelemilejob.com
Restaurants Georges Blanc à Vonnas, www.georgesblanc.com

UN MOMENT DE BONHEUR A CHANTELOUP

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Par une belle journée d’été, on peut inscrire à son programme la découverte de la Pagode de Chanteloup. Même par un temps de forte chaleur, aucun risque ! La douceur reste de mise tant les sous-bois du parc sont efficaces. La pièce d’eau également. Rien qu’à voir ce vaste espace aquatique, on se sent déjà mieux. On peut même canoter. Le conseil est simple à suivre : s’allonger sur l’herbe sèche et somnoler en paix. Alors, dans un demi-sommeil, les paupières s’entrouvrent par moment et un spectacle grandiose s’offre à la vue. La « Pagode chinoise » dresse ses 44 mètres étagés sur sept niveaux. Singulière construction dont l’histoire s’associe à celle de son créateur le duc de Choiseul, homme d’importance et un temps ministre de Louis XV.

La Pagode de Chanteloup, on la trouve à deux pas d’Amboise, sur la route de Bléré. Cette belle Loire qui collectionne les demeures historiques propose une somme incroyable de réjouissances architecturales. Dans les grands jardins du XVIIIème, il était fréquent de construire des monuments pour fêter ou commémorer des faits, des gens ou des mythes du temps passé. Les mots « fabriques » et « folies » les désignaient la plupart du temps. Celle-ci nommée « Folie du duc de Choiseul » ou encore « Monument dédié à l’Amitié » est une construction de 1775, après l’exil du duc de Choiseul de la cour du roi Louis XV, en hommage à tous ses amis qui lui ont témoigné leur fidélité.

Le château et ses jardins classiques, disparus de nos jours, sont antérieurs d’environ 40 ans à l’achat de la propriété par Choiseul en 1761. L’architecte Louis-Denis Le Camus est aussitôt chargé « d’embellissements pour faire comme à Versailles » : petit parc et grand parc, étang, canal, jardin des orangers. Rien que le petit parc occupe cent hectares. Pour alimenter les nombreux jets d’eau et le grand bassin en demi-lune, de considérables travaux sont mis en oeuvre.

Vers 1770, Choiseul entreprend de prolonger la pièce d’eau par un Grand Canal, long de 600 mètres et large de 100. Ailleurs, il transforme le jardin boisé en jardin pittoresque, dans le style appelé « anglo-chinois » où serpente une rivière dont les eaux se déversent d’une hauteur de 4 mètres par un gracieux nymphée alimentant le rond d’eau central du jardin des orangers. Cédant au goût de l’époque pour la Chine, Choiseul commande à Le Camus la refonte des jardins. Les bassins rectilignes sont détruits et remplacés par une rivière aux méandres fantaisistes serpentant à travers rocailles, ponts et cascades. Les allées aux formes droites sont remplacées par des sentiers sinueux qui visitent fabriques, glacière et kiosque. Il conclut son oeuvre en faisant édifier en 1775 une chinoiserie « la fameuse pagode » que Le Camus construit dans le plus pur style Louis XVI.

Après le décès du duc en 1785, la propriété passe dans différentes mains jusqu’à ce que la famille André veille sur le site de Chanteloup, soutenue par l’Association des Amis de Chanteloup. Thierry André, l’actuel gestionnaire, s’est amusé il y a moins de dix ans à aménager un jardin d’inspiration orientale « le Petit Jardin de Fu Xi » qui vaut le détour. Détour qui n’est pas contraignant tant cette oeuvre est charmante et bien placée près des aires de repos, jeux et de restauration. Car à Chanteloup, on peut pique-niquer. Tables et chaises sont à disposition. Et si l’on a oublié d’apporter son panier repas, la boutique en propose un rempli de choses simples et bonnes. Aliments, petit flacon de vin, glace, café pour 15,50 euros. Quant aux jeux proposés, ils sont bien anciens aussi. Les jeunes d’aujourd’hui rodés aux consoles numériques découvrent avec émerveillement les jouets de bois en partie usés par le temps qui ont distrait les enfants d’hier.

www.pagode-chanteloup.com

LES RENDEZ VOUS DU MONT VENTOUX

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Avec son sommet recouvert de pierrailles blanches, qui à distance font l’effet de neiges éternelles, le Mont Ventoux est devenu au fil des siècles une montagne mythique. Dans un paysage de plaines et de collines, ses 1912 mètres d’altitude le placent au dessus du lot : aucune cime concurrente à l’horizon. Alors, bien sûr, on le remarque de loin. Et on rêve de l’approcher tant il exerce sur chacun une réelle fascination.

Tous les superlatifs ont été égrenés à son sujet. Qui n’a entendu les radios à l’occasion du Tour de France cycliste ! C’est une terre de souffrance pour les coureurs du peloton. Sur sa base forestière, tout le monde passe sans trop de soucis. Les différences s’observent lorsque la verdure cède la place à la roche. Les envolées lyriques des commentateurs sont à la hauteur de l’événement.

Ce Mont Ventoux, placé en limite nord de la Provence, est bien une terre de contrastes. Une terre où tout s’exprime dans l’amplitude : froid de l’hiver, chaud de l’été, puissance du vent. Son sommet et les villages des vallées offrent en échange une diversité de panoramas et d’activités humaines stupéfiantes. Pour une découverte de cette merveille provençale, une bonne adresse : l’Office de Tourisme de Vaison-la-Romaine, qui voisine le site antique de la ville. Soucieuse de communiquer, Lise Trincaretto, directrice de l’office, a récemment guidé les journalistes de la presse touristique sur une sélection de l’année, en commençant par son activité préférée, la randonnée lever de soleil au Ventoux.

« C’est sûr qu’il faut un minimum de condition physique, dit-elle, pour aligner 12 km de montée et autant pour redescendre. Mais tout du long ce n’est que pur bonheur. Départ à 23 heures. C’est mieux les soirs de pleine lune. Une lampe frontale se montre fort utile par moment. En avançant, c’est comme une introspection qui commence. L’obscurité renforce l’ouïe. Elle révèle les sons du Ventoux durant la nuit, en partie le fait des animaux qui circulent eux aussi. L’odorat se renforce. On respire la fraîcheur qui s’avance, les essences des arbres qui se réveillent. On les entend presque raconter leur journée passée au soleil. Avec la marche, on sent son esprit partir, donner un autre sens à l’environnement nocturne. Les pauses permettent de se ravitailler et de sympathiser avec les autres marcheurs rêveurs. Vers 5 heures, au coin du feu dans la bergerie, on comate en attendant le moment ultime du lever du soleil. Puis c’est le feu d’artifice ! Alors, dopé par une énergie inconnue, on redescend en partageant les impressions, en les revivant et c’est déjà fini. Ne reste que le souvenir et l’envie de recommencer. Notre conseil : Cédric Demangeon, guide accompagnateur en montagne diplômé d’Etat, est le spécialiste du Ventoux. Il saura juger de votre préparation physique pour aborder l’épreuve dans les meilleures conditions. En hiver, c’est en raquettes qu’il fait découvrir le Géant. »

Les choix de Lise se poursuivent par le Site Archéologique gallo-romain de Vaison, le plus grand à ciel ouvert d’Europe. On évolue à travers les fondations retrouvées de riches maisons patriciennes aux dimensions exceptionnelles et dans les thermes, puis dans les rues pavées des quartiers commerçants. C’est une immersion dans la vie quotidienne d’il y a deux mille ans, au temps de l’opulente cité antique Vasio devenue Vaison-la-Romaine. Le pont qui traverse encore l’Ouvèze est d’époque, tout comme le théâtre antique avec ses six mille places. Dégagé et réhabilité, il est devenu le cadre des meilleurs événements artistiques de l’été.

Les caves viticoles ne manquent pas en Vaucluse. De nombreux vignerons du Ventoux produisent des vins excellents, le plus souvent en culture biologique, raisonnée ou biodynamique, qui réjouissent le palais et mettent les papilles en fête. On les trouvent près des villages de Rasteau, Mollans-sur-Ouvèze, Séguret, Vaison, Sablet, Entrechaux, Puyméras, Cairanne. Il y a aussi le village de Crestet, avec sur les hauteurs des Dentelles de Montmirail le Domaine de La Verrière. C’est là qu’on produit les vins Chêne Bleu. « L’altitude du domaine, autour de 550 m, déclare Nicole Rolet, maîtresse des lieux, apporte une fraîcheur inégalée à nos raisins baignés de soleil, une condition idéale pour produire des vins haut de gamme ». Xavier et Nicole Rolet ont entrepris la restauration d’un prieuré médiéval il y a une vingtaine d’années avec l’idée de restructurer ses 35 hectares de vignoble qui sommeillaient depuis des siècles. Ils disent avoir été comme envoutés par la beauté du site et ils ont fait le nécessaire pour lui rendre sa vraie valeur. A La Verrière, on vend du vin mais pas que. Plusieurs offres oenotouristiques sont autant de raisons d’aller rendre visite au domaine. Jusqu’à fin septembre et sur réservation, on peut goûter les vins à l’occasion des compositions maison de Paniers Pique-Nique, de ChênoBox, d’un repas dit Table du Potager, les légumes venant du potager de la maison. Les mercredis aussi, en fin d’après-midi, possibilité d’avoir avec un verre de vin un assemblage délicat de charcuteries et de fromages du pays. Le parc a été paysagé dans un esprit naturel où l’on se sent bien. Il se glisse jusque dans les vignes, auprès des bâtiments d’habitation, de réception et des celliers. Un grand potager bio grand chic et un assemblage de carrés de plantes aromatiques très branché ajoutent d’autres charmes.

La découverte réussie d’une région passe bien entendu par la rencontre de lieux pittoresques dont on gardera un bon souvenir une fois rentré à la maison. C’est bien le cas d’une table d’hôte, VentouYama, celle de Jean-Marc Satinet à Mollans-sur-Ouvèze. Jean-Marc est ouvert sur les cuisines libanaises, indiennes et des sud (s) en général. Le menu peut se discuter lors de la réservation. Salle à manger ouverte sur un jardin singulier qui transcrit bien les fantaisies créatives du chef. A la même adresse, sa compagne la plasticienne Florence Gosset peint sur des supports très variés et la visite de son atelier agrémente bien la soirée. Prix raisonnables !

Autre adresse pour une « session alimentaire inoubliable » à Brantes, village haut perché de la vallée du Toulourenc. Sur ce nid d’aigle habité par une trentaine de personnes en hiver, le double à la belle saison, il y a cette histoire où deux femmes ont associé leurs talents. Odile Daniel a rejoint Jacqueline à Brantes il y a sept ans pour ouvrir une école du goût. Jacqueline Toumissin « est de Brantes » depuis toujours. Enfant elle accompagnait sa grand-mère sur les chemins pour récolter les plantes qui nourrissent tels fenouil, pourpier, plantain, coquelicot, bourrache, campanule, que ce soit par leurs feuilles, leurs fleurs ou leurs racines. La grand-mère nommait les plantes en langue provençale. La petite Jacqueline a grandi, a poursuivi ses recherches sur les plantes sauvages à vertus alimentaires et a retrouvé leur appellation française. Puis en latin puisque c’est bien sûr et seulement le nom latin qui permet de savoir à coup sûr l’identité de ce dont on parle. Si l’on apprend à reconnaitre les plantes comestibles, on apprend dans le même temps à distinguer celles qui transportent dans leur sève des substances dangereuses pour la santé comme la célèbre rue (Ruta graveolens) longtemps utilisée dans la pharmacopée populaire pour son pouvoir abortif. Jacqueline et Odile, ce duo de femmes curieuses de ce qui se mange, ont progressivement découvert que les herbes les plus ordinaires et rarement utilisées en cuisine pouvaient être délicieuses à condition de bien les traiter. Selon les préparations, consoude, ortie, graine de tournesol se révèlent goûteuses si on les sèche, huile, sale et associe avec recherche. Bref, ces deux amies se sont réunies pour ouvrir échoppe portant fièrement la bannière de « Les Aventurières du Goût ». Devant le succès d’estime vite rencontré et l’appui des services touristiques locaux, elles ont développé un programme. Elles proposent sur réservation des matinées cueillettes sur les sentiers et venelles. On démarre muni de paniers et sur les conseils de Jacqueline on s’empare de telle ou telle plante. Puis on revient à la maison et on imagine des recettes en fonction de ce que l’on a rapporté et des provisions de matières plus traditionnelles tenues en réserve dans les placards.

On ne quitte pas Brantes sans rendre visite à Véronique Dornier, la merveilleuse santonnière. Dans sa boutique, elle peint devant les visiteurs toute une gamme de personnages de crèches. On peut se faire plaisir à bon compte avec les petits modèles.

Et bien sûr quand on parle de Provence, on ne manque pas d’évoquer les nombreux et typiques villages qu’on découvre hors des grands axes. Le Pays Vaison-Ventoux a fait ses comptes. Il en a relevé 19 qui méritent le détour pour les découvrir. Et même le voyage comme c’est le cas pour Séguret, village de pierres replié sur lui-même et caché par ses remparts. Séguret est membre de l’Association des Beaux Villages de France qui pour l’instant en compte 154. La vue sur la plaine est impressionnante, surtout lors des diners en plein air depuis le restaurant Côté Terrasse. Ici tout est beau, la nourriture excellente et l’animation à son meilleur.

Carnet d’adresses :

www.vaison-ventoux-tourisme.com
cedric.demangeon@gmail.com (06 10 33 55 12)

www.chenebleu.com/francais

04 90 10 06 30
Chemin de la Verrière
84110 Crestet

www.facebook.com/ventouyama/

lesaventurieresdugout.org

Anne-Marie Vaysse, chambres à Entrechaux
06 20 26 84 70

www.legirocedre.fr

Restaurant Côté Terrasse, au coeur de Séguret, rue des Poternes, 04 90 28 03 48

Véronique Dornier, la santonnière de Brantes, 06 98 46 65 01

www.les-plus-beaux-villages-de-france.org/fr

VONNAS, LE VILLAGE JARDIN DE GEORGES BLANC

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Il semblerait que la Maison Blanc soit l’établissement le plus anciennement étoilé Michelin au monde qui possède encore « 3 étoiles ». Soyons bon joueur et n’allons pas vérifier cette information. Première étoile en 1929, la suivante en 1931. De la grand-mère Blanc au petit-fils, la maison de Vonnas a de la suite dans les idées. Il faut dire que Maître Georges semble infatigable, bien qu’âgé de 73 ans. Sa vie dépendrait-elle de cette recherche permanente de la qualité, de l’innovation, de l’entreprise ? Sa vie, non ! mais sa bonne humeur certes, ainsi que la santé de l’entreprise. Car l’empire Georges Blanc n’est pas seulement un grand et chic restaurant où le meilleur arrive à chaque service, comme s’il était naturel ! C’est désormais un village-jardin peuplé d’enseignes Georges Blanc avec plusieurs hôtels, restaurants, boutiques. On ne peut pas les manquer. L’essentiel se tient autour de la Place du Marché, avec une rivière, un jardin public et de nombreux bâtiments peints (beaucoup de rouge brique) estampillés au nom du maître. Un énorme coq (de Bresse) en métal est en vigie devant le « 3 étoiles » fleuron de la chaine « Relais & Châteaux ». La diversité d’établissements permet de proposer des plats et des menus toujours au top mais à des prix différents. Allons se régaler de la formule « Midi Express » en semaine avec 25 euros : amuse bouche + plat du jour + dessert du jour + verre de vin + café. C’est une façon polie et souriante de faire connaissance avec la maison.

Pour passer la nuit, on peut rester en ville. Ou faire trois minutes de voiture pour rejoindre le Château d’Epeyssoles, récente acquisition avec parc de 14 hectares et plans d’eau. Beau bâti, beau parc, bel accueil. Nous sommes au calme, sauf à se plaindre des chants d’oiseaux. C’est devenu le lieu idéal pour les séminaires. Repas, petits déjeuners décontractés. Joggings matinaux dans la rosée et soleil sortant du bois. On accueille aussi les individuels. 18 chambres spacieuses disséminées dans de petits pavillons autour de la piscine. Rentrer de nuit n’est pas un problème. Un éclairage discret indique les cheminements. Quelques projecteurs soulignent les points d’intérêt. On peut rester un long moment à rêver devant un énorme chêne centenaire mis en relief par la fée lumière. Le délié de ses branches et la puissance de sa pousse n’en sont que plus admirables.

Du côté de la table, l’appellation des plats qu’on se promet de goûter met l’eau à la bouche. Les gourmets en balade font halte heureuse et cherchent sur la carte les mots qui collent à ce palais des sens : ravioles de crustacées, escargots au vert, fois gras au balsamique, huîtres Gillardeau en gelée d’eau de mer, embrouillade de cuisses de grenouilles, savarin d’omble chevalier aux queux d’écrevisses et bien sûr le poulet de Bresse AOP et les crêpes vonnassiennes. Et qu’on se rassure, plus de 100.000 bouteilles attendent dans une cave sur mesure.

Dès son arrivée dans l’affaire familiale, le chef s’est attaché à la transformation des lieux. Si ses parents lui avaient laissé une belle place dans le monde de la gastronomie, le décor datait un peu. Intéressé par l’amélioration et la défense de l’environnement, Georges Blanc comprend l’importance du cadre de vie. Il se plait à créer du rêve avec une attention soutenue pour les espaces verts. En se promenant dans les rues de Vonnas, on peut passer dans s’en rendre réellement compte de l’espace public et sa décoration communale à l’espace privé des jardins du domaine Blanc. Cette interpénétration du fleurissement et des plantations d’arbres et d’arbustes remplit d’aise autant le promeneur que le client du restaurant. Quelques sculptures contemporaines et des pièces anciennes tels pigeonnier, volière, portail en fer forgé agrémentent l’ensemble de façon élégante. Et certains objets de collection comme un chariot à glaces à l’ancienne donnent l’impression que la décoration s’inspire du registre bon enfant. Le potager n’a pas été oublié. Et il est amusant de surprendre un cuisiner avec sa toque blanche sortir un panier à la main pour aller faire provision d’herbes parfumées et d’un complément de légumes. Le visiteur attentif remarquera une petite parcelle de vigne. Sans doute pour faire écho au vignoble de 17 hectares que Georges a planté en 1985 à Azé et où il vinifie son propre vin.

www.georgesblanc.com

LE MANDALA, SOUVENT UN DESSIN, QUELQUEFOIS DU LAND ART

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Le mot sanskrit « mandala », utilisé dans le langage des brahmanes de l’Inde, fait une entrée remarquée dans notre quotidien. Cela mérite quelques explications. Mandala exprime les notions de cercle, de centre, d’unité, de totalité. Dans la tradition orientale, le cercle représente le divin. Le symbole de cercle n’est pas non plus inconnu en Occident. C’est bien sûr le symbole de la vie avec la naissance, la maturité et la mort suivi, selon les cultures, par la résurrection ou une nouvelle naissance.

Au départ, le mandala s’exprime par un dessin qui gravite autour d’un point central et qui se développe cercle après cercle. Carl Gustav Jung, médecin psychiatre suisse élève de Freud, a théorisé sur les vertus thérapeutiques du mandala. Ce moment de méditation créé par le dessin et les couleurs qu’on y place permet à chacun de trouver le calme et découvrir au fond de soi-même des sensations que les mots ont du mal à exprimer.

Les enfants sont particulièrement désignés pour l’exercice du mandala. Durant son coloriage et grâce aux formes symétriques placées autour du centre, les enfants parviennent à se détendre et à épanouir leur esprit. Ils trouvent ainsi le calme et l’équilibre qui sont les bases d’une vie harmonieuse.

Quelques artistes spécialistes du land-art ont récupéré à leurs comptes les mécanismes bienfaiteurs du mandala en proposant sur ce thème des récréations scolaires en plein air. C’est, entre autres, le cas de Cathy Hareng qui promène sa panoplie d’outils et va de place en place dans les jardins qui acceptent d’accueillir des élèves d’écoles primaires. Le Château du Rivau, près de Chinon, est une de ses terres d’accueil, ce qui la réjouit. Car on met au Rivau à sa disposition un univers de rêve et de contes de fées, avec en plus assez d’éléments végétaux frais dans le jardin à ramasser ou cueillir pour réaliser ses motifs de land-art mandala. L’illustration ci-dessous faite sur site le 27 juin dernier témoigne de la créativité des enfants ainsi que la quantité importante de fleurs, de feuilles et autres matières nécessaire pour ces oeuvres à vie brève.

Pour joindre Cathy Hareng et connaitre son programme 2016-2017 : nenuphartateliers.blogspot.fr/search/label/château%20du%20Rivau

Pour joindre le Château du Rivau et connaitre son programme d’animation en 2016 : www.chateaudurivau.com/fr/index.php

Pour découvrir un des meilleurs livres sur des dessins de mandalas : www.plumedecarotte.com/envie-de-mandalas-nature.html