UNE PASSION POUR LES CHEVAUX

couv-chevaux-deurope

Avant d’ouvrir le dernier livre d’Elise Rousseau « Guide des chevaux d’Europe », je n’avais aucune connaissance sérieuse ni idée arrêtée sur le monde des Equidés. Et rien ne me prédisposait à son étude, même si auprès d’un beau-frère j’avais été amené à admirer des montures de concours hippiques dans les boxes et en pâtures. C’était sans compter sur mes petites-filles, Sarah et Lucie, qui ayant vu à leur tour ces mêmes chevaux, ont eu envie de les approcher et puis de les monter. Promenades à poneys pour commencer !

Sarah, huit ans, aime lire et déjà se documenter sur les sujets qui l’intéressent. Les chevaux en font partie. En cherchant un livre à la fois sérieux et facile à lire, j’ai découvert la belle compilation d’Elise Rousseau sur les chevaux d’Europe, très bien mise en situation par un quantité incroyable de dessins de l’illustrateur Yann Le Bris, professionnel bien rôdé par ses nombreux travaux dans les revues naturalistes. Ce livre va convenir aux plus jeunes car son format proche du A5 se tient bien dans la main et sa couverture cartonnée rigide le met à l’abri des manipulations parfois hasardeuses des plus jeunes.

L’auteur des textes, Elise Rousseau, a travaillé plusieurs années dans le milieu de la protection de la nature. Puis elle s’est emparée de la plume qu’elle manie bien. Au fil des pages, le lecteur est transporté dans son univers car elle est cavalière depuis l’enfance et vit quotidiennement au contact des chevaux. Pour chacun d’eux sont notifiés la taille, les robes possibles, la morphologie, la répartition géographique, les origines et l’histoire, les caractères et qualités. Et surtout les utilisations recommandées !

C’est ainsi qu’on découvre sur plus de 300 pages que le poney Shetland est la monture des enfants par excellence, que le Irish cob qui a longtemps tiré les roulottes des nomades est un très bon compagnon de loisirs familiaux, que le Pottok du Pays Basque est un très bonne monture de sport pour les plus jeunes (dressage, saut d’obstacle et concours complet) et que le Haflinger par son intelligence et son pedigree montre une grande polyvalence pour les loisirs des petits et des grands. Pour le fun et le loisir de briller en société, on peut tenter de se procurer un des plus rares : le cheval de Przewalski aux origines lointaines et encore mal déterminées. Il diffère des autres avec ses 66 chromosomes quand la norme est 64. Ce cheval sauvage est rapide et très résistant. Et il supporte aussi les conditions climatiques les plus difficiles. Mais il faut savoir qu’il ne se laisse pas dresser. Tout comme le zèbre !

Ce livre fait aussi le point sur les différentes allures naturelles du cheval : trot, pas, galop. Et l’alimentation, le sommeil, la sociabilité, l’intelligence et les principales disciplines équestres. Bref, un livre passionnant et une excellente opportunité saisonnière en le glissant dans la hotte du Père Noël.

Guide des chevaux d’Europe. Delachaux & Niestlé Editeurs. 30 euros TTC
ISBN 978-2-603-02437-9

img_5747-copie

JEAN MUS JARDINIER DU MONDE

d622458

A la fois livre d’art des Jardins et de botanique, le dernier opus édité par Ulmer sur l’oeuvre du paysagiste Jean Mus est également un grand et beau livre qui restera la meilleure référence pour évoquer la carrière de ce jardinier tout à fait exceptionnel. Jardinier certes mais homme d’affaires et homme du monde tout autant ! C’est aussi un personnage international. Et pourtant rien ne l’y prédestinait puisque élevé dans un famille modeste. Jean Mus s’est forgé une cuirasse d’aventurier.

Dans les années 1970, après avoir obtenu son parchemin de l’Ecole du Paysage de Versailles (paysagiste DPLG), il s’installe modestement sur les lieux de sa jeunesse et il rayonne entre Grasse et Cannes. Les Soeurs Schneider qui a l’époque font les beaux jardins locaux ont repéré ce personnage jovial et déjà haut en couleurs qui déboule dans une voiture de sport. Son père a été jardinier dans les grandes maisons de la côte, dont celle de la famille du vicomte de Noailles, autre célébrité jardinière et culturelle du moment. Jean a grandi dans cette atmosphère des familles « bien nées » où chaque demeure a son jardin élégant et tout en nuance, reflet de la Côte d’Azur de la période 1850-1950.

Il est évident que ce garçon a des facilités pour le théâtre (passion de jeunesse) et les langues. Son anglais excellent (pas si fréquent chez les paysagistes français du moment) lui permet de trouver des missions en Orient. C’est l’époque où les monarchies du Golfe Persique se mettent à copier l’Occident. Son sens des relations publiques lui fait vite rencontrer la bonne personne au bon endroit. Ces premiers succès renforcent son appétit et le voilà qui parle d’égal à égal avec une riche clientèle bien présente entre Saint Tropez et Menton, ainsi qu’avec des architectes et décorateurs de renom. Son carnet d’adresses s’étoffe grâce au travail qu’il fournit. Dès qu’il en a l’opportunité, il installe son bureau d’études à Cabris, jolie cité dans les collines au dessus de Grasse, là même où il habite désormais. Trois minutes en voiture entre le bureau et la belle olivaie qu’il transforme en jardin à la suprême élégance et carte de visite bien vivante où il reçoit les clients qui sont devenus ses amis.

Chaque jardin réussi en amène un autre, d’autres… Jean semble infatigable et son charme opère. C’est un séducteur qui sait parler aussi bien aux riches clients, aux artisans qui réalisent ses plans qu’aux jardiniers qui vont entretenir et mettre en forme ce qu’il plante.

La presse internationale relate ses travaux depuis plus de trente ans. Ils occupent aussi une place de choix dans beaucoup de publications et ouvrages d’édition. Le maître mène maintenant la vie animée des gens célèbres. Un jour on le voit à Saint Tropez, puis ensuite à Monaco où il a travaillé entre autre pour la famille princière. Un peu après c’est à Nice où il a remanié les jardins du Carlton. Une autre fois c’est Paris avec le chantier de refonte totale de l’hôtel Ritz. Son savoir-faire, sa détermination et son charme donnent confiance jusqu’en Grèce, Espagne, Usa, Afrique du Nord, Allemagne.

Avec Philippe Perdereau qui a fait les photos de ce dernier livre (merveilleuses photos !) et avec Dane McDowell qui a su mettre en belles formules toutes les délicatesses et les précisions, ce livre restera un marqueur précieux et inoubliable sur la conception et les réflexions qui font des jardins de Jean Mus ce qu’en musique on a coutume de nommer des masterpieces.

Chaque lecteur sera impressionné par les photos, aussi belles que descriptives. Et chaque connaisseur découvrira des approfondissements sur l’art des jardins façon Jean Mus. Cette culture du jardin méditerranéen pour Jean Mus remonte à des maitres plus anciens tels Ferdinand Bac et Russell Page qui ont tant oeuvré sur la Riviera. A sa façon, il prolonge leur regard avec des techniques modernes et des voeux renouvelés d’une clientèle contemporaine. Au fil de près de 200 pages, on a plaisir à découvrir ou se remémorer ses plantes fétiches. Ah ! les pittosporums, lavandes, jasmins et pérovskias qui apportent leurs parfums. Et combien d’autres indispensables pour la force de leurs couleurs et la singularité de leurs formes ! Et toutes ces espèces qui peuplent la forêt méditerranéenne, garrigue ou maquis, il les plante par vagues avec un souci d’intégration du jardin dans le paysage. Car n’oublions jamais que le jardin privé doit se faire discret dans ses limites pour se fondre sans heurts dans les espaces sauvages qu’il côtoie. Ce livre est une belle leçon de jardin, au minimum !

Jean Mus Jardins méditerranéens contemporains. Editions Ulmer. Parution le 13 octobre 2016. Prix TTC France 45 euros.

BAGNOLES DE L’ORNE VILLE BELLE EPOQUE & CONTEMPORAINE

Bagnoles de l'Orne-Ville fleurie

Au coeur de la Forêt d’Andaine, dans le département de l’Orne, il existe un réel joyau à l’architecture « Belle Epoque ». C’est Bagnoles-de-l’Orne, ville touristique dont l’histoire commence avec une légende :

« Il était une fois un seigneur nommé Sire Hugues qui aurait tout donné pour récupérer sa jeunesse. Il était toujours accompagné de son fidèle destrier Rapide, lui aussi fatigué par des années de batailles. Un jour, le seigneur décide de libérer son cheval en forêt. Et à sa grande surprise le cheval réapparait tout fringant. Intrigué par cette jeunesse retrouvée, Sire Hugues suit le cheval qui le conduit à une gorge profonde d’où jaillit une source d’eau chaude. Le cheval entre dans l’eau. Son maître hésite mais il finit par le rejoindre et lui aussi retrouve vigueur et santé ».

Après sa découverte, la source est exploitée dès le 17ème siècle. Au fil du temps, les bains se médicalisent. La source fait désormais partie de la famille des eaux oligo-métalliques. Ses vertus sont recommandées dans les traitements de phlébologie, rhumatologie et gynécologie.

C’est en 1881, avec l’arrivée du train, que tout s’accélère. Puis en 1886, le député de l’Orne Albert Christophle, urbaniste avisé, lance la construction d’un quartier résidentiel de haut-standing destiné à recevoir une clientèle fortunée. Sur le plan des matériaux, des couleurs, de l’architecture, toutes les villas doivent respecter un cahier des charges très précis. Tout est conçu pour attirer le regard et exposer la richesse des lieux. Les propriétaires aisés séjournent plusieurs mois par an et profitent des animations du casino, tennis, des courses hippiques, promenades et soins thermaux bien sûr. Dans l’entre-deux-guerres, les rois de Belgique et de Roumanie fréquentent Bagnoles. La station est lancée et devient vite mondialement connue. Aujourd’hui, le casino est ouvert toute l’année et il propose aussi salle de cinéma, dancing, pub cabaret. Beaucoup d’hôtels avec plus de 700 lits disponibles et une trentaine de restaurants, dont Le Manoir du Lys qui est étoilé au Guide Michelin. Que faut-il voir maintenant à Bagnoles-de-l’Orne ? Voici quelques suggestions.

Architecture Belle Epoque.

Le quartier « Belle Epoque », symbole de la bourgeoisie du 19ème siècle, est situé sur les hauteurs de la ville. Construites entre 1886 et 1914, ces splendides villas accueillaient les Parisiens pendant l’été. L’architecture locale a été inspirée par le courant néo-régionaliste normand comme on peut le retrouver dans les stations de bord de mer de la « Côte fleurie » tout en répondant au cahier des charges local.

Les soins proposés par le spa thermal.

Les pommes de Normandie, on s’en régale, on en fait un cidre merveilleux, alors pourquoi de pas imaginer s’en servir dans un spa original qui fait sa publicité sur les actifs de la pomme à cidre et la chlorophylle de la forêt toute proche. On peut tester le temps d’une journée, ou d’un week-end. Les accros reviendront pour un séjour de plus longue durée. Le personnel du B’0 spa est formé pour toutes sortes de soins, comme enveloppements et gommages, soins des mains, des pieds, cérémonie du bain de vapeur, et des massages à multiples fonctions. Le plus amusant qui porte l’appellation de « délicieusement nonchalant » a pour effet de dissiper les effets du stress et récupérer un sommeil profond et réparateur.

Vie de château pour l’hôtel de ville.

Au coeur d’un vaste parc, le château de La Roche Bagnoles fut édifié entre 1855 et 1889 pour le compte d’Anne-Marie Catherine Goupil, fortunée propriétaire. Le lieu est devenu l’hôtel de ville. Beaucoup d’arbres plus que centenaires. Promenades libres à l’année. C’est aussi le lieu où se tient tous les ans en fin de printemps une fête des plantes et des arts du jardin.

Attractions et fêtes saisonnières.

Tennis, golf 9 trous, mini-golf, parcours acrobatique dans les arbres, pédalos, aire de jeux pour enfants, activités autour d’une trentaine de chevaux normands, percherons et autres : attelage, dressage, voltige à la Ferme du cheval de trait de La Michaudière. On le voit, les plus jeunes sont les rois à Bagnoles. En automne, cueillette des champignons dans la Forêt d’Andaine en famille.

La visite du Jardin Retiré.

En pleine ville et autour d’une belle maison, le jardin d’Annie Blanchais s’étale sur 2500 m2. De grands arbres donnent l’impression qu’on entre dans une forêt. Forêt pour l’ombre, le secret, pour l’ambiance et pourtant ouvert à la visite d’avril à septembre. Le reste du temps, c’est sur rendez-vous au 02 33 37 92 04. Les vraies forêts ont des clairières. Ici aussi. Une dizaine. Et dans chacune un thème nous conduit vers le jardin de buis, de soleil, d’ombre et de lumière, et vers l’allée blanche et le jardin de charme. Avec des bancs pour se poser et rêver. Annie connait ses plantes. Elle communique son savoir à qui demande.

Détente au bord du lac.

Jadis et modestement nommé l’Etang de la forge, le lac de Bagnoles-de-l’Orne est un point de ralliement et de détente. On peut retrouver ses amis à La Potinière du lac pour boire un verre et s’attabler au restaurant. C’est aussi un hôtel de bonne réputation. Le casino est là aussi avec de multiples activités.

La gastronomie et les cours de cuisine au Manoir du Lys.

Bonne table, belle adresse, le Manoir du Lys est la meilleure table de la région. Et un excellent hôtel. Le chef de cuisine Franck Quinton propose des cours de cuisine. Bon complément à la culture livresque, voir un chef étoilé à l’oeuvre est enivrant. Il est précisé qu’il s’agit d’un cours participatif. Le prochain a lieu le 3 décembre et coûte 105 euros. Pour cette somme qui peut sembler « coquette », l’élève d’un jour retrouve le maitre à 9H00 le matin et ne le quitte qu’à 15H00. Entre temps, les participants auront accompagné le chef au marché afin de composer un panier varié pour réaliser un menu de saison : entrée, plat, dessert. Puis retour en cuisine et au travail. Le chef explique et guide les gestes de chacun. A 13H15, on passe à table en sa compagnie. Eau, vin, café, tout est compris. La maison propose un atelier oenologie en soirée autour d’une collation apéritive. Renseignements à l’hôtel et sur son site.

Carnet d’adresses
Office de tourisme, place du marché. 02 33 37 85 66
www.bagnolesdelorne.com
www.bo-spathermal.com
www.manoir-du-lys.fr
www.lejardinretire.fr

LES PLUS BEAUX PAYSAGES DE FRANCE

esterel-5-jpg-118

Quel point commun réunit le Colorado de Rustrel, les Calanques de Cassis et la Montagne de Reims ? Georges Feterman, professeur agrégé de Sciences de la Vie et de la Terre, en a trouvé un. C’est la beauté. La beauté, tout simplement ! Son dernier livre en témoigne.

La France possède en effet une formidable diversité de paysages dont certains suscitent émotion et émerveillement. Georges Feterman fonctionne au coup de coeur. Sillonner la France pour admirer, décrire, photographier des paysages est un bonheur qu’il ne veut pas se refuser. Mais avant de mettre ses lecteurs sur la route, le professeur retrouve ses notes de cours, l’enseignement qu’il distribue. Et avant même la première image, il explique.

Il explique la genèse des paysages, une science qu’il estime méconnue alors qu’elle est précieuse : la géologie ! Afin de s’y retrouver, pour déguster un site au delà du simple constat esthétique « C’est beau », il estime qu’il faut s’imprégner de l’histoire géologique de la France. A grands traits, il distingue 5 périodes.

1. Voici 300 millions d’années, le massif hercynien se dressait d’est en ouest et faisait émerger les granites qui forment aujourd’hui encore l’épine dorsale de notre pays, en allant de la Bretagne, au Massif Central et aux Vosges.

2. La mer envahit ensuite l’essentiel des territoires actuels de notre pays en déposant des masses invraisemblables de sédiments. Les « îles de granite » trop hautes pour être submergées seront épargnées. Ces dépôts essentiellement calcaires forment l’assise de la Provence, du Languedoc, des bassins Aquitain et Parisien, ainsi que le Jura.

3. A l’ère tertiaire, le soulèvement alpin bouleverse la donne en faisant émerger les vieux granites qui somnolaient paisiblement. Une formidable chaine de montagne surgit, engendrant des conséquences impressionnantes comme le soulèvement du bord du Massif Central et des Vosges, le plissement du Jura, le basculement du bassin Parisien et la formation des volcans d’Auvergne.

4. Pendant l’ère quaternaire, l’alternance des périodes glaciaires et interglaciaires modifie le niveau des océans. Les glaciers continentaux puis les rivières creusent de profondes vallées ou des gorges qui deviendront célèbres : Tarn, Ardèche, Verdon.

5. Arrive enfin l’Homme, au Néolithique, qui en développant son agriculture transforme ce que la Nature lui avait confié avec les conséquences et les risques que l’on connait. Nos paysages actuels sont le reflet de ces évènements.

La promenade peut commencer :

Les grès roses du Cap Fréhel (pages 212/213) s’avancent dans l’océan. C’est l’un des promontoires les plus célèbres de Bretagne. Ses roches sont issues de plages de sable consolidées qui ont plus de cinq cents millions d’années.

L’Etang de Lindre et le Pays du sel (pages 184/185). Une des plus vastes étendues d’eau de Lorraine et paradis pour les amoureux de la nature. Insectes et oiseaux se comptent par milliers : amphibiens, libellules, busards, hérons, grèbes. Avec la complicité des hommes, les cigognes se sont installées des les villages de Lindre-Basse et Tarquimpol, ce dernier délicieuse petite cité bâtie sur une presqu’île.

Le Colorado provençal (pages 94/95) fait penser aux grands paysages de l’Ouest américain dans la plaine d’Apt, au pied du Luberon, et plus précisément sur la commune de Rustrel. Les hommes y ont creusé des carrière dans le passé pour en extraire l’ocre et les ont abandonnées. Il en résulte un paysage insolite fait de cheminées de fées, de déserts miniatures, de collines enchantées. On peut y randonner à loisir.

Le ravin de Corboeuf (pages 166/167) se situe dans le paysage volcanique du Puy-en-Velay. Il fait partie de ses lieux étranges où les argiles, profondément entaillées par les eaux de ruissellement, ont pris un aspect spectaculaire. Quelques arbres ont réussi à s’implanter sur cette terre glaise, vraiment infréquentable par temps de pluie.

Les roches volcaniques de l’Estérel (pages 118/119). A la fin de l’ère primaire, la chaîne hercynienne provençale fut fracturée par de multiples effondrements. Les failles ainsi formées favorisèrent la montée du magma. Ce volcanisme acide déchaina des manifestations très violentes, de type explosif, caractérisées par des laves visqueuses, des projections de cendres et de nuées ardentes. Le calme revenu, les roches se consolidèrent, conservant en partie leurs couleurs de feu.

Le col de l’Izoard (page 22/23). La route qui franchit ce col traverse les rochers déchiquetés du site lunaire de la Casse déserte. L’alternance du chaud et du froid brise les roches, ce qui facilite la constitution d’éboulis. D’étranges pitons dentelés accentuent l’impression lunaire qu’on ressent. Les roches qui les composent, appelées cargneules, furent broyées par la progression des nappes de charriage qui chevauchèrent les Alpes occidentales au Tertiaire.

Les orgues d’Ille-sur-Têt (pages 204/207). Au pied du mont Canigou il y a quelques millions d’années, les vieux granites du massif de Bélesta s’érodèrent sous l’action des eaux de ruissellement. Celles-ci arrachèrent progressivement les minéraux composant la roche, déposant en contrebas des sédiments argilo-sableux sur une grande épaisseur. Le paysage étrange des orgues d’Ille-sur-Têt résulte de ce travail incessant qui isola les colonnes au pied d’argile.

photos de Georges Feterman
Editions Delachaux et Niestlé, septembre 2016, 29,90 euros
ISBN : 978-2-603-02438-6
www.delachauxetniestle.com

FETE DE LA SOUPE AU JARDIN DE SASNIERES

img_3809-1200x910

Une date à retenir pour occuper un dimanche qu’on espère ensoleillé : le 13 novembre 2016. Dans le Jardin de Sasnières, en Loir-et-Cher, au sud de Vendôme, se tiendra le 4ème édition de « la Fête de la Soupe ».

Voici le communiqué officiel pour cette opération, comme on peut la lire sur le site internet du jardin
« Le dimanche 13 novembre 2016 : Fête de la soupe ! Soupe de mots !
La Fête de la Soupe a pour but d’organiser un concours « bon enfant » entre plusieurs équipes de soupiers qui auront envie de faire goûter leur création de soupe. Vous pouvez d’ores et déjà demander votre bulletin d’inscription au concours de soupe. Vous êtes invités à venir concourir, goûter, commenter, passer un moment agréable à discuter avec les participants et vous aurez la possibilité de choisir la soupe que vous préférez. La soupe de mots consiste en une liste de mots imposée avec laquelle chaque participant doit composer un texte. Pour plus d’informations : association.jardindesasnieres@orange.fr

L’entrée à la fête est gratuite.

Le kit de dégustation acheté 5€ vous permettra de goûter à toutes les soupes. »

Beau programme donc. Les amateurs de soupes accompagnent Molière quand il déclare « Je vis de bonne soupe et non de beau langage ». Les soupes sont multiples et se cuisinent depuis des millénaires. Elles sont à base de graines, de plantes, de viandes. D’anciens écrits mentionnent qu’à Athènes la soupe de lentilles entretient le moral des troupes. Dans la Chine des temps anciens on parle de soupes de riz et de fèves. Les Byzantins se régalent de soupes de poissons aux légumes, très relevées et sucrées de miel. Plus tard, en Corse, avec des châtaignes séchées, on fait de la soupe au lait de chèvre, épaissie de vermicelles ou de petits macaronis très courts. Cette soupe est si épaisse que la cuillère tient droite dans le bol. Au XIIème siècle chez nous, on commence à parler de « tremper la soupe ». On verse du bouillon brûlant fait de viandes, de légumes ou de vin sur d’épaisses tranches de pain. Un peu boudée pendant les trente glorieuses où des nourritures plus chic la détrône, les soupes reviennent en force depuis dix ans. Et c’est tant mieux car elles possèdent des qualités diététiques et nutritionnelles excellentes. On ne grossit pas avec elles. Et c’est aussi une façon déguisée de faire manger des légumes aux enfants qui ne les aiment pas trop.

Ce tourisme autour de la soupe, des soupes faudrait-il dire, se déroule donc dans le lieu le plus charmant qui soit de la Vallée du Loir. Dans le Jardin de Sasnières, on trouve un joli mouvement de terrain, des bâtiments exquis, de l’eau pure qui sort de sources au coeur d’un grand plan d’eau et un environnement jardinier fleuri de premier ordre. En 1960, la maison dont hérite Rosamée Henrion est à l’abandon depuis 1914. Pour loger sa famille composée de quatre jeunes garçons, elle doit restaurer la maison et éclaircir la verdure alentour. Passionnée de botanique et d’art des jardins, Rosamée apprend vite de ses nombreux voyages dans les jardins anglais. Nouveaux dessins, nouvelles plantations entre 1975 et 1995. Beaucoup d’abattages d’arbres trop vieux, mal formés ou se gênant les uns les autres, durant la période afin de laisser entrer le soleil et faire un jardin joyeux. Beaucoup de fleurs dans de nombreux massifs du printemps à l’automne. En 1996, le jardin ouvre au public, avec boutique et salon de thé dans l’ancien moulin à eau. En 2004, le jardin est labellisé « Jardin remarquable » par le Ministère de la Culture et de la Communication.

www.jardin-plessis-sasnieres.fr

Grand manquant dans le jury 2016 : Jean-Pierre Coffe, décédé au printemps dernier

img_3894-1200x968