PROMENADE DE SAISON EN VAL DE LOIRE

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Dans la campagne cultivée et le vignoble chinonais, le Château du Rivau dresse sa fière et blanche silhouette. Edifié à l’époque de Gargantua et des Guerres Picrocholines, ce monument historique a vécu maintes aventures. Si la bâtisse pouvait parler, elle raconterait le passage de Jeanne d’Arc en ces lieux et tant d’autres moments d’exception. La dernière en date n’est pas la moins intéressante. Patricia et Eric Laigneau, ses nouveaux propriétaires, commencent la restauration des bâtiments en 1992 avec l’idée d’en faire une oeuvre importante qui brillera dans le Val de Loire au même titre que les grands châteaux voisins comme ceux de Villandry, Chenonceau, Amboise. Mais au Rivau, la place est comptée. Seulement 7 hectares entourés de murs pour faire le jardin dont ils rêvent l’un et l’autre. Il faudra faire du condensé !

Eric travaillant la semaine à Paris, c’est Patricia qui réfléchit au style et à l’ambiance du futur jardin. Ne trouvant pas assez vite le paysagiste qui pourra la conseiller selon ses goûts, elle décide de suivre une formation de paysagiste à l’Ecole de Versailles.

Bonne élève, elle entreprend vite ses plans. Et les plantations suivent vite. 25 ans nous séparent maintenant de ses débuts et il est facile de voir le chemin parcouru. Au Rivau, tout est différent d’ailleurs. Patricia a beaucoup joué sur les détails qui peuvent plaire aux enfants, d’où la famille « poterie » faites de petits personnages en pots posés les uns sur les autres, des lutins, un labyrinthe, une volière en grillage avec des couleurs attrayantes plusieurs sculptures, la plupart contemporaines, qui intriguent ou amusent et beaucoup de plantes à fleurs. Parmi elles les rosiers.

En constituant sa collection de rosiers largement disséminés dans le parc, en buissons, grimpants appuyés sur des treilles, arbres, pergolas et murs anciens semi-restaurés, Patricia s’est aperçue de l’immense diversité du genre Rosa. Il fallait faire un choix. Et le parfum des roses orienta sa sélection. Au point de devenir une collection de référence nationale.

Donnons lui la parole pour présenter quelques roses parfumées qu’elle aime particulièrement :
« Les nez avertis reconnaissent que rien n’égale la suavité du parfum des roses anciennes. Parmi celles-ci les galliques, des roses originaires de France et de Belgique, qui sont vénérées par les amateurs pour leur classique parfum de rose, celui de l’eau de rose.

Rosa gallica officinalis : autrefois cultivée à Provins pour son parfum exceptionnel. Elle a le pouvoir de garder une fragrance même séchée. Elle est la quintessence de cette note que certains qualifient aussi de senteur de pot-pourri. La beauté des coloris nuancés de leurs fleurs associée à leur parfum les rendent incontournables en juin.

Quatre saisons Damas : les roses dites Damas regroupent les sélections des roses rapportées de Terre Sainte par les Croisés. Elles ont des fleurs doubles avec plus de dix pétales rose tendre. Elles exhalent un parfum extraordinaire qualifié de note florale. Floraison en bouquet en mai-juin et plusieurs fois encore jusqu’en automne.

Stanwell Perpetual : rose ancienne très connue hybride de Rosa spinosissima. Pétales rose chair. Une des premières à fleurir début mai. Elle offre le bonheur de changer de parfum à chaque heure du jour. C’est sans doute pour cela qu’elle a été une des préférées de la célèbre jardinière anglaise Gertrude Jekyll, même si son port lâche et dégingandé le rend complexe à mettre en scène.

Avec les roses modernes, on voit la vie en rose car elles allient la remontance (pouvoir de fleurir et refleurir du printemps à l’automne) à la résistance aux maladies. Certaines ont parfois des caractéristiques de parfum qui évoquent fruits, myrrhe et sous-bois.

Château du Rivau : la rose Château du Rivau créée par André Eve en 2003 est une vigoureuse liane à fleurs blanches dont le coeur est rempli d’étamines jaune d’or. Elles sentent bon la pomme verte.

Red Parfum : autre création d’André Eve. C’est un très beau rosier grimpant aux fleurs doubles et rouge velours qui exhalent un parfum capiteux dit « à odeur de thé » par les experts.

Papa Meilland : une création de Meilland qui a plus de 50 ans et que l’on recommande toujours pour la couleur cramoisi de sa fleur à odeur qualifiée de note florale additionnée de citron.

The Pilgrim : une des meilleures variétés de la gamme Roses Anglaises créées par David Austin. La plupart d’entre elles sont fascinantes pour la perfection de leurs formes, avec des couleurs nouvelles et des parfums qu’on remarque même dans les dernières fleurs qui apparaissent jusqu’à Noël au Rivau. Les notes sont tellement fruitées qu’elles peuvent sentir la salade de fruits, quelquefois additionnée de citronnelle ou de musc ou de myrrhe.

Scepter’d Isle : une autre rose anglaise ravissante double de coupe et de couleur rose nacré. Elle distille dans l’air ce fameux parfum de myrrhe. Connue ici pour sa bonne résistance aux maladies. Et sans doute mon héroïne Jude the obscure toujours de David Austin pour son parfum qui démarre sur des notes de citron et qui évolue vers la goyave et les litchis. Elle évoque aussi l’arôme des vins blancs de Loire vendanges tardives. »

https://www.chateaudurivau.com/fr/

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CHANTILLY JOURNEES DES PLANTES 19/21 MAI

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L’Europe des jardins se retrouve à Chantilly du 19 au 21 mai 2017. En assurant en douceur une tradition héritée de Courson et âgée de plus de trente ans, le Domaine de Chantilly a ouvert une nouvelle voie dans la passion des plantes, des jardins et de la botanique. Deux fois par an, en mai puis en octobre, sur les vastes pelouses et autour du plan d’eau qui servent de cadre au Château de Chantilly, 200 exposants européens apportent ce qu’ils ont de meilleur dans leur pépinière et dans leur boutique et ils installent des stands avec tout l’art et l’élégance dont ils sont capables.

Chaque année a un thème. Du 19 au 21 mai ce sera la couleur avec un slogan : « Jardinez en technicolor pour un printemps exubérant ». L’explication des organisateurs est la suivante : « Osez les couleurs ! Ne craignez pas les impairs, au jardin le vert possède la vertu de magnifier et d’harmoniser entre eux le rouge flamboyant, l’orange éclatant, le jaune acidulé ; au vert le soin aussi de faire vibrer les bleus et les violets, de rendre les blancs moins innocents, d’égayer les bruns, les pourpres et les quasiment noirs (seule « couleur » encore absente du lexique colorimétrique des plantes), de réchauffer les pastels et autres demi teintes… Sans oublier l’incroyable palette des verts qui du vert chartreuse au vert bouteille passe par tant de nuances !
Parce que jamais personne n’est né pourvu de mains vertes, que vous soyez jardinier débutant ou confirmé, vous trouverez les bonnes plantes adaptées à vos capacités et une sélection des derniers outils pour un jardinage facile.
Les pépiniéristes apporteront un soin tout particulier à partager leurs conseils pratiques pour une plantation réussie et vous guideront dans des idées d’associations de couleurs heureuses.
Jardins, terrasses et balcons d’ombre ou de plein soleil, abrités des vents ou soumis aux caprices d’Éole, sols léger ou lourd, sous climats sec ou océanique… place aux fleurs parées de splendides coloris, aux feuillages affichant des teintes extraordinaires pour célébrer un printemps exubérant au cours des prochaines Journées des Plantes de Chantilly ! »

Voici l’histoire de quatre exposants qui produisent des espèces pour le jardin ou la maison dont les fleurs ou les feuilles -parfois les deux- affichent des coloris séduisants.

Barnhaven
Sauvée par les primevères… L’histoire, jolie comme une légende, raconte que vers le milieu des années 1930, alors que la crise économique faisait rage aux État-Unis, la jeune pianiste Florence Bellis trouva refuge avec ses deux pianos dans une grange d’où elle commanda, avec ses dernières économies, cinq paquets de graines de Primula polyanthus chez Sutton en Angleterre. Ensuite, des années de dévouement, de patience et de sélection rigoureuse donnèrent vie à son rêve de couleur pure et de forme parfaite. Toujours belles et élégantes mais assez robustes pour se plaire au jardin, à présent cultivées en Bretagne par David, Lynne Lawson et leur famille qui les pollinisent et récoltent leurs graines à la main, les primevères de Barnhaven présentent une gamme ahurissante de variétés souvent exclusives dans une palette inégalée de couleurs et de formes.

Roué
Dès l’origine, en 1973, cette pépinière familiale avait pour projet la production de plantes de terre de bruyère. Au fil des ans, ce projet s’est maintenu, développé et enrichi. Aujourd’hui implantées sur 15 hectares dans le nord Finistère, les pépinières Roué multiplient, élèvent et vendent des végétaux issus de leurs propres cultures. Le camélia est la vedette, la «fleur passion» d’Olivier et Thomas Roué et sa culture est le fruit de 30 années d’expériences, de recherches et de rencontres avec des passionnés. Chaque année, la pépinière cultive, de la bouture à la plante mature, plusieurs dizaines de milliers de camélias hors sol. Azalées japonaises, bruyères, rhododendrons, érables, magnolias, hortensias et autres plantes de terre de bruyère sont également des «plantes coups de cœur» qui tiennent une bonne place au sein de l’entreprise qui emploie aujourd’hui 22 personnes. Les deux frères n’ont de cesse d’introduire des plantes nouvelles qui viennent enrichir les gammes d’arbustes, de graminées et de vivaces. Car, disent-ils, «il faut sans cesse se renouveler. Les modes passent, les jardins évoluent, les générations se suivent et ne se ressemblent pas. Tout ceci rend notre métier de pépiniériste passionnant».

Tillandsia production
Installée dans le Gard, la pépinière est spécialisée dans la production de plantes épiphytes : les tillandsias. Ces plantes particulières, toutes originaires d’Amérique poussent directement dans les arbres en se servant d’autres plantes comme support. Chez Tillandsias Prod, plus de 350 variétés sont cultivées sur des grillages et sont prêtes à être installées directement dans le jardin, rattachées à des branches d’arbres. Ultra-résistantes, y compris dans des lieux tempérés, ces plantes peuvent également décorer les balcons pour donner aux appartements des allures de campagne. Elles sont par ailleurs bien adaptées à la réalisation de murs végétaux secs. Fixées sur un grillage posé à quelques centimètres des murs, ce système protège en outre le bâtiment.

Nature et tropiques
Il a fait son stage de fin d’études en génie biologique chez M. Daubas, réputé pour ses collections de plantes tropicales et subtropicales d’Amérique du Sud. Depuis 2008, il a repris les activités de cet établissement horticole. Mais c’est au cours de voyages en Afrique que Julien Mallet s’est familiarisé avec ces végétaux. Séduit par leurs coloris et leur abondante floraison, il veut aujourd’hui partager sa passion en proposant de nombreuses variétés affichant une certaine rusticité et résistant à des températures de – 10°C. Comment ne pas succomber à l’exubérance et la délicatesse des bougainvilliers, symbole des contrées du grand sud et des pays méditerranéens, notamment le spectroglabra d’un mauve lumineux, qui fleurit du mois de mai à Noël et rustique à – 10°C ? A moins qu’on lui préfère l’Orgueil de Chine, ou petit flamboyant venu du Mexique, avec ses grosses hampes florales jaunes et ses étamines rouges ; Hibiscus coccineus de Floride, avec ses élégantes fleurs vermillon et son feuillage pourpre au printemps.

http://www.domainedechantilly.com/fr/journees-plantes/

TROIS SIECLES DE LEGUMES ET DE FRUITS EN AQUARELLE

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Mise en scène dans un livre aux dessins exemplaires, on se retrouve assez vite dans les carrés du Potager du Roi en présence de légumes et de fruits oubliés dont les noms sonnent bon notre Histoire de France : carotte de Colmar à coeur rouge, tomate Coeur de Boeuf ou encore poire Bon Chrétien d’Hiver. Trois exemples sur plus de cent croqués sur le vif par la talentueuse Raphaèle Bernard-Bacot.

A deux pas du Château de Versailles et depuis sa création, le Potager du Roi est un lieu d’enseignement, tout autant qu’un site d’expérimentation et de transmission. Aujourd’hui cultivé par l’Ecole nationale supérieure du paysage, il offre à ses étudiants promis au métier de paysagiste, à ses jardiniers et à ses visiteurs une accumulation de sensations diverses fort réjouissantes.

Après avoir quitté le quartier animé de la Cathédrale Saint-Louis, avec ses rues passantes et ses nombreux commerces, une fois franchie la grille d’entrée, le calme opère et peu à peu on a le sentiment de remonter les siècles. Les aiguilles de la montre s’arrêtent et nous plongeons dans un monde merveilleux. Un monde de senteurs avec le parfum de la sauge ananas qui agace ou qui charme, celui de l’herbe fraichement coupée, de la rafle de tomate à nulle autre pareille, de l’humidité des feuilles après un arrosage.

Le trésor se découvre aussi avec les sons car on entend bien sûr le jet du bassin central qui monte et retombe, l’âne qui brait, le vent qui agite les feuilles, les merles moqueurs en écho à d’autres sonorités venant des perruches et rouge-gorges. Bref, on l’aura compris, le Potager du Roi est magique puisque durant plus de trois siècles il n’aura jamais cessé de plaire aux amateurs d’histoire et de jardins. C’est dans cet univers enchanté que la dessinatrice Raphaèle Bernard-Bacot s’est perdue avec tout son attirail professionnel fait de carnets, stylos, carton à dessin, boîte d’aquarelle et trousse à pinceaux.

Saison après saison, hiver comme été, elle a capté l’atmosphère du lieu à travers une somme de croquis très enlevés. Le trait paraît facile, presque enfantin, sans doute la marque d’une pratique bien aguerrie, et le jardin sous nos yeux défile page après page. Tout y passe, en vues générales sur les riches perspectives d’architecture comme en gros plans de feuilles, de fruits, de racines, de turions et de fleurs. C’est un panorama quasi complet de ce qui est produit et aussi vendu selon un calendrier maison. Les Versaillais ont à leur porte un endroit charmant et un approvisionnement particulièrement sain puisque le Potager du Roi s’oriente sans retour vers des techniques culturales délaissant l’arsenal chimique qui fut un temps bien en vogue.

Le carnet dessiné raconte un voyage qui a duré trois ans et qui décline les neuf hectares faits de différents jardins et carrés et qui comptent au minium 450 variétés fruitières et 400 variétés légumières. Formée à l’Ecole supérieure des arts graphiques Penninghen à Paris, Raphaèle a d’abord mis la danse au coeur de son travail d’artiste, avec des années passées au contact des danseurs et chorégraphes. Depuis 2012, c’est au rythme des saisons que mûrit son oeuvre. Elle s’est prise de passion pour les fruits, les légumes, les jardins en général, a découvert l’agroécologie et créé une série intitulée « Les fruits dansés ». Le Potager du Roi l’accueille depuis 2013 et elle continue d’y dessiner régulièrement.

www.rbernardbacot.com
Le Potager du Roi, dessins de saison à Versailles
avril 2017 96 pages 15 euros
www.glenatlivres.com

Potager du Roi - Cover

LA GELEE ROYALE AUX MULTIPLES POUVOIRS

La gelée royale est la nourriture exclusive de la reine des abeilles tout au long de sa vie. Grâce aux vertus de cet aliment suprême, la reine peut vivre jusqu’à cinq ans. Alors que les abeilles ouvrières ne vivent que quelques mois. Magique, non ! Et les humains dans tout ça ?

Texte de Georges Lévêque ©
photos fournies par la Coopérative GRF

Dans les années 1950, suite aux travaux du Professeur Rémy Chauvin, les apiculteurs français ont été des pionniers dans la production de gelée royale. Les pharmaciens qui la distribuaient alors en quasi-monopole ont beaucoup fait pour la populariser. Cet engouement provoqua des compléments de recherche. Et ses effets bienfaisants sur l’organisme furent scientifiquement établis. La gelée royale a le pouvoir de combler des retards de croissance chez les enfants victimes d’amaigrissement et de rachitisme, d’agir sur l’état de stress, la spasmophilie, l’anxiété, l’insomnie ainsi que les désordres psychiques.

On le voit, les propriétés de la gelée royale sont nombreuses et variées. Pour qui est familier des profils nutritionnels, point de doute : cette substance est riche en vitamines B1,B2, B3, B5, B6, B8 et B9. A cela s’ajoute zinc, cuivre et phosphore, ainsi qu’un acide gras spécifique de la gelée royale dont le symbole est 10-HDA. Il semble que les chercheurs s’intéressent beaucoup à lui car il a été identifié comme responsable d’une activité biologique importante attachée aux stratégies de développement de la colonie. A quoi peut-il servir à l’homme ? Réponse à venir.

En somme, le pouvoir de la gelée royale semble sans limite. Elle accélère la régénération cellulaire. Elle est par ailleurs euphorisante, augmente la résistance à l’effort physique et intellectuel. Ajoutons encore ses propriétés antibactériennes, antivirales, anti-inflammatoires et immunostimulantes. Devant tant de qualités, il ne faut pas s’étonner de l’intérêt commercial qu’on lui porte un peu partout. La commission de normalisation AFNOR s’est intéressée à la gelée royale car jusqu’en 2016 il n’existait aucun accord international à son sujet, ni aucune définition réglementaire.Tout était à faire pour encadrer le marché. En concertation avec les représentants de la marque Gelée Royale Française a été élaborée la norme ISO 12824. Cette dernière distingue deux types de gelée, avec deux qualités différentes. L’une est issue de l’alimentation naturelle des abeilles faite de miel et de pollen. Et une autre issue d’une alimentation permettant des « nourrissements » artificiels à base de sucre, farines et levures. La gelée sous marque « Gelée Royale Française » appartient au premier type et elle seule possède la totalité des qualités précisées plus haut.

A l’état naturel, on trouve la gelée royale dans les cellules contenant les larves de futures reines. Ces cellules étant peu nombreuses dans la ruche, l’apiculteur doit provoquer un élevage important de reines pour obtenir cette substance en quantité. Sa récolte a lieu entre mai et juillet. Pendant cette période, l’apiculteur la récolte tous les trois jours.

La gelée royale fraîche se consomme en cures, généralement au printemps ou en automne aux périodes où le corps semble être le plus demandeur. Toutefois, rien n’interdit d’en consommer à d’autres moments. Elle se prend par doses journalières en laissant fondre sous la langue l’équivalent de 0,5 à 1 gramme à l’aide d’une cuillère doseuse fournie avec chaque flacon de 10 grammes. Le prix de vente observé tourne autour de 24 euros le flacon.

Points de vente :
Biocoop, Naturalia, La Vie Claire, Carrefour, en pharmacie, la Maison du Miel à Paris …..

Coopérative Gelée Royale Française,
BP 80076 63202 Riom cedex 04 73 38 14 12
www.coopgrf.fr

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FETE DES PLANTES A SAINT JEAN DE BEAUREGARD AVRIL 2017

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Comme chaque année, deux fois par an, le parc du Château de Saint-Jean-de-Beauregard voit arriver des cohortes de camions desquels on extrait des milliers de plantes, des grandes comme des petites, de toutes espèces, qui sont ensuite disposées au long des allées. Plus de deux cents exposants se pressent donc et pendant les journées d’installation et sur les trois jours que durent la vente, du vendredi au dimanche, un rituel, le parc si calme le reste du temps se trouve en grande agitation. Des milliers de promeneurs visitent ce lieu tant apprécié et achètent la plupart des végétaux exposés. Chaque exposant répartit sa marchandise avec tout l’art dont il est capable et des gens de la presse et de la profession sont présents pour juger et noter. Chaque session a un thème. En avril 2017, c’était celui du parfum. Pour les organisateurs, choisir une thème permet de communiquer plus facilement.

Pépinière de Kerfandol
Christian Friocourt est un habitué des grandes fêtes des plantes. Sa pépinière du Morbihan produit ce qu’on a coutume de nommer les plantes de terre de bruyère, c’est à dire celles qui ne sont pas à l’aise dans le calcaire comme rhododendrons et azalées, piéris, skimmia. www.pepinieresdekerfandol.com

Pépinière du Val de Jargeau
Autre fournisseur attitré des grandes manifestations horticoles. Cette pépinière est installée en Val de Loire. Grand choix d’arbustes comme ses présentations le déclinent chaque fois. Beaucoup d’érables japonais, des magnolias, des cornus et la gamme terre de bruyère aussi. www.erableduvaldejargeau.fr

Jardin d’Elégance
Ici pas de végétaux à vendre ! Ceux qui sont là le sont pour « faire joli » car Patrice Michel-Flandrin vend des jarres en grès pour la décoration des jardins comme des maisons. L’essentiel de sa production vient de Chine où lui-même va régulièrement pour choisir les pièces qu’il rapporte en France. Sa galerie est dans l’Orne. Un détail : cuit à très haute température, ce type de jarre résiste à tous les froids. http://www.jardindelegance.com

Pépinière Vert’Tige
C’est la jeune entreprise de Maxime et Aurélie Van de Sande. Même si ce nom de famille respire les Flandres, la pépinière est posée en Côtes d’Armor. On la connait depuis quelques années car ces jeunes gens ont su se faire remarquer par leurs nouveautés toujours attrayantes pour les collectionneurs de plantes rares. http://pepinierevert-tige.fr

Chlorenthus fortunei Domino
Très belle plante vivace d’allure exotique, grâce à son large feuillage, proposée par Vert’Tige. Les feuilles sont pourpre à la naissance puis verdissent. Floraison blanche printanière. Pour ombre et mi-ombre. Terre riche en humus bien drainée.

Rhododendron Soir de Paris = azalée parfumée
Variété déjà ancienne d’azalée à feuilles caduques remise à l’honneur ces dernières années (le mot Rhododendron s’applique en latin autant aux rhodos qu’aux azalées). Végétation moyenne entre 1 et 2 mètres. Fleurs simples rose avec coeur pourpre. Son parfum léger et sa rusticité l’ont fait sortir de l’anonymat.

Disporum sessile macrophyllum
Proche dans l’allure de notre sceau de Salomon, le Disporum sessile est une espèce fréquente dans les forêts du Japon. Celle commercialisée pour les jardins est une forme à feuilles particulièrement développées. Hauteur 30/40 cm et fleurs pendantes blanc verdâtre. Réserver aux sol frais et pour la mi-ombre.

Asplenium scolopendrium ‘Crispum Bolton’s Nobile’
Une fougère à feuilles persistantes version dorée de notre fougère scolopendre dite encore langue de boeuf ou langue de cerf. Cette crispation du feuillage la rend bien plus singulière que celle de l’espèce type et la coloration printanière vert jaune est fort attrayante. Hauteur 30 cm. Résistance au froid totale. Craint le plein soleil.

Hablitzia tamnoides
Plante vivace proposée par Ronny Staquet sous le nom d’Epinard vivace grimpant du Caucase. Il en fait une superbe description sur son blog : http://www.wallogreen.com/blog/?p=231 Très résistante au froid, c’est une liane d’environ 3 mètres dont les feuilles se consomment comme celles des arroches et épinards. A tester au plus tôt !

Alchornea davidii
Arbuste rare en culture car sa famille botanique, celle des Euphorbiacées, laisse penser qu’il ne convient pas à nos climats. A voir ! car même après un froid violent les tiges renaissent de la souche. Amusant par ses fleurs qui semblent collées sur le bois et la couleur rose du feuillage juvénile. Pour le soleil ou la mi-ombre. Présenté par Philippe Leclerc http://www.mytho-fleurs.com/philippe_leclercq.htm

Thamnochortus insignis
Les jardiniers collectionneurs qui voyagent à travers le monde se sont pris de passion pour les graminées d’Afrique du Sud que la botanique a nommé les Restionacées. Allure générale à mi-chemin entre les joncs et les herbes hautes. Nombreux genres disponibles. Et encore plus d’espèces que les jardins bretons cultivent désormais. Philippe Viton en premier lieu, à sa pépinière La Hulotte : http://www.lahulotte.net C’est avec Thamnochortus insignis qu’il a gagné un prix !

http://www.domsaintjeanbeauregard.com

LE JARDIN PLUME, UNE ODE AU JARDIN-NATURE

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Vingt ans déjà ! vingt ans et même un peu plus que Sylvie et Patrick Quibel se sont installés dans la campagne d’Auzouville-sur-Ry, près de Rouen. Ils ont commencé par le métier de pépiniériste ou, pour être exact, ils ont poursuivi ce même métier qu’ils menaient pas loin de là, à La-Vieux-Rue, toujours dans la verte ruralité normande. Car la place manquant, il avait fallu chercher une terre plus vaste pour développer l’entreprise. Alors, quand se présente la parcelle qu’ils vont acquérir, le miracle se produit ! On le sait maintenant, les Quibel sont internationalement connus pour la pépinière de plantes vivaces qu’ils ont mis en place mais surtout pour le jardin qu’ils ont imaginé et façonné au fil du temps et qu’ils ont nommé « Le Jardin Plume ». Rares sont les entrepreneurs dans le monde des jardins qui ont su nommer leur projet avec tant de détermination et d’à-propos. C’est cette histoire qu’ils racontent dans leur livre qu’on déroule comme un roman illustré avec brio par les photos de leurs amis Joëlle Meyer et Gilles Le Scanff : « Le Jardin Plume, comme un jeu avec la nature ».

Beaucoup de photos, des pages entières, doubles-pages à l’italienne reflétant le Jardin Plume, d’allure légère dans le spectacle que donne le vent quand il souffle sur les milliers de tiges longues et fines. Les graminées sont majoritaires dans les massifs, courtes et touffues en sortant de terre chaque printemps pour évoluer durant l’été et l’automne vers des positions aériennes, impalpables comme la plume. Abandonnant leurs outils par moment, ils ont pris une autre forme de plume pour raconter leurs souvenirs et les rencontres salutaires de jardiniers qui les ont inspirés, leur ont ouverts les yeux, tracés une voie nouvelle dans l’Art des Jardins. Certes, l’utilisation des graminées n’est pas nouvelle. Trente ans déjà que les Miscanthus des Etablissements Lepage d’Angers sont doucement entrés chez quelques passionnés de jardins modernes. Mais jamais au niveau où les Quibel les ont boostés dans leur oeuvre si singulière.

Alors la mémoire de leur vécu laisse place à des mots au fil des pages.
« A notre arrivée, les haies étaient taillées à hauteur d’homme. Deux grands arbres dominaient un verger anarchique et peu entretenu : un grand noyer fatigué proche de la maison, courbé par les vents d’ouest, et un grand poirier. Ce premier cédera sous une rafale aussi violente que soudaine en 1998 et le second sous l’ouragan de 1999.
« La maison au crépi grisâtre et l’étable à mouton attenante, une citerne recueillant les eaux de pluie des gouttières, deux bâtiments de ferme complétaient l’inventaire… Le lieu avait beaucoup de charme cependant. Le regard portait loin sans encombres vers le sud jusqu’à la forêt.
« En 1997, l’année suivant notre arrivée, il faut vite gérer la prairie/verger une fois les moutons partis avec l’ancien propriétaire. Un cordeau tendu du centre de la maison au fond du terrain est notre seul repère. Mais cette ligne virtuelle qui traverse aujourd’hui le bassin carré en son axe central est toujours le point d’équilibre du tracé du jardin. Les croisés de chemins et le contraste entre les zones tondues et l’herbe plus haute ont donné naissance à une grille simple ».

La photo de couverture, qu’on retrouve élargie pages 10 & 11, est une preuve explicite de ce qu’on peut faire sans plan trop précis à condition d’avoir une nature courageuse et une âme de peintre, partagée avec celle d’un poète. Sa légende l’explique : « Le mouvement du vent dans les graminées nous a inspiré ces vagues de buis taillé. Le dessin s’est fait progressivement à l’oeil sur une quinzaine d’années ». Assez vite, le bassin fait miroir aux arbres voisins et aussi aux nuages qui défilent à sa surface. Cette eau calme réjouit les photographes et les visiteurs qui découvrent alors que le Jardin Plume a plus que d’autres une philosophie ! Le lecteur attentif qui en fait le tour sur près de 200 pages va découvrir un monde inconnu de plantes rares ou peu souvent rencontrées en masse. A ce titre les Quibel ont fait oeuvre de pionniers en installant chez eux des effets vus dans quelques jardins lointains d’Angleterre et des Pays-Bas.

Au nombre des temps forts, il y a ces pelouses plantées de Camassia. Si à l’occasion il arrive à chacun de voir quelques dizaines de leurs hampes florales bleues dans les massifs, qui pourrait imaginer d’en planter des milliers, par vagues. Pages 118 & 119 le miracle se produit avec l’explication. Cette plante bulbeuse d’Amérique du Nord aime coloniser les prairies à l’humus frais ou humide semblables à celles qui les ont vues naître. Les camassias sont là et fleurissent en écho des pommiers au dessus d’eux couverts de fleurs au même moment. Effet garanti.

Une fois passées les grandes émotions des mises en pages du livre qu’on avale d’un trait, on s’attache plus à la lecture. Et défilent alors les noms de tous les intervenants spectaculaires par leurs gerbes mélangées de feuillages et de fleurs : Calamagrostis, Eragrostis, Oryzopsis, Deschampsia, Miscanthus et les fleurs puissantes, proprement dites, comme celles des Rudbeckia, Papaver, Epilobium, Aster, Thalictrum et Dahlia. On sort du livre rassasié et plein de courage avec l’envie de tenter soi-même l’aventure du jardin-nature.

Le Jardin Plume, mars 2017, 32 euros, www.editions-ulmer.fr

photos fournies par l’éditeur

Jardin d'été Jardin plume 76 France

Jardin d’été
Jardin plume 76 France

LE SAUVETAGE DES BUIS A MARQUEYSSAC

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Un entretien avec Jean Lemoussu, jardinier-en-chef à Marqueyssac, Dordogne

« Le buis, c’est une plante face à cultiver ! Du moins ça l’était jusqu’à ces dernières années. Dans les jardins de Marqueyssac où les buis se comptent par milliers, ils sont devenus un véritable casse-tête. Nous en avons près du château où ils sont taillés et encore plus dans les espaces plutôt sauvages où ils sont bien moins surveillés. Comme dans beaucoup de jardins en Europe, nos buis sont attaquées par un insecte et deux champignons. Pour les soigner, nous devons utiliser des méthodes et des produits adaptés à l’accueil des visiteurs. La tendance est orientée vers les méthodes biologiques.

Deux champignons
« Remarqués au Royaume-Uni au milieu des années 90, deux champignons ont été mis à jour. Puis en Europe de l’Ouest et plus récemment en Amérique du Nord. Ils provoquent le dépérissement des feuilles et des rameaux. Leurs noms : Cylindrocladium buxicola et Volutella buxi. C’est le premier surtout qui nous préoccupe à Marqueyssac. Cela commence par des taches noires sur les feuilles. Les feuillages touchés tombent ensuite et des stries noires paraissent sur les jeunes tiges. Nous avons observé de gros dégâts fin 2013. La maladie connue sur le site depuis 2010 était contrôlée sans être éradiquée. En octobre 2013, l’attaque très tardive dans la saison d’été a été d’une grande virulence en un espace temps très court. Cette attaque est certainement la résultante d’une accumulation de facteurs favorables : conditions climatiques humides et douces sur plusieurs saisons consécutives ainsi que l’absence de gelées précoces en fin d’année 2013. Le temps restant doux et humides fin 2013 et début 2014, la maladie a montré de nouveaux signes de développement. Et cela malgré nos traitements.
« L’utilisation des fongicides est d’une efficacité relative, les traitements préventifs étant les meilleurs. Selon nos observations, une pulvérisation toutes les trois ou quatre semaines entre mai et septembre est la plus opérante. Compte tenu de cette faible efficacité de la chimie, d’autres moyens ont été mis en oeuvre dans le but de renforcer les défenses naturelles des buis, dont l’application d’extraits de plantes fermentées et une fertilisation essentiellement orientée vers des apports potassiques. Nous avons pulvérisé une fois par mois entre avril et octobre des mélanges dosés à 20/30% de purin d’ortie, de prêle et de jus de consoude, additionnés d’un peu de savon noir. On a aussi observé que cette même formule seulement dosée à 5/10% était un bon stimulant des plantes affaiblies et un cicatrisant efficace des coupures inhérentes à la taille.

Un insecte, la pyrale
« La pyrale est un papillon signalé pour la première fois en France en 2007. C’est seulement durant l’été 2015 qu’on en a vus et capturés quelques dizaines à Marqueyssac. N’ayant rien fait contre la pyrale cette année là, nous n’avons pas été surpris d’en voir plus en 2016. A ce jour nous connaissons trois moyens de lutte.
« Le piégeage avec les phéromones qui permet de déceler l’apparition des papillons. Ce qui initie de début du traitement proprement dit qui peut être de deux ordres.
« Les trichogrammes. Ce sont de petites guêpes qui pondent exclusivement dans les oeufs de la pyrale et les détruisent par le fait. Une espèce de ces guêpes est connue depuis plus de trente ans pour lutter contre la pyrale du maïs. La mise en oeuvre de cette lutte biologique doit être extrêmement précise pour être efficace, soit deux applications à une semaine d’intervalle pour chaque génération de pyrale. Un bon traitement peut éliminer jusqu’à 90% des oeufs de chaque ponte, ce qui réduit d’autant le nombre de chenilles qui consomment les feuilles. Nous avons sur la totalité du parc lâché quelques dix millions de trichogrammes. En regard des effets produits, nous sommes plutôt satisfaits.
« Et le bacille de Thuringe. Complémentaire à la lutte biologique, les traitements au bacille restent indispensables pour détruire un maximum de chenilles résiduelles. Nous avons traité deux fois à deux semaines d’intervalle pour balayer l’ensemble de chaque ponte. Plus les chenilles sont jeunes (quelques jours) quand elles sont mises en présence du bacille, plus l’efficacité est observée. Un traitement en début de printemps est nécessaire car il élimine les chenilles qui ont survécu à l’hiver. Ce passage est plus difficile à positionner car on ne sait jamais trop quand elles vont se remettre en activité.

« En conclusion, si les moyens de lutte existent, la complexité réside sur leur mise en application. Et si nous nous sommes plutôt bien sortis d’affaire à Marqueyssac en 2016, chaque saison nouvelle s’annonce comme une nouvelle bataille. De gros espoirs sont aussi fondés sur les moyens de confusion sexuelle avec les phéromones qui devraient être commercialisés dans des délais assez courts. On parle de 2018 ! »

carnet d’adresses
http://ebtsfrance.free.fr
http://collectiondebuis.touquet-assos.netwok.fr/about
http://marqueyssac.com

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