« Avoir la main verte ! » Voici une expression fréquemment entendue. Le confinement que nous venons de vivre et qui a tenu tant de gens enfermés à la maison a pu nous orienter vers les plantes qui nous donnent en général tant de satisfaction. Mais sommes-nous égaux devant elles ? Avoir la main verte, c’est à dire communiquer avec les plantes en toute facilité, cela s’apprend. Alors autant commencer avec les végétaux les plus tolérants, ceux qui n’exigent pas de soins trop compliqués. Cette pensée a guidé Jamie Butterworth quand il a imaginé un livre qui présenterait les espèces les plus dociles, celles qui encouragent à poursuivre. Cela a donné « 50 Plants That You Can’t Kill » aux Editions anglaises Mitchell Beazley en 2019. Puis en mai dernier, la version française chez Delachaux et Niestlé « 50 plantes pour ceux qui n’ont pas la mains verte », délicieusement traduit par Odile Koenig.
Dans la présentation de son oeuvre, Jamie donne le ton : « Bien sûr, il est toujours possible de faire mourir une plante, mais de nombreuses sont particulièrement robustes et résistantes. Les plantes sélectionnées sont, à mon avis, des espèces infaillibles qui vous donneront le courage de poursuivre. Et si beaucoup considèrent le jardinage comme une activité de retraités, c’est faux ! car tout le monde peut jardiner, quels que soit son âge, son lieu d’origine, son métier ou son salaire. Jardiner est excitant et gratifiant. Et c’est bien plus amusant que tondre la pelouse. Quand vous aurez semé vos premières graines et que vous les aurez vus germer, pousser et fleurir, je vous garantis que vous ne pourrez plus vous en passer. »
Euphorbia ‘Firecracker’, une euphorbe de 45 cm de haut avec des fleurs orange vif. Les euphorbes qui sont nombreuses nécessitent peu d’entretien. On coupe les tiges près du sol quand elles sont sèches. A placer au soleil ou à mi-ombre dans tous les sols, sauf très humides. Le rouge lumineux de son inflorescence s’harmonise facilement avec les autres couleurs d’une plate-bande composée. Plante vivace, ce qui laisse entendre que si tout se passe bien, elle repousse année après année sans soins particuliers.
Fuchsia ‘Mrs Popple’, c’est un des bons hybrides pour plantation en plein air (mais aussi en pot) soleil ou mi-ombre dans l’endroit du jardin le moins froid l’hiver. Un bord de mur fait son affaire en évitant le pied dans l’eau. Sa floraison estivale qui se prolonge en automne peut rivaliser avec celle de n’importe quelle plante vivace. On le classe dans les arbustes car sa souche devient vite ligneuse. Pas de soin spécifique, sinon tailler en fin d’hiver les branches qui ont séché. Hauteur : autour d’un mètre de haut. Plantation à raison de deux au mètre linéaire. Pas de maladie.
Hortensia ‘Kardinal Violet’. On trouve les hortensias à peu près partout. Ils appartiennent au vaste groupe des Hydrangea. Et des fleurs impressionnantes au niveau de leurs dimensions et de leurs couleurs si variées selon les variétés réjouissent tout le monde. Pas vraiment de parasites. Une fois plantés, c’est fait pour longtemps. Pas de crainte de gel. Réduction des tiges en fin d’hiver avec élimination des plus fluettes. Hauteur moyenne entre 1 et 2 mètres. Deux par mètre linéaire maximum. Plutôt soleil sans être une obligation. Arrosage en cours d’été afin que la terre ne sèche pas. Toute terre non calcaire. Apport régulier de couches de compost ou terreau en couverture du sol.
Lonicera ‘Mandarin’. C’est un des nombreux chèvrefeuilles actuels du marché qui par sa floraison orangée peut illuminer n’importe quel massif. Malheureusement cette variété n’est pas parfumée. Le jeune feuillage teinté de rouge au printemps apporte lui aussi de la couleur. On aide la plante en la tuteurant à ses débuts. Au delà, tous les chèvrefeuilles se débrouillent seuls en s’agrippant par leurs tiges volubiles sur la plupart des supports. Ombre, soleil, tout est bon. Pas d’exigence de terre. Hauteur variable, capable de plusieurs mètres. Facile à contrôler par des coupes successives.
Cosmos ‘Candy Stripe’. Jamie Butterworth est bien élogieux pour le cosmos qu’il nomme le prince des jardins de fleurs coupées et le roi des potées ! Cette fantastique annuelle fleurit sans discontinuer de juin aux premiers froids. Fort vigoureux, jusqu’à 1m ou 1,50 m de haut, les cosmos remplissent avec élégance les vides dans les massifs par de superbes nuages de fleurs. Plein soleil de préférence. Par le semis familial vers avril, on produit les cosmos à peu de frais. Un sachet de graines de quelques euros suffira pour vous réjouir une saison. Suivre les consignes mentionnées sur le sachet.
Caucalis à grandes fleurs. Parente de la carotte sauvage et du cerfeuil des bois, voici un végétal qui s’accommode de toutes les situations ensoleillées et même sèches. Plus connue sous son nom latin : Orlaya grandiflora. Va s’imposer dans le futur où les étés seront de plus en plus torrides. Il est conseillé de laisser l’Orlaya sans couper ses hautes tiges ramifiées en fin de floraison. Ses graines tomberont sur le sol une fois mures et la pérennité de l’espèce sera assurée. A associer aux mélanges dits « prairies fleuries » pour les enrichir et tonifier les effets floraux.
Le pois comestible. Rien n’égale la saveur des petits pois fraîchement récoltés au jardin si on les compare à ceux achetés dans le commerce. Ils sont délicieux en accompagnement ou, et c’est encore mieux, consommés crus directement cueillis sur la plante. La qualité du sol est importante. Enrichir la terre avec tous les terreaux et composts disponibles, voire fumiers bien décomposés. Arrosage suivi si la pluie se fait attendre. Une graine semée dans de bonne condition, c’est l’assurance d’avoir une centaine de gousses à récolter. Semez peu à la fois mais souvent pour étaler les récoltes.
Thym. Robuste et rustique, le thym fait partie des plantes sur lesquelles on peut marcher. Il en tire même un certain bénéfice !!! Presque indestructible, il est décoratif, précieux pour la faune sauvage et, bien sûr, comestible. Il existe des dizaines de variétés adaptées au jardin, avec de légères variations de hauteur, couleur, texture et saveur. Et toutes ont cette capacité à résister au très chaud et très sec qui fragilisent les plantes à fleurs. De la même façon Aloe polyphylla, dit Aloe spirale en raison de son graphiste (ci-dessous), ne demande aucune contrainte et se montre excellent en centre de table. Et encore la grande famille des Sempervivum (les joubarbes rustiques) qui n’attend aucune aide du jardinier sont des bons éléments pour l’initiation au végétal.
http://www.delachauxetniestle.com/ouvrage/50-plantes-pour-ceux-qui-n-ont-pas-la-main-verte/9782603027103 19,90 euros