Ce sera un vrai bonheur d’ouvrir le nouveau livre des Editions Ulmer qui viennent de donner carte blanche à Christelle Bonnal pour nous permettre de découvrir « La vannerie avec des plantes sauvages ». Car la vannerie sauvage séduit de plus en plus d’adeptes sensibles à la nature. Il suffit d’utiliser les végétaux qui poussent spontanément ici et là, connaître quelques techniques et laisser sa créativité s’exprimer pour transformer le végétal en objets utiles et beaux. Christelle Bonnal s’est intéressée à cet exercice après des études de botanique et d’histoire des jardins. Elle livre ainsi son savoir et ses gestes, qu’elle a transcrits en 400 photos. Elle explique !
Alors que la vannerie traditionnelle se pratique essentiellement avec de l’osier, provenant des tiges de différents saules (Salix), il est possible d’utiliser beaucoup d’autres plantes qui sont à la disposition de chacun dans la nature. Dans son introduction, Christelle Bonnal dresse la liste des principales espèces qu’elle apprécie. « Dans les haies ou en forêts, on trouve le noisetier (Corylus avellana) et le châtaignier (Castanea sativa) qui fournissent des troncs et rejets qui serviront d’armatures pour la confection de paniers, les tiges de la ronce des bois (Rubus fruticosus) et de la ronce à feuilles d’orme (Rubus ulmifolius) qui serviront de liens solides. Au bord des étangs pousse la bourdaine (Frangula alnus). Les paysages des zones humides voient affleurer les tiges du jonc diffus (Juncus effusus) et celles du jonc aggloméré (Juncus conglomeratus), les feuilles de la massette à larges feuilles (Typha latifolia) et celles de la massette à feuilles étroites (Typha angustifolia) avec lesquelles on confectionnera chapeaux, besaces… et les feuilles de l’iris des marais (Iris pseudacorus) qui serviront à fabriquer des cordelettes. »
Les techniques de vannerie sont très variées car elles mettent en oeuvre différents procédés. On commence la fabrication d’un panier, par exemple, selon l’aspect qu’on voudra lui donner. Un panier à montants droits requerra de confectionner tout d’abord un fond à montants croisés. Il en ira différemment pour un panier sur arceaux dont les montants ne sont plus droits mais courbés. Pour lui, il faudra maîtriser les techniques de ligature en nouant les deux premiers éléments de l’armature (bordure haute de l’anse). Le végétal qui servira à ligaturer devra être confectionné par avance pour pouvoir être à disposition dès que le besoin l’exigera. Le livre est ainsi fait. On avance pas à pas, au gré des découvertes des végétaux, des techniques, du matériel nécessaire et bien sûr sur les façons de lier, de tresser, de réunir et de découvrir des formes quelquefois inattendues.
Si le livre de Christelle est une mine de photographies qui détaillent chaque geste, c’est en même temps un recueil de poésie des mots. Car la terminologie du vannier s’avère être d’une richesse incroyable. On découvre ainsi que « l’oeil de Dieu » sert à maintenir ensemble deux éléments perpendiculairement. La « ligature bouclée » sert à attacher des rameaux ou des tiges disposés dans le même sens. Le tressage « dessus-dessous » permet de passer un brin successivement sur un montant puis sous le montant suivant. C’est avec lui qu’on peut faire des paniers sur arceaux. Outre les tressages conventionnels, on découvre que fabriquer une cordelette en ortie n’est pas difficile, pas plus que sa cousine en jonc. Quant aux paniers, Christelle propose des tutoriels avec des formes et des usages différents. Et même des mangeoires à oiseaux. Sans oublier les pots à crayons. Une fois qu’on est plongé dans l’ouvrage, on a du mal à s’en défaire… et l’on rêve de partir sur les chemins du bocage pour tenter l’aventure de la création.
http://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/la-vannerie-avec-des-plantes-sauvages-784-cl.htm 24,90 euros / Mai 2021