Quatre soirées d’affilé, du 7 au 10 décembre, la métropole lyonnaise a fêté la lumière dans son centre ville entre Rhône et Saône, ainsi que sur la colline de Fourvière. Les voitures étaient immobilisées chaque soir jusqu’à tard dans la nuit et des foules de toutes nationalités circulaient à pied pour aller à la rencontre d’une quarantaine d’animations où les sciences de l’éclairage, du design video, de l’audiovisuel et de la scénographie faisaient cause commune pour éblouir les spectateurs. Rendez-vous est pris pour 2018 !
Evénement internationalement apprécié en matière de création éphémère, la Fête des Lumières de Lyon sublime la ville pendant quatre soirées. Cette festivité qui attire autour de 3 millions de visiteurs renouvelle une tradition populaire qui démarre en 1852. Cette année là, à la suite de conflits sociaux importants et plusieurs inondations, il est décidé d’installer une statue sur la colline de Fourvière. L’inauguration doit avoir lieu le 8 septembre, date de la traditionnelle procession des Echevins. Mais une autre montée des eaux empêche la livraison de la statue dans les temps. L’événement est reporté au 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception. Ce soir là, de nombreux Lyonnais prennent l’initiative d’allumer des lumignons à leurs fenêtres. Dans un esprit de solidarité, cette communion populaire est reconduite année après année pendant plus d’un siècle.
A partir de 1960 avec des concours d’illuminations de vitrines, puis à partir de 1989 avec un politique d’éclairage public innovante, l’éclairage devient porteur de sens et la lumière abondante sublime places, ponts, quais et fleuve. Lyon sort ainsi de l’ombre pour devenir la métropole que l’on connait. La beauté de son patrimoine est mise en valeur la nuit tombée. A partir de 1999 les festivités durent quatre jours et à partir de 2001 elles prennent le nom de « Fête des Lumières ». Voici quelques oeuvres originales mises en place cette année.
UNISSON CATHEDRALE SAINT JEAN
C’est l’oeuvre de Helen Eastwood et Laurent Brun. A l’Unisson parce que musique et lumière jouent main dans la main une partition de composition-décomposition sur la façade de la Cathédrale Saint-Jean. Formes et couleurs éclatent et se découpent minutieusement pour finalement ne reformer qu’un seul tableau. La façade s’anime de pulsations calées sur le rythme de la musique. La cathédrale semble vivante. Prestation formidable très applaudie ! Ces deux artistes travaillent ensemble depuis dix ans et ils estiment que c’est une consécration car la ville de Lyon leur a fait confiance pour ce site très recherché.
PROMENONS-NOUS PLACE BELLECOUR
Quand le végétal prend le pas sur le minéral, la déambulation se fait plus légère. Sur l’immense place Bellecour éclôt un jardin foisonnant. Des plantes grimpantes envahissent la cour de l’Hôtel de Ville et des oiseaux lumineux survolent les lieux. C’est une pause au coeur du tourbillon de lumière. Et ces oeuvres reposantes sont l’occasion d’une flânerie. On les doit à huit éclairagistes de la société Tilt qui forment une équipe soudée autour de François Fouilhé, l’un des membres fondateurs.
VINGT ANNEES LUMIERE THEATRE DES CELESTINS
Philippe Warrener est reconnu internationalement, notamment pour avoir créé la technique du « chromolithe » qui permet, avec la projection lumière, de souligner un grand nombre de détails architecturaux révélant ainsi des fresques polychromes éclatantes. Grâce à un système de canon à images, il colore les façades au gré de son inspiration de peintre-graveur. Avec une expérience de 60 installations lumière imaginées dans le monde ces vingt dernières années, cette technique s’est avérée être la plus étonnante façon de créer un événement afin de valoriser un patrimoine architectural.
GOLDEN HOURS PLACE DES JACOBINS
Architecte de formation, Jacques Rival a créé à Lyon son agence de design global et pluridisciplinaire Archi-zip. Il y a dix ans, il avait confiné la statue de Louis XIV de la Place Bellecour dans une boule de neige. En 2017, l’artiste signe un nouveau détournement d’objet. C’est cette fois la Fontaine des Jacobins, qui date du XIXème siècle, qu’il transforme en horloge démesurée sous globe de la même époque et du même style. La fontaine se connecte à la pendule pour sonner de façon singulière le nouveau rendez-vous des Lyonnais.