INVITATION À UNE FÊTE SONORE DANS LA FORÊT

Voici une invitation à suivre les pas de Hervé Millancourt dans la forêt. Lui même a suivi ceux de ses parents quand il était enfant lorsqu’ils le baladaient en forêt de Saint-Germain-en-Laye, puis ceux de son institutrice de CE2 qui organisait des sorties dans les bois au moment des leçons de choses. Cela lui a laissé de tels souvenirs qu’il a bâti sa vie autour d’eux et c’est ce qu’il raconte dans un livre qui sort ces jours-ci chez Larousse « Ecoutons la forêt ». Alors, si vous cédez à la tentation de l’achat (15,95 euros), ouvrez grand vos oreilles et vos yeux et vous ne résisterez plus à l’appel de la forêt.

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Au printemps, une ritournelle enjouée et répétitive accompagne votre halte pique-nique… Serait-ce un pinson ? Un peu plus loin sur le chemin, le chant qui sort d’un buisson, serait-il celui du petit troglodyte ou encore du mythique rossignol ? Au cours de vos promenades, en fonction de l’heure et des saisons, vous pourrez entendre bien d’autres oiseaux et animaux. Allez à la rencontre des grenouilles rousses qui ronronnent dès la fin de l’hiver ou du grillon des bois qui rythme l’été de ses stridulations. L’automne venu, les joutes vocales des cerfs vous laisseront d’inoubliables souvenirs. Le bien-être que l’on éprouve en se promenant en forêt est décuplé quand il est lié au plaisir de la découverte du monde. En forêt, l’écoute est la clé indispensable pour déceler la présence d’un animal, l’observer, l’aimer et au final lui donner un nom. Grâce au CD et au QR code inclus dans le livre de Hervé Millancourt, Larousse propose de découvrir 64 espèces sonores représentatives des forêts et bois français, un accès merveilleux aux chants de la Nature. Voici quelques pages tirées de l’oeuvre.

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Oiseaux chanteurs. De tous les animaux représentatifs de notre faune sonore, les oiseaux sont les plus nombreux, les plus volubiles et les plus faciles à entendre. Et si tous chantent ou crient pour les mêmes raisons et utilisent leur syrinx pour ce faire, leurs vocalisations n’ont pas les mêmes qualités musicales. Mais si le chant d’un oiseau vous semble plus mélodieux que celui d’un autre, l’essentiel n’est-t-il pas d’identifier l’espèce ou de localiser l’oiseau ?

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Observer et décrire. Pour identifier d’un coup d’oeil les oiseaux, il est utile de connaître quelques termes liés à leur morphologie. Il faut apprendre à repérer les deux ou trois détails les plus caractéristiques : en priorité les éléments colorés de la tête, des ailes, du dessus et de la queue, ainsi que la forme du bec. La silhouette, la taille et éventuellement les pattes sont encore des éléments qui ont leur importance.

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La perruche à collier. Il y a quinze ans, lorsque j’ai vu pour la première fois sur le toit au-dessus du balcon une perruche à collier, j’ai d’abord cru que ce « perroquet » vert pomme au cri strident s’était échappé d’une cage. Après quelques recherches, j’appris que cet oiseau d’origine tropicale était parfaitement capable de vivre en liberté sous nos latitudes et pouvait s’acclimater aux grandes villes et aux bois alentours. Aujourd’hui l’espèce est commune dans nos régions.

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Le loriot d’Europe. Même si le farouche loriot n’est pas très commun en forêt, gageons que vous saurez très vite reconnaitre sa voix. Et si jamais ses phrases courbes et bien flutées résonnent à vos oreilles, arrêtez-vous et prenez des jumelles. Ne laissez pas passer votre chance d’admirer le plumage couleur de nuit et de soleil de cet oiseau très élégant.

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Les rapaces. Le chapitre des rapaces présente l’épervier d’Europe, la buse variable, le hibou moyen-duc et la chouette hulotte. Le chant nocturne de cette dernière (mâle) est considéré par l’auteur comme très connu. Et même si le nombre de syllabes prononcées peut varier, la tonalité et le timbre se reconnaissent entre tous. Le cri de la femelle hulotte est également facile à reconnaître. Alors ouvrez l’oreille, surtout entre novembre et avril, la nuit mais aussi parfois le jour : « Hou » successifs, graves, vibrants.

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Cerf, chevreuil et leurs familles. Aller en forêt quelques heures avant le coucher du soleil est déjà en soi une petite aventure. Mais s’y rendre au début de l’automne pour écouter bramer les cerfs est une expérience vraiment saisissante. Les grands massifs (on mentionne souvent celui de Chambord) résonnent de sons tonitruants audibles à des centaines de mètres. Ce sont les voix des cerfs mâles qui se jaugent et se défient. Entre joutes sonores et combats, cette période de compétition intense ne laisse quasiment plus le temps aux protagonistes ni de se nourrir ni de dormir. Ainsi perdent-ils plusieurs dizaines de kilos en quelques semaines. L’enjeu est capital ! Le cerf dominant deviendra le géniteur d’une nouvelle génération.

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Ci-dessus : le renard roux. A la limite d’un bois, un renard en vadrouille s’arrête et se met à crier. Quand ses jappements aigres rompent le calme ambiant des nuits d’hiver, ils réveillent les chiens des fermes voisines qui réagissent en se mettant à aboyer à leur tour.

Ci-dessous : grenouilles et crapauds. On a souvent tendance à penser que tout ce monde amphibien émet des séries de « côa » bruyants à l’image de ces choeurs impressionnants dont sont adeptes les grenouilles vertes et les rainettes. C’est oublier que certains d’entre eux produisent des coassements variés les uns des autres. D’où l’intérêt du CD associé au livre qui sait montrer les différences.

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https://www.editions-larousse.fr/livre/ecoutons-la-foret-9782035994806   15,95 euros

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