Pape ou rock star selon le point de vue que l’on adopte, on s’accorde généralement sur le fait que Piet Oudolf fait autorité en matière de jardin naturaliste. Le livre « Jardins naturalistes, les meilleures plantes vivaces », publié le mois dernier aux Editions Ulmer, est une traduction, une actualisation et une réédition de la version originale qui lui donne enfin l’opportunité d’être accessible en français. Piet Oudolf, accompagné de Noel Kingsbury, son complice depuis plus de vingt ans, et de Henk Gerritsen, jardinier-pionnier dans l’usage des plantes vivaces dès les années 80, propose un guide des meilleures vivaces qui entrent dans la composition des jardins naturalistes.
La première publication de ce livre a provoqué une modification du paysage des jardins en créant un véritable regain d’intérêt pour les plantations d’espèces vivaces, connu sous le nom de « New Perennial Movement ». Animée par Piet Oudolf et Henk Gerritsen, cette nouvelle vague a littéralement modifié la conception que les paysagistes pouvaient avoir depuis plusieurs décennies. Ainsi va la mode, dans l’Art des Jardins comme dans la décoration. Disponible en français depuis début octobre dans une version augmentée et mise à jour par Noel Kingsbury, cette édition inclut de nouvelles plantes et combinaisons végétales. Regorgeant d’informations pratiques et de photos inspirantes, il met à la portée de tous une palette d’espèces présumées robustes régulièrement présentes dans celle de Piet Oudolf. Voici une sélection de quelques plantes remarquées.
Astilbe chinensis taquetii ‘Vision in pink’. Plante précieuse, car en hiver elle garde ses inflorescences séchées très attrayantes. Elle tolère mieux la sécheresse du sol que les autres astilbes. La série « vision » a été sélectionnée pour son port plus compact : autour de 50 cm, quand les autres taquetii avoisinent le mètre. Existe en rose (celle-ci), aussi en rouge (‘Vision in red’) et en blanc (‘Vision in white’).
Cirsium rivulare ‘Atropurpureum’ avec Geranium pratense. Un chardon non piquant avec de magnifiques fleurs pourpre. Hauteur : un bon mètre. Plante stérile (qui ne se ressème pas), à longue floraison (mai à septembre) et qui aime la terre fraîche et même humide au même titre que les Iris sibirica avec lesquels on l’associe souvent.
Echinacea pallida ‘Hula Dancer’. L’Echinacea est une plante classique des prairies américaines produisant des fleurs ressemblant à de grandes marguerites munies d’un cône central proéminent. Pour plein soleil, sol riche et bien drainé. On lui reproche sa vie courte (quelques années…). En échange, dans les régions à étés chauds, les graines renouvellent bien l’espèce. Le cultivar ‘Hula Dancer’ produit des fleurs aux fins pétales rose tendre. Hauteur : autour d’un mètre.
Polygonatum hybridum ‘Betberg’. Les Polygonatum, dits aussi Sceau de Salomon, sont bien utiles pour l’ombre dense et toutes sortes de sols. Ils forment de courts rhizomes qui se ramifient peu à peu. Chaque année, des pousses nouvelles apparaissent, sous lesquelles sont suspendues de petites fleurs en clochettes blanches. Nombreux hybrides disponibles, tel ‘Betberg’ au magnifique feuillage foncé. Hauteur : environ 60 cm.
Pycnanthemum muticum avec Echinacea purpurea. Encore une plante américaine surnommée menthe des montagnes en raison de ses feuilles intensément aromatiques. Indifférente à la nature du sol, sauf très humide. Pour situation plus ou moins ensoleillée. Hauteur : 90 cm. Floraison estivale qui attire bien les abeilles et les autres insectes pollinisateurs.
Et ci-dessous :
1. Sedum telephium ‘Matrona’ (fleurs roses).
2. Veronicastrum sacchalinense ‘Manhattan Skyline’ (longs épis effilés bleu violet).
https://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/jardins-naturalistes-les-meilleures-plantes-vivaces-748-cl.htm 29,90 euros