LA BOTANIQUE ÉLEVÉE AU RANG DES ARTS GRAPHIQUES

Toutes les plantes qui nous entourent descendent d’algues marines unicellulaires apparues il y a plus de 500 millions d’années. Un lent processus d’évolution a fait le reste. Comprendre le phénomène dont on mesure la complexité lorsqu’on l’étudie nécessite de s’appuyer sur des livres de botanique. Un des derniers en date « COMPRENDRE LES PLANTES ET LES ARBRES », production des Editions Delachaux et Niestlé, est une adaptation de « How Plants work » un ouvrage de langue anglaise chez Quarto Publishing.

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Ce livre est à la fois une exploration du règne végétal et une célébration de sa beauté et de sa complexité. Le comité scientifique qui en a déterminé le contenu a réuni différents professeurs d’université, américains, britanniques et australiens. Après une introduction détaillée, chaque chapitre s’attache à la description et l’étude d’une partie de l’organisme des plantes -racines, tiges et troncs, feuilles, cônes et fleurs, fruits et graines- et présentent la manière dont elles se manifestent chez les diverses espèces, dans différentes régions et sous divers climats, dessinant peu à peu un portrait complet de la biologie du monde végétal.

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Graphisme et mise en pages rendent le livre très attrayant. On s’éloigne de la présentation ordinaire des ouvrages du genre. La qualité et la singularité de certains documents photographiques, faits à l’aide de puissants microscopes, nous révèlent des secrets que l’oeil nu ne peut qu’ignorer. Tel, ci-dessus, la forme la plus répandue de l’hépatique des fontaines, Marchantia polymorpha ruderalis. Elle arbore des écailles colorées qui protègent ses extrémités végétatives. Ou encore, ci-dessous, détail d’une fleur d’arabette des dames, Arabidopis thaliana, utilisée comme modèle dans les études de biologie. Des couleurs artificielles permettent de différencier les pétales (violet), les étamines (anthère jaune-vert et filaments bruns), le stigmate (bleu) et l’ovaire (vert olive). Autre exemple -photo en bas de page- grains de pollen de plantes variées dont les images sont grossies 500 fois.

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Dans sa préface, l’éditeur s’arrête sur le miracle qui se produit quotidiennement ! Les plantes effectuent leur magie silencieuse et discrète, capturant l’énergie du Soleil et alimentant la vie sur Terre. A les observer, au premier abord, elles semblent pourtant bien peu actives ; à peine se balancent-elles doucement dans la brise ! Mais si on les observe de plus près, comme les lecteurs vont le faire, on s’aperçoit vite que les plantes sont dures à la tâche. Absorbant l’eau et les minéraux du sol et le dioxyde de carbone de l’air, elles travaillent à leur propre création, alimentant leur croissance grâce aux produits de la photosynthèse.

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Les baobabs (Adansonia), endémiques de Madagascar et très présents au Sénégal, stockent de grandes quantités d’eau dans leurs troncs renflés. Cela leur permet une nouvelle feuillaison à la fin de la saison sèche. Dans son chapitre sur les tiges modifiées, l’ouvrage passe en revue quelques modifications de certains organes pour répondre à des besoins non prévus à l’origine, comme le renflement des tissus pour stockage de l’eau chez euphorbes, cactus et baobabs à la suite d’évolution climatique. Ailleurs, pour résister à la force des vents, la première réaction des plantes est de réduire leur taille et d’augmenter la flexibilité de leur couronne. Des promenades en montagne, vers 1000-2000 mètres, nous permettent de voir des arbres qui ont su déjouer les éléments en rapetissant à l’extrême, tel le saule rampant, Salix repens, quand d’autres saules en plaine mesurent plusieurs mètres.

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Ensuite et bien sûr : la fleur ! Quest-ce qu’une fleur ? C’est une très belle photo -ci-dessus- de lotus sacré (Nelumbo nucifera) qui entraine l’explication de base. En dépit de leur beauté indéniable et de leur symbolisme religieux dans certaines parties du monde, la principale fonction des fleurs du lotus est la production des graines pour perpétuer l’espèce. Car la raison d’exister de la fleur n’est ni plus ni moins que de produire une ou plusieurs graines renfermant si possible des embryons viables, graines contenues dans des fruits comestibles ou pas. On se régale par exemple des cerises alors qu’on se méfie terriblement des fruits toxiques du laurier-cerise. Côté des records du monde, les botanistes évoquent la fleur de la rafflésie (Rafflesia arnoldii) qui semble être la fleur la plus grosse du monde -photo ci-dessous- car elle peut atteindre 80 cm de diamètre et un poids de 7 kg. Cette plante tropicale a besoin de deux années pour murir complètement et atteindre sa pleine floraison, soit le moment où son pollen mûr se libère.

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http://www.delachauxetniestle.com/ouvrage/comprendre-les-plantes-et-les-arbres/9782603026687   39,90 euros

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