LA ROUTE DES JARDINS EN HAUTE-BRETAGNE

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Dinard, Saint-Malo, Cancale, Forêt de Brocéliande, Baie du Mont Saint-Michel, le département d’Ille-et-Vilaine ne manque pas d’atouts culturels et touristiques. Et même si vous ne parlez pas le Gallo (langue historique locale), pas de souci vous serez accueilli avec courtoisie. La découverte peut commencer. Bord de mer rime avec produits de la mer. Dans son dossier de presse 2016, Yolaine Provost-Gautier, responsable pour le département des relations avec les journalistes du tourisme, met en scène ses dernières trouvailles.

Côté hébergements
Pendant un voyage, on peut être en recherche de bonnes tables. Au delà des restaurants étoilés par le guide Michelin (voir le guide pour ce panorama de huit tables de prestige allant de Sylvain Guillemot de l’Auberge du Pont d’Assigné à Noyal-sur-Vilaine à Olivier Roellinger des Maisons de Bricourt à Saint-Méloir-des-Ondes), Yolaine recommande la table de Morgan Perrigaud nommée Texture, à Saint-Malo. Il semble avoir profité du talent de ses maîtres comme Taillevent à Paris. Il met toute son expérience au service des produits locaux dans le cadre d’une maison ancienne relookée vintage. www.texture-restaurant.fr
En passant par Cancale, lieu renommé pour la production des huîtres, il semble évident qu’il faille en goûter. L’Ormeau semble rassembler les meilleurs avis pour ses plateaux énormes et goûteux de fruits de mer. A faire suivre d’un dessert façon Kouing-Amann. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut dormir sur place puisque c’est aussi un hôtel. www.hotel-cancale.com
Au delà des grands hôtels comme le Castelbrac à Dinard, de l’Abbaye au Tronchet et Les Charmettes à Saint-Malo, qui préfère l’esprit des chambres d’hôtes ira au Berceul à La Richardais (www.berceul.com) ou encore au tout nouveau Salamandre Cottage (www.salamandre-cottage.com) à Saint-Briac.

Côté jardins
Après avoir été bien nourri et parfaitement logé, il reste tant de choses à faire et à voir. Puisque nous sommes à Saint Briac, petite cité et perle de bord de mer, il faut évoquer une très belle manifestation de vente de plantes de toutes sortes en coeur de ville et sans droit d’entrée. Son nom : Vue sur Vert. Une édition en 2015. Cette année se fut le 24 avril. Pas de date encore fixée pour 2017, mais une option pour le 30 avril. C’est le résultat réussi d’une organisation communale décontractée et accompagnée du soutien de Jean-Pierre Jolivot, natif de La Ville aux Monniers (un voisin !) et qui a fait tous les métiers dont ceux de l’horticulture, de la botanique et de la communication. Très belle présentation de plantes sauvages rapportées du Japon et capables de pousser en France par la pépinière bretonne Sous un arbre perché (de Guerlesquin) avec Fabrice Gautier intarissable de connaissances. Autre belle surprise avec la pépinière Carnibreizh, de Ploeuc-sur-Lié, où le brillant Alexandre Ribault s’est spécialisé en plantes carnivores. Plus classique, Jean-Claude Urvoy est lui aussi venu en voisin (Andel) depuis sa pépinière de la Fontaine-aux-Saules pour présenter les trésors de ses productions personnelles dont le fameux Clianthus puniceus aux fleurs rouges en forme de pince de homard.

Il faut aller à la rencontre d’Alain Jouno à La Foltière, car cet homme est un poète doublé d’un bâtisseur. Quand il découvre en 1994 le Château de La Foltière en ruine (sur la commune de Le Chatelier) et son immense parc à l’abandon, des projets s’échafaudent et il repense à ses jeunes années, époque où il rêvait d’engager sa vie dans l’architecture du paysage. Moins de vingt ans plus tard en 2011, il édite à ses frais l’ouvrage « Le Parc botanique de Haute Bretagne » sous-titré « Les Jardins de la Foltière… une quête d’éternité ». C’est un livre de photos sur plus de 100 pages annoté de la chronologie des travaux et de propos sur cette conquête de l’impossible. Nombreuses citations poétiques aussi, car c’est bien la poésie qui a guidé les pas de ce personnage plutôt timide à première vue. Alain Jouno a inventé et planté des jardins à thèmes : le bosquet de bambous, le jardin des mille et une nuits, la cité antique, la source bleue, le jardin des quatre saisons et d’autres. Deux jardins s’emboîtent l’un dans l’autre : le vallon des poètes et le jardin du soleil levant. Au long d’un mince bras d’eau, le paysagiste a inventé un jardin japonais. Ce dernier a divinement muri avec les années. A voir particulièrement au printemps quand azalées et rhododendrons qui l’habitent sont en fleurs et en automne lorsque les couleurs de feuillages variés passent par un festival de couleurs chaudes. Restauration plaisante possible sur le site (www.restaurant-fougeres.fr), c’est l’antenne d’un bon restaurant de Fougères. www.jardinbretagne.com

Sur les pas de Louis de Lorgeril à La Bourbansais. Entre Rennes et Saint-Malo, tout le monde connait le Parc Zoologique de La Bourbansais. Il se trouve au coeur de l’immense domaine d’une famille bretonne installée là depuis le XVIème siècle. Le zoo n’a qu’une cinquantaine d’années. Son concept a été révisé il y a environ vingt ans pour apporter un regard d’éthologue pour le confort des animaux. Riche collection ! Outre lions et girafes plutôt classiques, on élève des rapaces, des lémuriens, des wallibies, des suricates et des toucans. Différents spectacles de fauconnerie, de vols de cigognes et de meutes de chiens sont régulièrement proposés au public. Voir site du domaine pour les horaires. Comme tous les châteaux de cette époque, il y a visite des appartements d’apparat du château. Force références sont faites à propos de l’ancêtre le plus célèbre : Louis de Lorgeril, qui fut maire de Rennes de 1821 à 1830, homme politique, célèbre agronome, créateur des Comices Agricoles et aussi philantrope. Reste la visite du potager en été et automne. L’équipe de la Bourbansais utilise le potager comme un outil pédagogique pour ses différentes clientèles. S’inspirant du « Potager du roi » de Versailles, elle propose aux scolaires, aux seniors et chaque jour en saison des visites guidées, basées sur l’histoire des plantes, légumes et jardins. www.labourbansais.com

Les Agapanthes ont entrainé dans la célébrité le domaine de Montmarin. Avant l’engouement pour les jardins et les festivités autour des plantes rares et botaniques, le Montmarin est surtout connu comme monument historique malouinière de 1760, parmi les plus belles. En 1782, c’est un port sur la Rance où travaillent 1200 personnes. Cette activité s’arrête à l’arrivée de la vapeur en 1840. Le site redevient parc d’agrément avec plantation de nombreuses variétés d’arbres rares venant d’outre-mer. L’ouverture visuelle sur la Rance confère à cette propriété un cachet exceptionnel. Nombreuses manifestations pendant la belle saison, dont les journées des Agapanthes, pendant une semaine vers la mi-août. Dates à venir. Des spécimens d’arbres très âgés et de taille impressionnante sont l’occasion de faire une visite botanique enrichissante. Un étiquetage sérieux renseigne sur le nom des plus beaux sujets comme : Pinus radiata, amélanchier, Ginkgo biloba, Magnolia, palmier Trachycarpus et de magnifiques touffes de Gunnera. www.domaine-du-montmarin.com

Au programme 2016 des manifestations jardins
détails sur www.bretagne35.com
22 mai : Jardins de Brocéliande à Bréal-sous-Montfort, exposition d’iris en pleine floraison
4 & 5 juin : Rendez-vous aux jardins, événement national
5 juin : Fête des plantes de Cardroc
juillet-août : Journées des agapanthes dans les Jardins de Montmarin à Pleurtuit (dates à venir)
17 & 18 septembre : Salon Délices de plantes à Cesson-Sévigné, toute la profession horticole réunie en centre ville : producteurs, paysagistes, décorateurs de jardin
24 & 25 septembre : Festival des plantes dans le Domaine de La Bourbansais à Pleugueneuc