POURQUOI QUITTER LA VILLE ?

Faut-il craindre de modifier le cours de sa vie ? C’est une question qu’on se pose peu en période faste, comme lors des « Trente Glorieuses ». Mais beaucoup d’événements ont modifié les comportements au cours des dix dernières années, pour des raisons économiques notamment ! Le mouvement récent des « Gilets Jaunes » est là pour nous le rappeler. Internet et les réseaux sociaux  ouvrent de nouvelles fenêtres sur le Monde. Des technologies innovantes modifient notre perception de l’avenir. Ulmer vient d’éditer le récit d’un aventurier de cette modernité qui a osé quitter Paris, où son premier emploi le retenait, pour s’engager sur un chemin bien différent !

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Quel bonheur d’avoir rencontré Brian. Mais qui est Brian ? Comme beaucoup d’entre nous, Brian n’est pas satisfait du rythme de la vie dans les grandes villes où le quotidien se résume à « boulot-métro-dodo ». Et si au moins le boulot était passionnant et permettait d’en vivre dignement ! Soudainement, en 2017, Brian Ejarque, juste trente ans, décide de changer de vie. Sa carrière scolaire ne l’a pas conduit vers un emploi passionnant et la minceur de ses revenus ne lui permet pas une vie à son goût. Brian a des idées et des capacités qu’il ne soupçonne pas encore, mais que sa volonté opiniâtre va lui permettre de découvrir. Quatre années plus tard, on le retrouve à la tête d’une petite entreprise dont il raconte la genèse dans « Oser quitter la ville » aux Editions Ulmer. On découvre aussi les aventures de Brian sur sa chaine Youtube l’ArchiPelle. C’est un vrai bonheur de suivre les péripéties de son installation dans une nouvelle vie. Voici quelques confidences et photos tirées du livre.

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BRIAN EJARQUE, toujours souriant même dans l’adversité ! Les images qui vont suivre sont des photographies des pages du livre. Elles sont sans les fioritures qu’on peut attendre de la part d’un grand éditeur. Dans ce cas, le but recherché était de montrer les réalités parfois rudes du projet.

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Mon bonheur fut à son comble lorsque je vis pour la première fois ce qui allait être mon refuge, le lieu de toutes mes expérimentations de vie autonome, mon île ! J’avais écumé les sites des petites annonces immobilières depuis des semaines quand je découvris sur l’un d’eux un terrain de 2850 m2 avec abri de jardin (en dur !) de 25m2 proposé à 30.000 euros. Je tombais littéralement amoureux du terrain : comme une sensation viscérale. Le paysage alentour, la vue dominante sur la vallée, j’avais l’impression d’être au milieu d’un océan de verdure. La maison était simple mais habitable de suite avec une mezzanine de 12,5 m2 (non comptée en loi Carrez, donc moins de surface fiscale à payer). C’était la maison de vacances d’une famille qui devait s’en séparer à contrecoeur. Elle était raccordée à l’eau chez le voisin car les deux maisons lui appartenaient, l’électricité se faisait via un groupe électrogène et l’évacuation des eaux usées coulait dans une fosse septique.

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Stocker l’eau de pluie. Comme l’été est plutôt sec dans ma région (terres du Sud-Ouest), je me suis rapidement organisé pour savoir comment enfouir une cuve à eau et collecter cette dernière via le toit de ma maison pour être autonome sur ce point. La maison disposait d’une ancienne cuve à vin en béton qui fuyait. Je me suis renseigné sur les cuves disponibles sur le marché. Deux matériaux revenaient régulièrement : le polyéthylène et le béton. Une cuve contenant de l’eau pour la consommation humaine doit être enterrée pour plusieurs raisons. Le soleil et les UV peuvent créer des algues à l’intérieur des cuves aériennes transparentes. Cela peut rendre l’eau toxique. Lorsque vous enterrez la cuve, vous profitez de la géothermie du sol qui conserve l’eau au frais tout au long de l’année.

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La production d’énergie à domicile.  Selon moi, l’éolienne est importante, mais elle doit passer bien après les panneaux photovoltaïques et un parc de batteries de bonne qualité. Tant que vous n’aurez pas un système optimal sur ces derniers, orientez votre budget vers plus de stockage ou plus de panneaux. Néanmoins, l’éolienne est pratique la nuit ou par ciel très couvert, car elle recharge vos batteries alors que les panneaux photovoltaïques ne produisent pas ou peu.

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La serre enterrée. Un walipini est une serre enterrée à plus d’ 1,50 m de profondeur pour bénéficier de la géothermie du sol. Le terme vient d’Amérique du Sud où les peuples vivant en altitude creusaient un trou dans la terre pour éviter les gelées et pouvoir produire toute l’année. A l’Archi’Pelle, nom que j’ai donné à mon nouveau domaine, en été, quand la température de la serre monte à plus de 53°C sur la partie haute, il ne fait que 25°C sur la partie basse. Idem en hiver : quand il gèle en partie haute, le sol plus chaud remonte la température et permet d’éviter les gelées.

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Les poules. J’ai toujours rêvé de pouvoir aller chercher les oeufs au poulailler. Mon ami Xavier m’a donné une cabane en bois pour enfant qu’il avait déjà transformée en poulailler mais dont il devait se séparer avant son déménagement. Voici les races de poules que je recommande : la poule rousse, la poule cou nu du Forez, la poule Marans, le poule Sussex. J’ai déposé du foin dans le poulailler pour faire litière. La première chose à savoir est de vérifier régulièrement si ce n’est pas moisi. Penser à changer régulièrement cette litière afin d’éviter la propagation des maladies. Pour une meilleure ponte, les voisins m’ont conseillé de me fournir en grain spécial poules pondeuses. C’est généralement un mélange de blé tendre, de maïs, d’avoine, de pois concassé et de graines de tournesol.

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Laisser les plantes pionnières s’installer dans un jardin. Il n’y a pas de mauvaise herbe puisque chaque plante a une utilité. Le genêt, par exemple, plante très présente dans ma région, m’a permis d’améliorer grandement la terre, alors que les propriétaires précédents le considéraient comme une espèce invasive. Je laisse le genêt produire ses gousses qui, en séchant, libèrent les graines pour les futures saisons. En poussant, le genêt permet d’ameublir le sol, ce qui m’évite un gros travail physique puisque mon terrain est une ancienne vigne. Autant dire que le sol a été tassé comme jamais.

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Qu’ai-je planté à l’Archi’Pelle ? Dans un climat comme le mien, il ne faut pas hésiter à placer les plantes potagères à l’ombre. Cela vous évitera bien des pertes et des arrosages. Pour le reste, pêchers, amandiers, cerisiers, abricotiers, mirabelliers et pruniers ne montrent aucune signe de faiblesse. Pommiers, poiriers, nashis, kakis perdent quelques feuilles pendant les grosses chaleurs. Sans gravité ! J’ai tenté beaucoup de fruits qu’on dit exotiques comme les néfliers du Japon, les passiflores. Et surtout les agrumes qui se plaisent tant ici : Pomelo paradisi, yuzu, citron Meyer, mandarinier Satsuma. On peut toujours prévoir un voile d’hivernage pour recouvrir par grand froid les sujets dont on craint la fragilité.

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http://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/oser-quitter-la-ville-de-citadin-a-neo-autonomiste-comment-j-ai-composte-mon-ancienne-vie-768-cl.htm     18 euros