PROMENADE DE SAISON EN VAL DE LOIRE

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Dans la campagne cultivée et le vignoble chinonais, le Château du Rivau dresse sa fière et blanche silhouette. Edifié à l’époque de Gargantua et des Guerres Picrocholines, ce monument historique a vécu maintes aventures. Si la bâtisse pouvait parler, elle raconterait le passage de Jeanne d’Arc en ces lieux et tant d’autres moments d’exception. La dernière en date n’est pas la moins intéressante. Patricia et Eric Laigneau, ses nouveaux propriétaires, commencent la restauration des bâtiments en 1992 avec l’idée d’en faire une oeuvre importante qui brillera dans le Val de Loire au même titre que les grands châteaux voisins comme ceux de Villandry, Chenonceau, Amboise. Mais au Rivau, la place est comptée. Seulement 7 hectares entourés de murs pour faire le jardin dont ils rêvent l’un et l’autre. Il faudra faire du condensé !

Eric travaillant la semaine à Paris, c’est Patricia qui réfléchit au style et à l’ambiance du futur jardin. Ne trouvant pas assez vite le paysagiste qui pourra la conseiller selon ses goûts, elle décide de suivre une formation de paysagiste à l’Ecole de Versailles.

Bonne élève, elle entreprend vite ses plans. Et les plantations suivent vite. 25 ans nous séparent maintenant de ses débuts et il est facile de voir le chemin parcouru. Au Rivau, tout est différent d’ailleurs. Patricia a beaucoup joué sur les détails qui peuvent plaire aux enfants, d’où la famille « poterie » faites de petits personnages en pots posés les uns sur les autres, des lutins, un labyrinthe, une volière en grillage avec des couleurs attrayantes plusieurs sculptures, la plupart contemporaines, qui intriguent ou amusent et beaucoup de plantes à fleurs. Parmi elles les rosiers.

En constituant sa collection de rosiers largement disséminés dans le parc, en buissons, grimpants appuyés sur des treilles, arbres, pergolas et murs anciens semi-restaurés, Patricia s’est aperçue de l’immense diversité du genre Rosa. Il fallait faire un choix. Et le parfum des roses orienta sa sélection. Au point de devenir une collection de référence nationale.

Donnons lui la parole pour présenter quelques roses parfumées qu’elle aime particulièrement :
« Les nez avertis reconnaissent que rien n’égale la suavité du parfum des roses anciennes. Parmi celles-ci les galliques, des roses originaires de France et de Belgique, qui sont vénérées par les amateurs pour leur classique parfum de rose, celui de l’eau de rose.

Rosa gallica officinalis : autrefois cultivée à Provins pour son parfum exceptionnel. Elle a le pouvoir de garder une fragrance même séchée. Elle est la quintessence de cette note que certains qualifient aussi de senteur de pot-pourri. La beauté des coloris nuancés de leurs fleurs associée à leur parfum les rendent incontournables en juin.

Quatre saisons Damas : les roses dites Damas regroupent les sélections des roses rapportées de Terre Sainte par les Croisés. Elles ont des fleurs doubles avec plus de dix pétales rose tendre. Elles exhalent un parfum extraordinaire qualifié de note florale. Floraison en bouquet en mai-juin et plusieurs fois encore jusqu’en automne.

Stanwell Perpetual : rose ancienne très connue hybride de Rosa spinosissima. Pétales rose chair. Une des premières à fleurir début mai. Elle offre le bonheur de changer de parfum à chaque heure du jour. C’est sans doute pour cela qu’elle a été une des préférées de la célèbre jardinière anglaise Gertrude Jekyll, même si son port lâche et dégingandé le rend complexe à mettre en scène.

Avec les roses modernes, on voit la vie en rose car elles allient la remontance (pouvoir de fleurir et refleurir du printemps à l’automne) à la résistance aux maladies. Certaines ont parfois des caractéristiques de parfum qui évoquent fruits, myrrhe et sous-bois.

Château du Rivau : la rose Château du Rivau créée par André Eve en 2003 est une vigoureuse liane à fleurs blanches dont le coeur est rempli d’étamines jaune d’or. Elles sentent bon la pomme verte.

Red Parfum : autre création d’André Eve. C’est un très beau rosier grimpant aux fleurs doubles et rouge velours qui exhalent un parfum capiteux dit « à odeur de thé » par les experts.

Papa Meilland : une création de Meilland qui a plus de 50 ans et que l’on recommande toujours pour la couleur cramoisi de sa fleur à odeur qualifiée de note florale additionnée de citron.

The Pilgrim : une des meilleures variétés de la gamme Roses Anglaises créées par David Austin. La plupart d’entre elles sont fascinantes pour la perfection de leurs formes, avec des couleurs nouvelles et des parfums qu’on remarque même dans les dernières fleurs qui apparaissent jusqu’à Noël au Rivau. Les notes sont tellement fruitées qu’elles peuvent sentir la salade de fruits, quelquefois additionnée de citronnelle ou de musc ou de myrrhe.

Scepter’d Isle : une autre rose anglaise ravissante double de coupe et de couleur rose nacré. Elle distille dans l’air ce fameux parfum de myrrhe. Connue ici pour sa bonne résistance aux maladies. Et sans doute mon héroïne Jude the obscure toujours de David Austin pour son parfum qui démarre sur des notes de citron et qui évolue vers la goyave et les litchis. Elle évoque aussi l’arôme des vins blancs de Loire vendanges tardives. »

https://www.chateaudurivau.com/fr/

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