ROBERT TATIN LE GÉNIE DE COSSÉ-LE-VIVIEN

Le Musée Tatin à Cossé-le-Vivien est un haut lieu de la sculpture en France. Il porte de nom de Robert Tatin, souvent nommé l’archisculpteur, pour reprendre l’expression d’André Malraux, ministre de la culture, qui nomma sa maison, ultime palier de son oeuvre, le musée de l’archisculpture. C’est un enfant du 20ème siècle (né et mort en Mayenne 1902-1983) dont la vie agitée, aventurière et riche en découvertes le renvoie aux plus Grands comme le facteur Cheval pour la construction de l’impossible et le douanier Rousseau devenu expert en art naïf.  

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Né en 1902 dans un quartier de Laval, Robert Tatin suit les cours de l’école primaire jusqu’au certificat d’études et passe ensuite directement en apprentissage de peintre en bâtiment. Il entre alors dans la voie de la construction et de la création qu’il ne quittera plus jamais. Il s’installe dès 1918 à Paris en tant qu’ouvrier peintre-décorateur. Dans le même temps, il étudie le dessin et la peinture en fréquentant des académies libres. Il est inscrit à l’Ecole des Beaux Arts et à l’atelier de fresque de l’Ecole des arts appliqués. Service militaire à Chartres de 1922 à 1924 où il suit des cours du soir de trigonométrie et de géométrie. Retour à Laval à 23 ans et il complète son savoir d’une formation de charpentier de plusieurs années. En 1930, il crée son entreprise de bâtiments et de peinture. C’est une période prospère pour Tatin, pendant laquelle il voyage beaucoup en Europe, Afrique du Nord et New-York.

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Profondément marqué par les horreurs de la guerre, il décide dès 1945 de se lancer dans une vie artistique intense. C’est un tournant capital dans sa vie de créateur. En 1947, il crée à Paris un atelier de céramique et de peinture. En participant à la reconstruction du « Paris culturel » il fréquente Prévert, Breton, Cocteau, Giacometti, Dubuffet et jouit d’une belle réputation.

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Dès 1950, Robert Tatin se sent de nouveau appelé par l’International et part au Brésil. Il travaille d’abord pour le directeur du musée des Beaux Arts de Sao Paulo comme peintre, sculpteur, céramiste. Il fait partie d’une équipe de techniciens et de chimistes qui étudient les hautes températures. L’année suivante, il expose à la première biennale de Sao Paulo et obtient le premier prix de sculpture. Il traverse ensuite l’Amérique du Sud : Argentine, Uruguay, Paraguay et Chili jusqu’à la Terre de Feu. C’est au contact des Amérindiens qu’il se libère des dogmes académiques et il élargit alors son registre de formes et de couleurs. Sa réputation est devenue internationale.

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De retour en France en 1955, il s’installe à Vence, travaille à Laval et Paris. Dans le domaine de la peinture il affirme l’étendue de sa technique. Il expose beaucoup et, en 1961, il décroche le prix de la critique à Paris. En 1962, Robert Tatin revient définitivement en Mayenne, achète une petite maison à Cossé-le-Vivien et se lance, en compagnie de sa jeune épouse Lise, dans la construction de sa « Maison des champs ». Tout ce que les visiteurs d’aujourd’hui admirent et étonnent a été imaginé et construit pendant la vingtaine d’années qui lui restent à vivre.

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L’entrée du musée se fait par un chemin de 80 mètres que Robert Tatin a bordé de 19 statues. Cette fresque où les personnage sont plus grands que nature porte le nom de l’Allée des Géants. Elle retrace sa découverte du monde et son parcours artistique en commençant par Jeanne d’Arc et Vercingétorix pour reprendre l’enseignement qu’il a reçu quand il avait 10 ans. Les géants matérialisant les verbes Etre et Avoir représentent les questionnements de la fin de l’enfance. Suivent alors Sainte Anne et la Vierge de l’Epine, référence à la mystique et à la métaphysique qui prolongent cette période de l’adolescence avec les trois interrogations classiques : D’où venons-nous ? Que faisons-nous ? Où allons-nous ? Le maitre compagnon qui leur succède évoque la voie empruntée par Robert Tatin : celle des constructeurs de cathédrales et de la quête de perfection.

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La suite de l’Allée des Géants est un hommage au monde de l’art du XIXème et du XXème siècle : André Breton, Le Douanier Rousseau, Gauguin, Seurat, Auguste Rodin, Leonor Fini, Alfred Jarry, Ubu Roi, Toulouse Lautrec, Valadon-Utrillo, Pablo Picasso et Jules Verne. Ce sont autant de points de repère pour « l’ouvrier Robert Tatin » qui est partagé entre ses créations artistiques et artisanales. La visite complète peut se préparer en ayant recours aux informations contenues dans les liens suivants :

https://www.musee-robert-tatin.fr

https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Tatin

https://www.youtube.com/watch?v=PYUtpD3y_nw

https://www.youtube.com/watch?v=iQwNvxaff0E

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