SAVOIR RECONNAITRE LES OISEAUX

« Qui chante dans mon jardin ? »  C’est bien la question que tous les jardiniers se posent un jour ou l’autre en entendant une mélodie insistante pendant les travaux calmes dans le jardin. Alors « tendons l’oreille pour mieux ouvrir les yeux » pour reprendre l’expression qui balise une production toute récente de Larousse. On la doit à Hervé Millancourt qui, en 2008, crée sa propre maison d’éditions sonores consacrées à la découverte de la nature auprès des jeunes et du grand public. Il s’agit d’un livre-cd qui permet de décrypter les chants d’oiseaux. Une fois reconnu qui émet le son, on a le loisir de se reporter aux photos qui illustrent chaque chapitre. Et la carte d’identité de plus de 50 animaux (oiseaux, grenouilles, insectes… ) est ainsi établie. L’ouvrage est idéal pour apprendre en famille, car les enfants ont une mémoire auditive qui aidera parents et grands-parents.

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« Nourriture saine, sauvegarde de la biodiversité, respect des animaux » comptent parmi les thèmes qui font désormais partie de notre quotidien. Conscients que ces questions concernent non seulement les humains mais aussi tous les êtres de la planète, de plus en plus de jardiniers sont décidés d’agir à leur niveau et modifier leur conception du jardin. C’est ainsi que bon nombre n’utilisent désormais plus les pesticides, tolèrent (et même apprécient) les herbes folles et ont à coeur de prendre soin de la petite faune, même si parfois elle cause quelques soucis de rendement.

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L’écoute à la portée de tous !
Adultes ou enfants, tout le monde peut parvenir à identifier et à mémoriser les sons de la nature. Il suffit d’en avoir envie et d’y trouver de l’intérêt. Il n’y a pas d’âge pour cela. Toutefois, plus tôt on commence à éveiller sa curiosité auditive, mieux c’est. Ainsi dès 4 ou 5 ans, on a remarqué que les enfants ont des facultés d’attention auditive et de mémorisation surprenantes. Ils adorent les jeux d’écoute qui permettent de différencier et de reconnaitre les instruments de musique et les bruits des animaux. On peut les accompagner dans les sorties naturalistes en compagnie d’un guide et d’autres personnes. Il se crée une émulation bénéfique à tous les participants.

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Quand écouter les chants d’oiseaux ?
Au printemps, bien sûr ! Car c’est le début de la période de reproduction, autant pour les oiseaux sédentaires que pour les migrateurs nouvellement arrivés. Cette saison entraine des modifications physiologiques, comme la production de testostérone qui se traduit entre autre par la réactivation des chants. L’auteur du livre mentionne « les choeurs de l’aube » et précise qu’ils sont formés par de nombreuses espèces qui chantent dès les premières lueurs du jour. Ce moment est assez court et pourtant fascinant comme un feu d’artifices sonore. Dans son roman « L’or », Blaise Cendrars le nomme « l’heure magique des oiseaux ». On recommande aux débutants dans l’écoute de préférer la fin de la matinée, les sons étant moins nombreux en même temps. Et toujours le printemps car il y a moins de feuilles aux arbres, ce qui permet de mieux les observer.

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La mésange bleue. A titre d’exemple, voici un raccourci de deux fiches de présentation. La première, pages 62-63, concerne la mésange bleue, très commune. Elle renvoie à le piste son 19, fragmentée en cinq événements :
1. En février, un mâle posé sur une branche d’hamamelis ouvre un large bec et lance des strophes aiguës. On y entend bien les deux notes limpides suivies des points de suspension du trille : « tsi-tsi-tititititi ».
2. Le rythme est ici rebondissant, la sonorité moins pure et plus mouillée. Le trille est presque absent.
3. Le rythme sur deux notes pourrait faire penser à un chant de mésange charbonnière, mais la sonorité n’est pas aussi métallique.
4. Cri de contact 1. Calotte hérissée, l’oiseau défend son territoire en lançant ce cri vibré et nerveux, très caractéristique.
5. Cri de contact 2. Avec un final ponctué d’un bref « psit! », ce cri est une subtile variante du précédent.

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Le grimpereau des jardins. C’est le sujet des pages 68-69, avec la piste son 22. En plus du détail des sons de cet oiseau, Hervé Millancourt apporte  des précisions. Voici les plus amusantes :
Grâce à sa strophe simple et aiguë qu’il peut répéter plus de 200 fois par heure, la mémorisation de son chant est assez aisée. Et avoir sa petite mélodie au creux de l’oreille permet de le repérer. La phrase mnémotechnique « Dis dis dis, est-ce que tu peux me voir ? » traduit assez bien le rythme et le côté interrogatif  de cette strophe.
Mâles, femelles et jeunes sont identiques. Le dessus brun strié de blanc se confond bien avec les écorces. Le sourcil blanc est parfois peu net. Le dessous est blanc et les pattes sont roses avec de longs ongles.
Régime alimentaire : Il capture toute l’année les invertébrés, leurs larves, leurs oeufs ou leurs chrysalides dans les plis des écorces ou sur les branches.

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https://www.editions-larousse.fr/livre/qui-chante-dans-mon-jardin-9782035968494   15,95 euros