BELLES LECTURES AUTOUR DU JARDIN

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Quelques idées de livres pour occuper les longues journées d’un bel été, cela ne se refuse sans doute pas. D’une activité manuelle d’origine scandinave, on passe aux questions qui se posent quand on entre dans un jardin et qui concernent petits et grands. On emboîte ensuite le pas à un naturaliste de terrain au regard malicieux. Et pour les soirées où la maison est calme, on peut plonger dans l’étude érudite de la création du domaine de Chantilly.

Himmelis : habileté digitale
Nanné Frémont était attentive à son stand devant deux fillettes. Cela se passait en juin dernier dans les jardins du Château du Rivau, près de Chinon. C’était un jour de fête au jardin comme le Rivau sait les organiser. Selon les saisons, on y honore les roses quand elles sont à leur zénith, les tournois de chevalerie en profitant des douves assez spacieuses au pied du château féodal, la grande famille des cucurbitacées quand courges, potirons et citrouilles arrivent à maturité. Le jeune public est le bienvenu au Rivau car beaucoup d’attractions sont conçues à leur intention.
Nanné était présente avec des brins de paille de seigle et enseignait à petits et grands l’art de créer des himmelis, ces objets de décoration d’une grande légèreté à cheval entre la tradition finlandaise et le design contemporain. Le himmeli est une suspension décorative et intrigante que l’on voit tournoyer dans les intérieurs scandinaves et qui sont fabriqués à la main en associant et ajustant des brins de paille de seigle, d’épeautre ou de paille à boire plastique sous forme de figures géométriques qui vont du très simple au très compliqué. Ce sont des fils de lin blanc qui dans la tradition réunissent les pailles entre elles. Cette complexité est mise à nue par Nanné Frémont dans un livre paru en 2017 : Inspirations Himmelis. 22 euros

www.editions-eyrolles.com
www.himmeli.fr

130 questions 130 réponses
Pourquoi les arbres sont-ils si grands ?
Quel est l’âge de mon arbre ?
A quelle vitesse l’eau circule-t-elle dans une plante ?
Pourquoi les figuiers n’ont-il pas de fleurs ?
En combien de temps le compost se transforme-t-il en terre ?
Qu’arrive-t-il aux grenouilles si leur mare gèle ?
Autant de questions que chacun d’entre nous a pu se poser un jour et autant de réponses données par Guy Barter, horticulteur en chef à la société royale anglaise d’horticulture (RHS). Ses fonctions le conduisent chaque année à répondre à des centaines de questions venant d’un public très varié. On passe ainsi en revue la vie intime des graines et des plantes, des fleurs et des fruits, des vers de terre qu’on voit si peu et qui assument pourtant des missions essentielles. Météo, climats, saisons sont évoqués. Comme le sont tout autant les caprices gastronomiques des limaces qui ont leurs plats (=mets) préférés, ou encore les plantes qui attirent le plus grand nombre de papillons. L’humour, anglais bien sûr, a sa place dans le panorama du questionnaire : Qui a inventé les nains de jardin ? ou encore : Est-ce qu’on peut faire pipi sur le compost ?

Pourquoi mon compost est-il chaud ? livre paru en 2017 18,50 euros
www.delachauxetniestle.com

Sur les pas d’un naturaliste
A la fois patrimoine naturel commun à sauvegarder et nuisance parfois difficile à supporter, les insectes ne laissent personne indifférent, les naturalistes bien sûr encore moins que les autres. Vincent Albouy est du nombre. Ancien attaché au laboratoire d’entomologie du Muséum national d’Histoire Naturelle de Paris, il s’intéresse depuis près de 30 ans aux insectes communs et à leur protection, notamment au travers des jardins. Auteur de nombreux ouvrages « grand public » sur les insectes, il apprécie la collection « Carnets de sciences » à laquelle appartient sa dernière oeuvre car elle s’adresse à un public soucieux d’acquérir une culture scientifique. Pour entrer dans cette collection, il faut être un spécialiste reconnu par ses pairs et se prêter au jeu de la vulgarisation.
Vincent Albouy a la plume facile pour commenter ses souvenirs d’enfant, quand il fréquentait les friches parisiennes à la découverte des insectes. Il enchaine avec des éléments de sa vie professionnelle et ses visites de lieux mythiques pour un naturaliste parisien comme les jardins du Muséum, les friches de Bercy, les terrains vagues de Belleville, le parc des Buttes-Chaumont, le cimetière du Père-Lachaise. Et lorsque de provincial il redevient parisien, il utilise assez peu le métro en préférant marcher dans les rues pour retrouver cette faune qui n’est plus tout à fait la même en raison de l’évolution du climat et des nouveaux arrivants. Il observe et fait ses commentaires, toujours teintés d’humour.
Quelques exemples. Est-ce que la ville de Bruxelles est un paradis pour coccinelles ? L’explication des ruches posées sur les toits de l’Opéra de Paris. Et l’histoire d’un beau papillon « le brun des pélargoniums » d’Afrique du Sud transporté sous forme d’oeufs dans la plante, d’abord à Majorque en 1990 et qu’on retrouve vingt ans plus tard dans toute la France.

Des insectes en ville, livre paru en 2017 22 euros
www.quae.com

Une promenade à Chantilly à travers les siècles
Amoureux de Chantilly et de ses fastes parfaitement conservés depuis le 17ème siècle, retenez qu’une étude érudite sur l’histoire de son parc a été publiée récemment. On la doit à trois auteurs qui ont réuni leurs compétences. Il s’agit des historiens Serge Briffaud et Emmanuelle Heaulmé et du paysagiste d.p.l.g. enseignant Olivier Damée.
La promenade démarre au Rond-Point des Lions, même si la mise en scène commence bien avant par une route étroite, quand on vient de Paris, et qui canalise gens et regards vers une scénographie imaginée par le paysagiste le plus célèbre du moment : André Le Nôtre. En fond de tableau, la lisière boisée forme une écran opaque à environ mille mètres de l’observateur. En plan intermédiaire, des éléments exclusivement minéraux : à gauche contre le ciel se découpe la silhouette du grand château, tandis qu’à droite se dresse le Château d’Enghein, construit au 18ème. Le centre de la perspective est occupé par une statue équestre du propriétaire des lieux à la Renaissance, le connétable Anne de Montmorency, ancêtre du Grand Condé. Ce dernier a voulu par cet aménagement commandé à Le Nôtre s’aligner sur le Parc de Versailles. L’histoire se prolonge par un texte riche orné de gravures et de dessins. Beaucoup de correspondances sont aussi rapportées. Elles témoignent des efforts déployés pour atteindre la perfection. Les auteurs ont retrouvé un texte de Bossuet qui résume le panache mis en oeuvre. Dans son « Oraison funèbre du prince de Condé », prononcée en 1687, Bossuet associe étroitement, dans la renommée du prince, son talent de militaire à l’embellissement de Chantilly, le prince y ayant mis la même volonté et la même intelligence : « qu’il marchast avec une armée parmi les périls, ou qu’il conduisit ses amis dans ces superbes allées au bruit de tant de jets d’eau qui ne se taisaient ni le jour ni la nuit : c’était toujours le même homme et sa gloire le suivait partout. »

Chantilly au temps de Le Nôtre, livre paru en 2013 34 euros
www.olschki.it/libro/9788822262691 langue française
Edité en Italie à Florence par www.olschki.it

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CHAMBRES D’HÔTES A L’ANGLAISE DANS LES LANDES

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Séjourner au Domaine de Sengresse n’est pas une aventure ordinaire. On découvre le couple McLusky, un duo de voyageurs infatigables. Leur conversation spirituelle fait aussi état d’une belle culture générale. Elle est particulièrement perceptible quand on partage un repas le soir à leur table d’hôtes. Si Rob a rempli des fonctions de droit dans un cabinet juridique anglais comme « solicitor », Michèle a grandi dans un univers d’artistes peintres, celui de sa maman. Des dizaines de toiles de cette maman sont accrochées sur les murs du manoir de Sengresse, couloirs, escaliers, salons, à peu près partout. Cinq chambres d’hôtes, une salle à manger avec une décoration à l’anglaise et une longue table pour les breakfasts et dîners. Atmosphère de mobilier 19ème siècle pour l’essentiel avec collections de porcelaines, faïences, argenterie. A la belle saison, si longue dans les Landes, les repas se déplacent sur une terrasse dallée qui prolonge la maison.

Les McLusky sont à Sengresse depuis un peu plus de dix ans à la faveur d’une étrange histoire. Leur fille Sasha avait envie de tenir une maison d’hôtes en France ou en Angleterre, en association avec ses parents. Le trio finit par trouver Sengresse dont l’histoire est passionnante. Et l’achète. Peu de temps après Sasha rencontre l’homme de sa vie et l’épouse. C’est avec lui qu’elle s’installe en Angleterre. Dans l’hôtellerie. Une vocation !

Certaines fondations de la grande maison affichent presque 1000 ans. C’est une construction solide à trois niveaux qui tient compagnie à un autre bâtiment à l’architecture éblouissante (voir le site) plutôt en mauvais état et qui sert de grange et de remise à matériel d’entretien du parc. Car il y a un parc, peuplé d’arbres centenaires dont un noyer gigantesque qui produit autant de noix que les McLusky et les écureuils peuvent en manger. Des chênes aussi et beaucoup d’espèces horticoles pour la parure florale. En ce début de juin, un catalpa fleuri de la tête au pied a fort belle allure ! On chemine sur des chemins tracés par une tondeuse dans l’herbe haute de la prairie. Il n’est pas difficile de trouver la piscine, ni le potager, ni cette petite orangerie équipée de table, sièges, buffet avec vaisselle si les résidents veulent piqueniquer plutôt que d’aller au restaurant. Idéal donc avec des enfants. L’ensemble est animé et cohérent.

On circule librement dans la maison avec arrêt possible en bibliothèque pour s’immerger dans la lecture de tous les livres disponibles. Il se peut que Michèle se mette au piano. Autant pour le Chopin de ses jeunes années que pour le « piano « de la cuisine, c’est à dire les fourneaux, puisque c’est bien elle la cuisinière des repas tables d’hôtes, à la demande. En saison, les desserts à base de kiwis viennent du voisin Monsieur Bayle, qui est à la fois agriculteur et producteur de ces fruits gorgés de saveurs fines lorsque consommés au bon moment, en hiver et au printemps.

544 route de Gouts
40250 Souprosse
http://www.sengresse.com/videothequefr.php
05 58 97 78 34

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UNE VOLONTÉ DE RESPECTER L’ENVIRONNEMENT AU JARDIN DE TERMI

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Alain Mitschler et sa compagne Isidra Vicente ont fait acquisition de moins d’un hectare de terre quand ils sont devenus propriétaires de la Maison de Termi, « Termi » dans l’esprit du mot « terminus » puisque le chemin qui conduit à eux s’arrête là tout comme les fils du téléphone. Alain a toujours fréquenté les jardins depuis ses études horticoles. Pas à pas, sans grands moyens financiers, Alain et Isidra ont façonné le lieu et cela depuis une douzaine d’années.

L’habitation date du début du XXème siècle. Elle est coquette, avec des volets peints en bleu sur un fond de crépis rose, « le même que celui de la villa de Claude Monet à Giverny » précise Alain. Le jardin a grandi autour d’elle jusqu’à longer l’ancienne maison de maître qui est en retrait et cent ans plus ancienne, à l’ombre d’un chêne immense au tronc élancé et aux branches porteuses puissantes. On peut même dire fascinantes tant leur présence attire immédiatement le regard. Enorme tilleul aussi et une collection de sujets beaucoup plus jeunes car plantés par eux : Eriobotrya japonica, Trachelospermum jasminoides, Loropetalum chinense rubrum, Punica granatum et Radermachera sinica. Alain insiste devant le grenadier : « à fruits dit-il, pas à fleurs ! » ce qui signifie à fleurs simples qui une fois fécondées donnent bien naissance à des grenades comestibles, alors que les sujets à fleurs doubles ne fructifient presque jamais.

Le jardin est ouvert quelques jours par an, en particulier lors de week-ends de juin et des Journées du Patrimoine en septembre. A vérifier par téléphone. Droits d’entrée autour de 2 euros par personne. Visites de groupes possibles aussi, en partie guidées et commentées. Alain Mitschler précise son attachement aux principes d’une nature non souillée par les pesticides et les désherbants. Une vraie philosophie ! D’où vient-t-on ? où allons-nous ? bilan carbone ! peser sur la terre et la biosphère le moins possible par nos déchets non recyclables. Isidra acquiesce sans pousser le raisonnement de manière aussi énergique. A chacun son regard ! Il évoque encore ses randonnées de plusieurs jours en montagne avec son grand fils et des amis où le petit groupe mène une opération survie car on cuisine essentiellement des feuilles, baies et racines prélevées dans la nature, avec quelques ajouts protéinés emportés au fond du sac. Une belle leçon de vie tout de même !

570 chemin de Termi
40250 Laurède

https://www.facebook.com/profile.php?id=100012978301187

06 70 39 51 39 & 06 73 64 62 54

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BANYULS, COLLIOURE, CERBÈRE ET AUTRES MERVEILLES

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Le territoire des Pyrénées-orientales revendique un réservoir extraordinaire de biodiversité, tant sur son domaine terrestre que dans ses domaines marin et littoral. Quatre villes en sont les phares touristiques. Du nord au sud et au fil de la côte : Collioure, Port-Vendres, Banyuls et Cerbère. Quatre bijoux inestimables !

Etat des lieux
Sous tutelle du Ministère de l’Environnement, les parcs naturels marins qui ont été créés par une loi du 14 avril 2006 sont gérés par un établissement public l’Agence des aires marines protégées. Profitant de cette aubaine législative, le Parc naturel marin du Golfe du Lion a vu le jour en 2011. Il s’étend sur environ 4000 km2 d’espace marin, soit l’équivalent de la surface du département auquel il est rattaché. Ce parc sera une zone de référence pour la connaissance de ce milieu, de ses écosystèmes, de ses canyons pouvant atteindre 1000 mètres de profondeur avec le coralligène et les herbiers. Une fois mieux connu, il sera plus facile de le préserver. Cela passera par l’amélioration de la qualité des eaux en participant aux actions de lutte contre les pollutions terrestres et marines. Tout autant qu’en soutenant et favorisant un développement durable des activités économiques de la pêche et du nautisme.

Nouveauté 2017
L’idée du moment est bien de convaincre les autorités espagnoles de prolonger une démarche de protection élargie entre les deux pays. Pour reprendre une expression souvent entendue lors d’un récent voyage de presse destiné a faire connaitre le nouveau « Biodiversarium » de Banyuls qui ouvre ses portes cet été : « le parc ne met pas sous cloche l’espace protégé. » Bien au contraire, il orientera ses populations dans des directions de gestion écologique et durable. Les scolaires seront parmi les premiers à être sensibilisés par des conférences et des ateliers spécialement étudiés pour eux. L’aquarium a ouvert ses portes en juillet 2017, et tous les jours ensuite à l’exception des 25 décembre et 1er janvier.

Vignobles entre ciel et mer
Deux des quatre communes ont accroché leurs noms à un vignoble d’exception. Celui de Banyuls est le plus connu dans la mémoire populaire. « Un petit verre de Banyuls, disait-on dans les années 50, ça va vous fortifier ! » Fortifier, on ne sait pas, mais réjouir le palais et réchauffer l’âme sûrement. Collioure, Port-Vendres et Cerbère sont réunis à Banyuls dans la culture de merveilleux cépages : Carignan, Grenache, Cinsault, Marsanne, Mourvèdre, Muscat et Syrah pour ne citer que les plus connus. Bien associés dans des dosages qui peuvent varier chaque année selon les caractéristiques des récoltes, ils vont remplir de merveilleux flacons de vins blancs, rouges et rosés. Les caractéristiques du vignoble sont aussi réjouissant que ses vins. Dans un savant mouvement qui achève sa course au pied de la Méditerranée, la vigne enveloppe les pentes abruptes des montagnes et façonne un paysage singulier qui fait rêver. Les esprits les plus poétiques y voient une succession d’amphithéâtres ouvert sur la mer. En s’adaptant à cette géographie des extrêmes, les vignerons de la Côte Vermeille ont donné au paysage son statut patrimonial renforcé par la présence de monuments historiques comme l’Eglise Notre-Dame des Anges à Collioure peinte si souvent par les meilleurs artistes.

Paysages et dégustations
Sur ce territoire, le vignoble a la faculté de se marier à d’autres types d’espace : bois, maquis, oliveraies. Ce mélange offre une biodiversité abondante remarquée par des appellations désormais bien connues comme réserves naturelles, Conservatoire du littoral et Natura 2000. Oiseaux et gibiers trouvent en ces lieux gîte et couvert. Les pentes abruptes, l’instabilité des sols schisteux, les pluies parfois diluviennes ont conduit les hommes à développer une architecture en terrasses qui dévale jusqu’aux maisons, parfois la mer. Murs et murets retiennent le sol. Vu des chemins de randonnée d’altitude, cela dessine des lignes ondulées, plus ou moins parallèles et toujours adaptées à la pente du territoire. Les parcelles de vigne sont de petites tailles, en moyenne un demi-hectare. La production est faible, autour de 15/25 hectolitres/hectare, soit la moitié des productions de Bourgogne ou Bordelais. La mécanisation des tâches d’entretien quasi-impossible tant les terrains sont accidentés. Toutes ces considérations font que les productions de Banyuls et Collioure donnent des vins de caractère souvent puissant aux arômes marqués. On les découvre auprès d’un réseau de vignerons locaux qui organisent des dégustations commentées, parfois même des repas pour découvrir les accords mets et vins. Deux exemples :
Les vendredis entre juin et septembre, renseignements www.vins-cotevermeille.com
et les lundis en fin de journée jusqu’au 18 septembre, renseignements sur twitter #leslundisvignerons

Points forts de l’été
Beaucoup de paysages, beaucoup de monuments et beaucoup de plaisirs en perspective. Voici quelques points forts pour les découvertes de cet été 2017

Un jardin et un aquarium = 1 projet + 2 visites. Détails : http://www.biodiversarium.fr

Un festival
unique en France dédié à la sensibilisation à l’environnement avec expos de photographies grand format sur la promenade en bord de mer à Argelès
http://www.argeles-sur-mer.com/se-divertir/evenements/agenda-complet

Croisières en catamaran
pour visiter la région depuis la mer en oubliant les soucis de parking et de conduite des voitures
https://navivoile.com/croisiere/croisiere-port-vendres-et-collioure-avec-escale/

Musée Aristide Maillol

http://visitpo.fr/musee-aristide-maillol/

Emerveillement au Cap Bear

https://www.visorando.com/randonnee-boucle-du-cap-bear/

Restaurant une étoile Michelin

http://www.pascal-borrell.com/fr/ La bonne adresse de Banyuls

Dégustation
vin www.vins-cotevermeille.com & twitter #leslundisvignerons

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UNE RENCONTRE À L’ABBAYE DE VALSAINTES

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Jean-Yves Meignen, le jardinier de l’Abbaye de Valsaintes, dans les Alpes de Haute-Provence, et accessoirement chroniqueur dans le magazine Rustica et sur France Bleue Vaucluse et Drôme-Ardèche, a appris des excès des terres et climats contrastés de sa région. Il s’est fait connaitre voici une dizaine d’années pour la roseraie qu’il a plantée et qu’il entretient depuis avec compétence. Il partage aussi ses connaissances à l’occasion de stages qu’il propose à Valsaintes. Il expliquera le 24 septembre prochain l’histoire du jardin de l’Abbaye et ses choix de plantes, qui ont la particularité de pouvoir vivre sans arrosage une fois passé le délai d’une année après la plantation.

Voici comment Jean-Yves présente son action. D’abord un résumé historique de ce jardin planté sur un espace rocheux très hostile. Tout commence par une période de conservation des plantes qui lui plaisent et qui ne semblent pas peiner sous le chaud soleil de l’été. Vient ensuite la réflexion. Un jardin sec s’inscrit dans une démarche durable où l’observation joue un grand rôle. Il est manifeste que quelques espèces ignorent la soif puisque leurs feuilles ne flétrissent pas même au plus chaud de la journée. Qui s’est promené dans les champs de lavande de la Drôme, par exemple, a bien remarqué que ce bel arbuste parfumé et ramassé sur lui-même en forme de boule ne baisse jamais la tête. Il est loin d’être seul dans ce cas.

A Valsaintes donc, la roseraie fut le début de l’aventure. Jean-Yves s’est vite aperçu que tous les rosiers n’avaient pas la même résistance à la canicule. Il a donc dressé une liste des meilleurs. Il a aussi généralisé la technique du paillage, qu’on nomme aussi mulching. Ce procédé consiste à répandre à la surface du sol un matelas de débris végétaux qui agit comme un manteau régulateur vis à vis de la chaleur et de l’évaporation de l’eau du sol. Il a découvert ensuite les plantes-compagnons des rosiers. Celles qui les mettent en valeur par leurs formes et leurs couleurs. Beaucoup étaient présentes dans la nature locale. Cela commence par la lavande aspic : Lavandula latifolia. Et se poursuit avec tous les thyms de la garrigue, la sarriette, les immortelles, les germandrées, la grande famille des cistes et les Dorycniums, au feuillage si doux au toucher et qui s’étalent plus qu’ils ne poussent en hauteur. Cela fait du bien aux rosiers puisqu’ils en dissimulent la base. Mêmes effets avec la santoline et certains oeillets. La liste des végétaux s’allonge en consultant les catalogues des pépinières spécialisées dans les « xérophytes » c’est à dire des espèces qui supportent de vivre dans un milieu aride. Un voyage en Corse où il rencontre un jardinier amoureux et connaisseur du maquis allonge encore la liste. C’est décidé ! la roseraie sera complétée par un jardin de terrain sec afin de pouvoir montrer à ses visiteurs que son domaine qui paraissait si inhospitalier peut changer de visage pour peu qu’on lui en donne les moyens.

Quelques caractéristiques :

* 550 variétés de roses
* 350 plantes pour terre aride
* une collection de lavande
* un potager agroécologique
* entretien 100% naturel par homéopathie, huiles essentielles, eau dynamisée, paillage en paille de lavandes locales, insectes auxiliaires du jardin

Valsaintes, Boulinette, 04150 Simiane-la-Rotonde
Ouvert chaque jour d’avril à octobre
jardin labellisé « Jardin remarquable » par le Ministère de la Culture et de la Communication
www.valsaintes.org
04 92 75 94 19

Pour le dimanche 24 septembre 2017
11h démonstration de plantation en jardin sec
14h30 conférence sur conception et création du jardin sec, choix des plantes adaptées
visite du jardin, démonstration et conférence : 7 euros
espace pépinière avec disponibilité de plantes à emporter

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LE TEMPS D’UN BEL ÉTÉ DANS LE SUD DES LANDES

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A Montfort-en-Chalosse, deux activités sont liées au patrimoine ! Laure Gallato de l’Office du tourisme attend les intrépides qui auront à coeur de descendre -et de remonter au retour- les 150 marches qui conduisent à la Fontaine des Cent Marches. Un « greeter » local vous attend sur rendez-vous (la promenade est gratuite) pour vous conduire sur les pas des lavandières locales qui dans le passé descendaient à la fontaine savonner le linge de la semaine. Le lieu distant de quelques centaines de mètres seulement du coeur de ville (Place du Foirail) a été aménagé » en promenade botanique. C’est pour commencer une descente traversant une forêt de bambous de 5 à 7 mètres de haut, très en vogue au 19ème siècle pour leur fascinante énergie. Il est dit en passant qu’on sait maintenant que leurs jeunes pousses sont comestibles depuis que la Bambouseraie de Prafrance dans le Gard en a fait la promotion.

L’ortie aux pleins pouvoirs.
Dans le creux ombragé de cette petite vallée, sous des ombrages apaisants, c’est alors la découverte et la description de la flore locale. On l’ignore souvent, mais quantité des plantes côtoyées dans la nature ont des qualités alimentaires ou médicinales. C’est l’occasion de faire le point sur l’expression « mauvaises herbes » qui tend à disparaitre quand on découvre leur qualité. Le meilleur exemple est bien celui de l’ortie urticante que naguère on éliminait en maugréant. Ses vertus reconnues la font presque désirer aujourd’hui pour beaucoup de raisons. D’abord cuite sous forme de soupe en utilisant seulement l’extrémité tendre des tiges. Ensuite avec le purin qu’on peut confectionner en laissant un ballot de tiges entières macérer dans un seau d’eau. Ce purin sert de répulsif aux pucerons et autres petits insectes qui fatiguent les espèces cultivées. Sans oublier l’information selon laquelle bon nombre de papillons trouvent dans un carré d’ortie gîtes pour pondre et couverts.

Greeter botaniste.
Le ou la greeter qui vous accompagne a de bonnes connaissances autant en botanique qu’en pharmacopée. Il livre ainsi au fil de la promenade une identification des plantes rencontrées. La ronce pour commencer avec les qualités nutritives de son fruit : la mûre. Vient ensuite le gaillet-gratteron, la menthe aquatique, le pissenlit, le fraisier sauvage -délicieuse fraise des bois-, la consoude, l’oseille sauvage et l’ache des montagnes. Pour faire bonne mesure, l’OT a imprimé et distribue un feuillet qui mentionne trois recettes culinaires, avec liens internet pour aller plus loin : smoothies sauvages avec ortie, menthe, pomme et consoude, beignets de gaillet-gratteron et omelette au tamier.

C’est tout un art d’être canard !
Il y a 4500 ans, les Egyptiens avaient remarqué que les oiseaux migrateurs comme grues, pigeons, canards et oies constituaient des réserves énergétiques par une suralimentation. Et de mettre en oeuvre la technique de gavage de ces volatiles pour leur donner une place de choix sur nos tables. Si les Grecs ont prolongé cette pratique, il faut attendre que la cuisine romaine, 2500 ans plus tard, invente le jecur ficatum, le foie nourri par les figues, pour que les gourmets dégustent le premier foie gras. Si l’on trouve trace de consommation d’oies sur les tables gallo-romaines dans le sud-ouest de la France, il n’existe pas de preuves formelles qu’il s’agisse d’animaux d’élevage. En revanche, au Moyen-Age, la place des palmipèdes dans les redevances laisse supposer que les oies et les canards ont bien élu domicile dans les fermes gasconnes.

L’élevage en Chalosse : en exposition.
L’âge moderne de l’élevage apparait ainsi dès le 16ème siècle. Le canard est très vite associé à la basse-cour, jusqu’à en être devenu une véritable icône dans les représentations naturalistes de la fin du 19ème siècle. C’est ce thème qui est repris par le Musée de la Chalosse jusqu’au 31 octobre 2017. Près de Dax, entre la forêt de pins maritimes et la chaine des Pyrénées, avec son paysage vallonné, la Chalosse montre d’abord des prairies verdoyantes. Ce qui veut bien dire que les Landes ne sont pas qu’un pays de sable. Composé depuis longtemps de cultures de vignes, céréales, vergers, prairies, le bocage chalossais est une terre de réussite sociale et de haute tradition gastronomique. On a déjà parlé du foie gras. On peut ajouter désormais le boeuf labellisé.

Le Domaine Carcher devenu musée.
Il restait à Montfort un domaine fidèle représentant des activités mixtes de ce terroir, avec maison de maîtres, celle des métayers et toutes les constructions d’un ensemble humain pouvant vivre en autarcie. Signalé dès 1572 comme propriété viticole, le Domaine Carcher est resté entre les mains d’une même famille, les Planter, jusqu’en 1863. Ce joyau préservé est devenu « Le Musée de la Chalosse ». Il est labellisé par la direction des Musées de France et appartient à la communauté de communes Terres de Chalosse.

Sa communication est assurée par la jeune Audrey Lesbats avec un réel talent de communicante. Son engouement est facile à expliquer. Elle-même avait visité le lieu dans sa période scolaire et s’était alors promis de travailler en ce lieu où elle retrouvait tant de racines familiales. Le lieu est magique, à la fois isolé et proche de Montfort, deux minutes en voiture, posé sur un belvédère à cent mètres au dessus de la vallée de l’Adour. Deux versants et deux visages différents. Du côté nord, c’est la forêt landaise à perte de vue. Au sud, un panorama sur les sommets pyrénéens. On gagnera à préparer sa visite en consultant le site internet du musée.

http://www.museedelachalosse.fr

déjeuner simple, bon et bon marché :
sur la grand place de Montfort
Bar-Restaurant La Terrasse

dormir en chambre d’hôte en dinant japonais à la demande
chez Mathieu et Eléonore Detaint à Montaut 06 69 49 36 31

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L’ABBAYE AUX DAMES UNE NOUVELLE VIE

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En Charente-Maritime, Saintes célèbre la musique chaque été depuis la création du Festival de musique ancienne en 1972. Au fil du temps, l’univers baroqueux de ses débuts a cédé quelques espaces à la modernité. Tout se passe dans le cadre généreux et convivial de l’Abbaye aux Dames, en centre ville. Entre les 14 et 22 juillet, le jeune orchestre de l’Abbaye interprétera Tchaïkovski, le Quatuor Arod Haydn, Voces Suaves Monteverdi, Wilhem Latchoumia Satie. Programme disponible sur le site de l’abbaye.

« L’ Abbaye aux Dames fut au XIIème siècle le premier monastère de femmes en Saintonge. Ces femmes de pouvoir étaient abbesses, portaient la crosse et frappaient monnaie. Le rayonnement de l’abbaye était immense. Il l’est toujours. A Saintes, l’Abbaye aux Dames est la cité musicale. Ici, musique et histoire sont indéfectiblement liées. La redécouverte de la musique baroque, il y a plus de quarante ans en ce lieu, a participé de la réhabilitation du site patrimonial; des renaissances mutuelles, en somme. » Ainsi s’exprime Odile Pradem-Faure, directrice générale de la Cité Musicale.

Un Master Musique unique en Europe
Et Jean-Philippe Machon, maire de Saintes, d’ajouter : « Grâce à cette cité musicale, haut lieu de création et de formation pour les musiciens du monde entier, notre ville tisse des liens de plus en plus étroits avec l’étranger. Une vingtaine de nationalités se côtoient dans les rangs du Jeune Orchestre de l’Abbaye (JOA) qui attire de partout des jeunes musiciens venus se perfectionner aux instruments d’époque. Et des étudiants de tous pays viennent toute l’année suivre les cours et les stages de formation d’un Master Musique unique en Europe. »

2017 sonne un nouveau départ avec « Musicaventure »
A la suite de constats selon lesquels musique et patrimoine sont liés, qu’ils ont fait l’histoire du lieu et qu’une offre de musique vieillissante ne permettaient plus assez d’associer la musique aux usages actuels, il fallait faire progresser le concept. C’est ainsi qu’une réflexion s’est mise en place en 2015 avec la création d’un comité de pilotage. Puis édition d’un cahier des charges et lancement d’un appel à projets. Très vite le choix se porte sur le Consortium Narrative, Modulo, Aubry & Guiguet. En 2016, l’Abbaye aux Dames devient co-producteur d’une nouvelle structure nommée « Musicaventure » en charge de créer des voyages sonores, des concerts spatialisés et plus encore de proposer une immersion dans la musique sous forme de communion, amusement, détente et savoir.

Le voyage initiatique
A terme, il y aura cinq modules qui permettront de partir à la découverte de cet univers musical et culturel. Pour l’heure -Juin 2017- deux sont prêts à être diffusés, le Voyage initiatique et le Voyage héroïque. Une invitation-presse a permis à quelques journalistes de les tester. L’Evasion des Sens a pris part au voyage. Equipés de casques haute définition et accompagnés d’une application interactive, les visiteurs sont immergés dans un parcours sonore 3D mêlant récits, dialogues et musiques. Le son peut venir du haut du clocher, des jardins en contrebas, dévaler le grand escalier ou être chuchoté dans une cellule de moniale. Dans le voyage initiatique, par exemple, la musique est la narratrice et devient l’esprit des lieux. Les porteurs de casques sont invités à s’abandonner à son rythme et à suivre sa voix pour une découverte intime et hypnotique de la Cité musicale. On nous raconte et nous chante l’histoire de l’abbaye bénédictine en nous faisant traverser dix siècles. La qualité du son est à son meilleur, les propos diffusés d’un excellent niveau et les thèmes musicaux trouvent parfaitement leur place. Le monde extérieur est gommé le temps de la visite tant l’abstraction est totale. Les voix des intervenants viennent de lieux différents : devant, derrière, hauteur. La recette est simple : suivre les douze étapes balisées par de petites bornes rouges qui sont en fait des stations sonores high-tech. Elles suivent notre rythme comme par enchantement, presque par miracle !
A partir de 8 euros le voyage, 2 euros le suivant.

L’Abbaye est aussi un hôtel
Tout un étage de l’abbaye a été aménagé pour devenir un hôtel élégant. Parce que la taille des chambres de moniales n’étaient pas prévues pour être équipées de salles de bains, les cabinets de toilette sont séparées des chambres. Jolies parures de bains en échange. D’où le classement avec seulement une étoile et un petit prix puisque les tarifs démarrent à 45 euros, petits déjeuners compris dès 7H00 du matin. Une expérience agréable à vivre le temps d’une nuitée.

Deux restaurants à proximité immédiate
www.saveurs-abbaye.com – 05 46 94 17 91 pour son menu à petit prix en semaine à midi
www.lebatia.fr – 05 46 90 42 31 pour son service ambiance brasserie glamour posée sur l’eau

www.festivaldesaintes.org – 05 46 97 48 48
www.saintes-tourisme.fr
www.charente-maritime.fr

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