UNE VISITE AU MUSÉE DES CONFLUENCES

IMG_1115

Trois ans déjà ! Oui, le Musée des Confluences a été inauguré à Lyon le 19 décembre 2014. Il dresse sa fière stature à l’endroit même où la Saône abandonne ses eaux dans celles du Rhône, une zone chargée d’histoire où la Ville de Lyon a souhaité édifier son musée de l’homme, si l’on peut dire, comme on le comprend dès les premiers mots de la guide-conférencière Laurenne Pol, de service le jour de ma visite. Laurenne a accepté de refaire pour ce blog une visite commentée sur quelques photos.

IMG_1157

« Inscrit au coeur du quartier Confluence à Lyon, le Musée des Confluences s’interroge sur l’Homme et amène ce dernier à se questionner sur lui-même, sur son identité, sur son avenir. Le parcours permanent aborde ainsi la question des origines et du destin de l’humanité, la diversité des cultures, mais aussi la place de l’Homme au sein de l’ensemble des êtres vivants. Une véritable aventure humaine qui trouve son écho au sein d’une architecture ambitieuse conçue par Coop Himmelb(l)au, une agence autrichienne.

« Au confluent du Rhône et de la Saône, le Musée des Confluences dévoile une architecture déconstructiviste qui interpelle, qui étonne et qui ne laisse pas indifférent. Il offre ainsi une expérience unique aux portes de l’imaginaire, de la contemplation et du questionnement.

« Le cristal permet aux visiteurs d’accéder au Nuage où se trouvent les salles d’expositions. Il se caractérise par un jeu subtil de courbes et de transparence. Conçu comme une véritable ouverture sur la ville, le Cristal offre un point de vue exceptionnel sur l’ensemble des quartiers environnants. Une des prouesses architecturales est le puits de gravité, point d’appui central pour soutenir les structures métalliques et stabiliser le Cristal. Une rampe d’accès hélicoïdale s’enroule autour de lui permettant aux visiteurs de prendre de la hauteur et d’appréhender l’ensemble de cette architecture déconstructiviste.

« L’exposition Origines, les récits du monde interroge la place de l’Homme dans la théorie de l’évolution. Trois femmes, reconstituées à partir de leurs restes osseux fossiles, représentent les trois espèces humaines qui coexistaient il y a plus de 25 000 ans : femme florès, femme sapiens et femme néandertalienne.

IMG_1248

« Un mammouth d’origine lyonnaise Le mammouth de Choulans a été découvert en 1859 sur la Montée de Choulans à l’occasion de travaux sur les flancs de la colline de Fourvière. Entre -2,6 millions d’années et -10 000 ans se succèdent des périodes très froides et tempérées, liées aux variations cycliques de l’orbite terrestre. La région lyonnaise est alors recouverte de glaciers alpins. Des paysages de steppes et des toundras prolifèrent. C’est un environnement propice aux mammouths laineux.

« L’exposition temporaire Lumière ! le cinéma inventé (jusqu’au 25 février 2018) plonge le visiteur au coeur d’une aventure familiale : celle de l’invention du Cinématographe par les frères Lumière. L’usine de la société Lumière est fondée en 1883, à Montplaisir. Les deux frères feront édifier une vaste maison jumelle, disparue aujourd’hui, à droite de la villa que ce fera bâtir Antoine, l’actuel Musée Lumière.

« Cette usine fabriquait des plaques photographiques sèches au gélatino-bromure d’argent appelées étiquette bleue et mise au point par Louis Lumière à l’âge de 17 ans. Cette innovation permet la pratique amateur de la photographie et marque le début de la fortune pour la famille. Petit à petit, l’activité s’étend à tous les domaines de l’industrie photographique : plaques, films, papiers sensibles, produits photochimiques, appareils et pellicules photographiques.

IMG_1137
« Dans un quartier dédié aux petites industries, voici l’entrée des ateliers de la Société lyonnaise de construction vélocipédique et automobile Rochet-Schneider.

« En 1895, Louis et Auguste inventent le Cinématographe. Ils tournent les premiers films de l’histoire du cinéma. La première projection publique payante se déroule le 28 décembre 1895 dans le Salon Indien du Grand Café, à Paris, dans ce qui est une salle de billard décorée à l’orientale. L’ère du spectacle cinématographique a débuté.

« L’invention du cinéma est une aventure familiale. Antoine Lumière, peintre et photographe, épouse Jeanne-Joséphine Costille. Ils auront six enfants : trois filles et trois garçons. Dans cette fratrie, Auguste et Louis Lumière forment un duo soudé par un serment d’adolescence. Ils jurent de ne jamais se séparer et de travailler ensemble toute leur vie. Ils seront ainsi les auteurs de près de 200 brevets.

IMG_1179

« Les Plaques Autochromes Lumière sont le fruit d’un travail de sept années de recherche. Il s’agit du premier procédé de photographies en couleur. Il consiste à intégrer à une plaque de verre en noir et blanc un écran composé de millions de grains de fécule de pommes de terre, teinté en trois couleurs. Véritable oeuvre d’art, Louis Lumière considérait cette invention comme son chef d’oeuvre. »

http://www.museedesconfluences.fr
http://www.coop-himmelblau.at
http://www.lyon-france.com

IMG_1201

FÊTE DES LUMIÈRES A LYON

IMG_0969

Quatre soirées d’affilé, du 7 au 10 décembre, la métropole lyonnaise a fêté la lumière dans son centre ville entre Rhône et Saône, ainsi que sur la colline de Fourvière. Les voitures étaient immobilisées chaque soir jusqu’à tard dans la nuit et des foules de toutes nationalités circulaient à pied pour aller à la rencontre d’une quarantaine d’animations où les sciences de l’éclairage, du design video, de l’audiovisuel et de la scénographie faisaient cause commune pour éblouir les spectateurs. Rendez-vous est pris pour 2018 !

Evénement internationalement apprécié en matière de création éphémère, la Fête des Lumières de Lyon sublime la ville pendant quatre soirées. Cette festivité qui attire autour de 3 millions de visiteurs renouvelle une tradition populaire qui démarre en 1852. Cette année là, à la suite de conflits sociaux importants et plusieurs inondations, il est décidé d’installer une statue sur la colline de Fourvière. L’inauguration doit avoir lieu le 8 septembre, date de la traditionnelle procession des Echevins. Mais une autre montée des eaux empêche la livraison de la statue dans les temps. L’événement est reporté au 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception. Ce soir là, de nombreux Lyonnais prennent l’initiative d’allumer des lumignons à leurs fenêtres. Dans un esprit de solidarité, cette communion populaire est reconduite année après année pendant plus d’un siècle.

A partir de 1960 avec des concours d’illuminations de vitrines, puis à partir de 1989 avec un politique d’éclairage public innovante, l’éclairage devient porteur de sens et la lumière abondante sublime places, ponts, quais et fleuve. Lyon sort ainsi de l’ombre pour devenir la métropole que l’on connait. La beauté de son patrimoine est mise en valeur la nuit tombée. A partir de 1999 les festivités durent quatre jours et à partir de 2001 elles prennent le nom de « Fête des Lumières ». Voici quelques oeuvres originales mises en place cette année.

UNISSON CATHEDRALE SAINT JEAN
C’est l’oeuvre de Helen Eastwood et Laurent Brun. A l’Unisson parce que musique et lumière jouent main dans la main une partition de composition-décomposition sur la façade de la Cathédrale Saint-Jean. Formes et couleurs éclatent et se découpent minutieusement pour finalement ne reformer qu’un seul tableau. La façade s’anime de pulsations calées sur le rythme de la musique. La cathédrale semble vivante. Prestation formidable très applaudie ! Ces deux artistes travaillent ensemble depuis dix ans et ils estiment que c’est une consécration car la ville de Lyon leur a fait confiance pour ce site très recherché.

IMG_1096

PROMENONS-NOUS PLACE BELLECOUR
Quand le végétal prend le pas sur le minéral, la déambulation se fait plus légère. Sur l’immense place Bellecour éclôt un jardin foisonnant. Des plantes grimpantes envahissent la cour de l’Hôtel de Ville et des oiseaux lumineux survolent les lieux. C’est une pause au coeur du tourbillon de lumière. Et ces oeuvres reposantes sont l’occasion d’une flânerie. On les doit à huit éclairagistes de la société Tilt qui forment une équipe soudée autour de François Fouilhé, l’un des membres fondateurs.

IMG_1113

VINGT ANNEES LUMIERE THEATRE DES CELESTINS
Philippe Warrener est reconnu internationalement, notamment pour avoir créé la technique du « chromolithe » qui permet, avec la projection lumière, de souligner un grand nombre de détails architecturaux révélant ainsi des fresques polychromes éclatantes. Grâce à un système de canon à images, il colore les façades au gré de son inspiration de peintre-graveur. Avec une expérience de 60 installations lumière imaginées dans le monde ces vingt dernières années, cette technique s’est avérée être la plus étonnante façon de créer un événement afin de valoriser un patrimoine architectural.

IMG_1044

GOLDEN HOURS PLACE DES JACOBINS
Architecte de formation, Jacques Rival a créé à Lyon son agence de design global et pluridisciplinaire Archi-zip. Il y a dix ans, il avait confiné la statue de Louis XIV de la Place Bellecour dans une boule de neige. En 2017, l’artiste signe un nouveau détournement d’objet. C’est cette fois la Fontaine des Jacobins, qui date du XIXème siècle, qu’il transforme en horloge démesurée sous globe de la même époque et du même style. La fontaine se connecte à la pendule pour sonner de façon singulière le nouveau rendez-vous des Lyonnais.

IMG_1036

LA VENDÉE DES JARDINS

IMG_6684

L’Association des Parcs et Jardins de Vendée a participé à la publication d’un ouvrage richement illustré qui révèle l’importance de son patrimoine où l’Art des Jardins s’exprime depuis la Renaissance jusqu’à nos jours.

La visite commence par un mot de bienvenue encourageant d’Erik Orsenna, de l’Académie Française et qui fut un temps président de l’Ecole nationale supérieure du paysage à Versailles : « Qui devinait la Vendée si riche ? Et si diverse ? Qui aurait pu imaginer tellement de trésors derrière les murs ? Et quel bonheur quand les secrets se dévoilent. On se sent invité. Personnellement convié. Pas pour des portes ouvertes. Elles se sont pour nous entrebâillées. Feuilleter ce livre, c’est se promener. Ses pages sont des pas. »

En 1999, de violentes tempêtes ravagent l’Ouest de la France, ses parcs et ses jardins. Créée dès 2000 pour les sauvegarder, l’Association des Parcs et Jardins de Vendée (APJV), en collaboration avec le CAUE 85, a immédiatement procédé à un inventaire de ces sites. Il s’appuyait sur un recensement préliminaire effectué par la DRAC des Pays de la Loire. A ce jour, plus de trois cents lieux ont ainsi été répertoriés. Des sites datant de la Renaissance ont été découverts ainsi que des jardins du XVII° siècle. Subsistent aussi quelques parcs du XVIII° qui ont survécu à la tourmente révolutionnaire. Le XIX° siècle fut le temps de la multiplication des parcs paysagers, lié à la reconstitution des domaines fonciers. Aujourd’hui, le temps est à l’éclectisme.

Nous sommes avec ce livre en présence d’un ouvrage érudit de plus de 400 pages, grand format, fabriqué à partir d’un excellent papier sur lequel les meilleurs esprits, souvent doublés de belle plume, ont résumé leur savoir. Les intervenants peuvent être professeur, historien, directeur au CNRS, archiviste, conservateur, architecte, directeur, propriétaire de jardin ou encore doctorante en histoire de l’architecture comme Pauline Retailleau qui partage avec Olivier Rialland l’imposant chapitre « Châteaux neufs et mises en scène du paysage au XIX° siècle en Vendée ». Voici quelques lignes extraites du livre et qui commentent trois jardins contemporains réalisés par leurs propriétaires actuels.

Le jardin de Chaligny à Sainte-Pexine, pages 360
par Alain Durante
« Natif du Pays Niçois, je rêvais de devenir architecte. A cinq ans déjà, j’aimais dessiner des maisons. Mes parents m’ont initié très tôt au jardinage. Ils étaient tous les deux issus de familles d’horticulteurs. Mon arrière-grand-père maternel était rosiériste à Cagnes, voisin du peintre Renoir aux Collettes, à qui il avait dédié une rose. Ma mère jouait du piano et me l’a fait apprendre, ce qui m’a permis de découvrir le monde de la musique qui m’est devenu si nécessaire. Toute ma carrière s’est déroulée à Paris dans le domaine bancaire. Anticipant très en amont ma retraite, une recherche architecturale ciblée m’a conduit en Vendée en 1991. L’objectif était un projet de restauration à long terme d’un bâtiment du début du XVII° siècle, situé dans une région ensoleillée, proche de la mer, entouré d’un jardin, d’un bois, d’une rivière. La découverte du Logis de Chaligny a été un réel coup de foudre. Pour la réhabilitation des jardins, le rencontre en 1997 de Marc Barbaud, jardinier de l’Elysée et du Jardin des Serres d’Auteuil a été déterminante. » Le reste de l’article mentionne les intervenants qui ont apporté leurs savoirs et leurs idées, dont celle d’ouvrir le jardin au public à l’occasion des Rendez-vous aux Jardins, au début du mois de juin. Les visites se sont multipliées ensuite et visiter Chaligny est un bonheur en raison de son histoire, de sa richesse botanique et de la singularité de sa composition.

IMG_0160

Le parc du domaine de l’Auneau, pages 369
par Hubert David
L’histoire de la Maison de l’Auneau est en tout point passionnante. Elle avance une hypothèse romantique qui a conduit la famille Grimaux à convaincre l’architecte Joseph Libaudière d’édifier une maison simple, carrée, dans l’esprit d’une villa-castel italianisante, très avant-gardiste pour l’époque. Sa construction s’achève en 1899. Les parents d’Hubert David héritent du domaine et s’y installent en 1950. « Malgré mon très jeune âge, je me souviens très bien de notre arrivée à l’Auneau. Dans les premières années de l’enfance, il y a un jour où la perception du monde qui nous entoure devient tangible. Ce jour-là, j’ai instantanément ressenti que ces paysages du bocage vendéen entourant l’Auneau m’habiteraient jusqu’au dernier souffle. Par sa position en belvédère, notre maison bénéficie d’une vue à 360 degrés dominant ce grand paysage encore très préservé, ayant échappé à des remembrements abusifs. La grosse tempête de 1971 a fait d’énormes dégâts. Nous décidons d’effectuer d’importants changements et de nous séparer des massifs de fleurs et d’une végétation trop envahissante aux abords du bâtiment. Le potager trop important est supprimé et remplacé par du gazon en 1976. Des plantations d’arbres suivent. Le long mur du jardin est palissé de nombreuses roses, en majorité anglaises, complètent les variétés anciennes existantes. »
Pour dates des visites : www.chateaulauneau.com/www.chateaulauneau.com

IMG_0232

Les jardins du Bâtiment à Thiré, pages 376
par William Christie
« La musique ancienne m’a mordu très tôt. Ma famille aimait assurément la musique, mais également le jardin. C’était, je crois, dans le gènes. Une famille qui aimait plutôt la campagne que la ville, une mère qui adorait le jardinage, une main verte. J’ai commencé la musique à 5 ans. La passion pour les jardins est venue à peu près au même moment. Je découvre très vite avec intérêt et passion la musique des XVII-XVIII° siècles. Déjà à 17 ans, après quelques mémorables voyages avec mes parents en Europe, l’idée était déjà assez forte et évidente que je deviendrais un jour européen. Mais il y a un moment où l’idée d’être un simple mélomane ne suffit plus. L’idée de créer mon propre jardin est venue en 1970, au moment où j’ai décidé de quitter les Etats-Unis pour venir en France. J’ai trouvé là ce que j’aime vraiment. Arrivé en 1974 en Vendée, mon goût devient presque obsessionnel pour les vieilles pierres, le patrimoine, le jardin. J’ai d’abord vécu au petit séminaire de Luçon, puis à La Petite Coudraie. En 1982, je trouve la maison de mes rêves dans un site romantique extraordinaire, avec un étang creusé au XIX° siècle. Tout était là pour créer un jardin anglais. Mais la maison était dans l’indivision et nous n’avons pas pu concrétiser. C’est en 1985 que je trouve le Bâtiment de Thiré. Je me suis dit contente-toi de ce que tu trouves ici. C’est une maison que tu peux restaurer, qui a besoin de toi et il n’y a rien autour. J’ai ressorti les croquis que j’avais dessiné depuis quelques années et ma rencontre avec Sophie Matringe a pu mettre du sens purement technique à mes idées. Le résultat, c’est une grande confrontation. Au début, des personnes étaient sublimement arrogantes et disaient : mais ce n’est pas tout à fait français, pas tout à fait italien, mais c’est quoi exactement ? Je me suis rendu compte que j’avais brisé toutes les règles, que je n’obéissais à aucune idée reçue.» En 2017, le jardin de William Christie est mûr et il est assez facile de le visiter, en particulier l’été à l’occasion de concerts en plein air au coeur du jardin, dans son théâtre de verdure et au bord de la belle pièce d’eau sortie d’un rêve de cet artiste tout à fait exceptionnel www.jardindewilliamchristie.fr

IMG_2194

La Vendée des jardins au fil de l’histoire, 39 euros.
Editions du Centre vendéen de recherches historiques, 2017
85000 La Roche-sur-Yon
www.histoire-vendee.com

LES PEINTURES BELLE EPOQUE DE FABIENNE DELACROIX

couv Paris Delacroix

Imaginez un petit livre, presque carré, 17×19,5 cm, avec 128 pages admirablement reliées et tenues par une couverture cartonnée pour seulement 14,50 euros, somme modeste en regard de l’immense plaisir à visiter un Paris de la « Belle Epoque » imaginé en peinture par l’artiste Fabienne Delacroix.

Quel patronyme engageant pour aborder une carrière de peintre puisqu’on pense immédiatement à Eugène Delacroix et sa toile « La Liberté guidant le peuple », exposée au Musée du Louvre et inspirée de la révolution des Trois Glorieuses de 1830 à Paris.

Fabienne évolue dès son enfance au contact de la littérature, la peinture, la musique. Cette éducation à la beauté est le berceau de ses premières émotions. Née en 1972, elle expose pour la première fois à l’âge de 10 ans. En 1994, elle décide de se consacrer intégralement à la peinture, épaulée par son père Michel Delacroix, lui-même peintre confirmé, et l’éditeur et marchand d’art Axelle Fine Arts basé à New York. Ses oeuvres sont exposées aux Etats-Unis et au Japon. Depuis 2014, Fabienne s’est réinstallée à Paris dans son atelier du quatorzième arrondissement où elle excelle dans l’Art Naïf.

En librairie depuis le 9 novembre, « Paris Jours Heureux » expose une centaine de tableaux au format carte postale qui sont accompagnés des petits textes fluides en français et en anglais d’Olivia Karam, véritables réservoirs d’informations qui signalent des faits historiques savoureux ou anecdotiques. Le lecteur s’immerge avec bonheur dans un Paris de la Belle Epoque. Les couleurs vives, la précision des détails, le parti pris poétique et naïf des scènes éternelles nous entrainent dans un monde qu’on aurait aimé connaitre tant le talent de Fabienne est convaincant.

Trois exemples extraits du livre.
page 58
« La ville est comme un grand manège dont chaque tour nous vieillit un peu. »
Charles Trénet, Quand les beaux jours seront là.

page 83
« Paris éternel. Avec ses bâtiments emblématiques, son dédale de ruelles mystérieuses et ses larges boulevards, ses places secrètes, ses églises, ses ponts, ses fontaines monumentales ou plus discrètes et ses nombreux parcs et jardins, Paris se présente comme une ville éternelle chargée d’histoire. La cathédrale Notre-Dame est au nombre des lieux qui font la renommée internationale de la Ville Lumière. »

page 100
« Née place Royale en 1612 à l’occasion des fiançailles de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, la place des Vosges fut ainsi rebaptisée à la proclamation du Second Empire. Ce nom fut alors choisi en l’honneur du premier département à s’être acquitté de l’impôt. C’est la plus ancienne place de Paris, dont on doit l’unité architecturale à un édit royal du XVIIème siècle qui imposa des règles strictes à la composition de ses pavillons. »

Paris Jours heureux, 14,50 euros 
Editions Hervé Chopin, Paris 15°
www.hc-editions.com

UN CITRON POUR GOURMETS, LE YUZU

Le livre « Confitures » de Lise Bienaimé et Sabrina Delattre, publié par La Martinière l’automne dernier, présente sur une double page du chapitre des agrumes d’hiver le « Yuzu ». C’est un citron qui offre depuis fort longtemps à la cuisine japonaise un parfum emblématique. Les auteurs précisent que c’est encore un produit de luxe en France puisque difficile à trouver. Toutefois quelques pépiniéristes français s’intéressent à lui depuis peu. Explications de Marc-Henri Doyon des Pépinières Végétal 85, installées en Vendée.

« Adulte et dans de bonnes conditions, le yuzu (Citrus junos) est un arbuste au port arrondi qui mesure jusqu’à 3 mètres de haut. Les premiers fruits peuvent paraitre vers la 2ème ou la 3ème année. Nous conseillons de le placer en situation ensoleillée, et proche d’un mur orienté vers le sud dans les régions froides. Nous avons lu que les yuzus pouvaient sans crainte tenir des froids de -10°, voire même supporter -15°. Si le sol est riche c’est bien, éviter la terre gorgée d’eau en hiver et le calcaire. Bien sûr, il faut un bon apport de compost à la plantation ainsi qu’un paillage organique pour garder le sol frais. Car contrairement à ce que beaucoup pensent, les agrumes n’apprécient pas trop la sécheresse. La culture en pot est possible, mais les racines de la plante peuvent alors geler plus facilement.

« Une fois que les deux premiers hivers sont passés pendant lesquels on aura pu établir une protection anti-vent, peu de chose à faire car l’arbuste ne demande pas de taille spécifique pour sa mise à fruits. On pratique un éclaircissement des tiges et branches frêles ou trop serrées, puisque air et lumière doivent pouvoir trouver leur chemin. Attention aux épines longues et bien rigides qui rendent les interventions manuelles délicates. Jolie floraison de couleur blanche. La cueillette des petits citrons a généralement lieu en novembre et décembre. Très parfumés, l’écorce surtout, ils permettent de faire de merveilleuses marmelades. En cuisine, on l’utilise comme un citron ordinaire pour parfumer les poissons ou entrer dans la fabrication des desserts. Toujours au Japon, il est traditionnellement mis dans l’eau du bain pour des soins tonifiants.

« Détail : nous multiplions nos yuzus par greffage fait sur Poncirus trifoliata, un genre très proche des Citrus et qui, lui, est totalement insensible à nos hivers français. Prix au départ de la pépinière : pot de 3 litres et 1 an de greffe 24 euros, pot de 5 litres et 2 ans de greffe 44 euros, pot de 10 litres et 3 ans de greffe 64 euros. »

www.pepiniere-vegetal85.fr
www.editionsdelamartiniere.fr
https://fr.wikipedia.org/wiki/Yuzu