CLAIRE TAKACS AU ZÉNITH DU REPORTAGE JARDIN

Couv Jardins de reve

Depuis une dizaine d’années, l’Australienne Claire Takacs s’est révélée être un excellent reporter de langue anglaise sur les thèmes nature et jardin. Son dernier livre vient d’arriver chez les libraires, traduit en français sous le titre « Jardins de rêve ». C’est l’occasion pour les amateurs de jardins de découvrir de nouvelles adresses et d’en confirmer d’anciennes qui restent à un excellent niveau.

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Claire Takacs est une Australienne dont la passion est la photographie de jardin et de paysage. Elle partage son temps et ses activités entre l’Australie, l’Europe et les Etats-Unis pour l’essentiel. Ses reportages sont régulièrement publiés dans les magazines Gardens Illustrated et Garden Design. Elle a contribué à de nombreux ouvrages dont The Gardener’s Garden. Sa carrière a été lancée lorsqu’elle a remporté le prix inaugural de l’International Garden Photographer of the Year en 2008. Et c’est en 2017 que parait chez Hardie Grant Books son fameux « Dreamscapes. Inspiration and beauty in gardens near and far ». L’éditeur Delachaux et Niestlé publie cet automne sous le titre « Jardins de rêve » une traduction française très pointue de Denis-Armand Canal qui réjouira par sa sensibilité les jardiniers qui vont le recevoir. Nous sommes transportés dans 70 jardins qui célèbrent la passion des plantes, l’originalité et l’imagination de leurs créateurs. Mais aussi de ceux qui les entretiennent ou encore qui poursuivent une oeuvre commencée par d’autres, comme c’est le cas de Great Dixter en Angleterre. Pour chacun des jardins sélectionnés, Claire Takacs explique ce qui l’a conduit jusqu’à lui et elle relate ses émotions et son vécu sur place.

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Great Dixter fut la demeure de Christopher Lloyd (1921-2006), jardinier de légende et auteur spécialisé prolifique. Il avait hérité le jardin de ses parents. Son père Nathaniel Lloyd a créé l’architecture du jardin avec Edwin Lutyens, y compris les haies et les généreuses  bordures qui sont encore là. Les plantations d’arbustes et de plantes vivaces sont de Christopher et ont été souvent reconsidérées pour suivre la mode… où plutôt la provoquer. Il est réputé aussi pour avoir mis fin à la tonte de ses pelouses afin de les remplacer par des ensembles de prairies riches de fleurs sauvages. En 1992, il engage Fergus Garrett en qualité de chef-jardinier. L’un et l’autre rivalisent d’idées et de provocations stimulantes. Une décision a été très commentée quand la roseraie trop traditionnelle de Great Dixter a cédé la place à un jardin d’allure exotique autant par ses couleurs (beaucoup de rouge) que par des plantes tropicales comme les bananiers. L’entretien est excellent, même si souvent on a l’impression d’avancer dans une jungle riche de surprises par des sentiers étroits. Les mixed-borders de l’été sont célèbres pour orner dans la meilleure tradition britannique la maison Arts & Crafts mémorable.

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Le jardin de Phillip Johnson en Australie est une carte de visite éloquente pour ce paysagiste. Depuis une vingtaine d’années Phillip connait un énorme succès avec ses créations de paysages passionnants, productifs et durables qui prennent en compte les restrictions d’eau et les changements climatiques de plus en plus contraignants, tout en célébrant les beautés naturelles de l’Australie, auxquelles ils font écho. Grâce à leurs plantes indigènes, ses jardins ont un lien caractéristique avec le bush australien. Le sien est installé dans les Monts Dandenong dans l’Etat de Victoria à l’atmosphère de forêt tropicale tempérée. Outre sa beauté évidente, il offre un habitat pour les animaux indigènes comme oiseaux-lyres ou perroquets royaux. Ancien varappeur, Phillip a une bonne compréhension des formations géologiques et sa distribution des blocs rocheux dans tous ses jardins est incroyablement naturelle. Chez lui, les cascades sont éblouissantes au petit matin quand la lumière vient les éclairer en apparaissant au-dessus de la montagne.

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Skylands, Mount Desert Island, Maine, USA. C’est la résidence d’été de Martha Stewart, figure de la télévision, écrivaine, femme d’affaires et l’un des noms les plus célèbres des arts domestiques. Elle a acheté en 1997 cette résidence construite en 1925 par Duncan Candler. Quand on entre dans cet endroit unique par une allée sinueuse de gravier rose local qui traverse une forêt de conifères, on ressent indiscutablement le concept naturalistique développé par Jens Jensens dans les années vingt pour les premiers propriétaires Edsel et Eleanor Ford. La prestigieuse terrasse principale a gardé son dallage de pierre polie en « glace craquelée » et ouvre des vues superbes sur Seal Harbor et les forêts de pins, épicéas et tsugas. Des kiwis (Actinidia deliciosa) poussent le long de la résidence et sur la pergola d’une des terrasses sans craindre le froid hivernal.

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Lotusland, à Montecito près de Santa Barbara, en Californie. La chanteuse d’opéra et femme du monde Ganna Walska acheta le domaine en 1941 et travailla au jardin pendant les quatre décennies suivantes. Née en Pologne en 1887, elle avait épousé dans sa prime jeunesse un comte russe avant de divorcer et se remarier cinq fois de suite. C’est lors de son dernier mariage avec le yogi Theos Bernard qu’elle déménagea en Californie. Elle mis a profit sa richesse pour avoir un des meilleurs jardins du moment sur une quinzaine d’hectares dont un bassin de lotus et de nénuphars ainsi qu’une fabuleuse collection de plantes grasses comme cactus, opuntias, euphorbes arborescentes, Yucca rostrata, Echinocactus grusonii. Après sa mort en 1984, Lotusland est devenu un jardin botanique ouvert au public. Claire Takacs reconnait qu’elle gardera en mémoire sa vie durant cette matinée passée dans la solitude à marcher sur les pas de cette immense jardinière, envoutée par son oeuvre.

www.delachauxetniestle.com/ouvrage/jardins-de-reve/9782603025857
300 pages, riche couverture cartonnée   34,90 euros
Toutes les photos sont © Claire Takacs
sauf celle où on voit la photographe à l’oeuvre à Great Dixter  © Thomas Gooch

UNE ADMIRATION POUR LA ROSERAIE DE RAYMOND LOUBERT

Couv Roses grandeur nature

Les Roses Loubert sont bien connues du monde professionnel, où ce patronyme est admiré. Raymond Loubert, décédé en 2015, a toujours forcé le respect de ses pairs par sa vaste culture horticole et ses relations internationales liées à des compétences autour de la rose et des rosiers. Un livre vient d’être édité à sa mémoire « Roses grandeur nature » chez Delachaux et Niestlé.

Pendant près de 50 ans, Thérèse et Raymond Loubert ont rassemblé une collection de roses dont la réputation est connue de tous les rosomanes. Elle est d’autant plus connue qu’un heureux hasard l’a faite s’installer sur la commune « Les Rosiers-sur-Loire ». Excellente carte de visite facile à mémoriser ! Sur quelques hectares d’un sol angevin riche et profond, propice à cette culture, elle compte plus de 3000 variétés de roses anciennes et modernes, ainsi qu’un nombre important d’espèces botaniques. Les Loubert ont toujours été discrets. La passion pour leur oeuvre et leur commerce de rosiers les absorbait tellement que la communication et la médiatisation qu’on pratique tellement de nos jours n’étaient pas leur affaire. Leurs contacts pourtant riches et variés dans la profession, établis au fil des ans autant en France que dans le reste du monde, leur suffisaient. Jusqu’à ce qu’un de leurs clients, Amaury Rosa de Poullois, plasticien et professeur d’orgue et de piano, les rencontre au début des années 2000. De cette amitié est née l’idée de l’ouvrage, un éblouissant hommage au travail de toute une vie, avec Pierre-Yves Nédélec pour les nombreuses photographies qui l’illustrent.

P. 18 - Gros choux de Hollande

Une belle et dense introduction d’une dizaine de pages évoque la carrière de Raymond Loubert, depuis sa naissance à Genève en 1929 jusqu’à sa célébrité mondiale. Son goût pour les plantes et les jardins arrive tôt. Un diplôme de la bonne école d’horticulture suisse de Châtelaine lui donne de solides bases grâce auxquelles il n’a aucune difficulté à se faire employer chez différents pépiniéristes, puis aux Etablissements Boccard où il pratique l’art du paysage et se perfectionne dans le greffage des arbres fruitiers. Pendant ses vacances, il rejoint ses parents qui ont une propriété en Touraine où il aide son père reconverti dans la culture des arbres fruitiers. Et c’est en Anjou qu’il rencontre sa future épouse.

P. 29 droite - Kew rambler

L’auteur montre son affection pour les Loubert tant il est disert sur les détails savoureux de leurs jeunes années. Il s’enflamme en commentant la rencontre avec Georges Delbard qui a la même passion que Raymond Loubert pour les rosiers et les fruitiers. Le célèbre obtenteur perçoit les qualités de Raymond et il lui propose de prendre en charge son laboratoire de recherches à Malicorne dans l’Allier. Ce poste est parfait pour apprendre et se faire connaitre des confrères. C’est ainsi qu’il commence à tisser son solide réseau relationnel. Des obligations familiales obligent les Loubert à retourner en Anjou et, en 1963, ils achètent une jolie petite maison en tuffeau, entourée de trois hectares de bonne terre. C’est le début de l’aventure de pépiniériste spécialisé dans les arbres fruitiers et les rosiers. C’est avec ces derniers que Raymond va trouver la plénitude, toujours secondé par son épouse Thérèse. Il produit des rosiers par milliers et il hybride en même temps pour créer de nouvelles variétés. Son âme d’esthète collectionneur lui fait aimer tout à la fois les roses sauvages, celles des siècles précédents et ses nouveautés personnelles. Il participe à des concours de roses un peu partout. Cela assoit sa notoriété. C’est à l’âge de 80 ans qu’il passe la main au jeune Jérôme Chéné en l’autorisant à produire sous le nom « Roses Loubert ». Ainsi pas de rupture. La production est assurée par un homme dynamique et les Loubert se suffisent de la collection qu’il faut toujours entretenir, enrichir et rénover par l’apport permanent des rosiers qu’ils n’ont pas encore.

P. 54 - Rosa banksia lutea

L’objet du livre de Monsieur Rosa de Poullois est bien de présenter les points forts de cette collection : quelques trois cents fiches signalétiques avec une photo pour chacune. Chaque fiche rapporte l’essentiel de la rose présentée : origine, conseils de culture, singularités. On y croise des noms aussi connus que Gros Chou de Hollande, Cuisse de Nymphe, Rose de Rescht, Kew Rambler, Banksiae lutea et d’autres plus rares tels Madame Neyrière ou Rosa palustris. Chaque lecteur trouvera matière à apprendre et se réjouir en pensant à ce couple qui pendant tant d’années a oeuvré pour nous présenter un tel panorama vivant.

Page 11 haut - Raymond et Therese au travail dans la pépinière, été 1991

Pour visiter la roseraie, il faut s’adresser à Thérèse Loubert, Les Brettes 49350 Les Rosiers-sur-Loire. 02 41 51 80 82
Pour acheter des rosiers, c’est Jérôme Chéné qu’il faut contacter, 11 rue de la Société, 49350 Les Rosiers-sur-Loire. 02 42 51 61 39
www.pepiniere-rosesloubert.com
http://www.delachauxetniestle.com/ouvrage/roses-grandeur-nature/9782603025635

P. 61 - aiguillons divers

LE JARDIN DE PELLINEC À L’HONNEUR UNE NOUVELLE FOIS

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Voici un 3ème livre conçu, écrit et illustré de superbes photographies par Gérard Jean,
le jardinier devenu célèbre en médiatisant avec beaucoup d’élégance son jardin de Pellinec.
Pellinec est un lieu-dit de la commune de Penvenan, entre Tréguier et Perros-Guirec, en Bretagne.
La mer est là, immédiate. Cela sous-tend la présence de vents et embruns, éléments craints par les plantes.
Toutefois, la Baie de Pellinec n’est pas la plus exposée à ces vicissitudes.
Sa situation présente un avantage : la douceur de l’air. Le Gulf Stream tempère l’air et le charge en vapeur d’eau.
Cette hygrométrie bénéfique est un point de repère pour les jardiniers soucieux de prouesses.
Gérard Jean sait tout cela quand il s’installe dans la grande et belle maison où il habite désormais.

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Dans ses livres, tous édités par Ulmer, il s’exprime en jardinier qui s’adresse à d’autres passionnés de plantes.
C’est pour cela qu’il fait souvent état des températures qu’il observe sur son domaine.
La notion du froid est en effet capitale pour les espèces exotiques de climat méditerranéen.
Il est connu que les jardiniers aiment tenter le diable s’efforçant d’apprivoiser des végétaux rares dans nos régions
ou nouvellement proposés à la vente. Au Pellinec, les froids vifs sont souvent brefs, en 0 et -5°C.
Au delà, la vie est risquée pour les plantes fragiles.
Au delà de -5°C, si le froid s’installe durablement et si le vent souffle, c’est tout un pan du jardin qui va disparaître.
Le jardinier téméraire a un talent fou pour oublier l’infortune et il va recommencer incorrigiblement.
Ci-dessous : Hedychium gardnerianum du Népal, sol humide plutôt acide. Rusticité -7°C.

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Gérard Jean connait cet engouement et tente d’y résister.
Grâce à sa longue et solide expérience et la qualité des contacts qu’il a avec des producteurs
et des botanistes aussi férus que lui, il sait apprécier les risques.
Et dans ses livres, il nous fait partager ses connaissances en fournissant des repères thermiques,
ceux qu’il a étalonnés dans son jardin de Pellinec sur plus de vingt ans.
Après avoir fait un premier livre sur la création de son jardin, un autre sur « L’émouvante beauté des feuilles »,
le dernier en date expose les « Fleurs théâtrales » qu’il cultive et dont il est si heureux.

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Puya berteroniana, une espèce chilienne qui dépasse deux mètres avec des fleurs d’un bleu unique.
Et des bouquets de feuillages dentés gris bleuté à l’allure stupéfiante.
Pour jardiniers patients, car il faut bien attendre 7 ou 8 ans avant la première floraison, puis tous les ans en juin.
Pour sol bien drainé comme sur un talus, terre sableuse, neutre ou acide. Rusticité -8°C.

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Telopea speciosissima ‘Empereur’s Torch’, une Protéacée australienne à fleurs énormes,
qui est connue pour avoir une vie brève, rarement plus de dix ans chez Gérard Jean.
Ce qui lui laisse tout de même le temps de faire plus de cent fleurs. Il faut replanter par prévoyance.
Terre bien drainée, acide et humide jusqu’en juillet. Craint le plein soleil. Rusticité -8°C.

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Protea cynaroides. Cette fois, c’est la fleur emblème de l’Afrique du Sud. Famille des Protéacées.
La plante dépasse rarement 1 mètre de haut. L’inflorescence semble énorme sur son pied.
Les boutons floraux sont aussi graphiques que les fleurs qui restent épanouies deux mois.
Plein soleil et terre acide. Rusticité -8°C.

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Leucadendron ‘Winter Red’. Encore une Protéacée d’Afrique du Sud et la garantie de 6 mois de fleurs !
Gérard Jean déclare avoir rêvé des leucadendrons quand ils n’étaient pas disponibles sur le marché français,
jusqu’à ce que les Pépinières Railhet   http://www.pepiniere-railhet.fr  s’intéressent à ce marché nouveau.
Plein soleil, terre acide bien drainée, un peu sableuse. Rusticité -5°C.

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Isopogon formosus, une autre Protéacée d’Australie encore totalement confidentielle
et où la formule « théâtrale » prend tout son sens en raison de la forme de son bouquet floral habillé d’un rare violet.
Rusticité -6°C.

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https://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/fleurs-theatrales-au-jardin-de-pellinec-648-cl.htm
http://le-jardin-de-pellinec.fr

UNE VISITE RÉJOUISSANTE AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE MULHOUSE

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Le musée municipal des Beaux-Arts de Mulhouse est né d’une triple ambition :
donner un aperçu de l’histoire de l’art, promouvoir la peinture française et soutenir les artistes locaux.
La visite est gratuite tous les jours, sauf mardis et jours fériés.
Isabelle Dubois-Brinkmann qui en est la conservatrice reçoit aimablement les chercheurs et la presse
afin de le faire connaître et l’aimer du plus grand nombre.
Elle nous permet d’approcher simplement des oeuvres riches et harmonieuses
de Brueghel à Henner en passant par Courbet.
La situation du musée en centre ville, dans la Villa Steinbach, est une réussite.

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Flore et Zéphyr en 1875 par William Bouguereau (1825-1905) HST
Le baiser de Flore et Zéphyr de William Bouguereau qui fut Grand Prix de Rome en 1850
constitue pour les spécialistes un bon exemple de la peinture académique de cette époque,
parfois qualifiée d’art pompier.
Cette scène illustre un fait mythologique composé pour un opéra en un acte de Charles-Louis Didelot
et partition musicale de Cesare Bossi en 1795.
D’autres peintres ont travaillé le mythe avant Bouguereau tels Jacopo Amigoni et Louis de Boullogne.

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Saint Georges terrassant le dragon, un bois polychrome du Tyrol du sud, vers 1490.
Cette oeuvre était à l’origine une ronde-bosse, c.à.d qu’elle était sculptée et visible sur toutes ses faces.
L’arrière a été raboté ultérieurement pour l’adapter aux dimensions d’une caisse.
Saint Georges est une figure dont l’historicité n’est pas clairement établie
Il serait né à Lydda (aujourd’hui en Israël) vers 275.
Son histoire est popularisée par la Légende dorée de Jacques de Voragine au 13ème siècle.
Traversant la ville de Silène en Libye, il tue un redoutable dragon qui allait engloutir la fille du roi.
Cette allégorie du bien sur le mal, ou de la foi chrétienne sur le démon, est souvent représentée dans l’art médiéval.

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Vanité par Madeleine Boullogne (1646-1710) HST
Ce type de tableau appelé Vanité s’appuie sur un passage de l’Ecclésiaste
« Vanité des vanités, tout est vanité »
Il a pour but de rappeler la brièveté de l’existence et la nécessité de mener une vie en accord avec
les préceptes bibliques pour être assuré de gagner le Paradis après la mort.
L’artiste était proche d’un courant catholique sévère, le jansénisme, et menait une vie quasi-monastique.

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Samson rompant ses liens en 1864 par Léon Glaize (1842-1931) HST
Ce tableau présente une scène digne d’un film hollywoodien.
Le héros biblique Samson tire sa force de sa chevelure qu’il ne coupe jamais.
Les Philistins qui veulent le tuer promettent une forte somme d’argent
à son aimée Dalila pour qu’elle perce le secret de sa puissance.
La théâtralité de la scène et les expressions de terreur des soldats
sont caractéristiques d’une peinture d’histoire qui longtemps connue la défaveur du public.

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Portrait d’Everhard Jabach en 1688 par Hyacinthe Rigaud (1659-1743) HST
C’est un banquier et riche homme d’affaires amateur d’art éclairé qui a vécu à Londres puis à Paris
où il dirigea la Compagnie des Indes orientales et la Manufacture royale de tapisseries d’Aubusson.
Jabach a 70 ans lorsque Rigaud exécute ce portrait sans concession, les joues tombantes, un goître visible.
Si le peintre est fidèle à la réalité, la justesse du pinceau illumine le visage dans sa partie haute,
ce qui efface en partie les fatigues de l’âge.

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Musée des Beaux-Arts