Le « Preis der Deutschen Schallplattenkritik » (Prix de la critique discographique allemande) a été décerné en 2019 à Hervé Niquet pour la qualité et le foisonnement de ses enregistrements discographiques. Ce prix décerne des certificats honorifiques à des personnalités exceptionnelles qui, en tant qu’artistes interprètes, artistes ou producteurs, ont apporté une contribution particulière à l’enregistrement de musique sur enregistrements audio et vidéo.

Hervé Niquet et son groupe « Le Concert Spirituel » était présent le 10 juillet dernier au Festival d’arts sacrés dans la basilique d’Evron, en Mayenne. Photos faites en ce lieu et à cette occasion.
https://www.laval53000.fr/dans-le-departement/communes-e-à-j/evron-1-2/

Ehrenpreise 2019
Hervé Niquet
Ses enregistrements de tragédie lyrique baroque figurent depuis longtemps sur toutes les étagères de CD et DVD. Mais Hervé Niquet est bien plus qu’un soi-disant spécialiste de la musique de la seconde génération. En tant que chef d’orchestre, chanteur, claveciniste, organiste, directeur de festival et fondateur de l’ensemble « Le Concert Spirituel », il réalise des choses extraordinaires lorsqu’il s’agit de redécouvrir des trésors perdus.

Musicien de grande envergure et homme de théâtre, il sait aussi amuser le public dans King Arthur de Henry Purcell avec un couplet à la Offenbach. Encyclopédiste à la française passionné de découvertes, il retrace tout le répertoire musical français. Cela inclut les Grands Motets de Lully à Campra et de Charpentier à Rameau, ainsi que la musique orchestrale des lauréats du Prix de Rome tels que Gounod, Dukas ou Debussy, en partenariat avec le centre de musique romantique française, le Palazzetto Bru Zane et le VRK.

Qu’est-ce que le «Preis der Deutschen Schallplattenkritik» ?
Le « Preis der Deutschen Schallplattenkritik » (« Prix de la critique discographique allemande ») est une association indépendante qui rassemble actuellement 156 critiques et journalistes d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse. Il est réparti en 32 jurys qui jugent chaque trimestre toutes les sorties discographiques de la variété à la pop music en passant par le jazz et la musique classique. Leurs sélections sont publiées chaque trimestre et, une fois par an, ils décernent une série de prix dont le « Ehrenpreis » (prix d’honneur.

Trois « Ehrenpreise » (les Prix d’Honneur) sont décernés cette année à : Eva Mair-Holmes (éditrice et directrice de label Trikont), Klaus Voormann (un graphiste qui a en particulier reçu un Grammy en 1967 pour la pochette du disque des Beatles « Revolver », musicien et producteur de disques à l’origine du tube « Da da da »), et Hervé Niquet (chef d’orchestre français qui réalise chaque année des enregistrements primés d’œuvres inédites, fondateur du Concert Spirituel). Le « Preis der Deutschen Schallplattenkritik » a été créé en 1963 par un éditeur de Bielefeld, Richard Kaselowsky jr.

Durant l’été 2019, il sera possible de suivre Hervé Niquet à :

en juillet

Mercredi 17 juillet 2019  —  Le Corum, Festival Radio France Occitanie Montpellier Messes de Berlioz et Martini
2019, commémoration des 150 ans de la mort de Berlioz

Samedi 20 juillet 2019  —  Eglise de Saanen, Gstaad Menuhin Festival Te Deum de M.-A. Charpentier Te Deum et Grands Motets pour les Victoires de Louis XIV

Samedi 27 juillet 2019  —  Wigmore Hall London Mozart à Salzbourg
Messes brèves de Mozart et oeuvres des frères Haydn

en août

Mercredi 28 août 2019  —  Chancelade, Festival de Sinfonia en Périgord Splendeurs vénitiennes
Gloria et Magnificat de Vivaldi

Vendredi 30 août 2019  —  Cour du Château Louis XI de la Côté-Saint-André, Festival Berlioz Offenbach !
200e anniversaire de Jacques Offenbach

Suite du programme sur :
http://www.concertspirituel.com/fr/evenements

https://www.youtube.com/watch?v=TjnQubS7API
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hervé_Niquet
https://www.francemusique.fr/personne/herve-niquet

La dernière gazette des parcs et jardins (n°41-avril 2019) éditée par l’Association régionale des parcs et jardins de Haute-Normandie   www.arpjhn.net    met en relief une dizaine de jardins, avec en point d’orgue le Jardin des sculptures de Bois-Guilbert qui se trouve à quelques kilomètres de Buchy, au nord de Rouen. Un adhérent de l’association, Jean-Luc de Feuardent, livre en six pages un texte poétique sur l’histoire du lieu, rédigé après un entretien avec Jean-Marc de Pas, son créateur.

En voici quelques passages pour accompagner mon reportage photographique effectué à Bois-Guilbert le 12 juillet dernier à l’occasion du vernissage de la 11ème biennale de sculpture. Car Jean-Marc de Pas est sculpteur et sur le vaste espace qui entoure son château de famille, il organise tous les deux ans une rencontre prestigieuse pour présenter son travail et celui de ses confrères créateurs et consoeurs.

« C’est là qu’une famille vit depuis près de quatre siècles. Elle fut  fameuse en son temps, donnant naissance à Pierre et Thomas Corneille, Fontenelle, mais aussi à Pierre le Pesant de Boisguilbert, pionnier de l’Economie politique. C’est le grand-père de ce dernier qui fit construire en 1625 une premier manoir dont subsistent deux élégants bâtiments, proches du nouveau château construit sous Louis XVI.

« Imaginons maintenant un très jeune homme, Jean-Marc de Pas, qui en hérite en 1983. Il y a passé toute son enfance et reste habité par la poésie du lieu. Son esprit est vagabond, son imagination fertile, mais les idées ne suffisent pas : ses mains aussi se veulent créatrices. La nature est matière. L’argile du sol, le bois de la forêt ne peuvent-ils pas prendre vie, entrer dans le concert de ses pensées en une sorte d’hymne à la création ? Ainsi naquit le Jardin des sculptures de Bois-Guilbert. Jailli d’emblée et pour ainsi dire abouti d’un simple rêve de jeune homme.

« Les début ne sont jamais faciles… Que faire, sans le sou, d’une vieille demeure entouré de sept hectares de prairie à moutons ? Mais Jean-Marc sait où il va. D’entrée de jeu, il s’attaque à la grande allée périphérique de 800 mètres, recueillant dans les bois voisins des milliers de baliveaux qu’il plantera de ses mains, non sans rythmer savamment essences, tailles et couleurs. Il s’impose aussi une exigeante formation, depuis l’ébénisterie, la prestigieuse Ecole Boulle, les Beaux-Arts de Paris jusqu’au doctorat à La Sorbonne, sous la forme d’une thèse sur la création, qui se lit comme un poème….

« C’est en 1989 que Jean-Marc de Pas installe son atelier au coeur du domaine.Très vite, l’ancienne charretterie s’emplira de multiples formes, ébauches ou chimères fantasmagoriques. Près de soixante-dix sculptures viendront peupler le jardin, formant un ensemble unique de création paysagère. Chacune conçue dès l’origine pour telle niche, tel recoin, tel détour, éminence ou perspective… Le parc épouse les oeuvres comme les oeuvres structurent et donnent un sens au parc. » La suite du texte qui est à retrouver sur   www.arpjhn.net    donne envie de découvrir cette oeuvre remarquable, singulière et envoutante à mes yeux.

Un point d’histoire sous la forme d’une exposition sur Pierre Le Pesant de Boisguilbert (1646-1714) à partir de vingt panneaux présentés en extérieur dans le jardin
Economiste fondateur de l’économie politique moderne, il proposa une réforme fiscale sous Louis XIV et édita plusieurs ouvrages qui furent des succès populaires: « Le détail de la France » en 1695, un « Traité de la nature, culture, commerce et intérêt des grains » et le « Factum de France » en 1707. Ses ouvrages sont traduits dans plusieurs pays.
Petit-fils du fondateur du domaine familial à Bois-Guilbert, il y séjourna enfant puis construisit le Château de Pinterville où il s’installa sur les terres de son épouse en 1680. C’est son petit-fils Pierre-Augustin Adrien Le Pesant qui décida plus tard de remodeler le domaine à Bois-Guilbert en construisant l’actuel château en 1780 à l’emplacement de l’ancien Manoir d’époque Louis XIII. L’exposition permanente est installée sur le mur de l’ancien potager, bel appareillage en briques et silex datant de 1831 sur la perspective arrière du château.
Site labellisé « Maison des illustres » du Ministère de la culture pour la maison d’enfance de l’économiste restée depuis dans la famille.

Pour aller plus loin dans la connaissance de Jean-Marc de Pas :
http://www.jeanmarcdepas.com
http://www.lejardindessculptures.com
https://www.youtube.com/watch?v=dY5aWkGbAGc

J’ai reçu des Editions Hervé Chopin un livre magnifique, 288 pages, relié sous jaquette, format 24 x 32 cm, dans lequel Claude Darras présente Louis Toncini (1907-2002) peintre & sculpteur peu connu du grand public et pourtant apprécié par la critique de son époque et les nombreux artistes qu’il a fréquentés à Paris, Marseille, les grandes Alpes et bien ailleurs où ses peintures et expositions l’entrainaient. Voici quelques photos de ses oeuvres tirées du livre ainsi que des citations et paragraphes qui documentent sur l’artiste.

Précurseur de la Jeune peinture marseillaise (1928-1931) avec Simon Auguste et Antoine Serra, Louis Toncini fonde à Marseille avec ses deux camarades le groupe des Peintres prolétariens (1933-1934) requalifiés Peintres du peuple (1934-1936). Son itinéraire de peintre (et de sculpteur) parcourt huit décennies dont cinquante-cinq ans passés dans un atelier de l’îlot Thiars, sur le quai Rive-Neuve à Marseille. De la métropole marseillaise aux grandes Alpes, ce livre retrace l’aventure artistique de Louis Toncini et de sa génération ainsi que les étapes majeures de l’évolution de son oeuvre.

Michèle révisant devoir et leçon. 1954 / huile sur toile, 50 x 65 cm.
Michèle Benoit-Toncini, fille du peintre, est l’auteure de la préface du livre.
« C’est avec beaucoup de plaisir que j’écris la préface de ce livre consacré à mon père. Il répond à l’attente des amis, collectionneurs et amateurs qui me le demandent depuis plusieurs années, d’une façon de plus en plus pressante, en particulier lors des expositions de peinture que j’ai pu organiser.
« De son vivant, mon père avait été sollicité par l’historien d’art André Alauzen Di Genova qui désirait lui consacrer une monographie, comme il l’avait fait pour d’autres artistes provençaux. »

Louis Toncini dans son atelier du quai de Rive-Neuve, en 1998.
Michèle Benoit-Toncini poursuit ainsi dans sa préface et présente l’auteur Claude Darras :
« Claude Darras s’engagea dans l’entreprise avec rigueur et minutie en menant conjointement de considérables recherches documentaires, une analyse  approfondie de l’oeuvre et de nombreux entretiens avec des témoins qui ont connu l’artiste.
« Au fil de nos échanges et de son enquête, je voyais se dessiner le portrait d’un peintre et d’un homme qui le plus souvent m’était familier. Mais de nouvelles connaissances venaient affirmer et enrichir ce que je savais de mon père, de son oeuvre et de ce XXème siècle qu’il a intensément traversé. »

Vers l’Estaque. 1969 / huile sur toile, 60 x 73 cm.
Période Les Fondements  (1945-1970).
« Les études préparatoires et les huiles abouties disent assez l’extraordinaire pouvoir de simplification du peintre. Avec une incomparable sûreté, il sait réduire à leurs éléments essentiels un espace collinaire ou une maison des champs -appelée à devenir bastide-, une portion de calanque ou les arcades d’un pont-viaduc. Il sait en dégager les lignes et les caractères expressifs en éliminant les détails accessoires. »

Poissons de roche. 1961 / huile sur bois, 46 x 55 cm.
« Mieux que tout autre sujet, la nature morte se prête à ses expérimentations : les volumes, les couleurs, une qualité particulière de l’espace, une géométrie et une optique tantôt schématiques et simplifiées, tantôt opulentes et bavardes confèrent à ce thème une valeur démonstrative d’où sa reprise fréquente au fil des décennies. »

Poisson. 1968 / huile sur bois, 50 x 61 cm. (ci-dessus)
Passage à niveau n°3. 1990 / huile sur toile, 54 x 65 cm. (ci-dessous)
Période La Synthèse (1970-2002).
« Louis Toncini est un personnage grave et méditatif, infiniment racé, un des derniers Gallo-Romains. Une allure empreinte d’assurance et de noblesse, une silhouette robuste, un visage aux traits fins, à l’ovale viril, un regard bleu et clair, paisible mais pénétrant, une poignée de main qui fait sentir à son interlocuteur qu’il lui sera toujours répondu en toute franchise, une réserve naturelle qui dissimule une grande certitude intérieure : son attitude vis-à-vis de ses contemporains ressort au domaine de l’affectivité, et non pas à celui de la spéculation. »

http://www.hc-editions.com/livre/louis-toncini/
Louis Toncini par Claude Darras aux Editions Hervé Chopin  45 euros mai 2019

ci-dessous « Le Tiers-Etat moderne » et son auteur Louis Toncini
en mai 1950, au parc Amable-Chanot, à Marseille.