LE PARFUM DES ROSES

Les jardiniers savent pour l’avoir souvent entendu que la fin de l’automne est le meilleur moment de l’année pour planter arbres et arbustes, l’adage « A la Sainte-Catherine tout bois planté prend racine » venant confirmer le propos. Par une concordance de temps, je profite du reportage mis en ligne il y a quelques jours par mon amie Agnès Pirlot pour évoquer les roses créées par la firme anglaise David Austin. La saison est donc propice pour planter des rosiers. Et à choisir, autant s’intéresser à celles qui sont parfumées, une spécialité de la maison, en consultant son site internet   https://eu.davidaustinroses.com/

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« English Roses bred by David Austin ! For almost 60 years David Austin Roses has been breeding exquisite English Roses. Renowned for their beautiful, often many petalled, repeat flowering blooms and enticing, rich fragrances there are now over 200 rose varieties bred by David Austin, each one making a fantastic contribution to any garden. » Ainsi commence la présentation du catalogue en langue anglaise. Pour contourner l’obstacle, on peut se reporter à l’article d’Agnès Pirlot rédigé en français dont voici quelques portraits de roses en extraits. Le copyright des photos est partagé entre Agnès et David Austin Roses.  Email pour courrier en français :  france@davidaustinroses.com

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Rosier Dame Judith Dench.

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Rosier Gertrude Jekyll.

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Rosier Munstead Wood.

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Rosier Port Sunlight.

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Rosier Princess Ann.

Le reportage d’Agnès Pirlot est disponible dans sa totalité sur :
https://laterreestunjardin.com/roses-david-austin/

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https://eu.davidaustinroses.com/

VOYAGE AU DELA DES LIMITES PERMISES PAR LE CONFINEMENT

En plein coeur du Brésil s’étend la région du Xingu, l’une des dernières grandes parties sauvages du monde, qui abrite des forêts immémoriales et des peuples aux racines tout aussi anciennes. Pendant 25 ans, Sue et Patrick Cunningham, elle photographe et lui écrivain,  se sont rendus vers ces régions isolées pour rencontrer et découvrir les communautés d’Amazonie. Puis, ayant remporté le Prix Neville Shulman de la Royal Geographical Society en 2006, ils ont organisé une expédition de six mois dans le Xingu profond. Cette immersion leur a permis de saisir à la fois l’ampleur des disparités culturelles des peuples autochtones et leur unicité, leur humanité commune avec les autres peuples de la planète. Ils témoignent avec ce livre magnifique publié en octobre dernier, version française de l’édition originale britannique chez Papadakis Publisher en 2019.

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STING. De son vrai nom Gordon Matthew Thomas Sumner, Sting est un auteur-compositeur-interprète et musicien britannique mondialement connu,  né en 1951. De tout temps intéressé par l’ethnographie, il signe l’avant-propos du livre car il y a une trentaine d’années il était déjà compagnon de voyage de Sue Cunningham, dans la première visite du bassin du Xingu. L’un et l’autre étaient remplis d’espoir, écrit-il, pour l’avenir de leurs amis Kayapos, en raison de la Constitution brésilienne de 1988 qui reconnaissait de façon explicite les droits des peuples autochtones du Brésil. Voici donc un livre immense, paru le 15 octobre 2020 chez Delachaux et Niestlé pour sa version française. 228 pages – 255 x 310 mm – 39,90 euros. Parmi les centaines de photos publiées en voici sept parmi les plus évocatrices à mes yeux. D’autres également très fortes sont le reflet des paysages de forêts, de rivières. En bref d’exotisme dont nous sommes privés pour le moment en raison du confinement qui nous retient dans nos maisons.

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Yawapi Kamaiura tua un jour un jaguar qui l’avait attaqué, ce qui lui valu le droit spirituel de s’identifier à l’animal en portant ses griffes en collier et en ornant son visage de marques rappelant celles de la fourrure de l’animal.

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La naissance du Parc indigène du Xingu a pour origine la soif d’aventure de trois frères de Sao Paulo : Orlando, Claudio et Leonardo Villas-Boas. Dans les années 1940, ceux-ci s’étaient joints à l’expédition militaire Roncador-Xingu en se faisant passer, auprès de ses chefs, pour des hommes de terrain chevronnés. L’expédition visait à ouvrir le centre du Brésil au développement. Eux voulaient la rejoindre pour explorer le monde sauvage et peu habité de leur pays. Mais ils prirent vite conscience que les Indiens qu’ils rencontrèrent étaient beaucoup plus que « des sauvages ». Ils étaient des représentants d’une culture élaborée avec son histoire et ses valeurs, son organisation et ses normes culturelles propres. Les frères décidèrent alors que leur vocation serait de protéger ces gens vulnérables.

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Dans le village d’Afukuri, Keinahu Kuikuro s’est fait peindre le visage pour la fête de Beija Flor. Il va jouer de sa longue flûte de taquara heure après heure tout au long de la fête. La plupart des cérémonies reposent en très grande partie sur la musique et la danse. Les Xinguanos jouent de cette flûte très sonore taillée dans une espèce de bambou (le taquara) et leurs danses sont hautement formalisées. Certaines flûtes spécifiques appelées jacuis sont réservées aux seuls hommes. Elles sont conservées dans la maison rituelle au centre du village et les femmes ne sont même pas autorisées à les regarder !!!

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La peau des filles devient pâle par manque de soleil et elles se laissent pousser les cheveux durant leur isolement, qui est pour elles une période d’initiation intense où elles ne doivent pas quitter leurs maisons. Pour cette cérémonie du Taquara, ces deux jeunes filles là en sont sorties avec le statut de jeunes adultes pour prendre part à la danse. Village de Matipu. Les grandes célébrations sont toujours l’occasion de rites de passage. Les jeunes hommes et femmes sont scarifiés à l’aide d’un triangle de courge dans lequel est fichée une rangée de dents de tétra vampire (un gros poisson carnassier) pointues comme des aiguilles. On s’en sert pour gratter les parties musculeuses du corps jusqu’à ce que celui-ci soit couvert de fines lignes parallèles sanguinolentes , ce qui a pour fonction de purger le « sang faible » et permet aussi à des solutions médicinales que l’on applique d’infuser dans le corps pour le renforcer.

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Cérémonies et célébrations.
Ci-dessus : Les rites funéraires renforcent les souvenirs heureux. Tandis qu’ils dansent pour célébrer la vie de l’ancien décédé, les guerriers se remémorent les moments joyeux qu’ils ont connus avec lui de son vivant. Photo faite dans le village waurà de Piyulaga.
Ci-dessous : Les célébrations sont une occasion d’interactions entre jeunes gens dans un cadre certes formalisé, mais également détendu et agréable. Les jeunes femmes et les jeunes hommes se présentant par rangées permettent aux deux sexes de se livrer à des avances en direction de futurs partenaires éventuels. Photo faite dans le village kayapo de Kokraimôro.

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https://www.delachauxetniestle.com/livre/amazonie   39,90 euros   Médaille d’or du meilleur livre photo 2020

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PLAIDOYER POUR LE SAUVETAGE DES INSECTES

Les insectes disparaissent à une vitesse inquiétante ! Le livre de Denis Richard & de Pierre-Olivier Maquart, paru le mois dernier chez Delachaux et Niestlé, dresse le portrait de certains d’entre eux, emblématiques et menacés. C’est une alerte tout autant qu’une sensibilisation à leur préservation en France comme en Europe. La qualité des illustrations proposées, photos de haute précision, est une fois de plus la caractéristique que l’Editeur Nature s’efforce de produire à chaque parution. Beau papier, format 26×26 cm, 192 pages, 29,90 euros.

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Les insectes forment le groupe le plus important du monde animal. Et pourtant, ces papillons, ces libellules, ces coléoptères, ces abeilles, ces criquets et ces sauterelles sont victimes de la dégradation de leurs milieux. Modification des paysages agricoles, emploi massif et inadapté des pesticides, des engrais azotés, assèchement des zones humides, exploitation forestière intensive sont des agressions qui ont un point commun : l’action irréfléchie des hommes. La disparition progressive des insectes doit nous interroger. Car ils sont en effet essentiels pour le maintien des équilibres écologiques. Voici quelques portraits choisis pour la beauté des photos. Riche analyse des situations de chacun au fil des pages du livre.

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Le Jason est propre aux régions périméditerranéennes d’Europe et d’Afrique du Nord. Sa chenille se nourrit d’arbousier. Le devenir de ce grand papillon est affecté par le changement climatique. Photo © Michael Svelkutis.

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Le Dectique verrucivore est aussi connu comme la Sauterelle à sabre, le sabre n’étant autre que l’organe pointu (oviscape) grâce auquel la femelle enfonce ses oeufs dans la terre. Photo © Steen Drozd Lund / Biosphoto.

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Le Grillon manchois. Propre aux cordons de galets littoraux, il est répandu sur l’arc atlantique, du Maroc au nord de la France et au sud de l’Angleterre. Chez nous, il figure sur la liste rouge qui correspond à un danger critique d’extinction. Vivant dans des zones régulièrement exposées à l’eau de mer, cet insecte est sensible à la pollution marine, aux événements climatiques extrêmes comme les tempêtes et à l’entretien inutilement drastique du littoral. Photo © Alexander Hyde.

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Le Criquet des ajoncs. Essentiellement répandu dans l’ouest de la France, on l’observe surtout dans les landes, sur les coteaux incultes et les pentes sèches qui sont des milieux ouverts peuplés d’ajoncs et de genêts. Photo © Gilles San Martin.

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L’Azuré du thym. En Finlande, au début des années 1990, une colonie d’Azuré du thym a été reconstituée en contrôlant le développement du pin sylvestre dans une localité où ce petit papillon n’avait pas été observé depuis une dizaine d’années. Il affectionne les endroits sablonneux où se développe sa plante hôte, le thym serpolet. Un succès intéressant, sachant que 19 des 20 stations de l’espèce dans ce pays avaient disparu à la fin des années 1980, en raison de l’artificialisation et la fragmentation des milieux. Photo © Gilles San Martin.

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Le Lucane cerf-volant. C’est le plus grand des Coléoptères d’Europe. Il doit son nom à l’impressionnante paires de mandibules évoquant les bois de cerf dont est doté le mâle. Cet insecte est toutefois inoffensif. Au plus, il pincera un doigt imprudent.

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Isabelle ou papillon vitrail. Il faut voir ce papillon ailes ouvertes pour comprendre son surnom, ce que le livre montre bien. Elles sont tellement bien dessinées et colorées qu’après sa découverte en Espagne la ruée des collectionneurs aurait pu provoquer sa disparition. Sa chenille est tout aussi ravissante, avec une livrée d’abord grise, puis ornée de motifs vert et brun, liserés de blanc. Photo © Pascal Goetgheluck / Biosphoto.

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Le Bupreste splendide. Lui aussi classé en danger sur la liste rouge européenne de l’UICN. Ce coléoptère propre à l’Europe est victime de la dégradation de son habitat forestier : il est associé aux pins morts sur pied. Son aire de répartition est vaste mais ses populations sont de plus en plus fragmentées et éloignées les unes des autres. Photo © Nikola Rhamé.

Photos ci-dessous.
Le Grand Dytique, d’abord, un coléoptère des milieux aquatiques. Photo © Paul van Hoof.
La Hoplie bleue, ensuite, autre coléoptère véritable bijou vivant dans les prairies humides. Photo © Frank Vassen.

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https://www.delachauxetniestle.com/livre/il-faut-sauver-nos-insectes   29,90 euros

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JARDINS : LES MEILLEURES PLANTES POUR PIET OUDOLF

Pape ou rock star selon le point de vue que l’on adopte, on s’accorde généralement sur le fait que Piet Oudolf fait autorité en matière de jardin naturaliste. Le livre « Jardins naturalistes, les meilleures plantes vivaces », publié le mois dernier aux Editions Ulmer, est une traduction, une actualisation et une réédition de la version originale qui lui donne enfin l’opportunité d’être accessible en français. Piet Oudolf, accompagné de Noel Kingsbury, son complice depuis plus de vingt ans, et de Henk Gerritsen, jardinier-pionnier dans l’usage des plantes vivaces dès les années 80, propose un guide des meilleures vivaces qui entrent dans la composition des jardins naturalistes.

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La première publication de ce livre a provoqué une modification du paysage des jardins en créant un véritable regain d’intérêt pour les plantations d’espèces vivaces, connu sous le nom de « New Perennial Movement ». Animée par Piet Oudolf et Henk Gerritsen, cette nouvelle vague a littéralement modifié la conception que les paysagistes pouvaient avoir depuis plusieurs décennies. Ainsi va la mode, dans l’Art des Jardins comme dans la décoration. Disponible en français depuis début octobre dans une version augmentée et mise à jour par Noel Kingsbury, cette édition inclut de nouvelles plantes et combinaisons végétales. Regorgeant d’informations pratiques et de photos inspirantes, il met à la portée de tous une palette d’espèces présumées robustes régulièrement présentes dans celle de Piet Oudolf. Voici une sélection de quelques plantes remarquées.

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Astilbe chinensis taquetii ‘Vision in pink’. Plante précieuse, car en hiver elle garde ses inflorescences séchées très attrayantes. Elle tolère mieux la sécheresse du sol que les autres astilbes. La série « vision » a été sélectionnée pour son port plus compact : autour de 50 cm, quand les autres taquetii avoisinent le mètre. Existe en rose (celle-ci), aussi en rouge (‘Vision in red’) et en blanc (‘Vision in white’).

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Cirsium rivulare ‘Atropurpureum’ avec Geranium pratense. Un chardon non piquant avec de magnifiques fleurs pourpre. Hauteur : un bon mètre. Plante stérile (qui ne se ressème pas), à longue floraison (mai à septembre) et qui aime la terre fraîche et même humide au même titre que les Iris sibirica avec lesquels on l’associe souvent.

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Echinacea  pallida ‘Hula Dancer’. L’Echinacea est une plante classique des prairies américaines produisant des fleurs ressemblant à de grandes marguerites munies d’un cône central proéminent. Pour plein soleil, sol riche et bien drainé. On lui reproche sa vie courte (quelques années…). En échange, dans les régions à étés chauds, les graines renouvellent bien l’espèce. Le cultivar ‘Hula Dancer’ produit des fleurs aux fins pétales rose tendre. Hauteur : autour d’un mètre.

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Polygonatum hybridum ‘Betberg’. Les Polygonatum, dits aussi Sceau de Salomon, sont bien utiles pour l’ombre dense et toutes sortes de sols. Ils forment de courts rhizomes qui se ramifient peu à peu. Chaque année, des pousses nouvelles apparaissent, sous lesquelles sont suspendues de petites fleurs en clochettes blanches. Nombreux hybrides disponibles, tel ‘Betberg’ au magnifique feuillage foncé. Hauteur : environ 60 cm.

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Pycnanthemum muticum avec Echinacea purpurea. Encore une plante américaine surnommée menthe des montagnes en raison de ses feuilles intensément aromatiques. Indifférente à la nature du sol, sauf très humide. Pour situation plus ou moins ensoleillée. Hauteur : 90 cm. Floraison estivale qui attire bien les abeilles et les autres insectes pollinisateurs.

Et ci-dessous :
1. Sedum telephium ‘Matrona’ (fleurs roses).
2. Veronicastrum sacchalinense ‘Manhattan Skyline’ (longs épis effilés bleu violet).

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https://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/jardins-naturalistes-les-meilleures-plantes-vivaces-748-cl.htm   29,90 euros

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DE LA COMMUNICATION SCIENTIFIQUE À LA PORTÉE DE TOUS

Voyageuse passionnée par le monde végétal, Katia Astafieff, de la direction des jardins botaniques du Grand Nancy, raconte dix incroyables aventures de plantes venues de loin dans son livre « L’aventure extraordinaire des plantes voyageuses », publié il y a deux ans chez Dunod. Elle évoque tabac, kiwi, rhubarbe et l’étrange rafflésie. Elle a ainsi choisi dix plantes, mais tout autant d’explorateurs partis en expédition au bout du monde et souvent au péril de leur vie. Et en matière de voyages, Katia sait de quoi elle parle tant elle-même a suivi la trace de ces géants de la botanique. On découvre ainsi cette vulgarisatrice scientifique des temps modernes qui sait raconter de stupéfiantes histoires.

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Avoir le soutien de Francis Hallé, botaniste confirmé et apprécié depuis son expédition « Le radeau des cimes »,  pour préfacer un livre sur les plantes voyageuses est un encouragement que beaucoup de jeunes auteurs apprécieraient. Avec une recommandation aussi flatteuse, il ne reste qu’à ouvrir l’ouvrage et avancer dans le récit servi par une jeune femme biologiste de formation qui s’est découvert un goût pointu pour les voyages à force de suivre ceux des grands botanistes qui l’ont précédée. Et montré le chemin en quelque sorte !
https://www.babelio.com/livres/Halle-Le-Radeau-des-cimes/121473

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« On me pose souvent la question : pourquoi partir ? » déclare Katia Astafieff dans son prologue. « La réponse est à la fois peu aisée et si évidente : comment peut-on ne pas partir ? C’est ainsi que je m’en allai autour du monde, pour le voir, tel qu’il est, pas celui qu’on devine dans les reportages. Je suis partie, plus que modestement, sur les traces des explorateurs, même si j’en suis loin, très loin. Telle était donc mon ambition : traverser la Chine et écrire un jour au sujet de la vie originale de ce botaniste excentrique Joseph Rock. Et parmi les trouvailles de ce dernier, une pivoine mystérieuse.» Elle parle là d’une pivoine arbustive qui portera un jour son nom : Paeonia suffruticosa rockii (photo ci-dessous).

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Paeonia suffruticosa rockii. Cette pivoine arbustive est intimement liée à la vie d’un aventurier du nom de Joseph Rock, né à Vienne (1884-1962). Cet homme à l’érudition incroyable a un CV hors du commun. Il est botaniste certes (bien que son diplôme de botaniste soit un faux !), mais aussi explorateur, géographe, photographe et linguiste. En étudiant son personnage, Katia découvre que son père travaillait chez un riche aristocrate polonais, auquel Joseph encore enfant dérobe un jour un livre d’apprentissage du chinois. Apprendre les langues va devenir son passe-temps préféré semble-t-il puisque on sait maintenant qu’il s’exerce également sur le hongrois, l’arabe, l’hébreu, le latin et le grec. Son envie de voyages devient pressante. Katia Astafieff en dresse le panorama. Et c’est sur la terrasse d’une lamaserie isolée à l’ouest du Tibet, où il a sympathisé avec un grand lama, le prince de Choni, et où il séjourne deux années qu’il voit la merveille. Il en collecte des graines qu’il envoie à des jardins botaniques.

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Une plante volée aux Chinois par un espion britannique. Si l’histoire vous tente, Katia raconte comment Robert Fortune a dérobé les meilleurs théiers aux Chinois. Ce qui a permis au thé de devenir la boisson la plus consommée au monde. Du théier, Camellia sinensis, ce sont les feuilles de l’arbuste que l’on consomme après des processus d’oxydation et de fermentation. Robert Fortune (1812-1880) avait travaillé au jardin botanique d’Edimbourg. Il s’y était fait remarquer par ses capacités multiples et la publication en 1843 du récit de son premier séjour en Chine où il avait été envoyé par la RHS (Société royale d’horticulture) « Trois années d’excursions dans les provinces du nord de la Chine ». Les Britanniques, souhaitant pour des raisons économiques rivaliser avec les Chinois en créant leurs propres cultures, avaient trouvé en sa personne le candidat idéal.

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La fleur la plus grosse et la plus malodorante du monde. Pour la rencontrer, il faut aller en Indonésie, en Malaisie ou aux Philippines. Quand on tombe sur elle, dans le sauvage de la jungle, aucune risque de confusion. C’est une masse rougeâtre gigantesque (jusqu’à un mètre de diamètre) recouverte de pustules blanches. De plus, elle sent très mauvais. Tout pour plaire ! Elle se nomme Rafflesia arnoldii. Tout ça parce qu’elle a été découverte par Stamford Raffles et Joseph Arnold, hommage à ces deux grands naturalistes. Katia Astafieff les présente avec infiniment de détails et explique les raisons de l’odeur. La rafflaisie effectue de la thermogenèse. Elle est donc capable de produire de la chaleur, phénomène rare chez les plantes. Cela permet de mieux dégager les composés volatiles qui attirent les insectes pollinisateurs apparemment pas gênés par ce que certains décrivent comme une puanteur extrême !

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https://www.dunod.com/sciences-techniques/aventure-extraordinaire-plantes-voyageuses   17,90 euros

© Le copyright des photos appartient à Katia Astafieff

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