A LA DÉCOUVERTE DES MOUSSES ET DES LICHENS

Jardins et Nature sont peuplés de plantes à fleurs dont la beauté est tellement évidente qu’elle réjouit la plupart d’entre nous. C’est pour cela que nous les plantons, les admirons, les photographions et que nous en voulons toujours plus. Parallèlement à ce monde qu’on pourrait dire « décoratif », il en est un autre qu’on a longtemps considéré comme un monde inférieur. Mais inférieur à quoi ? Les botanistes et les scientifiques qui ont étudié l’univers des végétaux sans fleurs ont un autre avis. Au point d’avoir réuni dans un Guide Delachaux à paraître fin février 2021 les portraits de 290 espèces de mousses et de lichens faciles à identifier.

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Les lichens se rencontrent sur les arbres, les rochers, les murs et les sols maigres. Ce sont des organismes vivants de couleur grise, gris verdâtre, jaunâtre ou brune. De formes variables, ils peuvent ainsi former des croûtes, être constitués de lobes ou de feuilles, ou se diviser en structures ramifiées et bouillonnantes. Contrairement à une croyance, ils ne parasitent pas les arbres sur lesquels il leur arrive de se développer. Bien qu’au premier coup d’oeil, le lichen puisse apparaître comme un organisme homogène, sa structure est plus complexe qu’il n’y parait. Cette dernière est en fait une association entre un champignon et une algue.

A l’égal des lichens, les mousses se rencontrent partout dans notre Europe tempérée. Elles recouvrent de leurs tapis souvent étendus le sol de nos forêts et les souches d’arbres. Les pierres comptent aussi parmi leurs habitats favoris. Sur les rochers secs ou humides, elles colonisent les niches les plus infimes, tout comme des parois entières. Dans les prairies humides et les pelouses clairsemées prospèrent de nombreuses espèces, tout comme sur les chemins peu fréquentés. Dans les tourbières d’altitude, elles dament le pion aux espèces à feuilles et fleurs qui les dominent partout ailleurs. Ce livre est le résultat d’une collaboration entre Volkmar Wirth, Ruprecht Düll & Stephen Caspari en 2018 chez Eugen Ulmer en Allemagne, puis dans son édition française de 2021 chez Delachaux et Niestlé. Ci-dessous, une dizaine de portraits des espèces rencontrées.

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CLADONIA PORTENTOSA. Lichen à thalle complexe, abondamment ramifié, jaune verdâtre pâle à blanc verdâtre, à ramifications généralement orientées de tous côtés. Localisation : landes basses, pelouses maigres, forêts claires,  zones rocailleuses dénudées, dans les biotopes éclairés des régions atlantiques et subatlantiques.

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XANTHORIA ELEGANS. Lichen foliacé rouge orangé, à lobes étroits formant souvent des rosettes sur les murs et sur roches calcaires. Répartition : sur roches naturelles ou artificielles riches en calcaire telles que murs, tuiles des toits, pierres tombales. Assez fréquent dans toute l’Europe.

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DIBAEIS BAEOMYCES. Lichen à thalle crustacé blanc et fructifications en forme de champignon à tête rose et pied blanchâtre. Répartition : sur sols acides, sableux ou limoneux, dans les tonsures au sein des pelouses maigres, ou sur talus clairsemés au bord des chemins bien éclairés. Nord et centre Europe. Très rares dans les régions calcaires.

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CALOPLACA FLAVESCENS. Lichen crustacé jaune à orange, en rosette arrondie, lobé sur le pourtour, croissant sur roche calcaire de préférence proche de la verticale. Répartition : en milieux ouverts et forêts claires. Assez rare et pourtant bien présent dans les zones calcaires de la région méditerranéenne, en Grande-Bretagne et dans le sud de la Scandinavie.

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RHIZOCARPON GEOGRAPHICUM. Lichen crustacé jaune à vert jaune à hypothalle noir, aréolé, avec des fructifications noires. Répartition : espèce caractéristique des rochers siliceux acides et ensoleillés. Moyennement fréquente. Mais pousse en masse tout de même dans les régions rocheuses de l’ensemble de l’Europe.

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LOPHOCOLEA BIDENTATA. Tiges feuillées vert jaunâtre à vert pâle larges de 3-4 mm et longues de 1 à 3 cm poussant isolément parmi d’autres mousses en formant des plaques. Assez commune en dehors de la haute montagne dans les biotopes frais et humides, ainsi qu’au sein des pelouses des parcs, prairies, marais, friches, roselières, talus herbeux, plantations de résineux.

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TRICHOCOLEA TOMENTELLA. Pousses vert pâle, ou vert jaune au soleil, longues de 3 à 5 cm, larges de 2 cm. Elles sont réunies en tapis feutrés pouvant dépasser 1 M2. Les feuilles entièrement découpées en fines lanières confèrent à la plante un aspect velouteux. Répartition : lieux à humidité permanente comme les marais, aulnaies marécageuses et berges de ruisseaux.

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SPHAGNUM FIMBRIATUM. Mousse robuste faite de nombreuses tiges ne dépassant pas 10 cm de long, vertes à vert jaunâtre, bourgeon apical très visible, et décoratif oserais-je dire. Répartition : forêts humides à marécageuses de plaine et basse montagne des deux hémisphères. Les sphaignes peuvent stocker dans leurs tissus jusqu’à trente fois leur propre poids sec d’eau.

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Ci-dessus :  SYNTRICHIA RURALIS. Forme des tapis ou coussinets épais de 1 à 10 cm. Sa pousse est favorisée par les activités humaines qui apportent de l’azote. Souvent observé sur murs et rochers secs et ensoleillés, au sein des pelouses sèches, sur les places, chemins, versants, plaques de béton et les toits.

Ci-dessous : ENTODON CONCINNUS. Mousse très élégante formant des tapis de pousses vert doré à brunâtre longues de 3 à 5 cm, couvrant des surfaces pouvant aller jusqu’à 1 m2. Souvent présente sur les pelouses calcicoles à déneigement précoce. Répandue dans les montagnes calcaires où elle atteint l’étage alpin. Zones tempérées de l’hémisphère nord. Rare en plaine.

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https://www.delachauxetniestle.com/livre/mousses-et-lichens    35,90 euros    A paraître le 25 février 2021

CHANGER DE RYTHME POUR LES PROCHAINES VACANCES

En prévision du printemps et la fin tant attendue du confinement, Larousse a demandé à Nicolas Clemendot, formateur et expert en survie, de réaliser un manuel de vie autarcique dans la Nature, car nombreux sont ceux qui rêvent en effet de renouer avec le sauvage en laissant derrière eux leurs habitudes. Vivre autonome en pleine nature et en faire profiter sa famille en toute sécurité, c’est possible, pour peu d’y être bien préparé.

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Nicolas Clemendot est formateur en survie (Bushcraft en anglais) depuis une dizaine d’années. Il s’est fait épauler pour ce livre par Emilie Cuissard, ethnobotaniste, avertie des plantes sauvages. En réunissant leurs talents, ils nous invitent à les suivre hors des chemins traditionnels au coeur des forêts et des landes, des plaines et des montagnes, pour vivre des expériences uniques avec :  (Sur)vivre en pleine nature.

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Le sit spot est un affût unique, dans un lieu choisi avec soin, que l’on retrouve au fil des saisons. C’est un peu comme un refuge au coeur de la nature pour s’immerger au coeur de la vie et de sa vie. On doit d’abord trouver le lieu qui nous parle, idéalement en pleine nature. Cela fait, on se donne rendez-vous avec ce lieu, avec soi-même, avec la vie qui nous entoure à n’importe quelle heure. Qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, qu’il y ait une brise agréable ou les premiers frimas de l’automne, le sit spot nous invite à l’observation des lieux et de nous-même.

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S’orienter avec cartes et boussole. Il est conseillé de s’organiser avant de partir en consultant le précieux Internet. On trouve maintenant de nombreux sites avec des vues satellites, des topographies allégées pour randonneurs, etc. Il faut donc lire les cartes de randonnées … mais pas trop anciennes car, avec le temps, les chemins sont quelquefois déplacés. En pleine nature, la boussole parait indispensable à Nicolas. Quand on a lu entièrement son chapitre sur l’orientation, on comprend qu’il sait de quoi il parle et ses recommandations sont précieuses.

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La technique du Petit Poucet peut s’employer en prévention ou en cas de pépin. Comme dans l’histoire du Petit Poucet, il suffit de laisser des indices bien visibles sur l’itinéraire pour retrouver son chemin au retour avec des signes aux intersections. Car après une dizaine de carrefours, on ne se souvient plus de ce qu’on a fait à l’aller. On peut confectionner des cairns en zones caillouteuses. Où encore faire des signes avec des morceaux de bois, des marques à la craie, attacher des bouts de laine de couleurs vives. Enfin, autant de marques qui vont durer le temps du voyage.

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Quels vêtements emporter pour toutes les situations ? Une check-list est fournie pour qui n’a pas l’habitude des randonnées. La veste coupe-vent semble indispensable + vêtement de pluie pour le cas où on rencontrerait de fortes averses, tout comme le pantalon qui ne craint ni la boue ni les ronces. Et les bonnes chaussures, de préférence pas trop récentes et bien faîtes aux pieds du marcheur. Pour les vêtements, c’est selon la saison. Mais il faut se souvenir que même en été les nuits sont fraîches. Les matières laines et polaires sont top, veste à capuche aussi. Nicolas Clemendot semble bien connaitre son sujet. A suivre ses conseils donc, comme ceux donnés ensuite pour le couchage et l’abri pour la nuit.

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Bien choisir son couteau. Le couteau fait partie de la panoplie des indispensables pour le promeneur d’une journée. Ce qui est encore plus vrai pour tenter une aventure sur plusieurs jours. Si le couteau pliant a toute sa place pour les repas, c’est un couteau à lame fixe, longue d’environ 10 cm et épaisse de 2 ou 3 mm. Avantage de la lame fixe : elle ne se replie jamais sur les doigts ! On choisira une lame inoxydable ou en acier carbone. Manche ergonomique avec caoutchouc bien agrippant pour éviter tout dérapage. Pour augmenter l’accroche en cas de pluie, il est recommandé d’entourer le manche de cordelette ou d’élastiques en caoutchouc découpés dans une chambre à air de vélo.

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Veiller attentivement sur la déshydratation. Le marcheur évalue sa déshydratation par la sensation de soif, la bouche et la langue sèches ainsi que la couleur et l’odeur de son urine. A bout de réserve d’eau, il faut en trouver. L’eau subissant la gravité, on la trouve naturellement dans les creux. Dans les zones saturées d’eau, il suffit de creuser une cavité dans la boue pour qu’elle se remplisse assez vite. Puis il faut la purifier autant que possible. Voir recettes éprouvées par Nicolas. Parmi les multiples sources d’eau mentionnées dans le livre, il en est d’étonnantes, comme la récupération de la rosée ou de la pluie avec une seringue !

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Le feu, ses règles et la législation. Si vous avez emporté assez d’allumettes placées au sec dans votre bagage, vous n’aurez pas à cogner des silex pour produire l’étincelle d’où jaillira le feu. Les meilleurs conseils sont proposés dans le chapitre concerné. Mais surtout, il faut savoir bien éteindre le feu avant de quitter le campement en séparant les morceaux de bois et en étalant les braises, puis en laissant mourir le feu de lui-même. On peut aussi rassembler les éléments en les mélangeant bien avec de l’eau, de la terre ou du sable. Vérification ultime à la main de la chaleur des éléments. On peut tout autant souffler dessus pour s’assurer qu’il ne reste pas de braises chaudes.

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La cueillette et la consommation des plantes sauvages. Plus de 30 pages sont consacrées à la récolte des plantes sauvages rencontrées sur votre chemin de découvertes. L’ethnobotaniste Emilie Cuissard encourage la récolte des plantes sauvages en bivouac. Elles peuvent être de très bons compléments car elles apportent de multiples bienfaits puisque plus riches que les plantes cultivées en nutriments et vitamines. Voici quelques plantes glanées dans la liste : ail aux ours, aubépine, cardamine, églantier, fraise des bois, grande consoude, lierre terrestre, marguerite, mauve, origan, ortie, pissenlit, plantain, ronce, sureau. Les parties consommables sont dites dans l’ouvrage.

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https://www.editions-larousse.fr/livre/survivre-en-pleine-nature-9782035990495   14,95 euros   parution 27 janvier 2021

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PROTECTION FRUITS & LÉGUMES : LA MÉTHODE DENIS PÉPIN

D’emblée, la méthode Denis Pépin ne s’embarrasse pas d’à peu près. Dans son dernier livre aux Editions Terre Vivante « Stop aux maladies dans mon potager », cet ingénieur écologue et agronome, auteur, conférencier et formateur dans la pratique du jardinage écologique va droit au but. Après plus de vingt ans d’expérience, il déclare qu’il n’existe pas de moyens de lutte curative contre les maladies des plantes. On doit faire tout son possible, explique-t-il dans son livre, pour ralentir leur venue et apprendre les techniques culturales qui découragent les parasites en tout genre de s’installer dans le jardin. Pour cela, plus de cent pages de textes accompagnées de photos et un condensé d’observations faciles à mettre en pratique ont été nécessaires. En bas de page : Denis et sa compagne Christine dans leur jardin nommé en l’occurence « Le jardin des Pépins »    http://www.jardindespepins.fr/

Pourquoi les plantes deviennent-elles malades ? Pluie, humidité de l’air, température, ensoleillement jouent un rôle important dans le déclenchement des maladies. A cela, le jardinier n’y peut pas grand chose. La plupart des bactéries et des champignons responsables des maladies sont présents dans les sols et les débris végétaux. Quand les cultures sont bien conduites et les équilibres nutritifs observés, les micro-organismes bénéfiques assurent un état général satisfaisant. D’où l’importance d’une bonne documentation comme ce livre la propose. Excès d’humidité (pluie, arrosage sur les feuilles par exemple) et différence de températures entre le jour et la nuit sont nuisibles. On réduit donc ces aléas climatiques par la construction d’abris, de tunnels, d’une serre. De mauvaises pratiques de culture sont autant de facteurs aggravants. Comme excès de fertilisation azotée (même si elle est bio), apport excessif de matière organique (fumier, compost), compostage mal maitrisé, terre laissée nue, arrosage par aspersion en fin de journée, plantations trop serrées et semis trop denses. Et bien entendu, le maintien sur place des plantes et des fruits malades qui sont des sources de contamination.

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Contrôle microclimatique. Au potager, en plein air comme en serre, les légumes doivent profiter d’un bon ensoleillement, d’une  bonne luminosité et d’une excellente aération. Pour la plupart d’entre eux, comptez six à huit heures de soleil par jour. Et pas de proximité immédiate avec les arbres et les arbustes qui font de l’ombre, puisent l’humidité et encombrent le sol avec leurs racines puissantes. Quelques exceptions si une ombre légère survient tout de même en milieu de journée pour laitues, épinards, poireaux, navets, radis, fraises. Il faut aussi éviter des haies persistantes compactes ou trop hautes qui freinent l’aération du potager. Gardons à l’esprit qu’un espace productif doit toujours être aéré.

Associations et rotations des cultures. Ce geste est impératif ! Il faut s’interdire la monoculture. Pas de grandes parcelles de pommes de terre par exemple. Mieux vaut les fragmenter en préférant des plates-bandes étroites qui retardent les contaminations, faites de deux ou trois rangs soit 1,20 m de large au maximum. La surveillance devient ainsi plus facile, comme la pratique du buttage en cours de culture. De nombreuses maladies et ravageurs sont spécifiques d’une famille botanique et la plupart des légumes d’une même famille ont en commun certains parasites. Le mildiou de la pomme de terre par exemple peut contaminer la tomate, plus rarement l’aubergine. Les germes de ces maladies pouvant survivre dans le sol et dans les déchets végétaux non décomposés, il est capital de ne pas loger une culture deux ans de suite au même endroit. Denis Pépin mentionne celles qui réclament le plus d’attention sur ce point.

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Les maladies les plus communes dans l’ensemble du jardin. Les maladies ne sont pas faciles à déterminer et restent l’affaire de spécialistes. Pourtant le livre de Denis Pépin qui est largement illustré identifie les plus courantes. En cas d’attaque majeure ou de doutes, Denis conseille la consultation de site internet comme « Jardiner autrement » de la SNHF et « Ephytia » de l’INRAE. En écologiste convaincu, il recommande la prévention et, pour les espèces passées en revue, il conseille au cas par cas. Voici quelques exemples. Pour l’ail : planter sur petites buttes pour favoriser le drainage et éviter le paillis organique pour limiter la stagnation de l’humidité. Pour l’artichaut : couper l’ensemble des tiges et des feuilles après la première récolte pour favoriser la production de nouveaux drageons vierges de contamination. Pour les haricots qui sont des plantes présumées faciles à cultiver, l’auteur recommande d’utiliser des variétés récentes car les anciennes présentent de la fragilité vis à vis des botrytis, anthracnose, sclérotiniose et fonte des semis. Les prescriptions sont bien détaillées pour contourner les attaques. Pour la mâche qui a bonne réputation côté maladies, la rotation des cultures est conseillée : pas deux ans de suite sur la même parcelle. Pour l’oignon sensible au mildiou, on découvre un procédé inattendu : 15 jours avant la plantation faire tremper les bulbilles dans de l’eau chaude à 43°C pendant 2 heures suivi d’un séchage soigné. Melon, courge, pomme de terre, rhubarbe, tomate sont ainsi passés en revue.

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Faut-il traiter ? et avec quoi ? les précautions à observer. C’est bien là l’affaire de chacun car l’objectif au jardin bio est bien de tout faire pour éviter d’avoir à utiliser le moindre produit. Quand vous aurez lu de bout en bout la bible Denis Pépin et serez prêt à observer les conseils qu’elle convient, vous aurez moins de craintes à avoir. Et grâce à l’entrée en vigueur de la loi Labbé, en janvier 2019, sachez que les produits chimiques de synthèse ne sont plus autorisés à l’achat et à l’utilisation par les jardiniers amateurs. Ce qui veut dire que les préparations qui vous seront proposées à la vente, en jardineries, auront un seuil de dangerosité minoré par rapport aux temps anciens. A cela s’ajoutent les préparations naturelles peu préoccupantes qui sont des macérations dans de l’eau (dites aussi purins) de feuillages d’orties, de consoudes, de fougères, de prêles et quelques autres.

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Identifier les substances actives. Toutefois et par curiosité intellectuelle, il n’est pas interdit de connaitre le nom des substances actives qui constituent le produit qu’on va utiliser. Il faut donc lire l’ensemble des informations présentes sur la boîte. Denis s’est donc intéressé sur ce point et présente l’essentiel de ce qu’il faut savoir pour « décrypter un emballage ». On prend alors connaissance des spécialisés de notre époque : Bacillus subtilis, Bicarbonate de potassium, Chitosan, Cos-Oga, Cuivre, Huile essentielle d’orange douce, Lécithine, Levure de bière, Soufre. Vous voici alors bien armé pour envisager la culture d’un jardin potager avec les meilleures chances de réussite.

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https://boutique.terrevivante.org/librairie/interview/collaborateur/42/458-livres.htm

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https://boutique.terrevivante.org/librairie/livres/4555/facile-et-bio/458-stop-aux-maladies-dans-mon-potager.htm    Publication Février 2021   14 Euros

ILE DE LA RÉUNION POUR SA FAUNE & SA FLORE

Lorsque nous aurons retrouvé une certaine sérénité vis à vis de la Covid et que les voyages pourront recommencer, l’île de La Réunion s’avèrera être une destination pleine d’intérêt. D’abord, nous y sommes en France, en bord de mer bien sûr, le climat est serein, l’état sanitaire particulièrement surveillé, la nourriture généreuse et variée. C’est une île de tourisme en raison de sa géographie animée par des dénivelés impressionnants. La découvrir en hélicoptère, c’est possible car un service existe pour cela. Mais aussi à pied, grâce aux nombreux chemins de randonnée qui la traversent en maints endroits. Aller à la rencontre de la faune et de la flore peut être un excellent complément d’activités. Le dernier guide Delachaux par Dominique Martiré, publié fin janvier 2021, arrive à point pour rendre cette découverte facile à décrypter. 24,90 euros.

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« Faune et flore de La Réunion » est un guide d’identification doublé d’un guide de randonnée pour découvrir la faune et la flore. Des forêts sèches ou humides aux plages du littoral, en passant par des sommets culminant à plus de trois mille mètres d’altitude, La Réunion offre un terrain d’observation luxuriant pour tous les naturalistes aguerris et les curieux de la Nature. Surgie de l’Océan Indien il y a trois millions d’années, l’île s’est peuplée naturellement, au fil du temps, d’une multitude d’espèces, dont plus de 30% sont endémiques et, pour une grande partie indigènes. Mais plus encore que sur les continents, cet équilibre demeure fragile. L’ouvrage de Dominique Martiré, entomologiste et botaniste, présente près de 150 animaux et végétaux, en plus de 200 photographies pour une bonne identification des espèces. Une carte indique les lieux où l’on peut rencontrer les espèces décrites. Ce qui fait de ce livre à la fois un guide d’identification pratique à emporter pour les naturalistes et un guide de découverte pour les randonneurs. Voici quelques photos de plantes et animaux tirées du livre.

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Canavalia rosea, Patate cochon, Liane cochon. Robuste liane rampante des plages et arrière-plages supportant le sel. Ses tiges s’étalent sur plusieurs mètres. Floraison toute l’année.  Son rôle écologique est important pour la fixation du sable côtier. Très toxique ! En Amérique du Sud et en Afrique, ses graines sont utilisées pour leurs effets hallucinogènes, lors de divers rituels.

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Dombeya ficulnea, Mahot. Petit arbre à port dressé pouvant atteindre 10 m de haut. Fleurs en élégantes inflorescences d’avril à septembre. Endémique de La Réunion et inféodé aux forêts humides situées entre 600 et 2000 m d’altitude. Abondant dans les zones de nuages . Il est particulièrement présent dans la Forêt de Bébour.

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Agarista buxifolia, Agariste à feuilles de buis, Petit bois de rempart. Arbre indigène de forme variable en fonction des conditions climatiques, couché ou dressé jusqu’à 3 m de haut. Floraison en clochettes rouge vif, typiques des Ericacées, disposées sur une hampe. A La Réunion, on considère que le Petit bois de rempart est l’espèce la plus vénéneuse de l’île. Et l’on dit d’ailleurs couramment qu’une feuille peut tuer un boeuf.

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Merremia pterygocaulos. Liane présente au Congo et à Madagascar où elle cherche des stations humides telles que les marécages et les rives d’étangs et de rivières. Indigène et pourtant discrète à La Réunion. Dominique Martiré déclare l’avoir rencontrée en 2014 dans le Bras de la Plaine, une rivière spectaculaire qui trouve son chemin dans un paysage rocheux (voir renvoi en bas de page). Espèce à protéger en raison de sa rareté.

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Ptychadena mascareniensis, Grenouille des Mascareignes. Bien présente de la côte africaine et les Iles Mascareignes où elle fréquente les zones humides des points d’eau permanents : berges de rivières, étangs, autant sur le littoral qu’en altitude des forêts primaires. Elle se tient le jour souvent immobile, comme somnolente, dans l’eau peu profonde et se réveille à la nuit tombée. Elle chasse alors araignées, vers, insectes, têtards.

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Phelsuma inexpectata, Gecko vert de Manapany. Sorte de lézard long de 10 cm très agréablement coloré endémique de l’île. On le trouve essentiellement entre la plage de Grande Anse et l’embouche de la rivière Langevin, sur la côte sud. Il privilégie pour habitat les vacoas (Pandanus utilis) de la côte. Adultes et petits se nourrissent du suc contenu dans les fleurs, les suintements de fruits mûrs, d’insectes, de myriapodes.

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Furcifer pardalis, Caméléon panthère, Endormi. L’Endormi, magnifique caméléon de Madagascar qui change de couleur selon son humeur, a été introduit à La Réunion au XVII° siècle. D’abord cantonné dans la région de Saint-Paul, il est présent partout maintenant mais jamais en abondance. Ses mouvements lents, associés au mimétisme des couleurs végétales, le mettent à l’abri des prédateurs. Il se nourrit d’insectes qu’il attrape avec la langue couverte d’un mucus gluant. Reptile ovipare.

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Ci-dessus : Phasianus colchicus, Faisan de Colchide. Un faisan natif d’Asie introduit à La Réunion à des fins cynégétiques et, en dépit de lâchers successifs, il ne semble pas être capable de s’établir. Le plumage très coloré du mâle (photo) le rend bien désirable. Envergure : 70-90 cm. Poids : 0,9-1,4 kg. Les adultes se nourrissent de graines, jeunes pousses, bourgeons et fruits. Les jeunes qui ont besoin de protéines animales préfèrent les invertébrés du sol qu’ils délogent de leurs doigts puissants armés de griffes.

Ci-dessous : Bubulcus ibis, Héron garde-boeufs, Pique-boeufs. Ce petit héron à posture verticale qui ne dépasse pas 400 grammes est présent sur tous les continents près des eaux douces où il se nourrit de crustacées, de poissons et d’amphibiens. En compléments alimentaires, on peut le voir sur les décharges. Enfin, il suit le bétail (d’où son nom) pour capturer des insectes dérangés par leurs sabots.

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https://www.delachauxetniestle.com/livre/faune-et-flore-de-la-reunion   24,90 euros

Bras de la Plaine pour Merremia : https://www.youtube.com/watch?v=pOBBcc8BS_A

LES RÉVÊLATIONS DE CLAUDE AUBERT SUR L’AZOTE

L’ingénieur agronome Claude Aubert est un auteur à succès et un des pionniers de l’agriculture biologique en France. Il écrit livres et articles sur les cultures qui permettent de produire des nourritures saines, en quantités raisonnées, sans abimer les sols qui les reçoivent. Son plus récent ouvrage  « Les apprentis sorciers de l’azote », publié ce mois-ci, montre la face cachée des engrais chimiques et celle de l’azote en particulier, engrais le plus vanté des systèmes modernes de production. Il démontre comment dès le début du XX° siècle, des chimistes ont joué aux apprentis sorciers en pensant faire mieux que la Nature pour développer les récoltes de manière à nourrir des populations en expansion. On ne sort pas rassuré de son analyse qui nous oblige à reconsidérer sans délai nos conduites alimentaires planétaires. Editions Terre Vivante. 15 euros.

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Aussi indispensable à la vie que l’oxygène !
L’azote a été identifié par les chimistes à la fin du XVIII° siècle. Appelé au départ « nitrogène », c’est Lavoisier qui lui a donné son nom « azote », ce qui signifie, d’après l’origine grecque du mot, « privé de vie » par opposition à l’oxygène. Cette phrase est la porte d’entrée à plus de cent pages de textes, de tableaux, de photos et de gravures. Claude Aubert est un passeur d’informations scientifiques en des termes qui ne rebutent pas le lecteur non préparé à un long cours de chimie. Très tôt, on l’a rencontré dans l’Association Nature et Progrès qui, dans les années 60 et 70, rassemblait avec succès les premiers adeptes de la nourriture bio et de l’art de vivre respectueux de l’environnement. Un peu plus tard avec Karin Mundt, il fonde « Terre Vivante », une structure qui est devenue, entre autres activités, l’éditeur de référence de la vie en communion avec la Nature. Voir liens en bas de page.

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Pour Hervé Kempf, rédacteur en chef de Reporterre, c’est un honneur de s’être vu proposer de préfacer ce travail sur les dangers que représente l’azote désormais mondialisé. Pourquoi l’azote, aussi indispensable à la vie que l’oxygène est-il devenu un poison ? Pourquoi avons-vous transformé, dans ce domaine comme dans bien d’autres, des processus bénéfiques en procédés toxiques ? Il nous faut en trouver la raison. Et la raison, pour Claude Aubert, c’est de toujours privilégier la vie, en l’observant en nous et autour de nous.

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Guano du Pérou et Nitrate du Chili
Il faut attendre le XIX° siècle et de brillants chimistes comme Justus von Liebig pour comprendre que les plantes se nourrissent non pas de fumier ou d’humus comme on le croyait alors mais de substances minérales -principalement de nitrates pour ce qui concerne l’azote- obtenues par la minéralisation des composés azotés organiques. L’azote réactif, c’est à dire utilisable par les plantes pour se développer, étant disponible en quantités limitées et les besoins étant croissants, les agronomes et les chimistes se sont mis en quête de nouvelles sources de cet élément. Et pendant plusieurs décennies, ils se sont acharnés en vain, à chercher les moyens de synthétiser des fertilisants à partir de l’azote de l’air sans trouver une méthode suffisamment performante pour une production à grande échelle. En attendant, ils trouvèrent des sources d’azote minéral -non renouvelables- en Amérique du Sud avec le guano du Pérou et le nitrate du Chili.

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L’azote de synthèse a changé la face du monde
Tous les scientifiques s’accordent à dire, à juste titre, que la synthèse de l’ammoniac (à l’origine de l’azote agricole abondant et bon marché) est l’invention la plus importante de l’histoire de l’agriculture. Et même de l’Histoire tout court. Pourtant, à priori, combiner de l’azote (N) avec de l’hydrogène (H) pour en faire de l’ammoniac (NH3) est une réaction chimique simpliste, même si dans la pratique elle n’est pas si facile à réaliser. Son histoire vaut d’être contée et c’est un des objets de l’étude. Guidés par Claude Aubert, nous voici partis sur les traces de physiciens et chimistes, tel William Crookes qui assurait que c’était bien le laboratoire qui sauverait l’humanité de la famine. Alors, laissons lui le soin de nous faire découvrir pourquoi et comment l’ammoniac est devenu un polluant mortel.

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Claude Aubert CV simplifié  :
https://boutique.terrevivante.org/librairie/interview/collaborateur/2/458-livres.htm

https://boutique.terrevivante.org/librairie/livres/4552/conseils-d-expert/458-les-apprentis-sorciers-de-l-azote.htm

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