A LA RENCONTRE DES CACTUS D’AMÉRIQUE

L’Université Libre de Bruxelles rend hommage à l’un de ses membres : Denis Diagre-Vanderpelen pour une récente distinction. Il vient de recevoir en effet le Prix Redouté, catégorie Beau Livre, pour son « Voyage aux Amériques Le Monde des Cactus » édité en novembre 2019 par les Editions Racine de Bruxelles. Avec ses partenaires, tous issus du monde scientifique ou des collectionneurs de Cactacées, il a co-écrit ce livre qui nous fait voyager sur le continent américain, Etats-Unis, Chili, Pérou, Argentine, Brésil, partout où l’aridité est telle que seules des plantes qui semblent ne pas avoir besoin d’eau pour vivre parviennent à survivre.

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En guise d’introduction, Denis Diagre-Vanderpelen prévient les lecteurs qui s’attendent à ouvrir un ouvrage de botanique. Avec son équipe, on part en voyage sur le mode explorateur. « Ce que nous voulions, c’était un autre éclairage qui révèle où la passion des Cactus peut mener celui qui la vit intensément, les plaisirs ultimes qu’elle peut générer, les sagesses et les savoirs qu’elle peut procurer à celui, ou celle, qui va à la rencontre de ces végétaux étonnants. Nous avons d’abord voulu souligner la beauté des plantes sur le terrain, inscrites dans cet environnement souvent aride, minéral, si propre à souligner la générosité de leurs sublimes floraisons. Les relations de voyages que nous proposons balaient les deux Amériques. On y foule les Andes, les déserts mexicains, ceux du Southwest des Etats-Unis, du Chili et les immensités argentines. On y croise les plantes les plus rares et les plus communes, mais toujours dans leur plus bel écrin : leur milieu. »

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Histoire de la cactophilie à travers le temps. En une douzaine de pages,  Denis Diagre-Vanderpelen brosse un tableau complet des raisons qui ont motivé la recherche et le transport en Europe de ces espèces d’Amérique qu’on réunit assez vite sous le vocable de « plantes grasses ». Comparées à d’autres plantes exotiques, elles ont l’avantage de ne pas demander de soins quotidiens et beaucoup résistent au gel pour peu qu’on ne les arrose pas pendant les mois d’hiver. Les jardiniers qui ont de tout temps « aimé les collections de végétaux » trouvent avec ces plantes du Nouveau-Monde de quoi satisfaire leur passion et se distinguer. Beaucoup de commerçants de plantes en Europe encouragent le mouvement et on peut voir aujourd’hui en voyageant dans les jardins botaniques et dans les Fêtes des plantes que la passion est toujours d’actualité. Ci-dessus gravures publiées dans les revues et les catalogues du XIXème siècle.

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Le voyage commence dans le Southwest du Etats-Unis, du Big bend aux Grandes Orgues en suivant D.D-V. Comment devient-on cactophile ? Dans son cas, il n’avait qu’à suivre l’influence familiale puisque son père possédait des cactus avant même son entrée à l’université et qu’il y avait une serre à la maison quand il est né. Après, il faut le goût du voyage ! Et si on ne l’a pas spontanément, cela s’attrape vite quand on lit les émotions de tous les collectionneurs botanistes qui vont au bout du monde pour assouvir leur passion. Puis on ne tient plus en place quand on voyage par procuration (la lecture) dans le Désert du Chihuahua, sur la longue route qui va de Phoenix à Marathon. Puis il y a la déferlante de noms de plantes tels : Rainbow Cactus, nommé en latin Echinocereus stramineus, et Chisos Mountain Edgehog, en latin Echinocereus russanthus.

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Fleurs d’Echinomastus erectocentrus : celles d’une plante qu’on n’espérait pas rencontrer, dit l’auteur. Cette endémique de l’Arizona, dont les stations sont rarement divulguées, est peu cultivée… car presque incultivable !

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Le Mexique, terre de diversité et de rareté, c’est le chapitre suivant. On fait connaissance de Pachycereus pringlei en fleur. Chez cette espèce, les fleurs nocturnes restent ouvertes  le matin, pour le plus grand bonheur des photographes.

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Mexique, même chapitre. Rancheros à cheval passant au milieu de la forêt de Pachycereus pringlei, au sud de Cataviña, Basse Californie (Nord).

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Le nord du Pérou, par monts et par vaux. C’est le chapitre suivant signé par Philippe Corman, un parisien intéressé très tôt dans sa vie par la nature. Sa participation à l’encyclopédie du site internet « Le Cactus francophone » le conduit à donner de nombreuses conférences. Ci-dessus : gros plan sur la floraison de Melocactus bellavistensis. dans les environs de Balsas.

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Nord du Pérou, même chapitre. Armatocereus rauhii et Espostoa mirabilis, dans les environs de El Chagual. Photo ci-dessus.

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Le Chili de Santiago à Arica. Ce chapitre est l’oeuvre de Norbert Rebmann, botaniste passionné par la flore des semi-déserts en Amérique du Nord et du Sud, Afrique du Sud, Péninsule arabique et Madagascar. Ci-dessous, portrait rapproché de Eriosyce subgibbosa, près de Quintay, au sud de Valparaiso.

https://www.racine.be/fr/le-monde-des-cactus
39,95 euros, Parution novembre 2019
Couverture cartonnée, 256 pages, format 290×235

https://phisoc.ulb.be/fr/actualites/le-prix-redoute-beau-livre-attribue-a-denis-diagre-vanderpelen

https://www.plantentuinmeise.be/fr/pQe51cX/le-prix-redoute–beau-livre–decerne-a-denis-diagre-vanderpelen-pour-son-ouvrage–le-monde-des-cactus—voyages-aux-ameriques-

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RENCONTRE D’UN HISTORIEN AUX MULTIPLES TALENTS

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Pour reprendre les notes de son éditeur Tallandier, Emmanuel de Waresquiel est l’auteur d’une oeuvre imposante sur la Révolution, l’Empire et le XIXème siècle. Ses livres (Talleyrand, Fouché, Juger la reine, Sept Jours, etc.) sont de grand succès de librairie, couronnés par maints prix littéraires. Ses interventions régulières dans la presse (Historia, La Croix, etc.) attestent de son intérêt pour l’actualité.

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La notice qui accompagne son dernier livre « Tout est calme, seules les imaginations travaillent », signée de sa main, est une bonne façon de le présenter. La voici. « On ne peut être curieux du passé sans l’être aussi du monde qui nous entoure. Après l’avoir longtemps et superbement ignoré, je me surprends à le regarder de près. Et cela donne de drôles de résultats. A force d’habiter le passé, c’est le présent qui me semble étrange. Je le regarde comme on aborderait de nouveaux rivages, en guetteur mélancolique, en flâneur, en amateur surpris et amusé. L’expérience du temps donne parfois à l’actualité des allures dérisoires, elle nous fait apercevoir ses inconséquences et sa fragilité. Les visages changent, mais ma grimace reste la même. Ces exercices là ne sont pas dépourvus de dangers. »

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C’est alors que je me suis souvenu au plus profond de ma mémoire d’avoir vu le nom de Waresquiel dans un livre important qui me fut cher à sa première publication en 1995, par La Maison Rustique. L’historien écrivain devenu célèbre s’était alors attaché à relever la mémoire de Peter Wolkonsky, le gentlemen jardinier qui a composé le Jardin de Kerdalo, pas très loin de Tréguier en Bretagne. Il est plaisant maintenant de revenir en arrière puisque Kerdalo a changé de mains (vente récente à Christian Louboutin au printemps dernier) et retrouver les grandes heures et le fil créatif de cette oeuvre sans pareille qui a ému des milliers d’amateurs de jardins et de visiteurs.

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Résumé d’une notice encore visible sur le site internet de Kerdalo.  Né en 1901 à Saint Pétersbourg (Russie), Peter Wolkonsky passera une grande période de sa vie à peindre avec sa mère, principalement en Italie et en Provence. Par la suite, il dessinera et créera des jardins. En 1965, il commence la réalisation de Kerdalo sur la terre acide et vallonnée d’une ancienne ferme surplombant la rivière du Jaudy, en face de la vieille ville de Tréguier. Bassins, cascades, escalier d’eau, grotte, pavillons vont être construits en quelques années. Avec l’aide de grands pépiniéristes comme Harold Hillier de Winchester, le choix des végétaux va être fait minutieusement à la fois pour leur rareté botanique mais surtout pour leurs couleurs. Plus de 5000 plantes vont ainsi trouver leur place dans ces 17 hectares. A sa mort en 1997, Kerdalo sera repris en main par sa fille Isabelle et son mari Timothy et malgré le passage de la tempête de 1999, les inondations, les fuites des étangs et parfois le manque d’eau, les jardins ont aujourd’hui retrouvé leur splendeur originel.

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Cartouche de présentation de l’artiste et de l’historien écrivain dans le livre « Kerdalo un jardin d’exception ».

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«  L’art du portrait est un art difficile » déclare Emmanuel de Waresquiel dans l’introduction du livre Kerdalo. Pourtant en quelques phrases, il définit parfaitement cet homme que j’ai rencontré de nombreuses fois dès les années 1970. Les voici : « Peter Wolkonsky est d’une taille au dessus de la moyenne : près d’un mètre quatre-vingt-dix. Il a une façon bien à lui de marcher, droit, le haut du corps légèrement en arrière, les mains dans le dos, un chapeau de tweed éternellement vissé sur la tête, éternellement de travers. S’il parle avec une légère pointe d’accent anglais, ce qui pourrait passer pour aristocratique, cela lui parait tout naturel. Impressionnant au premier abord, il déroute par sa facilité à manier la gaffe, le quiproquo, la réponse ex-abrupto avec une superbe inconscience qui laisse pantois quiconque ne le connait pas. »

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https://www.tallandier.com/auteur/emmanuel-de-waresquiel/
parution mai 2021, 17.90 euros
https://www.abebooks.fr/9782706608315/Kerdalo-jardin-dexception-Wolkonsky-Andlau-2706608315/plp
Parution 1995  Voir marché de l’occasion
http://www.lesjardinsdekerdalo.com/

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LES NOUVELLES RECETTES DE NOÉMIE VIALARD

Croquer son jardin d’ornement de la pelouse à l’arbre ! C’est une belle profession de foi qui a conduit les Editions Delachaux et Niestlé à confier  à Noémie Vialard la mise en oeuvre d’un nouveau livre : « Soupe de capucine et yucca farci ». Le titre est très accrocheur, comme la maquette de la couverture. On peut en juger ci-dessous, faite de tonalités où l’orange domine comme pour coller à la couleur de cheveux de Noémie. Pour qui ne la connaitrait pas, après avoir été un temps pépinièriste, Noémie Vialard a quitté la région parisienne pour s’installer en Bretagne, pas très loin du Mont-Saint-Michel. Elle y mène une vie de jardinière spécialisée dans un peu tout, invente des recettes de cuisine afin d’utiliser sa production et ses trouvailles récoltées dans la nature. Cela l’a conduit à mettre des mots sur ses passions.  Et si sa plume peut paraitre décontractée, elle est à son image, savoureuse et pleine d’enthousiasme. Cet enthousiasme, elle l’a communiqué à Stéphane Houlbert qui, sans être cuisinier de métier, pratique l’art de la cuisine avec talent. Ils associent leurs compétences à l’occasion, se renforçant l’un l’autre, et ce livre en est une belle preuve.

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Pour une gourmande curieuse, composer un jardin d’ornement où tout se mange n’est pas qu’un rêve. Noémie met ce précepte en application autant chez elle que chez les amis qu’elle conseille. En composant ce livre, elle souhaite guider ses lecteurs qui ont un jardin traditionnel vers un enclos féérique nimbé de l’atmosphère qui transparait quand on se plonge dans la lecture d’Alice au pays des merveilles. Car la finalité avouée est qu’on lui lâche la main quand on se sent à l’aise pour voler de ses propres ailes. Car concevoir un jardin élégant en oubliant les végétaux qui n’ont pas une utilité alimentaire est un challenge amusant.

Noémie Vialard photo Mylène Satis LN (37)

« Avoir sous la main, toute l’année, dit-elle, des friandises, des herbes, des fruits, des épices à récolter pour transcender les recettes habituelles, c’est pratique et bon pour le porte-monnaie. C’est surtout très amusant et même jouissif. J’ai choisi pour le livre les végétaux que j’utilise et conseille fréquemment, mais ce florilège est loin d’être exhaustif. Je privilégie les plantes qui s’installent pour longtemps, des vivaces ou des annuelles qui se ressèment d’elles-mêmes, afin de rendre le jardin facile à vivre ». Voici quelques exemples des végétaux conseillés par Noémie et des suggestions d’utilisation.

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LYCIUM BARBARUM ET CHINENSE – LYCIET en français –  Deux espèces d’arbustes qui produisent des fruits « très tendance » de nos jours en raison des vitamines et antioxydants qu’ils renferment. Dans le commerce de bouche on les nomme « baies de goji ». Récolte des baies bien mûres entre octobre et décembre. Consommation une fois séchées de préférence. A grignoter à toutes occasions et dans les mueslis.

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CRAQUEZ POUR LES AGRUMES si votre jardin se trouve sur le littoral méditerranéen ou atlantique pour les cultures de plein air. Ailleurs possible aussi si vous cultivez dans de grands pots qu’on place hors gel en hiver. Noémie recommande le citronnier La Valette, le bigaradier striata qui donne une orange amère pour confiture, et le yuzu. En plus des récoltes de fruits, ces arbustes apportent de bons parfums lors de leur floraison.

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RIBES RUBRUM – GROSEILLIER A FRUITS.  Selon les variétés de groseilles, on peut espérer les récolter entre fin juin et début août. Voici les préférées de Noémie : Augustus, Blanka, Gloire des Sablons, Rovada et Versailles blanche. Habituellement cantonnés au verger, Noémie dispose ses groseilliers sans à priori et elle trouve même que les rosiers leur sont de bons compagnons de jardin. Elle développe dans ce chapitre une idée de taille bien peu conventionnelle que je vous laisse découvrir en page 68.

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YUCCA ALOIFOLIA – UN YUCCA A BELLE FLORAISON. (Voir un lien en bas de page très bien documenté). Si le yucca ne fait rêver à priori que les fans de plantes grasses, lorsque, en fin d’été, les énormes épis à fleurs blanches, parfois rose nacré, sont là, c’est un tel spectacle que tout le monde craque. Les fleurs sont comestibles ! Charnues, exquises, elles se marient bien avec les saveurs sucrées. Comme elles sont en forme de grosses clochettes, Noémie aime les farcir de tartinades diverses, salées pour l’apéro, sucrées pour le dessert ou le goûter. Voir livre page 75 pour détails.

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LES ROSES, DES SAVEURS QUI FONT VOYAGER. Grande amie des rosiéristes qu’elle a fréquentés dans sa vie professionnelle, Noémie consacre douze pages aux rosiers. Dans son jardin, le cultivar ‘Milrose’ atteint la hauteur de 1,50 mètre et fleurit abondamment tout au long de l’été. C’est donc un fournisseur appréciable de pétales roses à mêler aux salades. Elle donne aussi sa recette de confiture aux gratte-culs, fruits des rosiers qu’on nomme scientifiquement cynorhodons, certes un peu longue à mettre en oeuvre au moment où il faut éliminer le fameux poil à gratter qui enveloppe les graines. Mais la préparation finalisée est tellement savoureuse !

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BEGONIA GRANDIS EVANSIANA. C’est un bégonia parmi d’autres, tous comestibles affirme Noémie, feuilles et fleurs, mais c’est celui-ci qu’elle distingue car il est rustique dans la moitié du pays au climat le moins soumis aux gels forts. Note acidulée caractéristique qui se marie aussi bien aux fruits et crudités qu’aux produits de la mer. Culture facile un peu partout dans le jardin. A placer en première ligne des massifs car il dépasse rarement 80 cm de haut.

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CALENDULA OFFICINALIS – LE SOUCI DES JARDINS. Photo ci-dessus. Cette plante se ressème si bien qu’on la rencontre dans les vieux jardins et même sur les talus et les bords de chemins près des villages. Les fleurs sont comestibles et les cuisiniers l’apprécient particulièrement comme colorant alimentaire naturel, car il teinte de jaune crème les préparations telles crèmes, sauces, laitages, riz et pâtes. Fleurs en boutons et pétales égaient aussi les salades.

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BURRATA AU ROMARIN. Photo ci-dessous. Pour qui l’ignorerait, moi par exemple jusqu’à ce jour, la burrata est un fromage italien traditionnel à pâte fraîche utilisé dans la cuisine italienne, originaire des Pouilles, à base de mozzarella remplie de crème. Noémie donne sa recette pour utiliser feuilles et fleurs de ses romarins avec ce fromage de la manière la plus exquise, page 153.

https://www.delachauxetniestle.com/livre/soupe-de-capucine-et-yucca-farci
19,90 euros / Publication avril 2021

https://www.promessedefleurs.com/arbustes/arbustes-par-variete/yucca/yucca-aloifolia-yucca-a-feuilles-d-aloes.html

Noemie et Stéphane photo Mylene Satis LN

AU SECOURS D’ALEXANDRE THOMAS

J’ai eu l’opportunité de rencontrer Alexandre Thomas à la fin de ses études de paysagiste, quand il commençait à planter et aménager l’espace qui entourait la maison de ses parents, là même où il avait grandi. J’évoque des souvenirs qui ont près de trente ans. Son talent singulier était déjà bien perceptible. Et de rencontres en rencontres, j’ai suivi son évolution. Alexandre est devenu un des meilleurs dans sa profession. La presse et l’édition ont largement couvert ses oeuvres. Mais aujourd’hui, l’artiste a besoin de notre aide. Lisez plutôt la suite qui est la copie non modifiée de ce que je viens de découvrir sur les réseaux sociaux. Les photos sont miennes, certaines ont déjà dix ans, d’autres six seulement.

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Nous appelons votre attention suite à un problème d’aménagement de la place de Grigneuseville, servant de lieu de stationnement pour le cimetière et l’église et concernant également l’accès au Jardin Agapanthe.

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Il semblerait, malgré différents courriers adressés à Monsieur Vallée, maire de la commune, qu’une incompréhension subsiste, et qu’un blocage persiste conduisant à fermer et interdire l’accès et le stationnement des visiteurs en clôturant la place jouxtant l’entrée du Jardin Agapanthe.

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Mon activité et la renommée du Jardin n’ont cessé d’évoluer de manière significative. Pour preuve, au cours de l’année 2020, malgré la pandémie, nous avons eu plus de 5000 visiteurs, sans autocaristes qui représentaient la partie la plus importante de nos entrées. Ces ouvertures au public avec vente de végétaux, génèrent également des demandes de contrats chez des propriétaires privés, ce qui induit des répercussions économiques et une valorisation touristique non négligeable impactant divers corps de métier. Pour n’en citer qu’une partie : pépiniéristes, fournisseurs de matériaux et artisans pour les aménagements divers, hébergements et restauration, éclairagistes, artistes de différentes spécialités etc.

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J’ouvre mon jardin dans un esprit de partage avec le public, dans un but qui se veut social et moral. En effet, l’an passé j’ai ouvert gracieusement ma propriété aux personnes du monde médical, gendarmerie, police, pompiers. Dans ce contexte sanitaire, ces actes désintéressés ont été grandement appréciés.

Nous avons appris vendredi dernier 4 juin, que les élus de la commune vont clore par des chaînes et piquets la place communale jouxtant l’entrée du jardin.  La partie pépinière qui occasionnait une gêne certaine du point de vue des élus, puisque j’entreposais de grands sujets en fond de place, a été arrêtée. Il n’y a donc plus de vente de végétaux, ce que regrettent énormément les visiteurs qui pouvaient trouver et acquérir de belles plantes et des végétaux exceptionnels.

Mon investissement artistique et financier pour ce lieu, qui a acquis une notoriété internationale au cours de 25 ans, est considérable. La fermeture de la place va immanquablement entrainer des problèmes de sécurité des abords avec un stationnement malaisé et anarchique. Je me verrai donc sans doute contraint à une fermeture définitive du jardin, sacrifiant le rôle bienfaisant et suscitant l’intérêt qu’il n’a pas manqué d’avoir, au regret du plus grand nombre.

Aidez-nous en signant cette pétition que nous ferons parvenir aux élus de la commune de Grigneuseville afin de trouver la solution qui puisse satisfaire tout un chacun. Je suis prêt à apporter ma contribution pour l’amélioration et la valorisation de cette place. Merci pour votre soutien.  Alexandre THOMAS.

https://www.change.org/p/les-%C3%A9lus-de-la-mairie-de-grigneuseville-acc%C3%A8s-et-stationnement-du-jardin-agapanthe-nous-avons-besoin-de-vous

https://www.jardin-agapanthe.fr

BRAS PÈRE & FILS / AU PLUS PRÈS DE LA NATURE

Il est un jardin comme il en existe peu en France. Blotti au creux de l’Aubrac, dans un écrin naturel aux couleurs de Sienne, il domine le lac de Soulages, près de Laguiole. Ici se côtoient le cresson de Para, l’épazote, le tomatillo du Mexique, l’hémérocalle, le shiso et autres rau-ram. Ce sont des espèces d’ici et d’ailleurs collectionnées par la famille Bras pour leurs spécificités organoleptiques étonnantes. Michel Bras l’a créé en même temps que son restaurant « Le Suquet », aujourd’hui de renommée mondiale. Il l’entretient et le cultive, permettant à Sébastien, son fils désormais aux manettes du restaurant, de  créer en permanence une cuisine aux saveurs incomparables et surprenantes. Leur histoire a donné naissance à un livre « Bras le goût du jardin » aux Editions Plume de carotte.

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Frédéric Lisak, directeur des Editions Plume de carottes, a su trouver en la personne de Cindy Chapelle une plume percutante pour peindre la famille Bras. Michel Bras s’est confié sans réserve et a livré ses secrets. Il raconte comment il a découvert les plantes sauvages et comment il a progressivement su les intégrer dans sa cuisine au point d’être couronné un temps « trois étoiles »  par le Guide Michelin. « Bras, le goût du jardin » est un pavé de plus de 300 pages grand format qui présente les compositions photographiques de Yannick Fourié, magistralement mises en page par Guy de Guglielmi. L’ensemble est envoutant car on entre dans l’intimité des espèces végétales, avec leurs visions gros plan ainsi que leurs détails botaniques et culinaires et dont chacun d’entre nous pourra tirer profit.

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En 1994, Sébastien Bras fait ses débuts en cuisine aux côtés de Michel, son père. Il reprend les rênes de la maison en 2009. Dans un bel article pour le magazine Atabula (voir lien ci-dessous), il donne sa vision de la restauration et livre des souvenirs de son apprentissage, hors des fourneaux familiaux. Il est intéressant d’en prendre connaissance avant de se plonger dans le livre et la narration de tous leurs voyages de découvertes sur les plantes et la cuisine qu’ils font en famille, pendant les périodes de fermeture du restaurant. Rien n’est plus inspirant que d’aller sur place, pensent-ils avec raison, pour saisir les atmosphères locales et les secrets culinaires.

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L’ouvrage est partagé selon le cycle des saisons afin de présenter les récoltes qu’on peut faire au printemps, en été, en automne et en hiver. Chaque saison offre ensuite des idées d’associations culinaires. Les Bras nomment ces réflexions des « intentions » et il y en a plusieurs par saison. C’est l’occasion d’apprendre des mots locaux tel le gargouillou, fait d’orpin, oseille sanguine, ail aux ours, armoise, réglisse, menthe marocaine, etc. Chaque plante évoquée est photographiée de manière à montrer ses moindres détails. Telle la double-page ci-dessus consacrée aux ails (on dit aussi les aulx). Père et fils donnent leurs sentiments sur le végétal présenté et une petite fiche d’identité mentionne les parties comestibles.

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L’intention de printemps appelé « De chez Florent » réunit des asperges vertes de l’Hérault blanchies, du jus vert perlé au rau-ram, de la crème acidulée & des oeufs de truite, kasha à briser et feuilles de moutarde. Les légumes sont de provenances différentes : des marchés locaux, du potager du restaurant et des récoltes dans la nature. Pour la moutarde, par exemple, les Bras signalent qu’ils préfèrent les feuilles de la moutarde sauvage collectées dans les environs.

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Au chapitre des productions estivales, les propositions sont nombreuses et variées, l’été étant la période de l’abondance dans les fleurs, les fruits et les légumes. « Le jardin foisonne et la récolte va bon train, déclare la famille Bras. Celtuces, haricots, courges, mangetouts… s’en donnent à coeur joie. »  La page ci-dessus consacrée à la bourrache est un exemple de présentation. Cela commence par un résumé botanique de l’espèce Borago officinalis. Puis détaille l’essentiel de son cycle végétatif, son origine et enfin la ou les parties comestibles. Dans le cas de la bourrache, rien n’est plus simple car tout est bon : fleurs et feuilles.

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Avec les sauges, c’est l’abondance à l’état pur : plus de 900 espèces originaires des zones tempérées du globe. Elles peuvent être cultivées en annuelles, bisannuelles ou vivaces. Certaines dont la souche est ligneuse sont considérées comme arbustives. Leurs feuilles ont en général un goût puissant, légèrement amer et camphré. Les fleurs ont un parfum plus subtil pour les Bras. Au Moyen Age, beaucoup de sauges étaient considérées comme une panacée en raison de leurs vertus médicinales.

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Quasiment tous les matins, Michel Bras est un cueilleur parmi les cueilleurs. C’est un moment qu’il ne souhaite manquer pour rien au monde, ici dans les hémérocalles. L’été, l’équipe se compose en moyenne de 8 à 10 cuisiniers-cueilleurs. Si la cueillette est trop tardive, la récolte se fane tout de suite. En plein soleil, le temps de remplir une barquette de feuilles de chou, les premières récoltées ont déjà perdu de leur teneur. Cueillir lorsqu’il fait frais est un prérequis indispensable à une belle moisson. Mais en au printemps et en automne, tôt le matin, le jardin est parfois gelé. Il faut alors patienter.

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A voir cette collection de barquettes remplies des bonnes herbes et des belles fleurs du jardin venant s’ajouter à celles qu’on a trouvé par la glane en des lieux connus de l’équipe, on peut imaginer les saveurs que les mains expérimentées du Suquet (nom du restaurant Bras) vont savoir en extraire. Les liens qui suivent en fin d’article doivent permettre aux amoureux des plantes et de la table d’imaginer une suite heureuse.

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https://www.plumedecarotte.com/product-page/bras-le-go%C3%BBt-du-jardin
49 euros  –  avril 2019

https://www.bras.fr/fr/

https://fr.calameo.com/read/004517972e7e8549f2219

https://www.atabula.com/2015/08/29/chef-bras-sebastien-laguiole/

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